« Je vous laisse Éva Gauthier »

Par Isabel Larocque

Lors de la première performance professionnelle d’Éva Gauthier, à la cathédrale Notre-Dame d’Ottawa, personne n’aurait pu prédire que la jeune fille de 17 ans deviendrait l’une des plus grandes cantatrices de l’histoire du Canada.

Nièce de Zoé Lafontaine et de son époux sir Wilfrid Laurier, Éva Gauthier naît en 1885 dans un quartier francophone d’Ottawa. Elle démontre dès son plus jeune âge un talent inné pour la musique; d’ailleurs, son entourage constate très tôt son potentiel et l’encourage à poursuivre dans cette voie. En plus de suivre des cours de chant avec plusieurs enseignants renommés, Éva chante comme soliste à l’église Saint-Patrick d’Ottawa.

Elle a également le privilège de recevoir l’appui financier de son oncle, sir Wilfrid Laurier. C’est ainsi qu’à l’âge de 17 ans, elle part étudier le chant au Conservatoire de Paris avec l’un des professeurs les plus renommés de l’époque, Auguste-Jean Dubulle. Sa tante Zoé, qui croit énormément en son talent, l’accompagne pour ses premiers pas en Europe. Elle tient d’ailleurs le piano lors de l’audition d’Éva pour le Conservatoire.

Photo noir et blanc d’une jeune femme en robe de dentelle blanche, face à l’objectif.

Éva Gauthier, 1906. Photo : William James Topley (a193008)

Durant ses études et dès les débuts de sa carrière, Éva Gauthier a la chance de côtoyer les plus grands musiciens et professeurs de son temps, et ne tarde pas à se faire remarquer. En 1906, la grande interprète Emma Albani, sa mentore, la présente ainsi à son public lors de sa tournée d’adieu : « Comme legs artistique à mon pays, je vous laisse Éva Gauthier. » Avec une telle présentation, nul doute que l’avenir de la jeune Éva est très prometteur!

Photo noir et blanc d’une femme debout face à l’objectif, portant une robe de couleur sombre, un chapeau de fantaisie et une étole en fourrure.

Éva Gauthier, 1906. Photo : William James Topley (a193009)

Malgré sa petite taille, Éva Gauthier est dotée d’une puissance vocale qui fait tourner les têtes. En 1909, elle décroche le rôle de Micaela dans l’opéra Carmen, en Italie, où elle performe avec brio. Mais sa carrière dans ce domaine est très brève : alors qu’elle se prépare pour un deuxième rôle, cette fois au Covent Garden dans l’opéra Lakmé, le directeur la retire de la distribution, craignant que son talent ne vole la vedette à l’interprète principale. Dévastée, Éva Gauthier tourne le dos à l’opéra et décide de quitter l’Europe.

Elle part donc en Indonésie rejoindre Frans Knoot, qui deviendra éventuellement son époux. Elle demeurera quatre ans en Asie, une aventure qui donne un nouveau tournant à sa vie. Durant son séjour, elle étudie la musique javanaise avec des gamelans indonésiens et s’immerge dans une culture et un style musical exotiques qui lui étaient inconnus. Elle donne plusieurs concerts, notamment en Chine et au Japon, où elle reçoit des critiques élogieuses : « Malgré sa stature délicate, cette chanteuse canadienne possède une voix dont la souplesse et la puissance n’ont d’égal que la portée. Toute la soirée fut un véritable enchantement. Les applaudissements, longs et nourris, furent bien mérités. »

Cette expérience en Asie donnera au répertoire d’Éva une sonorité bien particulière ainsi qu’un style unique, qui lui permettront de se démarquer à son retour en Amérique du Nord, où la musique orientale est encore méconnue. Ce refus de s’en tenir aux traditions est d’ailleurs l’un des traits qui caractérisent Éva. Elle ne s’est jamais arrêtée aux conventions, apportant ainsi un renouveau à la culture musicale du 20e siècle.

Photo en noir et blanc d’une femme faisant face à l’appareil photo et portant une robe traditionnelle javanaise.

Éva Gauthier portant un des costumes javanais grâce auxquels elle s’est fait connaître. (ncl002461)

Après son retour en Amérique du Nord, Éva Gauthier, qui profite alors d’une certaine notoriété, donne plusieurs concerts par an. Les plus grands musiciens l’approchent pour qu’elle interprète leurs compositions. Igor Stravinsky ne jure que par elle, et exige qu’elle soit la première à donner vie à toutes ses œuvres. Éva côtoie plusieurs personnalités du milieu musical et se lie d’amitié avec un bon nombre, entre autres avec les pianistes et compositeurs Maurice Ravel et George Gerswhin.

C’est d’ailleurs avec ce dernier qu’elle donne un concert mémorable au Aeolian Hall de New York, en 1923, concert au cours duquel musiques classique et moderne se chevauchent. Gershwin accompagne la chanteuse au piano durant cette première plutôt audacieuse. Éva Gauthier va même jusqu’à intégrer de la musique jazz au programme, un style qu’elle apprécie grandement mais qui est encore mal perçu. Bien que la critique ne soit pas tendre, le public apprécie ce vent de fraîcheur, et l’événement restera ainsi gravé dans l’histoire.

Éva Gauthier donne des centaines de spectacles durant le reste de sa carrière, tant en Amérique qu’en Europe, intégrant plusieurs styles à ses performances toujours très divertissantes. Elle consacre les dernières années de sa vie à l’enseignement du chant, et, malgré son absence de la scène, demeure très active dans le milieu de la musique, agissant à titre de mentore pour une nouvelle génération d’artistes. Sa technique impeccable, son audace et son refus d’adhérer aux conventions ont ouvert la voie aux futurs interprètes et ont contribué à faire d’Éva Gauthier une véritable légende de la musique moderne.

Si vous souhaitez écouter quelques extraits musicaux interprétés par Éva Gauthier, visitez le Gramophone virtuel de Bibliothèque et Archives Canada. Vous y trouverez plusieurs classiques du folklore francophone canadien interprétés par la cantatrice.

Vous pouvez également écouter notre baladodiffusion et parcourir notre album Flickr consacrés à Éva Gauthier.


Isabel Larocque est agente de projet pour l’équipe du Contenu en ligne à Bibliothèque et Archives Canada.

Des images d’enregistrements pour enfants : disques 78 tours, 1918-1962 maintenant sur Flickr

Ces disques colorés et ludiques représentent quelques-uns des plus anciens enregistrements pour enfants au Canada. Certains sont tout simplement des enregistrements de comptines ou de chansons connues en anglais et en français.

Une image en couleur d’une étiquette de disque de la Canadian Music Corp., Ltd. La face 2 montre le contour du Canada avec en superposition le mot Dominion. Le titre de la chanson est « Ma mère m'envoit-au marché » suivi du nom des artistes Hélène Baillargeon, chant, et Gilbert Lacombe, guitare.

La mère Michel, Face 2 [Ma_Mere.jpg]

Certains de ces disques font partie d’un ensemble d’objets. Ainsi, la compagnie Dee & Cee qui a produit les disques « Pretty Baby » n’était pas une maison de disques, mais plutôt un fabricant de poupées. Dee & Cee a vraisemblablement ajouté des disques à certaines de ses poupées, sans doute dans le but d’augmenter les ventes.

Une image en couleur d’une étiquette de disque de la compagnie de jouets Dee & Cee. La face 1 montre une petite fille assise tenant un livre ouvert. Le nom de la compagnie et le titre de l’enregistrement « Pretty Baby » apparaissent sur la couverture du livre.

« Pretty Baby », face 1 [Pretty_Baby_1.jpg]

Ces magnifiques disques ont attiré l’attention et amusé de nombreux enfants au début du 20e siècle lorsqu’ils ont été lancés.

Visitez l’album Flickr maintenant!

Conservatrice invitée : Caroline Forcier-Holloway

Bannière pour la série Conservateurs invités. À gauche, on lit CANADA 150 en rouge et le texte « Canada: Qui sommes-nous? » et en dessous de ce texte « Série Conservateurs invités ».

Canada : Qui sommes-nous? est une nouvelle exposition de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) qui marque le 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Une série de blogues est publiée à son sujet tout au long de l’année.

Joignez-vous à nous chaque mois de 2017! Des experts de BAC, de tout le Canada et d’ailleurs donnent des renseignements additionnels sur l’exposition. Chaque « conservateur invité » traite d’un article particulier et en ajoute un nouveau — virtuellement.

Ne manquez pas l’exposition Canada : Qui sommes-nous? présentée au 395, rue Wellington à Ottawa, du 5 juin 2017 au 1er mars 2018. L’entrée est gratuite.


Photo tirée de Storm O’Brien, un épisode de la télésérie R.C.M.P réalisée par Crawley Films Ltd., en 1959

Vue fixe en noir et blanc d’un acteur vêtu d’un uniforme de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), appuyé contre un camion de marque Bombardier.

Photo tirée de Storm O’Brien, un épisode de la télésérie R.C.M.P., réalisée en 1959 par Crawley Films Ltd. (MIKAN 3563899) ©Michal Anne Crawley

La série visait à présenter une image plus réaliste des gendarmes canadiens. Des relations complexes et difficiles, par exemple avec les Autochtones, y sont évoquées. Mais dans l’ensemble, on y nage curieusement en pleine romance.


Parlez-nous de vous

Mes recherches sont axées sur les peuples nordiques du Canada et l’exploration de l’Arctique canadien documentés dans les films parrainés par le gouvernement, les films de cinéastes indépendants moins connus et les films amateurs non publiés, ainsi que les films de collections privées. Dès que j’en ai l’occasion, je me penche sur des films souvent oubliés et laissés à l’abandon qui requièrent toute notre attention, dans l’espoir de les rendre accessibles.

Mon intérêt envers la collection de récits oraux de Bibliothèque et Archives Canada remonte à l’époque où j’étais archiviste de référence, intérêt qui s’est transformé en l’un de mes principaux portefeuilles d’acquisition. Vint ensuite le désir de mener des entrevues avec les donateurs dans le cadre du programme bien établi des récits oraux des Archives nationales du Canada. Depuis 2015, je suis coresponsable de la toute nouvelle initiative de BAC portant sur les histoires orales, un programme d’entrevues axé sur les récits oraux qui donne la parole aux donateurs et aux employés de BAC afin de souligner leurs contributions.

Les Canadiens devraient-ils savoir autre chose à ce sujet selon vous?

Les paragraphes ci-dessous présentent des exemples du contenu datant des débuts de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) prélevé à même la vaste collection de documents audiovisuels de BAC. L’information y est disposée en trois catégories : les premières dramatiques télévisuelles de fiction; les premiers longs métrages de fiction; et les premiers documentaires et films amateurs.

La GRC dépeinte dans les premières dramatiques télévisuelles de fiction

Crawley Films Ltd., en partenariat avec la British Broadcasting Corporation (BBC), a réalisé la série R.C.M.P. en 1959-1960. Appuyés sur des faits réels tirés de dossiers de la GRC, les 39 épisodes d’une demi-heure ont été tournés en noir et blanc au format 35 mm et diffusés au Canada, en Angleterre et en Australie.

BAC a acquis le fonds Crawley Films en 1983. La collection renferme 38 837 bobines de film, 12 800 photographies, 42 mètres de documents textuels, ainsi que d’autres médias. Frank Radford « Budge » Crawley et Judith Crawley fondent officiellement Crawley Films en 1939, à Ottawa. Parmi les différentes catégories de films réalisés par Crawley Films — commandes de l’industrie, longs métrages, documentaires, films d’animation et messages publicitaires —, la télésérie dramatique R.C.M.P. positionne vraiment l’entreprise dans une classe à part des autres maisons de production.

La télévision entre dans les foyers canadiens en 1952, et en 1955, 23 stations de télévision sont en activité au Canada, alors que la demande de contenus à diffuser sur les ondes est croissante. En 1958, « Budge » conclut un partenariat avec la Société Radio-Canada (SRC) et la BBC afin de réaliser une série qui allait relater les « récits quotidiens des forces policières fédérales canadiennes » [traduction].

Munroe Scott, l’un des scénaristes de la série, explique le choix du thème par Crawley Films : « La GRC nous fascinait parce qu’elle faisait partie de presque tous les aspects de la vie au Canada. Les scénarios de chaque épisode étaient généralement conçus de manière à refléter la réalité, même si on y ajoutait des effets dramatiques pour la télévision » [traduction].

Afin de tourner les épisodes, Crawley Films a acheté une propriété de 40 acres près de Chelsea (Québec), où l’on a érigé un studio de 8 500 pieds carrés. Les villes d’Aylmer, de Québec et d’Outlook (Saskatchewan) ont servi à matérialiser la ville western fictive de Shamattawa. L’acteur francophone Gilles Pelletier jouait le rôle principal du caporal Jacques Gagnier, responsable du détachement. John Perkins incarnait le constable Frank Scott, tandis que Don Francks prêtait vie au constable Bill Mitchell, un collègue tout frais émoulu de l’académie. Des rôles de soutien revenaient régulièrement dans les épisodes, dont le constable spécial Ben Aputagen, joué par Angus Baptiste, et le maire Bill Cartwright, incarné par Bernard McManus.

BAC possède les 39 épisodes de la série, ainsi qu’une version de l’épisode 18, The Hunt, en allemand. Pour suivre la série, les téléspectateurs syntonisaient la SRC le mercredi à 20 h. Une liste de tous les épisodes a été compilée par The Classic TV Archive [en anglais].

Parlez-nous d’un élément connexe que vous aimeriez ajouter à l’exposition

Avant R.C.M.P., une série américaine d’aventure dramatique de genre fiction connaissait déjà du succès chez les téléspectateurs et auditeurs, soit Sergeant Preston of the Yukon, dont les 78 épisodes ont été télédiffusés par la CBS de 1955 à 1958. La série relatait les péripéties du sergent William Preston, un gendarme canadien de la Police à cheval du Nord-Ouest [créée en 1873, cette entité a été renommée Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest vers 1896, puis remplacée par la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest en 1904] alors qu’il patrouillait dans les contrées sauvages du Yukon avec son cheval, Rex, et son fidèle chien, Yukon King. Ensemble, ils combattaient les malfaiteurs (evildoers) dans les régions nordiques pendant la ruée vers l’or des années 1890.

La télésérie était basée sur la populaire dramatique radio, Challenge of the Yukon, un feuilleton radiophonique de 15 minutes mettant en vedette le sergent Preston, d’abord radiodiffusé à Détroit de 1938 à 1947, puis repris par différentes stations radio jusqu’en 1955. Pour écrire la série, Tom Dougall s’était inspiré des poèmes de Robert W. Service. Les âmes nostalgiques qui aimeraient faire un retour en arrière peuvent écouter les 609 radioromans sur le site Web d’Old Time Radio Researchers Group [en anglais]. BAC conserve certains épisodes de Challenge of the Yukon et de Sergeant Preston of the Yukon.

La GRC mise en vedette dans les premiers longs métrages de fiction

Symbole emblématique du Canada, la GRC a été dépeinte dans plusieurs centaines d’ouvrages de fiction à Hollywood, inondant l’industrie cinématographique. Parmi les classiques, citons Rose-Marie [en anglais] (1936), un film musical réalisé par MGM, et Renfrew of the Royal Mounted [en anglais] (1937), une série de huit longs métrages réalisés par Criterion Pictures Corporation. Ces œuvres ont été distribuées partout en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde.

Le tout premier long métrage de fiction traitant des gendarmes canadiens s’intitule The Cattle Thieves [en anglais] (1909), une réalisation de la Kalem Company, établie aux États-Unis. Ce studio a d’ailleurs innové en étant le premier à se rendre au Canada pour tourner une dramatique sur place. C’est ainsi que le public américain a découvert la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest [entité ayant remplacé la Police à cheval du Nord-Ouest en 1904]. D’autres maisons de production américaines ont aussi réalisé des films dont l’intrigue se déroulait au Canada, mais qui étaient tournés aux États-Unis, un style qui se maintiendra jusque tard dans les années 1950. À l’époque, on mettait l’accent sur la romance des vastes étendues sauvages du Canada. Habituellement, la distribution des personnages comprenait un trappeur ou un bûcheron canadien-français dans le rôle du méchant, quelques Autochtones, des mineurs, des prospecteurs, des contrebandiers de whisky et, bien entendu, un « noble gendarme canadien ».

Sous la direction d’A.J. Edwards, On the King’s Highway [en anglais] (1915) est l’une des premières dramatiques à être tournées sur les gendarmes canadiens par la Conness Till Film Company de Toronto. Quant à la nouvelle de James Oliver Curwood, Wapi the Walrus, devenue Back to God’s Country [L’instinct qui veille] (1919), elle donnera naissance au tout premier long métrage canadien portant sur la survie. Historien du cinéma, Peter Morris décrit le récit comme un « triangle mélodramatique mettant en vedette, dans un décor sauvage du Nord canadien, une héroïne, un héros et un méchant, de même qu’un chien — tout aussi héroïque — et des ours qui vivent dans un environnement nordique naturel marqué par la froidure et la neige, sans oublier l’omniprésente [Royale] Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest » [traduction].

Image en couleurs d’un homme et d’une femme à cheval dans une clairière, devant des arbres verts majestueux et des montagnes aux cimes enneigées. L’homme porte une chemise jaune déboutonnée pour exposer sa poitrine. Il est penché vers la femme qui porte un bonnet blanc et une mante rouge. Découpée et apposée en bas à gauche, une autre image, en noir et blanc, illustre un gendarme en uniforme qui dirige son cheval vers un feu de camp; un grand arbre se dresse en arrière-plan. Le titre du film est écrit en bas à droite, sur l’affiche.

Affiche publicitaire du film Cameron of the Royal Mounted, 1921, par Winnipeg Productions Ltd. (MIKAN 199330)

Cameron of the Royal Mounted (1921) est un long métrage d’aventure de fiction muet avec des intertitres en anglais, produit par Winnipeg Productions Ltd. et inspiré du livre de Ralph Connor, Corporal Cameron of the North West Mounted Police [en anglais]. On y raconte l’histoire d’un jeune homme qui se sauve au Canada pour éviter l’emprisonnement pour un chèque contrefait. Il tombe en amour, mais il sera la cible d’un rival jaloux. L’occasion s’offre à lui de se joindre à la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest. Il se portera au secours de sa petite amie kidnappée, et sera blanchi de l’accusation initiale qui planait sur lui. Ce film se distingue des autres, car on a fait appel à de vrais gendarmes du poste de Fort McLeod de la Royale Gendarmerie, en Alberta, pour jouer comme figurants dans leurs propres rôles, une décision pleine d’aplomb. BAC dispose d’une version incomplète du film, soit deux bobines sur les six composant le film.

Entre autres films, mentionnons Policing the Plains [en anglais] (1927), une production d’A.D. Kean de la maison Canadian Historic Features Ltd. de Vancouver, et His Destiny [en anglais] (1928), aussi connu sous le titre North of 49, produit par British Canadian Pictures Ltd., de Calgary. Le dernier film a été tourné sur place, en Alberta, et comprend des images du stampede de Calgary de 1928. BAC en possède deux versions incomplètes.

La GRC dépeinte dans les premiers documentaires et films amateurs

De nombreux films ont été tournés sur les gendarmes canadiens, mais cette institution en a réalisés très peu sur elle-même. BAC a plus de 1 230 images en mouvement et enregistrements sonores liés à des collections tant gouvernementales que privées et documentant des activités de la GRC. Les documentaires font état d’activités et d’événements, dont le film Through the Northwest Passage [en anglais] qui nous entraîne dans l’histoire de la navigation. Le documentaire tourné par le caporal F.S. Farrar raconte les péripéties du capitaine Henry Larsen et des huit membres de son équipage qui, à bord de la goélette de bois St. Roch, ont navigué de Vancouver (Colombie-Britannique) jusqu’à Halifax (Nouvelle-Écosse), en empruntant le passage du Nord-Ouest, et ce, de 1940 à 1942.

Photographie en noir et blanc d’un homme portant des vêtements d’hiver à bord d’un bateau; on voit l’eau glacée en arrière-plan.

Le capitaine Henry Larsen à bord du St. Roch, une goélette de patrouille de la GRC, dans les Territoires du Nord-Ouest, vers 1944. (MIKAN 3191981)

Les films amateurs jouent un rôle important pour documenter l’histoire, la culture, la vie et les activités personnelles. Bon nombre d’archives visent à promouvoir cette valeur ou importance plus globale, car on estime que ce sont des documents de source primaire dans le contexte des documents historiques, notamment compte tenu de la demande croissante des chercheurs qui y voient une utilité inestimable aux fins de productions, d’études sociologiques, de préparation de sites Web et d’expositions, et bien plus encore.

Les films amateurs racontent aussi des histoires sur les gendarmes canadiens, basées sur des faits. Pendant ses expéditions dans le Nord dans les années 1930 à 1950, Henry Larsen a documenté, sur sept bobines de films amateurs, des activités variées, des personnes et des lieux.

En 1932, Doug Betts devient constable au sein de la GRC et suit une formation à la caserne Fairmont, à Vancouver. Peu de temps après, il est affecté à Dawson et à Whitehorse, au Yukon, et sera promu au grade de caporal à la fin des années 1940.

Le fonds Norman Betts comprend 23 bobines de films familiaux muets tournés en noir et blanc au format 8 mm. Le caporal Doug Betts était un caméraman passionné qui apportait sa caméra lors de ses diverses affectations, de même que pendant ses permissions de loisirs et de détente. Il a ainsi documenté, entre autres, l’exploitation de placers, les patrouilles en traîneau à chiens, une enquête menée sur le site d’un écrasement d’avion, ainsi que sa participation à des parties de chasse. En outre, BAC a mené une entrevue avec le donateur Norman Betts, fils de Doug Betts, afin de mieux comprendre le contexte des films muets.

Photographie en noir et blanc d’un homme portant des vêtements d’hiver assis sur un traîneau avec six chiens attelés.

Doug Betts assis avec Kluane, son chien de traîneau de tête, extrait de Doug Betts No. 8: home movie, vers 1935-1939. (MIKAN 188444)

Photographie en couleurs d’un emballage de film jaune arborant des notes servant à identifier le film.

Boîte de film Kodak qui contenait une bobine 16 mm de 100 pieds utilisée par le constable Doug Betts. (Les renseignements, comme les annotations, l’oblitération du timbre-poste et la date de péremption du film, fournissent des données importantes afin de déterminer le contenu et les dates d’un film.)

Biographie

Photo couleur d'une femme arborant un grand sourire.Caroline Forcier-Holloway est archiviste audiovisuelle à Bibliothèque et Archives Canada. Depuis qu’elle a amorcé sa carrière à BAC en 1989, elle a rempli diverses fonctions à titre d’archiviste de référence spécialisée en audiovisuel, d’archiviste de référence générale, de chercheuse à la cinématographie et, en dernier lieu, d’archiviste audiovisuelle. Depuis 2000, elle a procédé à l’acquisition de collections et de fonds audiovisuels renfermant du contenu lié à l’histoire orale, aux Autochtones et au Nord, ainsi que des documents en français et en anglais, provenant du secteur privé et du gouvernement, de diffuseurs et de cinéastes, tant professionnels qu’amateurs.

Ressources connexes

Joyeux 75e anniversaire à l’Office national du film du Canada!

L’Office national du film du Canada (ONF) a été créé le 2 mai 1939 en vertu de la Loi sur le cinéma. Il avait pour mission de produire et de distribuer des films sur des sujets variés qui intéressent les Canadiens. Le mandat s’est élargi depuis, mais l’ONF demeure réputé à l’échelle internationale pour sa capacité de tourner des images historiques et de produire des films acclamés qui présentent une grande richesse visuelle, comme l’ancien film primé Voyage royal (1951), qui documente la visite de la princesse Elizabeth et du duc d’Édimbourg au Canada et aux États‑Unis.

En 1967, un incendie dans un édifice d’entreposage situé près de Montréal (Québec) a détruit la majorité des films sur pellicule de nitrate de l’ONF. Le patrimoine cinématographique du Canada était donc manifestement menacé. À la suite de cette tragédie, les Archives publiques du Canada (qui sont devenues Bibliothèque et Archives Canada) ont reçu l’autorisation de créer un programme d’acquisition de films en 1969. En 1976, le Canada a officiellement créé les Archives nationales du film, dont le personnel était chargé d’assurer la constitution et la conservation permanente de la collection de films du Canada.

Le fonds de l’ONF

Le fonds de l’Office national du film est la plus grande collection de films de Bibliothèque et Archives Canada (BAC). On y trouve plus de 11 000 enregistrements audiovisuels en tous genres : des films, des vidéos, des enregistrements sonores, des documents textuels, des affiches, des dessins techniques, etc. Les documents comprennent des productions achevées et des éléments de préproduction comme des négatifs, des prises refusées, des images d’archives et des documents imprimés. La série de photographies documente la vie quotidienne des Canadiens. Elle fait la promotion du tourisme, de l’industrie et des ressources naturelles depuis la création de la Division de la photographie de l’ONF en 1942.

Timbre commémorant le centenaire du cinéma au Canada à l’aide d’une image fixe tirée du film Pour la suite du Monde

Timbre commémorant le centenaire du cinéma au Canada à l’aide d’une image fixe tirée du film Pour la suite du Monde (MIKAN 2266771)

De nos jours, de nombreux cinéastes de l’ONF travaillent uniquement en format numérique. Pourtant, les archivistes des enregistrements audiovisuels découvrent souvent, dans des boîtes de documents d’archives, le célèbre symbole vert de l’ONF sur des boîtes en celluloïd ou sur des vidéocassettes. Les nombreux documents analogiques qui sont conservés dans les bibliothèques et les archives de partout au Canada montrent que les productions de l’ONF étaient diffusées à grande échelle. La plupart des productions analogiques ont été numérisées, ce qui permet à l’ONF d’atteindre un public encore plus vaste grâce à sa collection en ligne.

Timbre soulignant les réalisations exceptionnelles de l’Office national du film

Timbre soulignant les réalisations exceptionnelles de l’Office national du film (MIKAN 2266867)

Les grands contributeurs de l’ONF à la collection de BAC

En plus du fonds de l’Office national du film, Bibliothèque et Archives Canada possède les fonds de célèbres cinéastes et réalisateurs de l’ONF qui ont remporté de nombreux prix, comme Norman McLaren – Voisins; Gilles Carle – La vraie nature de Bernadette; Evelyn Spice Cherry – Weather Forecast; Donald Brittain – la série Canada at War; Cynthia Scott – Flamenco à 5 h 15; Claude Jutra – Mon oncle Antoine; Bill Mason – Paddle to the Sea; et Colin Low – Sports et transports!. Bon nombre de ces films sont accessibles sans frais ou à faible coût sur le site Web de l’ONF.

Recherches connexes

Le fonds Alma Duncan de Bibliothèque et Archives Canada

Vous êtes amateur d’art et vous aimeriez faire une recherche sur la vie et l’œuvre de l’artiste canadienne Alma Duncan (1917-2004)? Faites d’abord un arrêt à Bibliothèque et Archives Canada! De 1998 à 2005, nous avons acquis le fonds Alma Duncan, ce qui fait de nous la principale référence pour l’étude et la préservation des œuvres et des documents relatant le parcours de cette artiste, tant sur le plan professionnel que personnel.

Notre collection comprend d’importantes toiles peintes à l’huile, comme cet autoportrait réalisé en début de carrière :

Autoportrait avec tresses

Autoportrait avec tresses (MIKAN 2996876)

L’artiste s’y est représentée vêtue d’un pantalon, à une époque où ce genre de tenue était quelque peu osé pour une femme.

La collection comprend également des dessins et des esquisses d’Alma Duncan, ainsi que des documents en lien avec son autre carrière comme conceptrice graphique et réalisatrice, dont des bandes de films originales. Parmi les articles les plus fascinants, mentionnons ceux liés à Dunclaren Productions, la société cinématographique fondée en 1951 par Duncan et la photographe canadienne Audrey McLaren, et qui fut en activité jusqu’en 1960. Ensemble, les deux femmes ont créé trois courts métrages d’animation salués à l’échelle internationale, réalisés en grande partie dans un grenier d’Ottawa. Aujourd’hui, ces films représentent d’importants jalons dans l’histoire du court métrage d’animation – un genre où le Canada a toujours excellé.

Le fonds documentaire Dunclaren Productions comprend également la plupart des marionnettes et des accessoires originaux créés par Alma Duncan elle-même pour ses films.

La marionnette ci-dessous (tout comme la deuxième tête de marionnette avec un visage effrayé) a été conçue pour le film Folksong Fantasy. Elle révèle la grande méticulosité dont a fait preuve l’artiste pour modifier l’expression des personnages de ses films.

Marionnette – L’épouse dans une robe orange

Marionnette – L’épouse dans une robe orange (MIKAN 4488575)

Tête de marionnette – L’épouse effrayée

Tête de marionnette – L’épouse effrayée (MIKAN 4488578)

Les accessoires étaient eux aussi conçus avec minutie, comme en font foi ces petits iglous et ce kayak miniature créés pour le film Kumak, the Sleepy Hunter, et qui témoignent de l’intérêt qu’a toujours porté Alma Duncan à l’Arctique canadien :

Iglous

Iglous (MIKAN 4488522)

À compter du 2 octobre 2014, la Galerie d’art d’Ottawa présentera une grande rétrospective intitulée ALMA. La vie et l’œuvre d’Alma Duncan (1917-2004). Bibliothèque et Archives Canada a prêté un grand nombre d’articles pour cette exposition, qui mettra en vedette plusieurs des œuvres mentionnées ci-haut.

Collection de longs métrages

La saison des festivals de films est arrivée et, alors que de nombreuses villes canadiennes – notamment Toronto, Montréal, Halifax et Vancouver – accueillent l’industrie cinématographique internationale, le moment est parfait pour découvrir la riche collection de longs métrages de Bibliothèque et Archives Canada (BAC).

Depuis les années 1970, BAC acquiert et préserve des longs métrages canadiens. À compter de 2000, une approche plus concertée guide ces travaux. Notre collection comprend maintenant le plus ancien long métrage canadien encore existant, Back to God’s Country (1919), réalisé par une pionnière du film canadien, Nell Shipman, ainsi que les dernières œuvres chaudement applaudies, comme Gabrielle (2013) de Louise Archambault, Ennemi (2013) de Denis Villeneuve mettant en vedette Jake Gyllenhaal, et le plus récent ouvrage des Trailer Park Boys, Swearnet (2013).

Affiche du film Back to God’s Country (1919), le plus ancien long métrage canadien encore existant

Affiche du film Back to God’s Country (1919), le plus ancien long métrage canadien encore existant (MIKAN 2894160)

Depuis 2000, nous acquérons les enregistrements originaux de tous les longs métrages financés par Téléfilm Canada, un organisme culturel fédéral. Par conséquent, nous veillons à leur préservation à long terme. De plus, nous avons compilé une collection de films financés par le secteur privé.

Notre collection de longs métrages canadiens, qui est la plus diversifiée et la plus exhaustive au monde, compte plus de 2 800 longs métrages mettant en vedette des lauréats canadiens et étrangers, dont des personnes mises en nomination et des récipiendaires d’Oscars du cinéma. Notre collection comprend des copies de films, des vidéocassettes originales et des films sur support numérique. Tous ces objets sont préservés dans notre aire d’entreposage de pointe.

Alors que l’industrie cinématographique n’a pas tardé à adopter la technologie numérique, nous aussi, nous changeons nos méthodes d’acquisition des longs métrages en ajoutant dorénavant les trousses de cinéma numérique (Digital Cinema Packages [DCP]), l’équivalent numérique d’une copie de film.

Sous l’influence qu’exerce l’industrie du film américain sur le marché cinématographique international, les longs métrages canadiens ont souvent peu de couverture dans les salles de cinéma. En conséquence, BAC est un guichet important où consulter des films canadiens qui ne sont plus offerts dans les commerces. Ce faisant, l’institution conserve une collection diversifiée de longs métrages en qualité archives qui sont à la disposition des chercheurs.

Grâce à ces films, les cinéphiles ont accès au patrimoine cinématique du Canada par l’entremise de descriptions en ligne, de recherches et de visionnements sur place et de prêts à des festivals et à des cinémathèques dans le cadre d’expositions.

Ressources connexes :

Diffusion de cinq films patrimoniaux sur le Canada et la guerre sur YouTube

Bibliothèque et Archives Canada (BAC) a ajouté une dernière série de films patrimoniaux sur sa chaîne YouTube. Il vous est maintenant facile de voir et apprécier les courts métrages suivants :

Consultez nos précédentes annonces pour visionner des films patrimoniaux portant sur les « instantanés de la vie canadienne », le panorama canadien, et l’agriculture et l’industrie.

Ces films sont également archivés sur le Grand écran virtuel.

Britain’s Future King (« Le futur roi de la Grande-Bretagne ») – Un film muet sur la visite d’Édouard, prince de Galles, au Canada en 1919 – Maintenant sur YouTube

La visite du prince de Galles au Canada à l’automne 1919 a été l’un des premiers événements pancanadiens majeurs à être couvert par les actualités cinématographiques. Bibliothèque et Archives Canada a préservé le film muet de l’événement, y compris le film intitulé Britain’s Future King (« Le futur roi de la Grande-Bretagne »).

Lien externe à Youtube: Britain's Future King (« Le futur roi du Royaume-Uni »)

(Ce film est un item du patrimoine de Bibliothèque et Archives Canada
et est disponible en anglais seulement.)

La visite du prince au Canada a commencé le 11 août 1919, lorsque son navire est arrivé à Terre-Neuve. Elle a pris fin le 10 novembre, lorsqu’il a quitté le Canada en train pour entreprendre sa visite des États-Unis. Son itinéraire canadien l’a conduit dans de nombreuses villes partout au pays. Les Canadiens se sont rassemblés le long de la route dans les villes et les villages pour voir le prince.

Itinéraire de la visite du prince de Galles au Canada, 1919, un volume de photographies publié par le Chemin de fer Canadien Pacifique. The National Archives, UK. CO 1069-286-7.”  The National Archives, UK.  CO 1069-286-7.

La visite possédait tous les ingrédients qui convenaient parfaitement à une couverture médiatique : un itinéraire bien rempli d’occasions de prendre des photographies et un public fasciné par la célébrité et désireux de voir les célébrations de sa collectivité présentées dans les films d’actualités et les journaux. La radiodiffusion en était à ses tout débuts de sorte qu’il incombait aux actualités et aux médias imprimés de faire le compte rendu de la visite. De plus, le Canada avait l’esprit à la fête après les épreuves des années de guerre.

Les actualités hebdomadaires canadiennes ont publié des images de la visite au fur et à mesure qu’elle se déroulait, présentant au public des films d’événements tels que les réceptions avec d’anciens combattants de la Première Guerre mondiale, la cérémonie d’ouverture du pont de Québec, la pose de la première pierre de la Tour de la Paix du nouvel édifice du Parlement à Ottawa par le prince, et la visite d’une scierie en Colombie-Britannique.

Le prince a visionné les films de son voyage pendant qu’il voyageait partout au Canada. Les films d’actualités en Grande-Bretagne et dans d’autres pays ont également présenté le film de la visite. Certaines des entreprises d’actualités cinématographiques ont regroupé leurs séquences en documentaires. Par exemple, Pathéscope of Canada Limited a lancé deux films, Britain’s Future King et The Prince of Wales in Canada (disponibles en anglais seulement).

Fils de George V, Édouard est devenu prince de Galles en 1911. Lorsque son père est décédé en janvier 1936, il est devenu le roi Édouard VIII, mais il a abdiqué 10 mois plus tard. Après son abdication, on lui a donné le titre de duc de Windsor.

Découvrez-en davantage :

Résumé des commentaires reçus en anglais entre octobre et décembre 2014

  • Un client remarque que le lien pour le film ne fonctionne pas. BAC remercie le client et l’avise que le lien fonctionne de nouveau.

Huit films patrimoniaux représentant des « instantanés de la vie canadienne » maintenant sur YouTube

Bibliothèque et Archives Canada (BAC) annonce la diffusion sur sa chaîne YouTube de huit films patrimoniaux. Les Canadiens peuvent dorénavant découvrir et apprécier les courts métrages suivants:

Ces films se sont révélés fort efficaces pour informer la population et influencer l’opinion publique. Ils ont servi à de nombreuses fins : attirer des candidats potentiels à l’immigration, accroître les investissements industriels, inciter le public à s’ouvrir au changement, etc. Toutefois, ce qui est probablement le plus intéressant, c’est ce que révèlent ces films quant à la façon dont les Canadiens se percevaient eux-mêmes au début du XXe siècle.

Dans le cadre de son engagement continu pour que les Canadiens puissent consulter facilement et rapidement leur patrimoine documentaire, BAC diffusera trois autres séries de films patrimoniaux sur sa chaîne YouTube au courant des mois à venir. Donc, restez à l’écoute!

Ces films sont également archivés sur le Grand écran virtuel.