Soldats autochtones de la Première Guerre mondiale : à la recherche d’anciens combattants oubliés

À la gauche de l’image, Tatânga Mânî (le chef Walking Buffalo, aussi appelé George McLean) est à cheval dans une tenue cérémonielle traditionnelle. Au centre, Iggi et une fillette font un kunik, une salutation traditionnelle dans la culture inuite. À droite, le guide métis Maxime Marion se tient debout, un fusil à la main. À l’arrière-plan, on aperçoit une carte du Haut et du Bas-Canada et du texte provenant de la collection de la colonie de la Rivière-rouge.Par Ethan M. Coudenys

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certaines personnes pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde – terminologie historique.

Pour de nombreux chercheurs autochtones, dont je fais partie, il est essentiel de comprendre le point de vue des premiers habitants du territoire sur la Première Guerre mondiale. Il faut parfois chercher des heures et des heures pour savoir si un ancien combattant de la Grande Guerre était bel et bien autochtone. Nous avons d’excellentes ressources sur quelques militaires bien connus des Premières Nations, des Inuit et de la Nation Métisse, mais ce domaine de la recherche historique cache encore bien des mystères.

Le présent blogue ne vise pas à raconter l’histoire générale des Autochtones qui ont servi pendant la Première Guerre mondiale. Je ne tenterai pas non plus de synthétiser l’expérience de ces militaires dans un seul billet de blogue. Je vais plutôt raconter les histoires de deux personnes fort différentes et présenter des méthodes de recherche pour trouver de l’information sur les Autochtones qui ont servi pendant la Grande Guerre.

L’histoire de John Shiwak

Deux photos du même homme assis en uniforme militaire.

John Shiwak du Royal Newfoundland Regiment, no 1735. The Rooms, Item E 29-45.

John Shiwak est né en 1889 à Rigolet, au Labrador. Membre d’une communauté inuite, il est un chasseur-trappeur expérimenté lorsqu’il se joint au First Newfoundland Regiment (qui deviendra le Royal Newfoundland Regiment) le 24 juillet 1915. Il est encore à l’entraînement lorsque le régiment sort de la tranchée Saint John’s Road à Beaumont-Hamel, le 1er juillet 1916, pour lancer la bataille de la Somme. Quand Shiwak rejoint le régiment en France trois semaines plus tard, le 24 juillet, il constate, comme bien d’autres, à quel point le régiment a été ravagé pendant les 45 minutes de son combat sur la Somme. En avril 1917, Shiwak est promu au grade de caporal suppléant. Malheureusement, en novembre, soit moins d’un an avant la fin des combats, John Shiwak est atteint par un obus pendant la bataille de Masnières (dans le cadre de la première bataille de Cambrai). Il y trouve la mort avec six compagnons de son unité.

Groupe de cinq hommes assis ou debout.

Membres de la Légion des pionniers (avant 1915); John Shiwak est debout à gauche. The Rooms, Item IGA 10-25.

De telles histoires sont courantes pendant la Première Guerre mondiale. L’homme inuk a été tué dans l’exercice de ses fonctions, au milieu de ses frères d’armes. Ce qui ajoute à la tristesse de la tragédie, c’est que le lieu de sépulture de ces sept courageux hommes n’a jamais été retrouvé. Une hypothèse veut qu’une école ait été construite alors que l’on ignorait la présence des corps de sept soldats de la Grande Guerre à cet endroit. Cependant, comme tous les hommes tués dont le lieu de sépulture demeure inconnu, Shiwak ne tombera pas dans l’oubli. Son nom restera à jamais gravé sur les plaques de bronze au Mémorial terre-neuvien à Beaumont-Hamel, en France, et sur un monument semblable à St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador.

L’histoire d’Angus Edwardson

Le soldat Angus Edwardson m’intéresse particulièrement, car il est mon arrière-arrière-grand-père. Il a combattu à Passchendaele. Il est né en 1894 à Lac-Barrière, environ 300 kilomètres au nord-ouest d’Ottawa, dans une communauté nordique en grande partie algonquine anishinaabe. Selon son formulaire d’enrôlement, Edwardson et sa famille vivaient à Oskélanéo, au Québec. Pendant très longtemps, notre famille ignorait qu’il était Autochtone et ne connaissait pas les détails de son séjour dans les tranchées.

Heureusement, mon domaine de travail m’amène à faire des découvertes extrêmement intéressantes. Le recensement de 1921 m’a appris qu’il était un ancien soldat. J’ai ensuite pu trouver ses feuilles d’engagement.

L’histoire d’Edwardson n’est pas aussi remarquable que celle de Shiwak, mais elle donne une idée des difficultés que doivent surmonter les chercheurs qui s’intéressent à des Autochtones ayant fait partie du Corps expéditionnaire canadien (CEC) ou des Forces armées britanniques en général.

Feuilles d’engagement d’Angus Edwardson, sur deux pages.

Feuilles d’engagement d’Angus Edwardson (matricule 1090307).

Selon l’agent de recrutement qui remplit les feuilles d’engagement, Edwardson a le teint pâle, les yeux bleus et les cheveux foncés, une description qui ne correspond pas à l’idée qu’on se fait généralement d’un Autochtone. Il ne dit pas non plus qu’Edwardson fait partie des Premières Nations en écrivant le mot « Indien », fréquemment employé à l’époque, dans la section réservée aux marques distinctives, aux particularités congénitales et aux signes d’anciennes maladies.

Son dossier nous apprend qu’Edwardson est membre du 253e bataillon d’infanterie (Université Queen’s), mais qu’il sert dans plusieurs bataillons et régiments pendant son passage au front. Le 28 août 1918, alors membre du 213e Bataillon, il est blessé à la main gauche par une balle.

Difficultés pour les chercheurs

Comme je l’ai mentionné, ne pas savoir si un membre du CEC est Autochtone constitue un sérieux obstacle pour les chercheurs. Les dossiers d’engagement demeurent parfois entièrement muets à ce sujet. C’est même très courant pendant les dernières années de la Première Guerre mondiale. Aucun des deux hommes dont j’ai parlé n’est désigné comme un « Indien » sur son formulaire d’engagement. Nous devons donc nous fier à d’autres sources pour savoir s’ils étaient bien Autochtones.

Les recensements, souvent négligés, constituent la première de ces sources. Ils procurent des renseignements essentiels sur les personnes recherchées. Et les renseignements personnels améliorent considérablement les chances de réussite lorsqu’on cherche des Autochtones ayant fait partie du CEC ou du Royal Newfoundland Regiment. J’ai découvert qu’Edwardson était Autochtone parce qu’il est inscrit comme tel dans le recensement de 1921. Dans le cas de Shiwak, j’ai dû suivre un tout autre chemin, parsemé d’embûches. J’ai fini par trouver ses origines ethniques dans les mémoires de Sydney Frost, un capitaine du Royal Newfoundland Regiment, intitulés A Blue Puttee at War. Il existe encore d’autres sources confirmant que Shiwak était Autochtone.

Liste de noms dans le recensement de 1921, avec le sexe, l’âge et l’origine de chacun.

Déclaration de recensement d’Angus Edwardson et de sa famille, 1921 (e003065155).

Les sources secondaires sur la Première Guerre mondiale sont innombrables. Il suffit de chercher le nom de Shiwak pour en trouver plusieurs. Mais quand il s’agit de membres autochtones du CEC moins connus, ce n’est pas si simple. L’excellent livre For King and Kanata: Canadian Indians and the First World War, par Timothy Winegard, explique comment nous pourrions améliorer nos techniques pour chercher des individus et des groupes autochtones au sein du CEC. L’auteur souligne implicitement le rôle des communautés, qui décidaient d’envoyer des hommes s’enrôler. Cependant, cette piste n’est pas facile à suivre. Ça vaut la peine de communiquer avec des sociétés de généalogie locales ou des communautés autochtones pour qu’elles nous aident à trouver des listes de noms. Elles peuvent aussi nous donner une petite idée du nombre d’hommes de cette communauté qui ont servi dans l’armée.

Les dernières sources d’information très utiles pour des recherches de cette nature sont ce qu’on appelait les « Registres des Indiens ». Ces archives dressent des listes de membres de nombreuses bandes. Il s’agit d’une excellente source si vos recherches portent sur une bande précise et si vous pouvez vous rendre dans les locaux de Bibliothèque et Archives Canada, à Ottawa. Par contre, la difficulté reste entière pour les chercheurs qui ne connaissent pas le nom de la bande et qui ignorent si le sujet est mort pendant la guerre. Chercher un Inuk ou un Métis est encore plus difficile, car très peu de sources primaires ont été produites durant les années qui ont immédiatement suivi la Grande Guerre. Il est parfois possible de trouver un Inuk ou un Métis ayant fait partie du CEC ou du Royal Newfoundland Regiment grâce à des sources secondaires, mais c’est un processus long et ardu.

Conclusion

Le caporal suppléant John Shiwak (Inuk) et le soldat Angus Edwardson (Premières Nations) ont tous deux combattu pendant la Première Guerre mondiale. Les deux exemples montrent les obstacles à surmonter pour trouver de l’information sur des Autochtones qui ont fait partie du CEC ou du Royal Newfoundland Regiment. Les multiples défis peuvent poser des difficultés considérables. Il existe néanmoins des ressources, comme les archives (notamment les recensements), les communautés autochtones locales et les sources propres à certains peuples autochtones conservées à Bibliothèque et Archives Canada. Ces solutions possibles ne permettent cependant pas de résoudre tous les problèmes pour les chercheurs qui s’intéressent aux Autochtones ayant participé à la Première Guerre mondiale.

Autres ressources


Ethan M. Coudenys est conseiller en généalogie à Bibliothèque et Archives Canada. Fier de ses origines innues, il est aussi le descendant d’une personne ayant survécu aux pensionnats autochtones.

Un peuple dans l’ombre et la Nation Métisse : comment tout a débuté

Bannière pour le web de l'exposition Un peuple dans l’ombre. À droite, visage du guide métis Maxime Marion.Beth Greenhorn et William Benoit

Lorsque nous avons commencé nos recherches en vue d’une éventuelle exposition sur les Métis en 2014, nous n’avions aucune idée des sujets qui seraient explorés ni de la façon dont ils seraient présentés, du contenu que nous pourrions découvrir ni de la perception qu’en aurait le public. Bibliothèque et Archives Canada (BAC) n’avait jamais auparavant créé d’exposition axée sur les citoyens, la culture et l’histoire de la Nation Métisse. Quand nous préparons une exposition, nous nous demandons souvent si notre travail sera bien accueilli. Le projet va-t-il perdurer ou passer comme un éclair?

Nous voulions mettre en valeur les documents sur les Métis contenus dans les archives de BAC, mais nous nous sommes vite rendu compte que même pour nous, le personnel de BAC, ces documents étaient difficiles à trouver. À l’automne 2014, la recherche du mot-clé « Métis » dans les œuvres d’art, les photos, les cartes et les timbres donnait comme résultat moins de cent documents. Nous avions du mal à croire que les collections de BAC contenaient si peu de documents relatifs aux Métis. Le problème devait être lié aux termes de recherche utilisés autrefois par les archives pour décrire les Métis. Ou encore, les images représentant des personnes, des activités et des communautés métisses devaient être décrites de façon erronée. Malgré ces obstacles, nous étions prêts à relever le défi!

Les travaux pour préparer l’exposition se sont accélérés en 2015. Nous avons organisé l’exposition en partenariat avec la Fédération Métisse du Manitoba (FMM) et le Ralliement national des Métis (RNM). Leur aide et leurs connaissances à cet égard ont contribué de façon inestimable à son succès.

De 2014 à 2016, nous avons examiné et mis à jour plus de 1 800 documents en ajoutant le mot « Métis » aux titres ou aux notes descriptives, afin de rendre ces documents plus accessibles et de mieux refléter la diversité des collections de BAC. En plus d’améliorer l’accès aux documents existants, BAC a numérisé plus de 300 nouveaux documents photographiques portant sur l’histoire des Métis, dont bon nombre ont été intégrés à l’exposition. Les stratégies que nous avons élaborées pour découvrir le contenu métis dans les collections de BAC (en utilisant les communautés métisses historiques et en cherchant des indications de la culture matérielle métisse) ont donné un titre parfait à l’exposition. Le contenu que nous recherchions était là depuis le début, mais caché « dans l’ombre »; il fallait seulement le trouver.

L’exposition Un peuple dans l’ombre a été inaugurée en février 2016 dans l’édifice principal de BAC au 395, rue Wellington, à Ottawa. Nous avons organisé l’exposition autour de deux thèmes : les portraits connus de citoyens métis, et les œuvres d’art et les photos représentant des indices visuels de la culture métisse.

L’exposition a pris une ampleur que nous n’avions jamais imaginée. En février 2017, elle a été adaptée pour un public international. Un peuple dans l’ombre : la Nation Métisse a été présenté au siège de l’UNESCO à Paris, en France. Grâce à l’enthousiasme et à l’aide financière de la FFM, du RNM et du gouvernement du Canada, Un peuple dans l’ombre a été transformé en une exposition itinérante de reproductions numériques. Depuis son ouverture en juin 2017 au Centre du patrimoine de Saint-Boniface, au Manitoba, l’exposition a été présentée dans 15 communautés du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.

Photo en couleur d’un lieu d’exposition présentant de grands panneaux verticaux avec des photos et du texte.

Installation de l’exposition Un peuple dans l’ombre au Centre du patrimoine de Saint-Boniface, au Manitoba, en juin 2017. Photo : Bibliothèque et Archives Canada

Un peuple dans l’ombre a été présenté au Red Deer Museum and Art Gallery, en Alberta, de décembre 2018 à mars 2019. Des citoyens métis de la région ont généreusement prêté des souvenirs et des trésors de leurs propres collections, ce qui a permis de personnaliser l’exposition et est venu enrichir les reproductions d’œuvres d’art et de photos détenues par BAC.

L’exposition est actuellement présentée au Swift Current Museum, en Saskatchewan. Nous sommes ravis de sa popularité, et en particulier du fait que les citoyens de la Nation Métisse résidant en dehors d’Ottawa ont accès à des documents patrimoniaux sur leur histoire. Il est également important que le grand public ait la possibilité d’en apprendre davantage sur les Métis, leur riche histoire et leur culture, d’une manière qui soit exacte et appropriée.

Ouvrir la voie à un meilleur accès aux documents concernant les Autochtones

Depuis l’instauration de l’exposition Un peuple dans l’ombre, axée sur les collections d’œuvres d’art et de photos, BAC a augmenté la quantité de contenu numérisé lié à la Nation Métisse. De 2018 à 2021, l’initiative Nous sommes là : Voici nos histoires a permis de numériser près de 600 000 documents, sur tous les types de support, qui concernaient les Premières Nations, les Inuit et la Nation Métisse au Canada. Plus de la moitié de ces documents portent sur la Nation Métisse. L’équipe responsable de cette initiative a intégré aux descriptions des noms de lieux, de communautés et de personnes ainsi que des termes culturels afin de décrire les documents avec plus d’exactitude et de faciliter la recherche des documents pertinents. Parmi les documents numérisés, il y a des milliers de certificats de Métis et de cartes de lots de la rivière Rouge, y compris ce plan de 1880 montrant la paroisse de Lorette, au Manitoba.

Une carte en couleur montre des lots agricoles numérotés le long d’une rivière, avec des noms de personnes.

Plan des lots riverains dans la paroisse de Lorette, au Manitoba, 1880 (e011213853)

En 2021, BAC a publié De Nations à Nations : voix autochtones à Bibliothèque et Archives Canada. Ce livrel multilingue et interactif présente 28 essais écrits par des collègues de BAC issus des Premières Nations, des Inuit et de la Nation Métisse. Neuf de ces essais portent sur la Nation Métisse et comprennent des enregistrements audio en michif traditionnel qui accompagnent certaines images. De Nations à Nations est gratuit et téléchargeable sur la plateforme Apple Books (format iBooks) ou sur le site Web de BAC (format EPUB). Il est possible de consulter une version en ligne à partir d’un ordinateur de bureau, d’une tablette ou d’un navigateur Web sur appareil mobile sans module d’extension.

La seconde initiative « Nous sommes là : Voici nos histoires » a commencé en 2022 et se poursuit, avec la numérisation d’autres documents liés aux Premières Nations, aux Inuit et à la Nation Métisse. Soulignons que l’équipe responsable de cette seconde initiative s’appuie sur les travaux de réparation entrepris en 2014 en trouvant des documents d’archives et en modifiant leur description dans une perspective de décolonisation.

Pour en savoir plus sur Un peuple dans l’ombre, vous pouvez lire le billet de blogue rédigé en 2016, lorsque l’exposition a ouvert ses portes à Ottawa.

Pour en savoir plus sur l’engagement pris par BAC de jouer un rôle important en faveur de la réconciliation, vous pouvez lire le Plan d’action pour le patrimoine autochtone de BAC.

Autres ressources liées à la Nation Métisse


Beth Greenhorn est une pionnière habitant sur le territoire traditionnel non cédé des Anishinabeg de Kitigan Zibi et des Algonquins de Pikwakanagan. Elle est gestionnaire de projet principale à la Direction de la diffusion et de l’engagement à Bibliothèque et Archives Canada.

 William Benoit est un Métis de la Rivière-Rouge. Il a grandi dans la communauté métisse historique de St. Norbert, au Manitoba. Il a de l’expérience dans le domaine de l’histoire canadienne et de la généalogie autochtone. Il est conseiller en engagement autochtone interne à la Direction de la diffusion et de l’engagement à Bibliothèque et Archives Canada.

Inuits : numéros de disque et projet Nom de famille

English version

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certains pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde — terminologie historique.

De nos jours, Inuits s’identifient à l’aide d’une combinaison de prénoms d’origine euro chrétienne et de noms de famille inuits. Cela n’a pas toujours été le cas. Avant la première moitié du 20e siècle, Inuits ne portaient pas de nom de famille. Les noms inuits traditionnels reflétaient ce qui avait de l’importance pour eux : la famille, les esprits, les animaux, l’environnement. Ces noms n’étaient pas spécifiques à un sexe en particulier; ce n’était pas non plus des patronymes reconnus et partagés.

Dans les années 1920, les missionnaires, les commerçants de fourrures et les fonctionnaires du gouvernement ont voulu identifier les Inuits conformément aux normes européennes et an modèle de société patriarcale. Ces groupes croyaient que l’absence de noms de famille et d’orthographe normalisée compliquait l’identification des Inuits dans les documents reliés au commerce, lors des recensements et dans bien d’autres occasions. Un système d’attribution de numéros de disque a alors été mis en place; il avait pour but, non seulement d’identifier les Inuits, mais aussi de gérer la distribution des allocations familiales et autres formes d’aide, ainsi que les soins de santé.

Une photographie en noir et blanc, prise dans un iglou, de deux hommes lisant un numéro de disque attaché au parka d’un jeune garçon.

Collecte des données de recensement et vérification de certaines questions reliées aux allocations familiales, Windy River, [T. du N.-O. (Nunavut)], 10 décembre 1950 (a102695)

À l’époque, plusieurs suggestions ont été formulées au gouvernement fédéral, telles que la mise sur pied d’un système d’appellation à deux noms comprenant un nom de famille, la normalisation de l’orthographe, la création de dossiers de la GRC et l’obtention des empreintes digitales de tous Inuits. La GRC a commencé à relever les empreintes digitales, mais cette mesure a été mal accueillie, surtout en raison de son association avec la criminalité.

Finalement, en 1941, le gouvernement fédéral a choisi d’attribuer à chaque Inuit un identifiant numérique unique, lequel était estampillé sur un disque ou imprimé sur une carte. Ces identifiants étaient souvent appelés « numéro de disque esquimau » ou ujamiit (ujamik) en inuktitut. Inuits devaient toujours avoir ce numéro sur eux; il était souvent cousu sur un vêtement ou attaché à un lacet porté autour du cou. Ces numéros ont été utilisés jusqu’en 1972, sauf au Québec, où cette pratique a continué pendant quelques années.

Les trois photographies suivantes, prises en ordre séquentiel, montrent les membres d’une même famille tenant leur numéro de disque écrit sur un tableau.

Une photographie en noir et blanc d’un homme inuit tenant un petit tableau sur lequel est écrit le numéro 6008.

Portrait d’un homme [David Arnatsiaq] tenant un petit tableau portant le numéro 6008, à Pond Inlet (Mittimatalik/Tununiq), Nunavut, août 1945 (e002344278)

Une photographie en noir et blanc d’une femme inuite tenant un petit tableau sur lequel est écrit le numéro 6009.

Portrait d’une femme [Tuurnagaaluk] tenant un petit tableau portant le numéro 6009, à Pond Inlet (Mittimatalik/Tununiq), Nunavut, août 1945 (e002344279)

Une photographie en noir et blanc d’une femme inuite tenant un petit tableau sur lequel est écrit le numéro 6010.

Portrait d’une jeune femme [Juunaisi/Eunice Kunuk Arreak] tenant un petit tableau portant le numéro 6010, à Pond Inlet (Mittimatalik/Tununiq), Nunavut, août 1945 (e002344280)

De 1968 à 1971, le gouvernement fédéral et le Conseil des Territoires du Nord-Ouest ont entrepris, dans le cadre du Projet Nom de famille, de modifier la façon d’identifier les Inuits, en abandonnant le système de numéros de disques pour le remplacer par l’utilisation de patronymes. Ce projet était dirigé par Abraham « Abe » Okpik qui a parcouru les Territoires du Nord-Ouest et le nord du Québec en compagnie d’un linguiste.

Bibliothèque et Archives Canada conserve des témoignages du système de numéros de disque sur des photographies et des documents, tels que des listes de personnes avec leur numéro de disque et des listes montrant la transition vers l’adoption du nom de famille et du numéro d’assurance sociale. Notez bien que ces documents ne peuvent être consultés, car ils contiennent des renseignements personnels.

Nommer les Autochtones Canadiens

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certains pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde — terminologie historique.

Lorsqu’ils effectuent une recherche historique quelconque, les chercheurs doivent choisir une variété de termes de recherche. Ils espèrent qu’en utilisant le bon terme, ils pourront trouver et utiliser des sources primaires et secondaires. Choisir les bons termes de recherche est un défi dans le meilleur des cas, mais les problèmes inhérents à la recherche dans le contenu autochtone sont particulièrement importants. Plusieurs termes de recherche reflètent des préjugés historiques et des malentendus. Au fil du temps, les noms ou les termes changent complètement tandis que l’orthographe est modifiée en fonction de la période, du lieu et des circonstances.

Et les termes continuent de changer.

Rien ne semble indiquer que les Premières Nations, les Métis ou les Inuits, en tant que gardiens du savoir, aient participé à la création et au développement historique des documents que l’on retrouve à Bibliothèque et Archives Canada (BAC). Toutefois, les personnes ou les institutions qui ont créé les documents ont laissé sur eux une empreinte déterminante colorée par la raison, la période et l’endroit de leur création.

Le langage et l’imagerie utilisés dans le passé, même s’ils peuvent être problématiques, demeurent dans les descriptions de la base de données. Les termes comme « squaw », « sang-mêlé », « massacre », « sauvage » et « victoire » doivent être utilisés avec une attention toute particulière et dans un contexte approprié.

Aquarelle montrant une femme vêtue d’une robe rouge avec une couverture enroulée autour de la tête et des épaules. Elle porte des raquettes et regarde vers la gauche. Derrière elle, au loin, on aperçoit la silhouette d’une église et une montagne derrière elle.

Femme indienne dans ses beaux habits; vue de Montréal au loin. Peinture par Francis George Coleridge, 1866 (MIKAN 2836790)

Lithographie montrant un groupe de neuf personnes, probablement une famille, y compris un bébé et trois enfants assis devant un tipi. Une personne est debout et tient une carabine, et deux hommes métis fument la pipe.

Tipi indien et sang-mêlé [Métis] rebelle, 1885 (MIKAN 2933963)

Aquarelle montrant trois figures debout près d'une étendue d’eau. De gauche à droite : une femme fumant la pipe portant un bébé sur le dos, un homme portant des jambières, une longue veste bleue et une ceinture fléchée métisse et tenant une carabine dans sa main droite et une autre femme vêtue d'une robe bleue avec un châle enroulé autour de la tête et du corps.

Un sang-mêlé [Métis] et ses deux épouses (MIKAN 2897207)

Le matériel dont la description n’est pas idéale est tout aussi problématique. Les descriptions ne sont pas toujours utiles. On obtient peu de détails lorsque des termes comme « type indigène » et « Peau-Rouge » sont utilisés. Parallèlement, la majorité des personnes représentées sur les images des collections de Bibliothèque et Archives Canada n’ont jamais été identifiées. De nombreuses descriptions archivistiques relatives à certains événements ou activités sont absentes ou contiennent des informations périmées (par exemple, les noms de lieu et de bande ou la terminologie). Par ailleurs, l’information est fondée sur des inscriptions et des légendes originales trouvées dans les documents et elle reflète donc les préjugés et les attitudes de la société non autochtone de l’époque.

Le très grand nombre de descriptions de ce type fait de la recherche d’une photographie ou d’un document particulier une tâche colossale.

BAC modifie les descriptions dans sa collection. Tout en assurant l’intégrité de la description originale, BAC s’efforce de clarifier les données incomplètes et de modifier le langage inapproprié lorsque des exemples sont portés à notre attention. Nous ne modifions jamais l’original d’un document ou d’une image, seulement la description qui a été créée pour le document ou l’image.

Photographie en noir et blanc d’un homme inuit vêtu d’une chemise et de bretelles et regardant directement le photographe.

[Gros plan d’un homme portant des bretelles, Chesterfield Inlet (Igluligaarjuk), Nunavut]. Titre original : Type indigène, Chesterfield Inlet (T.N.-O.), juillet 1926 (MIKAN 3379826)

Un peuple dans l’ombre : À la découverte de la Nation Métisse dans la collection de Bibliothèque et Archives Canada

Bannière pour l'exposition Un peuple dans l’ombrePar Beth Greenhorn

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certaines personnes pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde — terminologie historique.

Qui sont les Métis?

La Nation Métisse s’est formée aux XVIIIe et XIXe siècles. Sur les trois peuples autochtones du Canada, elle vient au deuxième rang en termes de population. Les citoyens de la Nation Métisse sont les descendants de couples formés d’une mère autochtone et d’un père européen actif dans le commerce des fourrures.

Les communautés Métisses sont très répandues au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta et dans les Territoires du Nord‑Ouest. On en retrouve aussi en plus petit nombre en Colombie‑Britannique, en Ontario, au Minnesota, au Montana et au Dakota du Nord.

Bibliothèque et Archives Canada (BAC) possède toute une gamme de documents sur la Nation métisse : des documents textuels, des photographies, des œuvres d’art, des cartes, des timbres, des enregistrements sonores, etc. Toutefois, les découvrir n’est pas toujours une mince tâche!

Les défis de la recherche sur les Métis dans les collections d’art et de photographie

Certains portraits de politiciens et de dirigeants célèbres de la Nation Métisse sont faciles à identifier, comme ceux de Louis Riel et de Gabriel Dumont. Par contre, les images représentant des Métis moins connus sont plus difficiles à repérer. Les titres d’origine révèlent le manque de connaissances historiques de ceux qui décrivaient le contenu sur les Métis. Souvent, les Métis n’y sont pas mentionnés, ou sont confondus avec des membres des Premières Nations. La légende de la photo ci‑dessous en est un bon exemple.

Photo noir et blanc montrant un homme vêtu à l’européenne, debout à gauche devant une charrette de la rivière Rouge. À droite, un groupe d’hommes, de femmes et d’enfants portant des vêtements traditionnels des Premières Nations sont debout devant une autre charrette de la rivière Rouge.

Indiens chippaouais et charrettes de la rivière Rouge à Dufferin [traduction de la légende originale], Manitoba, 1873 (e011156519)

Le groupe à droite, vêtu de couvertures, de coiffures à plumes et d’autres ornements dans les cheveux, semble appartenir à la Première Nation des Chippewas (les Ojibwés), comme le dit la légende. L’homme à gauche porte une veste et un pantalon européens, et un autre type de chapeau. Cependant, tant l’homme que le groupe posent devant des charrettes de la rivière Rouge, des symboles propres à la culture métisse. La présence des charrettes et la tenue vestimentaire distincte de l’homme à gauche laissent croire qu’il pouvait être Métis.

Parfois, les descriptions archivistiques trahissent la vision coloniale de l’« autre » culture. De nos jours, les descriptions rédigées il y a plus d’un siècle sont jugées désuètes et racistes.

Aquarelle représentant un homme entouré de deux femmes, tous debout devant un cours d’eau. L’homme tient un fusil tandis que la femme à droite a une longue pipe dans les mains et transporte un enfant dans un porte bébé installé sur son dos.

Un demi‑caste [Métis] et ses deux épouses [traduction de la légende originale], 1825‑1826 (e008299398)

La société dominante utilisait souvent des termes comme demi‑caste et sang‑mêlé pour décrire les citoyens de la Nation Métisse. Ce vocabulaire est répandu dans les vieux documents d’archives.

Parfois, les descriptions omettent carrément de nommer les Métis, comme c’est le cas pour l’aquarelle ci‑dessous.

Aquarelle d’un paysage enneigé. Un homme est assis dans un traîneau tiré par trois chiens couverts de manteaux colorés. À gauche, un homme vêtu d’une couverture avance en raquettes devant les chiens. Un homme tenant un fouet et portant des vêtements typiques de la culture métisse (un long manteau bleu, des jambières rouges et un chapeau décoré) marche à la droite du traîneau.

Gentleman voyageant avec un guide indien dans un traîneau tiré par des chiens sur la baie d’Hudson [traduction de la légende originale], 1825 (e002291419)

Un peuple dans l’ombre : À la découverte de la Nation Métisse dans la collection de Bibliothèque et Archives Canada

En automne 2014, une recherche du mot‑clé Métis dans les collections d’œuvres d’art, de photos, de cartes et de timbres donnait moins de 100 résultats. Depuis, BAC a ajouté le mot Métis dans les titres et les descriptions de plus de 1 800 documents pour faciliter l’accès à ces derniers. Il a aussi numérisé plus de 300 photos relatives à l’histoire Métisse.

L’exposition Un peuple dans l’ombre : À la découverte de la Nation Métisse dans la collection de Bibliothèque et Archives Canada présente une sélection de reproduction d’œuvres d’art et de photographies sur les Métis. BAC espère ainsi mieux faire connaître l’histoire de cette nation et inciter le public à faire des recherches dans sa collection.

L’exposition s’est déroulée du 11 février au 22 avril 2016 dans le hall d’entrée de l’édifice de BAC situé au 395, rue Wellington à Ottawa.

Autres ressources


Beth Greenhorn est une pionnière habitant sur le territoire traditionnel non cédé des Anishinabeg de Kitigan Zibi et des Algonquins de Pikwakanagan. Elle est gestionnaire de projet principale à la Direction de la diffusion et de l’engagement à Bibliothèque et Archives Canada.

Un visage, un nom voit plus grand!

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certains pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde — terminologie historique.

Le projet Un visage, un nom a vu le jour au début de 2002, quand Bibliothèque et Archives Canada s’est associé au programme de formation Nunavut Sivuniksavut et au ministère de la Culture, de la Langue, des Aînés et de la Jeunesse du gouvernement du Nunavut. Son but? Numériser des photos d’Inuits conservées par Bibliothèque et Archives Canada pour tenter d’identifier les personnes sur ces clichés. (Les photos ont été prises sur le territoire du Nunavut actuel.) On croyait alors que le projet durerait une année. C’était sans compter son succès auprès du public!

Pour souligner en juin le Mois national de l’histoire autochtone, Bibliothèque et Archives Canada est heureux d’annoncer le lancement du nouveau site Un visage, un nom. En plus des communautés du Nunavut, ce projet élargi englobe maintenant les Inuits d’Inuvialuit, dans les Territoires-du-Nord-Ouest; ceux du Nunavik, dans le nord du Québec; et ceux du Nunatsiavut, au Labrador; s’y ajoutent aussi les Premières Nations et les Métis du reste du Canada. Du contenu tout neuf sera versé sur le nouveau site; quant au projet original Un visage, un nom, il demeurera tel quel sur le Web.

Le projet Un visage, un nom : 2002-2012 a commencé par la numérisation d’environ 500 photos du fonds Richard Harrington. Depuis, Bibliothèque et Archives Canada a numérisé environ 8 000 photos provenant de divers ministères et de collections privées. Grâce à l’enthousiasme et au soutien des chercheurs inuits et non inuits, près du quart des personnes, des activités et des événements représentés sur les photos ont pu être identifiés. Toute l’information recueillie a été ajoutée à la base de données du projet.

Au fil des ans, Bibliothèque et Archives Canada a reçu plusieurs photos et entendu de touchants récits de personnes qui ont pu renouer avec leur famille et leurs amis grâce à Un visage, un nom. Par exemple, Mona Tigitkok, une aînée de Kugluktuk, s’est reconnue sur un portrait de jeunesse alors qu’elle assistait, à l’hiver 2011, à une rencontre de la Société patrimoniale Kitikmeot (site en anglais). La Société avait organisé plusieurs de ces rencontres, où l’on présentait des photos de personnes non identifiées.

Photographie en couleur prise dans une salle communautaire à Kugluktuk, au Nunavut, en février 2011. On y voit une femme âgée inuite, vêtue d’un long parka à motif floral bordé de fourrure; elle se tient devant une toile où est projetée une diapositive d’elle-même quand elle était jeune femme.

Mona Tigitkok devant une photo d’elle-même prise plus de 50 ans auparavant (Kugluktuk, Nunavut, février 2011). Crédit : Société patrimoniale Kitikmeot

Pour l’auteure et historienne Deborah Kigjugalik Webster, Un visage, un nom a été utile tant sur le plan personnel que professionnel. Elle raconte :

Je travaille dans le domaine de l’histoire et du patrimoine inuits, et c’est comme ça que j’ai découvert le projet Un visage, un nom il y a quelques années. Mais le projet a aussi une signification personnelle pour moi. En faisant une recherche dans la base de données, j’ai découvert des photos de parents et de gens de ma communauté.

Les photographes d’autrefois n’identifiaient pas souvent les gens qu’ils prenaient en photo. Ils se contentaient d’indiquer « groupe d’Esquimaux » ou « femmes autochtones », par exemple. Un après-midi où je prenais le thé avec ma mère, Sally Qimmiu’naaq Webster, je lui ai montré des photos dans la base de données d’Un visage, un nom. Ensemble, nous avons pu identifier quelques visages de notre communauté de Baker Lake (Qamanittuaq). Quelle satisfaction! En redonnant leurs noms à ces personnes, réduites à l’anonymat dans les légendes des photographes, nous nous réapproprions notre histoire et notre patrimoine. 

Photographie d’une jeune femme inuite vêtue d’un col roulé et regardant vers le bas, Baker Lake (Qamanittuaq), Nunavut, 1969

Photo de feu Betty Natsialuk Hughson (identifiée par sa parente Sally Qimmiu’naaq Webster), prise à Baker Lake (Qamanittuaq), Nunavut, 1969 (MIKAN 4203863)

Avec Un visage, un nom, on peut bien sûr identifier des gens sur des photos, mais aussi ajouter ou corriger de l’information dans la base de données, comme corriger l’orthographe d’un nom. On n’a qu’à utiliser le formulaire en ligne. Ça vaut vraiment la peine d’aller voir les photos dans la base de données, surtout avec un aîné : ça débouche toujours sur des conversations intéressantes.

Au travail, je m’occupe d’une page Facebook qui s’appelle Inuit RCMP Special Constables from Nunavut [en anglais seulement]. On y rend hommage à nos gendarmes spéciaux inuits de la Gendarmerie royale du Canada. L’année dernière, j’y ai publié un portrait de Jimmy Gibbons, pris à Arviat en 1946. Je l’avais trouvé dans la base de données d’Un visage, un nom. Le gendarme spécial Gibbons était un homme remarquable. Il s’est joint à la GRC en 1936 et a pris sa retraite en 1965. Plusieurs personnes ont « aimé », partagé et commenté sa photo, dont certains de ses descendants : fils, neveux, petits-fils. Des gens ont tout simplement écrit « Merci ». Shelley Ann Voisey Atatsiaq a fièrement commenté : « Pas étonnant que j’aie déjà écrit à quel point je respecte la GRC : j’ai du sang de la GRC qui coule dans mes veines! Merci d’avoir partagé cette photo avec nous! »

Photographie noir et blanc prise de près d’un homme Inuit portant un veston et une cravate debout à l’extérieur.

Jimmy Gibbons, Gendarme spéciale de la Gendarmerie royale du Canada, Arviat (Nunavut), 1 août 1946 (MIKAN 4805042)

Envie d’en savoir plus sur le projet? Lisez l’article Project Naming/Un visage, un nom, paru en anglais dans le International Preservation News (aux pages 20 à 24 du no 61, publié en décembre 2013).

BAC aimerait aussi connaître votre opinion sur le deuxième volet du projet Un visage, un nom. Exprimez-vous grâce au formulaire « Le projet Un visage, un nom se poursuit ».

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