Par William Benoit
William Benoit est conseiller en engagement autochtone interne au bureau du bibliothécaire et archiviste du Canada adjoint à Bibliothèque et Archives Canada.
Par William Benoit
William Benoit est conseiller en engagement autochtone interne au bureau du bibliothécaire et archiviste du Canada adjoint à Bibliothèque et Archives Canada.
Le blogue de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) a franchi une étape importante avec la publication du 1 000e billet! Depuis huit ans, il met en valeur notre collection exceptionnelle de patrimoine documentaire, informe les chercheurs de nos travaux et répond à vos questions les plus fréquentes.
Pour célébrer ce moment important, nous allons faire un retour sur certains de nos billets les plus populaires.
Année après année, cet ancien billet de blogue fait partie des plus visités, et il a reçu de nombreux commentaires. Ce n’est pas surprenant qu’un billet sur la généalogie soit le plus populaire. Ce qui l’est davantage, c’est que les Registres nationaux de 1940 ne se trouvent pas à BAC; ils appartiennent plutôt à Statistique Canada. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une ressource intéressante et très utile pour les généalogistes de l’ensemble du pays.
Vous voulez lire d’autres billets sur la généalogie à BAC? Consultez Les trois questions sur la généalogie les plus courantes.
Un autre billet populaire paru en 2016 explique comment les recensements canadiens peuvent vous aider à explorer votre passé et à découvrir vos origines autochtones. Certains Canadiens effectuent des recherches pour mieux se connaître, savoir s’ils peuvent s’inscrire à des associations autochtones ou encore obtenir des avantages offerts aux Autochtones.
Vous voulez vous renseigner sur les recherches liées à vos ancêtres autochtones? Consultez les billets suivants : Documents du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien : dossiers de succession ou Les Inuits : numéros de disque et projet Nom de famille.
Bill Miner : le légendaire voleur de train et évadé de prison
Ce passionnant article raconte l’histoire de Bill Miner, surnommé le « gentleman cambrioleur » et le « renard gris ». Il est un criminel notoire au Canada et aux États-Unis. Bien qu’il soit l’auteur de dizaines de vols et se soit évadé à maintes reprises, une grande partie de la population le perçoit comme un héros généreux qui s’en prend uniquement aux entreprises représentant le côté sombre du capitalisme. BAC possède de nombreux enregistrements sonores, publications, vidéos et autres documents sur Miner. Des centaines d’entre eux sont sur Co-Lab, accompagnés de défis de production participative.
Vous voulez en apprendre davantage sur les documents provenant du système pénal de la Colombie-Britannique? Consultez Pénitencier de la Colombie-Britannique sur l’île Goose : séparé par 20 km de toute aide ou par 9 à 17 heures à vol de pigeon.
Ce populaire billet écrit en 2013 aborde deux sujets qui intéressent les Canadiens : la cartographie et les explorateurs! Il décrit les cartes de la Nouvelle-France dessinées par Champlain qui font partie de la collection de BAC. Il comprend également une suggestion de lecture pour les chercheurs qui souhaitent en apprendre davantage sur la cartographie et les voyages de Champlain.
Vous voulez en savoir plus sur l’histoire de la Nouvelle-France? Consultez Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France, 1665-1672.
Voyage à la Rivière-Rouge, 1821 — Peter Rindisbacher
Ce populaire billet décrit les travaux de Peter Rindisbacher. Celui-ci est âgé de 15 ans lorsqu’il émigre dans la Colonie de la Rivière-Rouge fondée par Selkirk, en 1821. Déjà un artiste accompli à son arrivée en Amérique du Nord, il produit une série d’aquarelles documentant le voyage vers la Terre de Rupert et la vie dans la colonie. Ses aquarelles représentant la région de la rivière Rouge comptent parmi les images les plus anciennes de l’Ouest canadien. Peter Rindisbacher est considéré comme le premier artiste pionnier de l’ouest du Canada et des États-Unis.
Vous voulez en savoir plus sur Peter Rindisbacher? Écoutez le balado Peter Rindisbacher : La beauté sur commande.
Ce billet met en valeur l’histoire de la lutte des femmes pour obtenir l’égalité politique au Canada. L’affaire « personne », une décision constitutionnelle reconnaissant l’admissibilité des femmes au Sénat, commence en 1916 avec la nomination d’Emily F. Murphy à titre de première juge municipale de l’Empire britannique. Défiant son autorité, des avocats contestent sa nomination, qu’ils jugent contraire à la loi : selon eux, les femmes n’étant pas considérées comme des personnes selon l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, elles sont inaptes à siéger en tant que magistrates. Mme Murphy demande l’aide de quatre femmes connues pour leur engagement politique et social visant l’égalité des droits pour les femmes : Henrietta Muir Edwards, Nellie Mooney McClung, Louise Crummy McKinney et Irene Marryat Parlby. Le groupe forme ce qu’on appelle aujourd’hui les « Célèbres cinq » (traduction littérale de l’anglais The Famous Five).
Vous voulez en savoir plus sur le droit des femmes dans l’histoire du Canada? Consultez le billet Solidarité féminine : la lutte pour les droits de la femme au Canada.
La numérisation des dossiers du Corps Expédionnaire Canadien est terminée!
Le dernier billet de la liste est impressionnant! Annonçant la fin du projet de cinq ans de BAC visant à numériser les 622 290 dossiers de soldats enrôlés lors de la Première Guerre mondiale, il a été bien reçu par de nombreux chercheurs.
Vous voulez savoir comment le projet de numérisation des dossiers du Corps expéditionnaire canadien a débuté? Lisez le billet État actuel de la numérisation des dossiers de service du Corps expéditionnaire canadien.
Nous espérons que vous avez aimé ce voyage dans le temps! Vous voudrez peut-être découvrir aussi des billets sur l’armée de zombie du Canada, l’usine Polysar, la collection musicale de BAC, les anciennes mesures françaises ou les affiches emblématiques de l’Empire Marketing Board.
Par Valerie Casbourn
Saviez-vous que Bibliothèque et Archives Canada (BAC) conserve des documents sur les débuts de la période coloniale française au Canada? Certains peuvent être consultés en ligne, dont ceux sur la colonie française de Plaisance à Terre-Neuve (1662-1713) et sur les pêcheurs de morue français établis dans la région de l’Atlantique.
Au fil du 17e siècle, la pêche terre-neuvienne à la morue gagne en importance pour l’industrie européenne de la pêche. La France est l’un des nombreux pays à lutter pour sa part de marché. En 1662, elle fonde une ville de garnison à Plaisance, sur la rive ouest de la péninsule d’Avalon, à Terre-Neuve. Elle souhaite ainsi faciliter l’accès de sa flotte marchande au secteur.
Le site de Plaisance est choisi pour sa proximité avec les richesses halieutiques, son port abrité et relativement libre de glace, et son emplacement stratégique. Au fil du temps, la colonie se dote de fortifications militaires et sert de base aux pêcheurs français, hébergeant même une petite population permanente.
Cela dit, tant les Français que les Anglais établissent des colonies le long de la côte sud-est de Terre-Neuve, empiétant par le fait même sur le territoire autochtone des Béothuks et des Mi’kmaqs. On a consigné peu d’interactions entre Français et Béothuks, ces derniers s’éloignant du rivage et de ses ressources pour éviter les colons européens. Avant l’arrivée des colonies, les Mi’kmaq naviguaient en canot les eaux entre Cape Breton et Terre-Neuve. Ils nouent des relations amicales avec les Français, devenant des alliés militaires et des partenaires commerciaux de premier plan.
La petite colonie de Plaisance fait face à de nombreuses difficultés pendant ses premières décennies d’existence. Sa population est mal approvisionnée, et l’efficacité de ses premiers gouverneurs laisse à désirer. Mais elle prospère malgré tout et, dans les années 1690, attire l’attention de l’administration française, qui accorde alors une grande importance à la pêche dans l’Atlantique.
L’économie de Plaisance repose principalement sur la pêche à la morue. Un petit groupe de personnes (les « habitants-pêcheurs ») vit en permanence dans la colonie, dont la population croît temporairement chaque année avec l’arrivée, pendant la belle saison, de la flotte marchande en provenance des ports français. Car l’été est une saison très occupée : l’effectif saisonnier s’active pour pêcher et faire sécher les prises. En plus de cette main-d’œuvre supplémentaire, Plaisance dépend de la flotte marchande pour obtenir de la nourriture et divers produits, ainsi que pour acheminer et vendre le poisson en Europe.
À l’époque de la colonie, des conflits marquent les relations entre Français et Anglais, de même qu’entre Mi’kmaqs et Anglais. Au tournant du 18e siècle, les Français et les Mi’kmaqs mènent des raids, seuls ou ensemble, contre les colonies anglaises de la péninsule d’Avalon. Puis, en 1713, la guerre de Succession d’Espagne s’achève avec la signature du traité d’Utrecht, par lequel la France cède Terre-Neuve à l’Angleterre.
Les Anglais prennent alors possession de Plaisance, qu’ils renomment Placentia. La plupart des colons français quittent l’endroit et vont s’établir plus au sud, à Louisbourg, dans la colonie française d’Île Royale (de nos jours Cap-Breton). Là, ils continuent de travailler dans l’industrie de la pêche à la morue, les Français ayant conservé leurs droits de pêche au large de Terre-Neuve. Ils transforment et font sécher le poisson le long de la rive, qui prend le nom de « côte française ».
BAC conserve dans son fonds des colonies (MG1) de nombreux documents sur la colonie de Plaisance. On y trouve des copies et des transcriptions de textes portant sur les débuts de la période coloniale française au Canada : correspondance, rapports, journaux, directives, documents sur les fortifications et le commerce, registres de l’état civil et documents notariés. Les originaux sont conservés aux Archives nationales d’outre-mer, à Aix-en-Provence, en France.
BAC offre en ligne nombre de ces documents numérisés, que vous trouverez avec l’outil Recherche dans la collection. Utilisez des mots-clés, par exemple « MG1 Plaisance » ou « MG1 pêche » (sans les guillemets), puis sélectionnez « Archives » dans le menu déroulant. En précisant « MG1 », vous limiterez les résultats aux documents du fonds des colonies; vous trouverez davantage de résultats si vous ne l’incluez pas. Les mots-clés « pêche », « Terre-Neuve » et « morue » fonctionnent bien.
Valerie Casbourn est archiviste à Halifax, au sein des Services régionaux de Bibliothèque et Archives Canada.
L’expression « vue à vol d’oiseau » représente la perspective d’un secteur ou d’un objet par rapport à d’autres éléments, par exemple une carte, un plan ou un paysage urbain. Souvent utilisée dans les dessins ou les photos, une vue à vol d’oiseau offre une observation en surplomb à partir d’un point très élevé.
Plusieurs synonymes existent : vue en plan, vue de dessus, vue plongeante, vue en plongée, vue d’avion, etc. Ces termes sont tous légèrement différents, mais ils représentent tous une vue d’en haut.
Canada : Qui sommes-nous? est une nouvelle exposition de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) qui marque le 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Une série de blogues est publiée à son sujet tout au long de l’année.
Joignez-vous à nous chaque mois de 2017! Des experts de BAC, de tout le Canada et d’ailleurs donnent des renseignements additionnels sur l’exposition. Chaque « conservateur invité » traite d’un article particulier et en ajoute un nouveau — virtuellement.
Ne manquez pas l’exposition Canada : Qui sommes-nous? présentée au 395, rue Wellington à Ottawa, du 5 juin 2017 au 1er mars 2018. L’entrée est gratuite.
Ce globe terrestre est un des premiers produits au Canada, à l’époque de la Confédération. Conçu pour être utilisé dans les écoles, il s’inscrivait dans un élan patriotique visant à définir le pays naissant.
Je voyage beaucoup, tant pour le plaisir que pour le travail. Je suis allée plusieurs fois en Europe, et je me suis rendue au Pérou pour faire des fouilles archéologiques lorsque j’étais étudiante. J’ai aussi vécu un peu plus d’un an au Japon alors que j’étais étudiante au secondaire, et ce fut une expérience inoubliable. La leçon la plus importante que j’ai apprise est d’apprécier et de respecter les choses qui sont différentes, étranges et parfois incompréhensibles. Cela m’a montré à être critique à l’égard de mes préjugés et de la culture dans laquelle je vis, des réflexes qui font la promotion d’un mode de vie cohésif dans un monde multiculturel.
En raison de mon expertise et de mon amour des voyages, j’ai choisi de parler du globe terrestre de Chewett. Les cartes géographiques sont très intéressantes! Lorsque je voyage, j’aime regarder la carte du monde des pays que je visite, parce que ceux-ci mettent toujours leur territoire au centre de la carte. Cela cause inévitablement de la distorsion dans les distances entre les pays et la taille des océans, car notre planète est sphérique. Voir le Canada rétréci ou élargi m’a toujours fait sourire et m’a quelque peu aidé à comprendre comment les autres peuples voient et comprennent leur monde.
Notre monde évolue constamment, qu’il s’agisse de ses caractéristiques physiques comme les fleuves et les montagnes, ou de concepts abstraits comme les noms et les frontières. Par conséquent, les cartes doivent continuellement être mises à jour, ce qui nous permet de retracer l’histoire à travers les changements apportés à celles-ci. À titre d’archéologue, les cartes géographiques sont essentielles à mon travail. Les vieux plans de ville révèlent les endroits où les anciens bâtiments étaient érigés, où les cimetières abandonnés sont situés, mais sur lesquels on a reconstruit et qui se sont ensuite effacés de notre mémoire collective. Je dois également tenir compte de ce à quoi le paysage pouvait ressembler par le passé afin de comprendre les ressources auxquelles les gens avaient accès et ce qui aurait pu les inciter à choisir un lieu particulier pour camper ou imprégner une signification au paysage par les histoires et les légendes.
Je pense que M. William Cameron Chewett, la personne dont l’entreprise a créé ce globe, aurait apprécié ces pensées. Bien que sa profession était l’imprimerie, sa famille avait participé à la cartographie du Haut-Canada. Son grand-père, William Chewett, a travaillé comme arpenteur en chef et a arpenté la majeure partie de ce qui constitue maintenant l’Ontario, alors que son père, James Chewett, a aussi travaillé comme arpenteur avant de construire plusieurs édifices connus de Toronto. W.C. Chewett and Co. était considérée comme l’une des entreprises d’impression et d’édition les plus éminentes au Canada. L’entreprise a produit des lithographies primées de 1862 à 1867, obtenant des premiers prix chaque année, et avait une large gamme de publications allant de périodiques et d’annuaires téléphoniques aux livres de droit et de médecine, en passant par le Canadian Almanac. De plus, le magasin de détail était un lieu de rassemblement social populaire. Le globe a été créé au cours de la dernière année d’exploitation de l’entreprise (1869) avant qu’elle soit achetée et renommée Copp, Clark and Company.
Pour le 150e anniversaire du Canada, je pense qu’il vaut la peine de réfléchir aux changements qui sont survenus au cours du dernier siècle et demi, ce que le globe de Chewett nous montre littéralement. Au cours de ma vie, j’ai observé la création du territoire du Nunavut et le changement de nom de plusieurs rues dans mon quartier. Quels changements avez-vous constatés au cours de votre vie et comment vous ont-ils touchés, ainsi que votre communauté?
Lorsque la plupart des gens pensent à des cartes, ils pensent à la géographie et aux frontières politiques, mais les cartes peuvent également être utilisées pour illustrer et pour décrire presque n’importe quoi, notamment les relevés de recensement, les langues parlées et les affiliations de groupe. Pour poursuivre dans cette voie, j’ai choisi une carte de l’Amérique du Nord de 1857 qui montre les régions où vivaient divers groupes autochtones à cette époque. Idéalement, si je devais ajouter cette carte géographique à l’exposition, j’aimerais également inclure une carte moderne présentant les lieux où vivent actuellement les bandes des Premières Nations. Je pourrais ainsi montrer au public les changements importants vécus par nos concitoyens pour qu’il puisse les voir aussi clairement que ceux qu’il est en mesure de constater en comparant le globe à n’importe quelle carte moderne du Canada.
Mon autre raisonnement est un peu plus égoïste. En tant qu’anthropologue, je comprends et j’ai appris par l’expérience que la meilleure façon d’apprécier et de respecter une autre culture est d’en apprendre à son sujet, au sujet de ses gens, et lorsque c’est possible, d’y vivre également. En grandissant, je n’ai pas vraiment eu de contact avec les Premières Nations, leur culture et leur histoire. C’est pourquoi je n’ai pas développé de sensibilité à leur culture ou d’intérêt à en apprendre à leur sujet. En tant qu’anthropologue et que Canadienne, j’ai eu honte de ces sentiments et j’ai éprouvé de la tristesse lorsque d’autres Canadiens ont exprimé des opinions semblables. Au cours des dernières années, j’ai travaillé activement à m’éduquer. En ajoutant cette pièce, j’espère inspirer les autres à apprécier, à respecter leurs concitoyens canadiens et à en apprendre davantage à leur sujet. Cette question est particulièrement significative en cette période charnière pour le Canada, car il s’agit de l’année où nous devons célébrer le rassemblement et la création de liens plus forts entre les nations.
Annabelle Schattmann est une anthropologue en biologie. Elle est titulaire d’une maîtrise ès arts en anthropologie de l’Université McMaster (2015) et d’un baccalauréat ès arts en anthropologie de l’Université Trent (2012). Elle a participé à plusieurs projets de recherche, notamment une fouille archéologique au Pérou, une excavation de cimetière en Pologne et une recherche sur les carences en vitamines C et D au cours de diverses époques au Canada et en Europe.
McLeod, Donald W. “Chewett, William Cameron.” Dictionary of Canadian Biography.
Les édifices du Parlement, à Ottawa, comptent certainement parmi les structures les plus facilement reconnaissables du Canada. Chose surprenante, la partie la plus emblématique du complexe architectural, la tour de la Paix, est le plus récente de la Cité parlementaire. La construction de l’édifice du Centre, de style néo‑gothique victorien, commence en 1859. Cet édifice inauguré le 6 juin 1866 abrite le Parlement de la province du Canada. La reine Victoria choisit l’emplacement de l’édifice en 1857. À l’époque, c’est le plus gros projet de construction en Amérique du Nord. Le budget est largement dépassé, notamment parce qu’il faut faire exploser le substrat rocheux avant de construire les fondations. Le 1er juillet 1867, l’édifice du Centre devient le parlement officiel du Dominion du Canada. Il est idéalement situé, car il est loin de la frontière américaine, et les habitants de la région le voient de loin.
Le soir du 3 février 1916, 50 ans après l’inauguration de l’édifice du Centre, un incendie éclate dans la salle de lecture de la Chambre des communes. Les flammes se répandent rapidement et provoquent la mort de sept personnes. De nombreux murs en pierres sont restés debout, mais seule la bibliothèque construite en 1876 résiste parfaitement aux flammes grâce à ses portes en fer (qui avaient été fermées par un commis ce soir‑là). Des rumeurs veulent qu’il s’agisse d’un acte criminel, mais l’incendie a été causé par un cigare mal éteint.
Même si le Canada investit beaucoup d’efforts dans la Première Guerre mondiale, il faut reconstruire les édifices. Le pays est en pleine croissance, et le Parlement doit refléter cette tendance. On décide de conserver le style néo‑gothique des édifices d’origine sans en faire des copies conformes. La construction commence pendant l’année et se termine en 1922. La tour de la Paix, ainsi nommée pour souligner l’engagement du Canada envers la paix, est achevée en 1927.
De nos jours, l’édifice du Centre est flanqué des édifices de l’Est et de l’Ouest. Un grand espace accessible au public remplit diverses fonctions : c’est un lieu de célébration le jour de la fête du Canada, un point de rendez‑vous pour les manifestants, un terrain de yoga pendant l’été, etc. Des visites guidées de l’édifice du Centre ont lieu tout au long de l’année; elles constituent l’un des attraits touristiques les plus courus à Ottawa.
En tant qu’événements historiques, et parce qu’ils nous ont légué de fascinants objets, les naufrages stimulent l’intérêt que l’on porte au patrimoine maritime canadien. La découverte des épaves du Hamilton et du Scourge, des bateaux de la guerre de 1812 retrouvés dans les années 1970 dans le lac Ontario, ainsi que celle du Titanic retrouvée dans les années 1980, ont aidé à faire connaître l’histoire et l’archéologie sous-marines au grand public.
Que vous soyez un chasseur d’épave sur la piste d’un navire perdu ou un nouveau passionné des naufrages souhaitant étudier des images et des documents qui préservent les récits épiques des événements survenus dans les eaux canadiennes, vous trouverez des documents intéressants à Bibliothèque et Archives Canada (BAC).
Commencer la recherche
La première étape consiste à recueillir le plus d’information possible sur les naufrages qui font l’objet de votre recherche, notamment les renseignements suivants (en ordre d’importance) :
La Base de données d’immatriculation des navires est une source utile. Elle fournit des renseignements de base sur plus de 78 000 navires immatriculés au Canada entre 1787 et 1966.
Si vous ne réussissez pas à trouver tous ces renseignements, ne vous inquiétez pas! Ils ne sont pas tous nécessaires, mais vous devez absolument connaître le nom du navire, car tous les documents gouvernementaux sur les naufrages sont classés en fonction du nom du navire.
Quelle est l’information accessible?
Sur le site Recherche de fonds d’archives, vous trouverez les types de document suivants :
Photographies
Cartes
Documents gouvernementaux
Tous les documents mentionnés ci dessous font partie des groupes d’archives RG 42 – Direction de la marine et RG 24 – Transport Canada. Bien que les titres aient été traduits, les documents d’archives sont présentés dans la langue d’origine.
Important : Les documents gouvernementaux comprennent de l’information sur les naufrages survenus en eaux canadiennes et sur tous les accidents impliquant des navires étrangers en eaux canadiennes.
Remarque : La liste de ressources compilée dans le présent billet n’est pas exhaustive; elle ne comprend que quelques unes des principales sources de documents sur les naufrages qui sont accessibles à BAC.
Conseils utiles
L’exposition virtuelle Enquêtes sur les naufrages comprend un certain nombre de photographies, de cartes et de documents numérisés. Il est particulièrement intéressant de consulter le registre des rapports officiels sur les naufrages qui ont été numérisés dans la base de données pour enquêtes sur les naufrages. Il suffit de vérifier si le nom du navire que vous cherchez se trouve dans la liste.
Les bibliothèques locales constituent une autre excellente source d’information sur les naufrages. De nombreux récits maritimes et bibliographies offrent des points de référence pour commencer une recherche à ce sujet.
En 2013, Bibliothèque et Archives Canada (BAC) a fait l’acquisition d’une importante collection de documents sur la carrière de Sir John Coape Sherbrooke (1764‑1830) au Canada. Durant la guerre de 1812, il joue un rôle clé dans la défense des colonies britanniques qui deviendront les provinces de l’Atlantique. Ses succès sont tels qu’il est nommé gouverneur général de l’Amérique du Nord britannique en 1816. Toutefois, il était déjà venu au Canada avant son arrivée en Nouvelle‑Écosse en octobre 1811.
L’esprit et le capitaine Sherbrooke
En 1785, Sherbrooke est officier du 33e Régiment de fantassins qui combat aux côtés de l’Armée britannique au cours de la Révolution américaine. À la fin d’octobre, le 33e Régiment s’installe dans ses quartiers d’hiver à Sydney, sur l’île du Cap Breton. À cette époque, une étroite amitié le lie au lieutenant George West Wynyard. Le soir du 15 octobre, Sherbrooke et Wynyard sont assis dans les quartiers de ce dernier lorsqu’ils sont éberlués par l’apparition soudaine d’un esprit. Le premier choc passé, Wynyard s’exclame qu’il s’agit de son grand frère John. Sherbrooke et Wynyard fouillent immédiatement les lieux sans trouver d’autre preuve de l’apparition. Après avoir discuté de l’événement avec un autre officier, le lieutenant Ralph Gore, Sherbrooke et Wynyard notent la date et l’heure de l’apparition.
Le 6 juin 1786, des navires arrivent d’Angleterre pour livrer des marchandises et de la correspondance. Sherbrooke reçoit une courte lettre d’un chirurgien militaire lui demandant d’informer Wynyard que son frère John est décédé dans l’appartement familial à Kensington Palace, le 15 octobre. Il est mort le jour et à l’heure où Sherbrooke et Wynyard ont été témoins de l’apparition sur l’île du Cap Breton.
Depuis plus de 200 ans, le récit de l’apparition de Wynyard fascine des auteurs et des lecteurs. C’est l’une des histoires d’esprit les plus connues en Grande Bretagne. Certains pensent que les officiers étaient ivres ou malades au moment de l’incident; d’autres croient à la véracité de l’événement. La renommée de Sherbrooke et les succès qu’il a remportés en tant qu’officier militaire et administrateur de la colonie ont incité beaucoup de personnes à accepter le récit comme véridique.
La collection Sherbrooke à BAC
Si vous souhaitez en savoir plus sur la carrière de Sherbrooke au Canada, consultez le fonds Sir John Coape Sherbrooke (MIKAN 104985). Vous aurez accès à des exemplaires numérisés de documents textuels, de cartes, de plans, d’œuvres d’art et d’objets documentant le passage de Sherbrooke en tant que gouverneur de la Nouvelle Écosse et gouverneur général du Canada ainsi que ses activités à titre de commandant des forces de l’Atlantique au cours de la guerre de 1812.
À l’automne 1612, Samuel de Champlain fait graver à Paris sa première grande carte de la Nouvelle-France. De nouvelles informations géographiques y sont consignées, à partir de ses propres explorations réalisées depuis 1603. Le site de Montréal y est clairement identifié. Les renseignements obtenus des Autochtones lui ont permis de représenter des lieux lui étant auparavant inconnus, comme le lac Ontario et les chutes Niagara. De plus, il s’est inspiré d’autres cartes pour dépeindre certaines régions, dont Terre-Neuve. Bien que gravée en 1612, Champlain publia cette carte en annexe de ses Voyages en 1613.
De retour en France à l’été 1613, Champlain fait graver une deuxième version d’une carte générale commencée l’année précédente et la publie également dans ses Voyages de 1613. Il y intègre ses plus récentes connaissances géographiques, dont la rivière des Outaouais, qu’il représente pour la première fois. Sa représentation de la baie d’Hudson est délibérément inspirée d’une carte relatant les explorations de Henry Hudson.
Il existe en outre une carte générale inachevée de Champlain; gravée en 1616, qui elle ne fut jamais publiée. Le seul exemplaire connu est conservé à la John Carter Brown Library (en anglais seulement).
En 1632, Champlain publie sa dernière grande carte de la Nouvelle-France jointe à son dernier ouvrage, Les voyages de la Nouvelle France occidentale, dicte Canada. Il se trouvait alors en France depuis près de trois ans, ayant été expulsé de Québec par les frères Kirke en 1629. Cette carte bilan révèle peu de nouvelles informations vérifiées par Champlain lui-même, qui avait cessé d’explorer en 1616. Il s’appuya ensuite sur les précieux renseignements que d’autres, Étienne Brûlé notamment, lui communiquèrent. Néanmoins, cette carte demeure un jalon important dans l’histoire de la cartographie nord-américaine et sera abondamment utilisée par d’autres cartographes. Deux versions existent, qui se distinguent entre autres par la représentation du lac Bras d’Or ou d’une chaîne de montagnes dans l’île du Cap-Breton. Bibliothèque et Archives Canada conserve les deux versions de cette carte, dont voici la première :
Pour en apprendre davantage, voici une suggestion de lecture : « La cartographie de Champlain (1603-1632) » par Conrad E. Heidenreich et Edward H. Dahl dans Champlain : la naissance de l’Amérique française, sous la direction de Raymonde Litalien et Denis Vaugeois, publié aux éditions du Septentrion en 2004, p. 312-332.
Résumé des commentaires reçus en anglais entre le 1er octobre 2013 et le 31 décembre 2013