Norman Kwong : Toujours en quête de victoires

Par Dalton Campbell

En 1948, Norman Kwong foule un terrain de la Ligue canadienne de football (LCF) pour la première fois, en tant que membre des Stampeders de Calgary. La recrue de 18 ans, qui sera intronisée au Temple de la renommée, est le premier joueur sino-canadien de la ligue.

Photo en couleurs, prise dans un studio photographique, d’un joueur de football en uniforme tenant son casque avec son bras gauche.

Norman Kwong (1929-2016), le 31 août 1957 (e002505702)

Kwong (né Lim Kwong Yew) est né à Calgary en 1929. Il est le cinquième de six enfants. Ses parents, Charles Lim et Lily Lee, sont propriétaires d’une épicerie. Ils immigrent au Canada depuis Guangdong, en Chine, plusieurs années avant la naissance de Kwong.

Selon un article nécrologique paru dans l’Edmonton Journal, il y a moins de 5 000 Canadiens d’origine chinoise en Alberta en 1920. La grande majorité d’entre eux sont des hommes, principalement parce que la « taxe d’entrée » raciste et discriminatoire empêche la plupart des hommes de faire venir leur femme et leurs enfants au Canada. Ainsi, à cette époque, il n’y a que cinq femmes chinoises mariées à Calgary, dont la mère de Kwong. En 1923, le gouvernement adopte la Loi de l’immigration chinoise (communément appelée « Loi d’exclusion des Chinois ») pour mettre fin à l’immigration en provenance de Chine. En 1947, soit un an avant le début de la carrière de Kwong au football professionnel, la Loi est levée et les Canadiens d’origine chinoise obtiennent le droit de vote.

Photo noir et blanc du centre-ville de Calgary. Prise de vue en surplomb d’une intersection où l’on aperçoit des tramways, des voitures et des gens dans les rues et sur les trottoirs.

8e Avenue, Calgary (Alberta), 1937 (e010862070)

En 1950, Kwong est échangé à Edmonton, où il passera le reste de sa carrière. Il domine la LCF pour les gains au sol à trois reprises (1951, 1955 et 1956), amasse plus de 1 000 verges par la course durant quatre saisons consécutives et établit de nombreux records d’équipe et de la ligue. Il est nommé au sein de l’équipe d’étoiles de la division Ouest à quatre reprises (1951, 1953, 1955 et 1956), mérite deux fois le prix du meilleur joueur canadien (1955 et 1956) et reçoit le trophée Lionel-Conacher à titre de meilleur athlète masculin au Canada (1955). En 13 saisons, il participe à sept matchs de la Coupe Grey, remportant quatre championnats (1948, 1954, 1955 et 1956). Il est intronisé au Temple de la renommée de la LCF en 1969 et au Panthéon des sports canadiens en 1975. En 2006, le réseau TSN le place sur sa liste des 50 meilleurs joueurs de l’histoire de la LCF.

L’article nécrologique de l’Edmonton Journal donne une citation de Kwong : « Le sport, c’est comme une vie qui se déroule sur une courte période. Il n’y a pas de zones grises. Tout est vu au grand jour; c’est impossible de se cacher. Il y a toujours un gagnant et un perdant. J’imagine que ça a séduit ma nature compétitive. Évidemment, je veux toujours être le vainqueur. » [Traduction]

Norman Kwong prend sa retraite à 30 ans. Il épouse Mary Lee et commence une nouvelle vie, travaillant principalement dans l’immobilier commercial. Dans les années 1980, il retourne dans le monde du sport, occupant un poste de direction avec les Stampeders de Calgary. Il fait aussi partie du premier groupe de propriétaires des Flames de Calgary (dans la Ligue nationale de hockey). Lorsque les Flames remportent la Coupe Stanley en 1989, Kwong devient l’une des cinq personnes à avoir gagné à la fois la Coupe Grey et la Coupe Stanley en tant que joueur, entraîneur ou membre de la direction.

Image en couleur montrant des armoiries. L’écu au centre comporte trois ballons de football en diagonale, du coin supérieur gauche au coin inférieur droit. Deux dragons sont situés de part et d’autre de l’écu. La devise « Strive to Excel », ou S’efforcer d’exceller, est inscrite dans le bas.

Armoiries de Norman Lim Kwong, gracieuseté de l’Autorité héraldique du Canada (Bureau du secrétaire du gouverneur général). Le vert et l’or sont les couleurs de l’équipe de football d’Edmonton. Les bandes horizontales représentent les lignes de 10 verges d’un terrain de football. Le cheval évoque la première équipe de Kwong, les Stampeders. La rose représente sa femme, Mary, une passionnée de jardinage. Les dragons évoquent ses origines chinoises, et leurs arrière-trains, le dinosaure albertosaurus.

Norman Kwong est le président national du Conseil consultatif canadien sur le multiculturalisme (1979-1980), puis le président d’honneur de la campagne des Timbres de Pâques à Calgary (1982-1984). Il est investi de l’Ordre du Canada en 1988. De 2005 à 2010, il occupe le poste de lieutenant-gouverneur de l’Alberta. Les Flames de Calgary ont créé une bourse d’études pour les étudiants en médecine en son honneur. Kwong est décédé à Calgary en 2016.

Ressources de BAC sur Norman Kwong


Dalton Campbell est archiviste à la section Sciences, environnement et économie dans la Division des archives privées.

Le baseball majeur conquiert le nord

Par Kelly Anne Griffin

Il y a belle lurette que des Canadiens évoluent dans les ligues majeures de baseball : depuis les années 1870, en fait. Bill Phillips, originaire du Nouveau-Brunswick, ouvre la voie en devenant joueur de premier but à Cleveland. Puis, en 1883, l’Ontarien Tip O’Neill – le plus grand joueur canadien avant 1900 – fait son entrée dans la Ligue majeure de baseball (MLB). Plusieurs Canadiens lui emboîteront le pas, notamment Ferguson Jenkins, né à Chatham, en Ontario. Jenkins est le seul Canadien inscrit au Temple de la renommée du baseball américain, un musée situé à Cooperstown, dans l’État de New York. Sa carrière de lanceur est remarquable : il a remporté 284 victoires.

Photo noir et blanc d’un lanceur en train de lancer une balle à partir du monticule. On voit derrière lui un grand tableau de pointage indiquant les résultats, ainsi que des joueurs de champ extérieur se préparant à suivre la balle.

Ferguson Jenkins, inscrit au Temple de la renommée, lance pour les Cubs de Chicago lors d’une partie contre les Expos de Montréal le 19 septembre 1970. Jenkins est aujourd’hui un philanthrope actif, notamment par l’intermédiaire de sa fondation Fergie Jenkins, établie à St. Catharines (Ontario). Crédit: Montreal Star (MIKAN 3628671)

Le Canada compte lui aussi son Temple de la renommée du baseball. Situé à Saint Marys (Ontario), il rend hommage aux Canadiens qui ont contribué à ce sport, tant sur le terrain qu’à l’extérieur. Enfin, depuis l’expansion de la Ligue nationale en 1968, deux équipes canadiennes ont joué au sein de la MLB.

Les Expos de Montréal : « nos amours »

La toute première semaine des Expos est exaltante. Le 8 avril 1969, alors qu’ils affrontent les Mets au stade Shea de New York, l’Ô Canada retentit pour la première fois lors d’une partie de la MLB. Le propriétaire de l’équipe, Charles Bronfman, ne peut retenir ses larmes. Au terme d’une partie enlevante, les Expos l’emportent par la marque de 11 à 10. Leurs partisans les surnomment « nos amours », un surnom qui leur restera.

Le 14 avril, les Expos présentent à Montréal la première partie de la MLB jouée à l’extérieur des États-Unis. Ils triomphent au parc Jarry devant des milliers de partisans. Trois jours plus tard, le lanceur Bill Stoneman réussit un match sans point ni coup sûr contre les Phillies de Philadelphie. Les Montréalais sont captivés; c’est le début d’une longue aventure.

Affiche couleur conçue pour les Jeux olympiques de 1976. Elle illustre trois vues différentes du stade olympique, bâti pour les Jeux olympiques d’été tenus cette année-là à Montréal.

Le stade olympique de Montréal est construit pour les Jeux olympiques d’été de 1976; les Expos y jouent pour la première fois l’année suivante. Toutefois, l’endroit n’est pas conçu pour le baseball : la structure du toit, notamment, est problématique, et la mince pelouse artificielle occasionne des problèmes de genoux aux joueurs. Depuis 2014, les Blue Jays y tiennent des rencontres hors-concours Crédit: Paul Taillefer/Bibliothèque et Archives Canada (MIKAN 3929420)

Malgré leur excellent réseau d’équipes-écoles et leur talent exceptionnel, les Expos ne prennent part qu’une seule fois aux séries éliminatoires, en 1981. Cette saison-là, sous la gouverne de leur gérant Jim Fanning (un membre du Temple de la renommée du baseball canadien), Warren Cromartie, Andre Dawson et Gary Carter obtiennent tous une moyenne au bâton de plus de .300 ; quant à Tim Raines, aussi intronisé au Temple de la renommée, il vole 71 buts, un record dans la ligue. Les Expos sont alors champions de la division Est de la Ligue nationale, mais la saison est interrompue par une grève. À une victoire seulement de la Série mondiale, ils perdent contre les Dodgers lorsque Rick Monday frappe un coup de circuit pendant la 9e manche. Les partisans n’oublieront jamais ce jour, connu sous le nom de « Lundi bleu ».

Caricature noir et blanc montrant de grosses voitures défilant devant un stade de baseball. Des personnages brandissent des affiches par les fenêtres des véhicules; on peut y lire différents slogans, dont « Unfair » [Injustice] , « We want rights » [Nous voulons des droits] et « Major League on Strike » [Grève de la Ligue majeure].

Caricature montrant les joueurs des Expos faisant la grève devant le stade olympique de Montréal, en 1981. À l’échelle de la Ligue majeure, la grève avait entraîné l’annulation de 713 parties en plein milieu de la saison. Crédit: Rusins Kaufmanis (MIKAN 2841681)

L’histoire se répète en 1994, alors qu’une deuxième grève réduit à néant les espoirs des partisans. Pendant cette saison magique, les Expos, dirigés par Felipe Alou, étaient demeurés au sommet de la ligue grâce à un record de 74 victoires et 40 défaites. Mais les 232 jours de grève forcent le commissaire Bud Selig à annuler la Série mondiale, empêchant ainsi l’équipe d’accéder aux séries éliminatoires.

La franchise ne se remettra jamais de cette grève, tant sur le terrain que dans les gradins. En 2004, après 36 ans d’existence, les Expos disputent leur dernière partie au stade olympique. Le premier joueur canadien-français de l’équipe, Claude Raymond, qui avait participé à la saison inaugurale en 1969, prononce devant les partisans un émouvant discours d’adieu.

Les Blue Jays de Toronto

Les Blue Jays sont fondés en 1977, alors que la Ligue américaine prend de l’expansion. L’équipe remportera six titres de la division Est de la Ligue nationale, deux championnats de la Ligue américaine et deux titres de la Série mondiale.

La première partie des Blue Jays se tient au stade de l’Exposition nationale le 7 avril 1977. Les partisans bravent des températures anormalement froides pour vivre ce moment historique, qui culmine par une victoire de 9 à 5 contre les White Sox de Chicago. Un joueur de premier but jusque là inconnu, Doug Ault, frappe deux coups de circuit et devient le premier héros des Jays.

Photo noir et blanc d’une partie de baseball. Un homme vient de frapper la balle. Derrière lui, on aperçoit un receveur accroupi, dos à un arbitre, lui aussi accroupi. Des joueurs de baseball en uniforme et un policier observent la scène en retrait. Derrière eux, les gradins sont remplis de spectateurs.

Le 12 août 1977, lors de leur saison inaugurale, les Blue Jays de Toronto affrontent les Royals de Kansas City au stade de l’Exposition nationale, à Toronto. Ils y joueront jusqu’en 1989, année de l’ouverture du Skydome (aujourd’hui le Centre Rogers). Crédit: Toronto Star/Frank Lennon (MIKAN 3796691)

Après un long parcours tumultueux, les Blue Jays décrochent le gros lot en 1992 : ils remportent leur premier championnat de la Ligue américaine et sont les premiers champions hors États-Unis de la Série mondiale. Par respect pour l’équipe canadienne leur ayant ouvert la voie, les Blue Jays demandent au premier propriétaire des Expos, Charles Bronfman, d’effectuer le lancer protocolaire lors de la troisième partie de la Série mondiale. Le sixième match se conclut par le circuit intérieur victorieux de Dave Winfield lors de la 11e manche. Le receveur Pat Borders reçoit quant à lui le titre de joueur le plus utile des séries.

Le succès des Blue Jays se poursuit pendant la saison 1993, alors que l’équipe défend son titre de champion de la Ligue américaine. John Olerud devient alors le premier champion frappeur au sein des Jays, qui remportent une deuxième fois la Série mondiale en battant les Phillies de Philadelphie en six matchs. Joe Carter, dans un moment qui restera gravé dans les mémoires, frappe un spectaculaire court de circuit à la fin de la 9e manche, scellant le sort de la partie. C’est la deuxième fois seulement qu’une Série mondiale se conclut par un coup de circuit.

L’élan victorieux des Blue Jays se termine deux ans plus tard, alors qu’ils finissent bons derniers de la division Est de la Ligue américaine. En 2015, après 22 saisons sans participation aux séries éliminatoires, les Jays remportent leur sixième titre de la division Est sous la direction de leur gérant John Gibbons, réussissant à combler un retard de deux victoires pour vaincre les Rangers du Texas. C’est là que Jose Bautista frappe son célèbre coup de circuit avant de lancer son bâton dans les airs. Mais l’équipe perd ensuite le championnat de la Ligue américaine contre les Royals de Kansas City, qui remporteront la Série mondiale.

En 2016, après une saison régulière en dents de scie, les Blue Jays se retrouvent en deuxième place de la division Est. Ils participent au match de meilleur deuxième de la Ligue américaine contre les Orioles de Baltimore, qu’ils remporteront en prolongation. Dans un match serré disputé au Centre Rogers, devant une foule de Canadiens en délire, Edwin Encarnacion frappe un coup de circuit spectaculaire qui fait passer le résultat à 5-2. Une nouvelle génération d’adeptes du baseball canadien vient de naître.

Même si la relation des Canadiens avec le baseball a connu des hauts et des bas, ce sport leur a néanmoins fait vivre des moments exaltants. C’est sans compter qu’au fil de l’histoire, il a tour à tour diverti les soldats en temps de guerre, enseigné l’esprit d’équipe aux enfants et cimenté nos liens dans la défaite et la victoire.

Photo noir et blanc de cinq hommes debout devant un comptoir. Deux d’entre eux sont vêtus d’un uniforme de baseball orné d’un grand « C » sur la poitrine; les autres portent un complet et un chapeau. Un des hommes en uniforme tient une boisson dans sa main et regarde l’objectif.

Des joueurs prennent un rafraîchissement après une partie, Cobden (Ontario), 1909 (MIKAN 3379777)

Levons donc nos verres à nos prochains souvenirs et aux grands moments qui attendent le baseball canadien!

Autres ressources


Kelly Anne Griffin est technicienne en archivistique à la Section des sciences, de l’environnement et de l’économie (Division des archives) de Bibliothèque et Archives Canada.

Après de modestes débuts, le baseball marque l’histoire à Montréal

Par Kelly Anne Griffin

Le baseball était déjà solidement implanté au Canada bien avant de faire vivre à ses amateurs des moments inoubliables, comme le coup de circuit gagnant de Joe Carter dans la Série mondiale, l’émotion et la fierté des Canadiens quand leur hymne national a été entonné pour la première fois lors d’une partie de la Ligue majeure de baseball, ou le célèbre lancer du bâton de José Bautista. Même s’il est considéré par plusieurs comme un sport nord-américain, le baseball tire en fait son origine d’un sport de balle et bâton appelé « rounders », pratiqué par les écoliers britanniques. Des variantes du baseball étaient déjà jouées au Canada une trentaine d’années avant la Confédération. Le premier compte rendu documenté d’une partie de baseball provient de Beachville, en Ontario, le 4 juin 1838; c’est dans le sud-ouest de l’Ontario que le sport était le plus populaire à cette époque.

Une photographie noir et blanc d’un terrain de baseball extérieur où une partie est en cours. Une foule compacte y assiste dans les gradins. Des édifices de la ville se dessinent à l’arrière-plan.

Une partie de baseball de la Ligue internationale au parc Tecumseh en 1878, entre les Tecumsehs de London et les Stars de Syracuse. Ce parc, inauguré le 3 mai 1877, porte maintenant le nom de Labatt; c’est le plus ancien terrain de baseball au monde à avoir connu une activité ininterrompue. Il a été désigné site historique en 1994 (MIKAN 3261769)

Une photographie noir et blanc d’une partie de baseball prise de l’arrière du marbre. Un joueur est au marbre, prêt à recevoir un lancer. L’arbitre est debout derrière le receveur pour rendre sa décision.

Le stade de Hanlan’s Point sur l’île de Toronto en 1917, premier foyer du club de baseball les Maple Leafs de Toronto de la Ligue internationale. C’est là que Babe Ruth a frappé son premier coup de circuit professionnel alors qu’il jouait pour les Grays de Providence (MIKAN 3384487)

Une photographie noir et blanc d’un stade de baseball, prise de la tribune du champ droit. On aperçoit les gradins et le terrain, incluant le losange et le champ extérieur.

Vue de la tribune du champ extérieur au stade Maple Leaf à Toronto, construit en 1927 pour les Maple Leafs de Toronto de la Ligue internationale afin de remplacer le stade de Hanlan’s Point (MIKAN 3327476)

La première équipe officielle de baseball au Canada est mise sur pied grâce aux efforts de William Shuttleworth, connu comme le père du baseball canadien. Cette équipe pionnière, formée d’ouvriers des environs de Hamilton, s’appelle les Young Canadians. Pendant les vingt années qui suivent, on voit apparaître partout au Canada des équipes obéissant à toutes sortes de règles. Voyant la popularité du sport monter en flèche, des hommes d’affaires commencent à commanditer leurs équipes favorites pour mousser leurs produits. On assiste aussi à la création de la Canadian Association of Baseball Players. À l’époque, plutôt que de compétitionner entre eux, bon nombre de clubs de baseball canadiens préfèrent jouer contre leurs voisins américains, de l’autre côté de la frontière. En 1913, il y avait 24 équipes de ligues mineures au Canada.

Une photographie noir et blanc de 10 enfants vêtus d’un uniforme de baseball. Les chandails portent l’inscription « Pages » sur le devant. Certains des garçons sont assis et d’autres debout avec des bâtons, des gants et d’autres équipements de baseball. Un homme adulte, portant un costume et un chapeau, se tient debout derrière les garçons. L’arrière-plan est une toile de fond montrant des arbres.

Équipe de baseball des « pages » de la Chambre des communes, vers 1900. Au Canada, le baseball attirait des gens de tout âge. Ce sport était considéré comme un excellent moyen de développer l’esprit d’équipe, et il était fréquent que des entreprises et leur personnel forment des équipes, comme ces jeunes garçons qui travaillaient sur la colline du Parlement (MIKAN 3549043)

Première Guerre mondiale

Les sports occupent une place importante dans la vie quotidienne des soldats canadiens basés en Europe durant la Première Guerre mondiale. Ils leur permettent de rompre la monotonie des tâches et de diminuer le stress. Les chefs militaires voyaient dans le sport un bon moyen d’aider les hommes à s’éviter les ennuis et à garder le moral tout en demeurant en forme. Le baseball acquiert une telle popularité auprès des soldats qu’il est même subventionné par le gouvernement. En avril 1916, le gouvernement organise une collecte de fonds dont les profits servent à acquérir des équipements de baseball.

Une photographie noir et blanc d’un joueur glissant vers le marbre. Le receveur se tient derrière le marbre alors que l’arbitre rend sa décision. Une foule composée de soldats les encourage.

Un membre de l’équipe canadienne glisse vers le marbre sous les acclamations des soldats en 1917. Le baseball était immensément populaire au sein des troupes, et on organisait régulièrement des parties durant les temps morts (MIKAN 3384451)

Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le baseball demeure un des passe-temps favoris des soldats. Lorsque les Américains arrivent en 1942, il y a soudainement une multitude d’équipes à affronter. Comme c’était le cas dans les premières années du sport au pays, les parties Canada–États-Unis sont fréquentes. Une des plus mémorables a lieu au stade de Wembley le 3 août 1942, devant 6 000 amateurs enthousiastes massés dans les gradins. Les soldats canadiens remportent la victoire sur l’équipe de l’armée américaine au compte de 5 à 3.

Une photographie noir et blanc d’une partie de baseball. Le frappeur est debout levant un bâton et, derrière lui, le receveur et un arbitre. À l’arrière-plan, on aperçoit des joueurs guettant le jeu et des spectateurs dans les gradins.

Un match entre des soldats canadiens et américains en août 1942 au stade de Wembley à Londres (Angleterre), où se disputent de nombreuses parties de baseball durant la Seconde Guerre mondiale (MIKAN 3211157)

Une photographie noir et blanc d’une femme portant des vêtements de travail et un foulard noué sur la tête s’apprête à frapper une balle avec son bâton. Elle est debout dans la cour arrière d’un bâtiment industriel, et l’on voit d’autres structures à l’arrière-plan.

Ce n’était pas seulement les soldats participant aux opérations militaires outre-mer qui aimaient le baseball durant les années de guerre. Ici, une travailleuse d’une usine de munitions à Toronto profite de sa pause pour jouer au baseball (MIKAN 3626863)

De retour au Canada, plusieurs soldats évoquent leurs parties de baseball avec émotion; ils continuent à jouer au baseball et à assister à des parties, chez eux. Bien que les Canadiens aient pratiqué plusieurs sports durant les périodes de guerre, aucun ne l’a été aussi souvent et devant un public aussi enthousiaste que le baseball.

Jackie Robinson

En 1945, le jeune joueur des Negro Leagues Jackie Robinson est approché par Branch Rickey, le directeur général des Dodgers de Brooklyn. Peu de temps après cette première rencontre secrète, on annonce que Robinson a signé un contrat avec l’organisation. Le plan était de faciliter son entrée dans les ligues majeures en empruntant une voie où il rencontrerait le moins d’intolérance raciale. Robinson est d’abord envoyé dans un camp d’entraînement de printemps en Floride, avant de passer comme joueur professionnel à Montréal avec un club de la ligue Triple-A affilié aux Dodgers. Montréal n’a pas été choisie au hasard; c’est une ville où, croit Rickey, Robinson pourra s’acclimater au baseball tout en vivant une expérience moins négative que dans bien des villes américaines. Au cours de ce premier printemps, en 1946, Robinson est exposé à un racisme impitoyable. À Sanford, en Floride, le shérif fait irruption sur le terrain et annule une partie hors concours en déclarant que les Afro-Américains n’ont pas le droit de compétitionner avec des joueurs blancs.

Montréal est beaucoup plus accueillante pour Jackie et sa femme Rachel. Malgré quelques incidents, la ville et les amateurs des Royaux l’adoptent d’emblée. Durant sa première et unique saison à Montréal, Jackie mène l’équipe vers un record exceptionnel de 100 victoires contre seulement 54 défaites.

Découvrez d’autres facettes de la carrière exceptionnelle de Jackie Robinson.

Une photographie noir et blanc d’un joueur de baseball courant entre les buts alors qu’un joueur de l’équipe adverse essaie de le rattraper.

Jackie Robinson en Floride lors du camp d’entraînement du printemps 1946. Les amateurs adoraient sa façon de courir autour du losange devant des foules médusées; il a volé un nombre remarquable de 40 buts durant son unique saison dans les ligues mineures, dont bon nombre au marbre (MIKAN 3574533)

Après de modestes débuts dans le sud-ouest de l’Ontario, le baseball devient une activité populaire en temps de guerre et marque l’histoire de Montréal en accueillant Jackie Robinson. Au milieu du 20e siècle, le baseball avait conquis le coeur de la nation. Mais l’amour du baseball allait atteindre de nouveaux sommets : avec l’arrivée d’équipes canadiennes au sein de la Ligue majeure de baseball, les Canadiens seront de plus en plus nombreux à s’éprendre de ce sport.

Autres ressources :


 

Kelly Anne Griffin est technicienne en archivistique dans la section Science, environnement et économie de la Division des archives à Bibliothèque et Archives Canada.

 

Des images de boxe sur Flickr

La boxe est un sport qui se pratique avec des gants rembourrés dans une estrade carrée entourée de cordes (un ring). Les combats durent un certain nombre de rounds et sont bien réglementés.

Photographie en noir et blanc de deux boxeurs s’affrontant sur le pont du navire à vapeur Justicia, sous le regard attentif des autres soldats se trouvant à bord.

Membres des troupes canadiennes regardant un match de boxe à bord du navire à vapeur Justicia, en route vers Liverpool (Angleterre) (MIKAN 3384735)

Au Canada, toutefois, les premiers boxeurs ne portent pas de gants. C’est la norme au début du 19e siècle de se battre à poings nus, et certains combats durent jusqu’à 40 rounds. En dehors de l’armée et de quelques clubs pour hommes, la boxe n’est pas autorisée dans les provinces canadiennes, n’ayant pas une grande réputation de franc-jeu ou de promotion honnête. Le sport gagne peu à peu en respectabilité, et les opinions évoluent au cours des années 1890. Sa popularité ne cesse de croître au début du 20e siècle.

Photographie en noir et blanc de deux soldats qui s’affrontent à la boxe. L’un porte un short noir, et l’autre, un short blanc. Des soldats assis autour du ring assistent au combat.

Soldats s’affrontant à la boxe sur les terrains de l’exposition (MIKAN 3384740)

Photographie en noir et blanc du boxeur de la catégorie des poids moyens Edwin A. Harris (Canada), portant le short et les gants. Un autre soldat se tient debout à ses côtés.

Edwin A. Harris (Canada), boxeur finaliste de la catégorie des poids moyens, Jeux interalliés, stade Pershing, Paris (France) (MIKAN 3384730)

Aujourd’hui, l’Association canadienne de boxe amateur supervise le sport, en collaboration avec dix associations provinciales et trois associations territoriales. Certains athlètes se tournent vers la boxe professionnelle, alors que d’autres conservent leur statut d’amateur dans l’espoir de représenter le Canada lors d’événements internationaux, comme les Jeux olympiques ou les Jeux du Commonwealth.

Visitez l’album Flickr maintenant!

« L’unité par le sport » : l’organisation des premiers Jeux du Canada à Québec en 1967

Par Normand Laplante

-33 degrés Celsius (refroidissement éolien : -52) ! C’est par ce froid sibérien que débutent les compétitions des premiers Jeux d’hiver du Canada à Québec le 12 février 1967. Trois jours plus tard, les organisateurs et les athlètes font face à un autre événement météorologique : un blizzard déverse 76 cm de neige sur les installations où se déroulent les épreuves sportives. En dépit de ces intempéries, cette première rencontre nationale multisports rassemblant 1 800 athlètes des quatre coins du pays s’avère un grand succès. Cinquante ans plus tard, à l’aube de la 26e édition des Jeux à Winnipeg, la création de ces premiers Jeux du Canada demeure un événement important dans le développement du sport au Canada.

C’est en 1962 que le Conseil consultatif canadien des sports décide de créer une grande épreuve sportive nationale réunissant des athlètes amateurs provenant des toutes les provinces et les territoires. Cette compétition aura lieu tous les deux ans, alternant entre une édition d’hiver et une d’été. Me André Marceau, membre du nouvellement créé Conseil consultatif national de la Condition physique et du Sport amateur, propose que la ville de Québec accueille les premiers Jeux d’hiver du Canada. Cette proposition sera acceptée et, en 1963, un groupe de sportifs de la capitale québécoise forment la Corporation des premiers Jeux d’hiver du Canada, avec Georges Labrecque comme président et Marceau comme vice-président. Guy Rousseau assume le rôle de directeur général des Jeux.

En mars 1965, les gouvernements fédéral et québécois annoncent officiellement que les premiers Jeux d’hiver du Canada auront lieu durant le mois de février 1967 et feront partie des événements célébrant le centenaire de la Confédération. Les organisateurs des Jeux envisagent à l’époque l’inclusion de vingt disciplines sportives, incluant des sports olympiques d’hiver, des sports intérieurs, et des disciplines moins connues, telles le saut de barils, les courses à chien et le canotage sur glace. Cette liste est révisée à maintes reprises au cours des mois qui suivent, les organisateurs ayant à tenir compte, entre autres, des réalités logistiques. À l’automne 1966, la Corporation annonce les 13 disciplines sportives sélectionnées pour les premiers Jeux. On y retrouve le ski (rassemblant le ski alpin, ski de fond et saut à skis), le patinage de vitesse, le patinage artistique, le hockey, le curling, le basketball, le volleyball, le badminton, la lutte, la nage synchronisée, la gymnastique artistique, le tir et le tennis sur table.

Une photo en couleur d’un sauteur voltigeant au-dessus d’une foule de spectateurs.

Sauteur à skis au-dessus d’une foule de spectateurs lors des premiers Jeux d’hiver du Canada, Québec, 1967 (MIKAN 4743402)

Une photo noir et blanc montrant une femme agenouillée visant avec une carabine; des cartouches vides sont parsemées sur le sol autour d’elle.

Épreuves de tir lors des premiers Jeux d’hiver du Canada, à Québec (MIKAN 4743394)

La sélection d’athlètes pour les délégations provinciales nécessite un travail de coordination jamais vu entre les gouvernements provinciaux, les associations nationales des disciplines sportives et les organisateurs des Jeux. Le Comité organisateur des Jeux à Québec estime qu’environ 75 000 personnes ont participé à la préparation des premiers Jeux d’hiver du Canada, incluant les athlètes des dix provinces et des deux territoires qui prennent part aux rondes éliminatoires pour la formation des équipes, les officiels, les organisateurs, les entraîneurs ainsi que les responsables provinciaux et nationaux des associations sportives. Cet exercice engendre, entre autres, la création d’entités administratives responsables des sports dans plusieurs organismes provinciaux.

Le premier ministre Lester B. Pearson, accompagné des premiers ministres provinciaux Jean Lesage (Québec), Louis Robichaud (Nouveau-Brunswick) et Alex Campbell (Île-du-Prince-Édouard), inaugure les Jeux le 11 février 1967 devant l’Assemblée législative du Québec, sous le thème de « L’unité par le sport ». Durant les neuf jours de compétition, 184 médailles sont décernées. La délégation ontarienne remporte le classement final des points, devançant les équipes de la Colombie-Britannique et de l’Alberta. Teresa McDonnell, gagnante de trois épreuves en gymnastique artistique, et Toller Cranston, médaillé d’or en patinage artistique et futur médaillé de bronze aux Jeux olympiques d’hiver, sont deux des athlètes qui s’illustrent au cours de ces premiers Jeux.

Photo noir et blanc montrant un podium avec trois jeunes femmes portant des médailles. Un homme serre la main de la médaillée d’or.

Le premier ministre du Canada, Lester B. Pearson, félicite Teresa McDonnell et les autres médaillées, Jennifer Diachun et Marie St-Jean, dans l’une des épreuves de gymnastique féminine lors des premiers Jeux d’hiver du Canada, à Québec, photographie de H. Leclair (MIKAN 4743377)

Le succès des premiers Jeux encourage les responsables des organisations sportives nationales et le gouvernement fédéral à répéter l’expérience à Halifax-Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, où se tiendront les premiers Jeux d’été en 1969. De plus, on verra naître, dans les années qui suivent cette première compétition nationale, l’inauguration de Jeux provinciaux d’hiver et d’été dans plusieurs provinces, calqués sur le modèle des Jeux du Canada.

Photo en couleur d’un homme portant un veston rouge et tenant un étendard du drapeau canadien pendant que des gens paradent à l’arrière-plan.

Harry Jerome portant le drapeau canadien lors des cérémonies d’ouverture des premiers Jeux d’été du Canada, à Halifax-Dartmouth (MIKAN 4743415)

Pour en apprendre davantage sur les Jeux du Canada et sur les athlètes qui y ont participé, vous pouvez consulter les sources suivantes à Bibliothèque et Archives Canada :

Étiez-vous là? Avez-vous des histoires à raconter?


Normand Laplante est archiviste principal à la Division société et culture de la Direction générale des archives privées de Bibliothèque et Archives Canada.

L’invention du basketball et la toute première partie de basketball à laquelle participent des Canadiens

Par Normand Laplante

Le 21 décembre 2016 marque le 125e anniversaire de l’invention du basketball  et du premier match jamais joué. À l’automne 1891, le Canadien James Naismith, inventeur de ce sport, étudie pour devenir moniteur d’éducation physique  à l’International YMCA Training Institute, situé à Springfield, au Massachusetts. On lui confie alors la tâche de trouver un sport récréatif d’intérieur pour une classe d’éducation physique composée d’hommes qui souhaitent devenir secrétaires exécutifs du YMCA. Ce groupe « d’incorrigibles » avait montré peu d’intérêt pour les exercices traditionnels  de gymnastique. Leurs réticences avaient conduit les deux moniteurs d’éducation physique précédents assignés au groupe à démissionner. M. Naismith tente tout d’abord de les faire jouer à des versions modifiées pour l’intérieur du football, du soccer et même du jeu canadien de crosse. Toutefois, ces initiatives échouent, principalement en raison des contraintes imposées par le petit gymnase. M. Naismith a ensuite l’idée d’un nouveau sport, fondé sur le jeu pour enfants « Duck on the rock » (canard sur une roche), où deux équipes s’affrontent en lançant un ballon dans le panier de l’équipe adverse pour marquer des points. Le 21 décembre 1891, M. Naismith présente au groupe ses 13 règles pour le nouveau jeu et il le sépare en deux équipes de neuf joueurs chacune. Même si le pointage final de la joute est seulement 1-0, le nouveau sport connaît un franc succès auprès des joueurs.

Une photographie en noir et blanc avec une liste de tous les joueurs sur celle-ci, liste qui comprend aussi les joueurs absents de la photo qui faisaient partie de la première équipe.

Membres de la première équipe de basketball au monde, Springfield, Massachusetts, 1891 (c038009-v8)

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Coup d’envoi des XXIes Jeux olympiques d’été le 17 juillet 1976 à Montréal

Par Dalton Campbell

Photographie en couleur représentant deux jeunes personnes debout sur une plateforme surélevée dans un stade bondé. D’une main, chacun d’eux tient bien haut le flambeau. À côté d’eux se trouve une grande vasque cérémoniale enflammée.

La vasque olympique est allumée durant la cérémonie d’ouverture des XXIes Jeux olympiques d’été à Montréal, le 17 juillet 1976. ©Comité olympique canadien

En 1970, les délégués olympiques ont voté, après un deuxième tour, pour que la ville de Montréal (Québec) tienne les Jeux. Après le premier décompte des bulletins de vote, Moscou devançait Montréal, 28 votes contre 25. De fait, Los Angeles, qui arrivait au troisième rang, a été automatiquement éliminée de la course. La proposition de Montréal a hérité de la majeure partie des appuis qui allaient, au départ, vers Los Angeles, et la ville québécoise a été nommée ville hôte.

Photographie en couleur de l’intérieur du Stade olympique, à Montréal. Les athlètes représentant les pays en compétition se réunissent dans le champ intérieur du stade. Les drapeaux des pays en compétition sont suspendus aux chevrons.

Rassemblement des délégations des pays participants pendant la cérémonie d’ouverture des XXIes Jeux olympiques d’été, à Montréal, le 17 juillet 1976. ©Comité olympique canadien

La construction des installations olympiques a été lente à cause d’une conception architecturale complexe, de la hausse rapide du taux d’inflation et de la réticence des gouvernements à s’engager financièrement. En janvier 1976, on a dû suspendre la construction à cause de la température exceptionnellement froide. Lors du coup d’envoi des Jeux, 19 des 21 installations étaient prêtes; toutefois, le Stade olympique, l’élément principal, n’était pas achevé lorsque les Jeux ont commencé.

Nadia Comaneci, une gymnaste de 14 ans de Roumanie, a probablement été la plus grande vedette des Jeux de Montréal. Dès les premiers jours, elle a mérité une note parfaite de 10 pour sa routine aux barres asymétriques, un exploit sans précédent dans les annales olympiques. Cependant, puisque le tableau indicateur n’était doté que de trois chiffres, les juges — qui se retrouvaient en territoire inconnu — ont saisi la note de « 1.00 ».

Photographie en couleur d’une jeune femme sur un podium saluant la foule. Elle porte un survêtement blanc sur lequel est écrit « Romania » (Roumanie). Il y a, derrière elle, en bas du podium, deux autres jeunes femmes.

La Roumaine Nadia Comaneci (au centre) salue la foule après avoir remporté la médaille d’or aux barres asymétriques durant la compétition de gymnastique aux XXIes Jeux olympiques d’été. Elle a poursuivi sa lancée en remportant cinq médailles, dont trois d’or. La médaille d’argent est remise à Teodora Ungureanu de Roumanie (à gauche) et celle de bronze à Márta Egervári de Hongrie (à droite). Montréal, juillet 1976. ©Comité olympique canadien

Il semble que l’on aurait discuté, lors d’une réunion précédant les Olympiques de 1976, de la possibilité d’utiliser des cadrans à quatre chiffres. On a décidé d’installer des cadrans à trois chiffres puisqu’il était impossible d’obtenir une note parfaite de 10.

Michel Vaillancourt, sur sa monture Branch County, a été le premier Canadien à gagner une médaille en compétitions individuelles (sports équestres) aux Olympiques. Né dans le nord-est de Montréal, il a donc réalisé sa performance qui lui a valu sa médaille d’argent en saut d’obstacles individuel devant la foule partisane de sa ville.

Photographie en couleur d’un homme à cheval qui franchit un obstacle durant une compétition équestre. En arrière-plan, des spectateurs sont assis.

Michel Vaillancourt du Canada monte Branch County lors d’une compétition équestre aux XXIes Jeux olympiques d’été, à Montréal, juillet 1976. ©Comité olympique canadien

Le dernier jour des Jeux, la compétition de saut en hauteur s’est déroulée sous la pluie. Le détenteur du record mondial, Dwight Stones des États-Unis, était le favori. Après une entrevue au cours de laquelle il aurait critiqué les installations et la ville hôte, il s’est fait huer par la foule. M. Stones, qui détestait sauter dans des conditions humides, a heurté la barre et a été éliminé. L’athlète qui a suivi, Greg Joy du Canada,  a survolé la barre, suscitant par le fait même une ovation de la foule composée de près de 70 000 personnes. M. Joy recevra la médaille d’argent, celle d’or ayant été décernée à Jacek Wszola de Pologne.

Photographie en couleur d’un homme participant à une compétition en saut en hauteur. Sur la photographie, on peut le voir dans les airs, en approche de la barre. Des photographes sont postés derrière le matelas. En arrière-plan, on voit la foule assise.

Greg Joy du Canada participe aux compétitions en saut en hauteur aux XXIes Jeux olympiques d’été, à Montréal, juillet 1976. ©Comité olympique canadien

Même si aucun Canadien n’a remporté de médaille d’or aux Jeux de 1976, la foule a encouragé et honoré Greg Joy comme s’il en avait gagné une. Il a été nommé porte-drapeau pour la cérémonie de clôture. Plus tard la même année, on lui a décerné la Lionel Conacher Award en tant qu’athlète masculin de l’année au Canada, devant le jockey Sandy Hawley et la grande vedette de hockey, Guy Lafleur. Pendant de nombreuses années par la suite, chaque soir, on a présenté dans tout le pays son célèbre saut et la célébration qu’il a soulevée; il s’agissait de l’avant-dernière séquence de la vidéo Ô Canada présentée par le réseau de Radio-Canada immédiatement avant la fin des émissions pour la nuit.

Photographie en couleur d’un homme vêtu d’une culotte courte et d’un maillot sans manches, debout, les bras dans les airs. En arrière-plan, des personnes portant des imperméables.

Greg Joy après avoir remporté la compétition de saut en hauteur aux XXIes Jeux olympiques d’été, à Montréal, juillet 1976. ©Comité olympique canadien

La cérémonie de clôture s’est déroulée le 1er août 1976. Le Canada avait remporté cinq médailles d’argent et six médailles de bronze, plus que le double du nombre de médailles gagnées par le Canada en 1968 ou en 1972.

Ressources supplémentaires


Dalton Campbell est archiviste à la section Science, environnement et économie dans la division des Archives privées.

Jackie Robinson et la barrière raciale au baseball

Par Dalton Campbell

En avril 1946, on propose à Jackie Robinson de jouer avec les Royaux, l’équipe de baseball de Montréal qui évoluait dans la Ligue internationale. Il sera le premier homme noir à faire partie d’une équipe de la Ligue majeure de baseball au cours du vingtième siècle. Après avoir signé un contrat en octobre 1945 avec les Dodgers de Brooklyn, la direction des Dodgers l’envoie avec les Royaux, le meilleur club des ligues mineures affilié aux Dodgers, pour qu’il acquière de l’expérience. Les dirigeants croient que Montréal sera une ville moins hostile, de sorte qu’il pourra apprendre à composer avec la curiosité des médias et l’attention des admirateurs et à tolérer la discrimination sur le terrain et l’intimidation physique.

Photographie en noir et blanc d'un joueur de baseball qui court sur les coussins. Un pied sur le troisième coussin, il se tourne et se dirige vers le marbre. En arrière-plan, d'autres joueurs et, au loin, la clôture du champ et des arbres.

Jackie Robinson, portant un uniforme des Royaux de Montréal, contourne le troisième coussin et se dirige vers le marbre durant l’entraînement de printemps. Le 20 avril 1946 (a201547)

Durant le premier match de la saison, il dépasse les attentes : quatre coups sûrs, trois points produits et un coup de circuit. Une illustre photographie immortalise un coéquipier des Royaux, George « Shotgun » Shuba, qui serre la main de M. Robinson quand celui-ci franchit le marbre après son coup de circuit. Il semble que ce soit la toute première photographie d’un Blanc félicitant un Noir sur un terrain de baseball. Lire la suite

Les Salmonbellies de New Westminster, le Vancouver Lacrosse Club et le jeu de crosse professionnel au début des années 1900

Par Dalton Campbell

En 1909, les Salmonbellies de New Westminster et le Vancouver Lacrosse Club (VLC) entrent dans la British Columbia Lacrosse Association (BCLA), une association professionnelle formée de deux equipes.

Carte à collectionner arborant l’imprimé polychrome d’un homme vêtu d’un chandail vert uni à col rouge. Légende de la carte : « Bones Allen, Vancouver Team » (Bones Allen, équipe de Vancouver).

Angus « Bones » Allen, attaquant/milieu de terrain, a joué six saisons avec le Vancouver Lacrosse Club. Il est l’un des rares joueurs à avoir remporté la Coupe Stanley et la Coupe Minto. (MIKAN 2963049)

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Bibliothèque et Archives Canada présente sa toute dernière émission de baladodiffusion, Pierre qui marque : le curling au Canada

Bibliothèque et Archives Canada (BAC) présente sa plus récente émission de baladodiffusion, Pierre qui marque : le curling au Canada.

Le curling pourrait être considéré comme le sport national non officiel du Canada. Dans cet épisode, nous explorerons son évolution en tant que sport organisé et nous nous intéresserons au développement de la culture du curling au Canada. Nous discuterons également de la vaste collection de ressources de BAC témoignant de l’histoire et du développement du curling au Canada. Nous recevons Warren Hansen, qui est non seulement un historien expert en curling, mais aussi un champion canadien du curling masculin. Lui et son équipe d’Alberta, dirigée par Hector Gervais, ont remporté le Brier de 1974. Récemment retraité, il travaillait pour l’Association canadienne de curling depuis 1974.

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