Le projet Mountain Legacy : les archives au service de la science

L’arpentage et la cartographie du Canada d’est en ouest ont commencé en 1871, sous la houlette de la Direction des terres fédérales. Les montagnes Rocheuses furent atteintes en 1886, mais leur relief accidenté mit durement à l’épreuve les méthodes classiques d’arpentage. Édouard-Gaston Deville, à l’époque arpenteur en chef du Canada, mit alors au point une nouvelle technique appelée « phototopographie ». Cette technique, aussi connue sous le nom de photogrammétrie, s’inspirait de la photographie d’arpentage en montgolfières utilisée en France et en Italie.

Un appareil photo spécial fut fabriqué pour les arpenteurs, qui firent ensuite l’ascension de milliers de sommets en Alberta, en Colombie-Britannique et au Yukon. Ils installèrent les appareils photo à niveau sur des trépieds et les firent pivoter afin de créer des vues à 360 degrés. De 1887 à 1958, plus de 100 000 négatifs sur plaque de verre furent ainsi utilisés pour créer les premières cartes topographiques des Rocheuses canadiennes. De ce nombre, 60 000 font maintenant partie de la collection de Bibliothèque et Archives Canada (BAC).

Depuis 2002, BAC est un acteur clé du projet Mountain Legacy un partenariat dirigé par l’Université de Victoria qui rassemble des intervenants d’universités, de centres d’archives, du gouvernement et d’organisations non gouvernementales.

Le rôle de BAC consiste à identifier, à décrire et à numériser les négatifs originaux. Les dossiers photographiques ainsi créés sont à la base de ce projet multidisciplinaire fondé sur la photographie « répétitive » (il s’agit de photographier à répétition un paysage, toujours exactement au même emplacement, pour obtenir des renseignements sur les changements environnementaux qui sont survenus au cours des 120 dernières années).

Pour faire une recherche dans les collections de photographies originales de BAC, suivez ces étapes simples :

  1. Allez à Recherche de fonds d’archives.
  2. Entrez le numéro de référence archivistique R214-350-0-E dans la boîte de recherche.
  3. Dans le menu déroulant Genre de documents, sélectionnez Documents photographiques, puis cliquez sur Soumettre. Vous obtiendrez alors une liste de résultats.
  4. Sélectionnez un titre de photographie souligné pour voir la description complète de la photographie en question. Les dossiers descriptifs présentent des images des photographies qui ont été numérisées.

Pour plus de renseignements sur la façon de chercher des photographies à BAC, consultez nos articles « Comment trouver des photographies en ligne » et « Comment chercher des images en ligne ».

Si vous désirez affiner votre recherche :

  1. Allez à Recherche avancée de fonds d’archives.
  2. Dans le menu déroulant Genre de documents, sélectionnez Documents photographiques.
  3. Utilisez un ou plusieurs des types de mots-clés suivants dans la boîte de recherche Tout mot-clé :
    1. Nom de l’arpenteur (p. ex. Bridgland, McArthur ou Wheeler).
    2. Année de l’arpentage (à utiliser avec un autre mot-clé pour limiter la recherche).
    3. Nom de l’arpentage (p. ex., réserve de la forêt Crowsnest, ou arpentage de frontières interprovinciales, quoique ces arpentages ont parfois été réalisés sur plusieurs années et par divers arpenteurs).
    4. Nom d’une caractéristique particulière du paysage, comme un sommet, une rivière, un ruisseau ou une vallée (les vues sont souvent identifiées en fonction de l’endroit d’où elles ont été prises, plutôt qu’en fonction du sommet ou du paysage illustré sur la photographie).
    5. Nom du parc (notez que la collection de BAC ne contient pas de reproductions d’images prises dans les parcs nationaux de Jasper et de Banff).
  4. Limitez les résultats de votre recherche en sélectionnant une décennie sous l’étiquette « Date ».

Pour plus de renseignements sur le projet ou pour comparer les images archivistiques et la photographie répétitive, voyez le site Web du projet Mountain Legacy. Pour voir un échantillon de photographies appariées, voyez notre album Flickr. Enfin, pour voir quelques images des arpenteurs, consultez notre page Facebook.

Vous avez des questions ou des commentaires? N’hésitez pas à communiquer avec nous!

L’Expédition canadienne dans l’Arctique – 100e anniversaire

Au début du XXe siècle, le gouvernement canadien, dirigé par sir Robert Borden, est de plus en plus préoccupé par la souveraineté du Canada dans l’Arctique en raison des menaces que peut représenter la présence des États-Unis et de la Russie sur ce territoire. L’Expédition canadienne dans l’Arctique a été établie par le décret 406 du Conseil privé du 22 février 1913 sous la responsabilité du ministère du Service naval et d’autres instances gouvernementales.

Cette expédition est séparée en deux groupes possédant chacun leur objectif respectif : l’équipe nord, menée par Vilhjalmur Stefansson, a la responsabilité de l’exploration géographique de l’Arctique dans l’optique d’y assurer la souveraineté du Canada de la partie ouest, alors que l’équipe sud, avec à sa tête Rudolph M. Anderson, met, pour sa part, l’accent sur les découvertes scientifiques.

V. Stefansson, à bord du Karluk.

V. Stefansson, à bord du Karluk. Source

Rudolph Martin Anderson.

Rudolph Martin Anderson. Source

Une expédition pleine de défis

Le 17 juin 1913, l’expédition met les voiles à bord du navire Karluk partant d’Esquimalt Harbour en Colombie-Britannique pour se rendre à l’Île Herschel située dans la mer de Beaufort. Dès le mois d’août, le navire reste pris dans les glaces et dérive durant plus de quatre mois, jusqu’à son naufrage en Sibérie. Son capitaine, Robert Bartlett, décrit les derniers jours de ce périple dans son ouvrage intitulé Northward ho! : the last voyage of the Karluk. La décision de Stefansson de quitter le navire le 19 septembre 1913 afin de continuer ses activités d’exploration se déroule dans un climat de crise. D’ailleurs, le départ de Stefansson alimente la controverse parmi les historiens.

Le NCSM Karluk navigue près du port d’Esquimalt.

Le NCSM Karluk navigue près du port d’Esquimalt. Source

Pour en apprendre davantage

Vous trouverez ci-dessous quelques documents d’archives et des rapports gouvernementaux constituant des ressources documentaires qui témoignent de cette expédition.

À consulter sur place à Bibliothèque et Archives Canada :

Document de Bibliothèque et Archives Canada disponible en ligne :

  • la carte intitulée Discoveries in the Arctic Sea 1616-1927 identifie les îles découvertes par Stefansson et le groupe du Nord. Plusieurs lieux portent le nom de membres ayant participé à l’expédition.

Autres sources :

Veuillez noter que la majorité des documents sont en anglais seulement.

Pour obtenir de plus amples informations, n’oubliez pas de visiter l’exposition virtuelle du Musée canadien des civilisations: « Peuples et connaissance du Nord : l’histoire de l’Expédition canadienne dans l’Arctique (1913-1918) ».

Pour voir plus de photographies, veuillez consulter notre album Flickr.

L’expédition de John Franklin

Le 19 mai 1845, le NSM Erebus et le NSM Terror quittent l’Angleterre sous le commandement de sir John Franklin, en quête du passage vers le Nord-Ouest. Cette expédition est sans aucun doute celle qui a le plus mal tourné, car aucun membre n’en est revenu vivant.

Un iceberg, le NSM Terror et quelques morses près de l’entrée du détroit d’Hudson Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc. 1979-49-1.

Un iceberg, le NSM Terror et quelques morses près de l’entrée du détroit d’Hudson Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc. 1979-49-1. Source

D’importants efforts de recherche seront déployés afin de retrouver les disparus, dont trois expéditions dans l’Arctique au printemps 1848. Des récompenses sont également offertes en 1849 et en 1850 pour toute information relative à l’expédition de Franklin. Ces recherches porteront leurs fruits : en 1850, les premiers vestiges — trois tombes de marins décédés en 1846 — sont retrouvés à l’île Beechey, du côté ouest de l’île Devon.

En juillet 1857, lady Franklin commanditera également une expédition sous la responsabilité de Francis McClintock à bord du navire Fox. Le 5 mai 1859, William Hobson, le lieutenant du Fox, trouve un document laissé sous un cairn et comportant deux messages. Le premier, rédigé par Franklin en date du 28 mai 1847, signale que l’équipage des deux navires a dû passer l’hiver 1845-1846 au large de l’île Beechey, mais que tout va bien. Le deuxième message, daté du 25 avril 1848, mentionne que depuis septembre 1846, l’Erebus et le Terror sont pris dans les glaces à l’ouest de l’île du Roi-Guillaume, et que 24 personnes sont mortes, dont Franklin le 11 juin 1847.

Dans la foulée des expéditions entreprises afin de retrouver Franklin, de nombreuses cartes ont été confectionnées, dont les cartes Discoveries in the Arctic Sea, 1616-1927 et Chart showing the vicinity of King William Island . Celles-ci identifient les lieux visités par Franklin, les endroits où son groupe a hiverné et le lieu où ses navires ont été abandonnés. La seconde carte mentionne également les parcours possibles de dérivation des deux épaves.

Nous connaissons maintenant le sort réservé aux membres de cette expédition. Par contre, toutes les tentatives pour retrouver les épaves de l’Erebus et du Terror se sont révélées infructueuses, malgré l’ampleur des recherches et les technologies modernes déployées.

Pour plus d’information sur la période précédant les expéditions :

Pour plus d’information sur les périodes précédant et suivant les expéditions :

Pour plus d’information sur la période suivant les expéditions :

Publications, bibliographies et guides conservés à Bibliothèque et Archives Canada :

Pour voir plus de photographies, veuillez consulter notre album Flickr.

La patrouille du « French Shore » avec Louis Koenig

Terre-Neuve l’été, complètement inabordable à cause de sa garnison ailée. / Bibliothèque et Archives Canada (Source)

Saviez-vous que, grâce à la collection de Bibliothèque et Archives Canada (BAC), il est possible de patrouiller dans le French Shore de l’île de Terre-Neuve avec le lieutenant Louis Koenig et de découvrir cette région particulière, où les pêcheurs de morue français ont bénéficié de droits de pêche pendant près de deux cents ans grâce à deux traités signés entre la France et l’Angleterre? À bord de la frégate française la Clorinde,
accompagnez Koenig ainsi que tout l’équipage pendant la campagne qui les a menés à Terre-Neuve, à l’île du Cap-Breton et à Saint-Pierre-et-Miquelon en 1885.

Reconnu par la Marine française pour ses talents artistiques, Koenig a réalisé les 145 dessins et aquarelles, les cartes manuscrites ainsi que le journal de bord qui se trouvent dans le fonds Louis Koenig et dans la collection Louis Koenig. Les illustrations, dont plusieurs ont été réalisées sur le vif, témoignent des paysages et des installations observées, en plus des activités journalières à bord de la Clorinde. Les cartes offrent trois aperçus du French Shore avec des réflexions écrites de l’artiste. Le journal, également rédigé par Koenig, documente le trajet et les endroits visités et raconte avec candeur les impressions de l’artiste face aux expériences vécues; il porte notamment une attention toute particulière aux moustiques qui ont semblé bien apprécier la visite des marins français! Enfin, on y retrouve aussi un petit carnet de croquis qui comporte un récit illustré et beaucoup plus personnel du voyage, rempli d’humour et de fantaisie, offert en cadeau par Koenig au commandant de la Clorinde, Félix-Auguste Le Clerc. Koenig a également rédigé l’article Le « French Shore » (souvenirs de campagne à Terre-Neuve), qu’il a agrémenté de ses cartes et illustrations, paru en 1890 dans le périodique Le Tour du monde.

Il est possible de commander des documents publiés non disponibles en ligne au moyen de notre formulaire de demande de retrait des documents en ligne ou par téléphone au 613-996-5115 ou sans frais au 1-866-578-7777 afin de les consulter en personne au 395, rue Wellington à Ottawa.

Bonnes découvertes et consultez Flickr pour une série d’image de Koenig!

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