La libération des Pays-Bas (1944-1945)

Sarah Bellefleur Bondu

L’année 2020 marque le 75e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Ce conflit sanglant aura duré six longues années marquées par les combats, les offensives militaires, les restrictions et le rationnement, autant pour les populations d’Europe que d’Amérique du Nord, ainsi que par les déchirements vécus par les familles ayant perdu un proche au front. Cette période de 1939 à 1945 fut également axée sur la coopération, l’entraide et la solidarité des forces alliées et des citoyens vivant des conditions extrêmement difficiles. Dès 1944, l’apport essentiel des forces canadiennes à la libération des Pays-Bas témoigne de cet esprit d’entraide.

À partir du 10 mai 1940, les troupes allemandes poussent leur assaut et traversent la frontière des Pays-Bas. Quelques jours plus tard, Sa Majesté la reine Wilhelmine et les membres du gouvernement néerlandais quittent le pays qui se trouve rapidement sous l’oppression des nazis. Les Pays-Bas resteront dans cette difficile situation durant quatre ans.

Village inondé dont les toits de maisons et le clocher de l’église émergent de l’eau.

La destruction des digues par les Allemands cause l’inondation d’une grande partie du nord des Pays-Bas. Cette photo, prise d’un avion le 31 mai 1945, montre un petit village inondé où le clocher de l’église et les toits des maisons servent de refuge aux goélands. (a175772)

Début des opérations aux Pays-Bas

En septembre 1944, quelques semaines après le débarquement de Normandie, les Alliés mettent en branle les opérations visant à briser la ligne d’occupation allemande qui traverse toujours le nord-ouest de l’Europe. De nombreux emplacements stratégiques, notamment plusieurs ponts sur les principaux cours d’eau des Pays-Bas, sont repris par les forces alliées grâce à l’opération Market Garden. Toutefois, les troupes allemandes occupent toujours les abords de l’Escaut, qui relie la ville portuaire d’Anvers, en Belgique, à la mer du Nord, en passant par les Pays-Bas. Les Alliés ont absolument besoin de ce canal de transport pour accéder à un grand port maritime afin d’assurer le ravitaillement des troupes.

Bataille de l’Escaut

En octobre 1944, les Alliés prennent successivement le contrôle des rives nord et sud de l’Escaut. Le 8 novembre, ils parviennent à reprendre la forteresse que les Allemands avaient établie sur l’île de Walcheren.

À l’hiver 1944-1945, les Alliés planifient soigneusement la prochaine campagne qui pourra vraisemblablement mettre fin à la guerre en Europe. Le peuple néerlandais arrive cependant à bout de toutes ses ressources pour continuer de survivre sous l’occupation allemande : c’est l’hiver de la faim. Les dernières réserves de nourriture épuisées, des milliers de civils connaissent une mort tragique.

L’opération Veritable est lancée le 8 février 1945. Elle vise à permettre aux troupes alliées de poursuivre leur avancée et de traverser les frontières allemandes, afin de repousser l’ennemi au-delà du Rhin et de créer une brèche dans la fameuse ligne Siegfried.

Campagne de l’Europe du Nord-Ouest : phase finale

Au fur et à mesure de leur avancée dans les Pays-Bas, les troupes alliées libèrent les villes occupées, l’une après l’autre. Le 2e Division canadienne d’infanterie se charge de débarrasser le nord-est des Pays-Bas et la côte allemande de l’occupation nazie, dont les villes d’Almelo (5 avril), de Zutphen (8 avril), de Deventer (12 avril), d’Arnhem (12-16 avril) et de Groningen (16 avril). De l’autre côté, le 1er Corps d’armée canadien déloge les Allemands encore présents dans l’ouest des Pays-Bas, au nord de la Meuse, et libère la ville d’Apeldoorn (17 avril).

Pendant ces opérations, les Alliés craignent toutefois que les Allemands ne détruisent des digues et que les eaux printanières inondent les villes néerlandaises. Ils sont aussi conscients des problèmes de ravitaillement qui laissent les civils en famine. À partir du 28 avril, ils entreprennent donc des négociations avec les Allemands, qui acceptent leur proposition deux jours plus tard. On transportera alors des milliers de tonnes de vivres et de charbon par avion, par bateau et par camion pour venir en aide aux Néerlandais.

Plusieurs personnes sortent des caisses de vivres de l’arrière d’un camion militaire. De nombreuses caisses sont empilées au premier plan.

Des civils néerlandais chargent un camion de vivres des Canadiens, à la suite de l’entente conclue entre les Allemands, les Néerlandais et les Alliés concernant la distribution de nourriture à la population des Pays-Bas, 3 mai 1945. (a134417)

Le 5 mai 1945, les forces allemandes occupant les Pays-Bas se rendent; le pays est officiellement libéré. Après avoir survécu à des années de misère, les Néerlandais réservent un accueil des plus chaleureux aux Canadiens, à leur arrivée. On assiste alors à plusieurs scènes où le peuple néerlandais célèbre la fin de l’occupation. Deux jours après la libération des Pays-Bas, la fin de la Deuxième Guerre mondiale  en Europe est officiellement déclarée.

Une foule de gens avec les bras levés, dont une jeune femme tenant des tulipes dans ses mains, entourant un soldat canadien brandissant son chapeau.

Foule de citoyens néerlandais célébrant la libération d’Utrecht par l’Armée canadienne, 7 mai 1945. (a134376)

Depuis, de nombreux Canadiens ayant participé à la libération des Pays-Bas sont retournés dans ce pays lors de cérémonies de commémoration et ont conservé des liens étroits avec les Néerlandais rencontrés sur place. Bibliothèque et Archives Canada conserve de nombreux documents d’archives témoignant des événements de 1945 et des liens tissés entre le Canada et les Pays-Bas jusqu’à ce jour.

De nombreux enfants debout devant des pierres tombales, tenant des bouquets de jonquilles.

De jeunes enfants s’apprêtent à déposer des fleurs sur des tombes au cimetière de guerre canadien de Bergen-op-Zoom, où plusieurs soldats canadiens sont enterrés, 1957. (e011176651)

Autres ressources :


Sarah Bellefleur Bondu est archiviste à la Division des services de référence, à Bibliothèque et Archives Canada.

Sélection d’archives portant sur le jour J et la campagne de Normandie (6 juin – 30 août 1944)

Par Alex Comber

Dans la première partie de cet article, nous avons souligné le 75e anniversaire du jour J et revisité la participation du Canada à l’invasion du Nord-Ouest de l’Europe et au reste de la campagne de Normandie, du 6 juin au 30 août 1944. Dans la deuxième, nous allons explorer des collections exceptionnelles de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) qui concernent ce pan d’histoire, et présenter des archives que les internautes peuvent consulter facilement, notamment grâce à des activités de sensibilisation, à des projets de numérisation ciblés de grande envergure et aux nouveaux Numéri-Lab et Co-Lab de BAC.

Image en noir et blanc, tirée d’un film, où l’on voit des soldats sortir d’une péniche de débarquement.

Image des actualités filmées de l’Armée canadienne no 33, qui comprennent une séquence sur le débarquement des Canadiens le 6 juin 1944, dit le jour J.

Nous recevons souvent des demandes de référence concernant nos collections de photos, comme celles de l’Unité de film et de photographie de l’Armée canadienne, qui ont immortalisé le débarquement des troupes lors du jour J, il y a 75 ans. Au fil de la campagne de Normandie, l’Unité a continué de produire des documents visuels qui donnent une meilleure idée des opérations au front que ne le faisaient les photographies officielles des conflits précédents. Les séquences de tournage étaient intégrées aux actualités filmées que l’Armée canadienne diffusait sur son territoire, et certaines d’entre elles, comme celle du jour J ci-dessus, ont aussi été présentées dans d’autres pays.

Les photographes de l’Armée et de la Marine utilisaient des appareils noir et blanc et des appareils couleur. Leurs splendides images en couleur sont réunies dans les séries ZK (Armée de terre) et CT (Marine).

Photographie couleur d’un véhicule blindé armé d’un gros canon.

Un Centaur (char britannique de soutien rapproché armé d’un obusier) appuyant les Canadiens pendant la campagne de Normandie. (e010750628)

Certaines des images les plus célèbres de militaires canadiens en Normandie ont été intégrées à la série de l’Armée classée par ordre numérique, qui comptait plus de 60 000 photos au terme des hostilités. Les albums photo créés pendant la Seconde Guerre mondiale pour répondre aux demandes de reproduction peuvent aider à s’orienter dans cette montagne de documents. En feuilletant ces « albums rouges », comme les surnomment les chercheurs à nos locaux d’Ottawa, les visiteurs découvriront un compte rendu journalier, sous forme visuelle, des activités de l’Armée canadienne durant le conflit. Nous avons récemment numérisé les albums imprimés 74, 75, 76 et 77, qui montrent les événements qui se sont déroulés en France du 6 juin à la mi-août 1944.

Une page de photographies noir et blanc montrant une péniche de débarquement, des défenses ennemies détruites, des habitations et des sites de débarquement sur la plage.

Une page du 74e des 110 albums imprimés de l’Armée, où l’on voit des photographies prises tout juste après le débarquement (e011217614).

BAC possède également quantité de documents textuels sur la période allant de juin à août 1944. L’une des collections les plus importantes est composée des journaux de guerre d’unités canadiennes ayant participé à la campagne. Les unités outremer, alors tenues de consigner leurs activités quotidiennes aux fins de documentation, y résumaient habituellement leurs entraînements, leurs préparatifs, leurs opérations et les événements d’importance. Les journaux de la Seconde Guerre mondiale contiennent souvent le nom des soldats tués ou grièvement blessés. Les officiers ajoutaient en annexe de l’information supplémentaire : rapports, cartes de campagne, bulletins de leur unité et autres documents importants.

Nous avons d’ailleurs commencé à numériser et à mettre en ligne certains de ces journaux. Celui du 1er Bataillon canadien de parachutistes (MIKAN 928089, divisé en deux fichiers PDF) est particulièrement fascinant; les soldats de ce bataillon, qui ont pris part à l’opération Tonga avec la 6e Division aéroportée britannique, ont été les premiers Canadiens à entrer en action lors du jour J.

Image numérisée en couleur d’un compte rendu tapuscrit des opérations du jour J.

: Rapport du 6 juin 1944 dans le journal de guerre du 1er Bataillon canadien de parachutistes, où il est question des objectifs de l’unité pendant l’opération Overlord du jour J (e011268052).

Les journaux de guerre des unités de commandement et de quartiers généraux sont eux aussi d’importantes sources d’information, car ils expliquent la réussite ou l’échec d’une opération militaire. Ils contiennent en outre des documents d’unités subalternes. Parmi les journaux dont la numérisation est en cours figure celui du quartier général de la 3e division d’infanterie canadienne pour la période de juin et juillet 1944.

Image numérisée en couleur d’un compte rendu tapuscrit des opérations du jour J.

Première partie d’un long passage sur les opérations du jour J dans les rapports quotidiens d’un journal de guerre pour le début du mois de juin 1944 (e999919600).

BAC entrepose également tous les dossiers du personnel de l’Armée active du Canada (Armée canadienne outremer), de la Marine royale du Canada et de l’Aviation royale du Canada pour la période de la Seconde Guerre mondiale. Les dossiers de service de quelque 44 000 hommes et femmes morts en service de 1939 à 1947, dont plus de 5 000 pendant la campagne de Normandie, sont accessibles au public. Dans le cadre d’un partenariat avec Ancestry.ca, une partie de chacun des dossiers a été numérisée, puis mise en ligne sur ce site, où tous les Canadiens peuvent les consulter. Pour savoir comment vous inscrire gratuitement et accéder aux documents, suivez les instructions sur notre site Web.

Ces archives revêtent une grande valeur sur les plans généalogique et historique. Comme le montrent les documents suivants, elles gardent toute leur pertinence et constituent des témoignages touchants sur les hommes et les femmes qui ont servi pendant le conflit et leur famille.

Document médical présentant un schéma des dents supérieures et inférieures, avec des notes indiquant les dents manquantes et les interventions effectuées.

Le soldat Ralph T. Ferns, de Toronto, a disparu le 14 août 1944, victime d’un tir ami. Son unité d’infanterie, le Régiment Royal du Canada, a été ciblée accidentellement par l’aviation alliée alors qu’elle se déplaçait pour participer à l’opération Tractable, au sud de Caen. Soixante ans plus tard, les ossements du soldat Ferns ont été découverts près du Haut Mesnil, en France. Le ministère de la Défense nationale, grâce à son Programme d’identification des pertes militaires, a pu confirmer l’identité du défunt. Les documents médicaux dans son dossier de service, notamment son dossier dentaire, ont été très utiles à cette fin. Ralph T. Ferns a été inhumé avec tous les honneurs militaires au cimetière de guerre canadien de Bretteville-sur-Laize, en 2008, en présence de sa famille.

Réponse officielle, écrite en français en juillet 1948, à la demande soumise par la famille d’Alexis Albert, du North Shore (New Brunswick) Regiment, dans le but de communiquer avec ceux qui entretenaient la tombe du défunt soldat.

Le soldat Alexis Albert, du North Shore (New Brunswick) Regiment, est tombé au combat en France le 11 juin 1944. Quatre ans plus tard, son père Bruno, qui vivait à Caraquet (Nouveau-Brunswick), a demandé l’adresse de la famille qui entretenait soigneusement sa tombe au cimetière militaire canadien de Bény-sur-Mer, en Normandie, pour l’en remercier. Le directeur des Archives des services de guerre (ministère des Anciens Combattants) a fourni cette réponse, qui a permis aux proches du défunt de communiquer avec la famille française.

Ce ne sont là que quelques exemples des archives de BAC portant sur l’action des militaires canadiens en France entre le 6 juin et la fin août 1944. Notre outil Recherche dans la collection vous aidera à trouver bien d’autres sources précieuses pour explorer la planification et la logistique derrière les opérations militaires des Canadiens en France, approfondir vos recherches sur les événements eux-mêmes et découvrir des histoires personnelles d’adversité, de triomphe, de souffrance et de perte.

Photographie en noir et blanc montrant la grande Croix du Sacrifice et plusieurs rangées de pierres tombales de la Commission de l’Empire pour les tombes de guerre (Imperial War Graves Commission).

Cimetière de guerre canadien de Bény-sur-Mer, qui abrite les tombes de 2 000 soldats canadiens ayant péri au début de la campagne de Normandie (e011176110).


Alex Comber est un archiviste militaire au sein de la Division des archives gouvernementales.

Des images du Service féminin de l’Armée canadienne maintenant sur Flickr

Durant la Seconde Guerre mondiale, les Canadiennes sont appelées à s’engager dans l’armée. Environ 50 000 femmes sont ainsi recrutées, et une majorité d’entre elles servent dans les Forces canadiennes. Le Service féminin de l’Armée canadienne, créé en 1941, se voit confier des tâches très diversifiées. Les femmes s’engagent par patriotisme ou parce qu’elles ont envie de voir le monde, des motivations assez semblables à celles de leurs homologues masculins.

Cependant, ces femmes doivent affronter la méfiance et les brimades, au pays comme à l’étranger. Leur persévérance, associée au besoin important de main-d’œuvre en temps de guerre, leur permet de travailler dans de nombreux champs d’activité, tels que la réparation mécanique et technique, les communications, la rédaction ou la conduite de véhicules. En 1943, le gouvernement canadien et le ministère de la Défense nationale lancent une opération de recrutement et une campagne de relations publiques pour inciter les femmes à contribuer à l’effort de guerre. Avec le temps, les salaires augmentent, et civils et militaires commencent à voir d’un bon œil les femmes engagées dans les forces armées.

Les milliers de femmes qui ont servi leur pays en cette période de guerre ont acquis de nouvelles compétences, de l’assurance, ainsi que le respect et l’appui des Canadiens. Le Service féminin de l’Armée canadienne représentait pour ces femmes une occasion unique d’échapper aux rôles traditionnels qui leur étaient réservés à l’époque.

Soixante-quinzième anniversaire du Service féminin de l’Armée canadienne

Par Laura Brown

Le 13 août 1941, après de nombreux mois de campagnes en tous terrains dans les premiers temps de la Deuxième Guerre mondiale, les femmes ont pu s’enrôler dans l’Armée canadienne. À l’instar de l’Aviation royale canadienne, qui avait accueilli une Division féminine un mois auparavant, l’armée a compris que les femmes pouvaient jouer des rôles de non-combattantes et libérer plus d’hommes pour qu’ils puissent se battre outre-mer. Au départ, le Service féminin de l’Armée canadienne (CWAC) ne faisait pas officiellement partie de l’armée et ses activités étaient plutôt menées en tant qu’organisation auxiliaire. Toutefois, le 13 mars 1942, le CWAC était officiellement intégré dans l’Armée canadienne. Les femmes militaires ou les « CWAC », comme on les appelait couramment, ont reçu des uniformes et des armoiries, dont un insigne illustrant le personnage d’Athéna.

Affiche en couleur illustrant une femme et un homme membres de l’Armée canadienne marchant tous deux à l’unisson. Les personnages portent des casques et des uniformes, ils transportent, accrochés au cou, un sac renfermant un masque à gaz. Sur l’épaule gauche de l’homme est déposé un fusil. Au bas de l’affiche sont apposées quatre petites photographies en noir et blanc de femmes accomplissant différentes tâches dans l’armée.

Affiche de recrutement de la Deuxième Guerre mondiale, « Shoulder to Shoulder – Canadian Women’s Army Corps – An Integral Part of the Canadian Army » (« Côte à côte – Service féminin de l’Armée canadienne – Partie intégrante de l’Armée canadienne »), vers 1944 (MIKAN 2917721)

Même si de nombreux Canadiens étaient favorables aux femmes en uniforme kaki, d’autres étaient inquiets, voire craintifs, car ils percevaient l’acceptation de soldates dans l’armée comme un écart dérangeant par rapport aux rôles traditionnels liés au sexe dans la société. En 1943, le gouvernement a lancé une campagne publicitaire de grande envergure afin de s’attaquer à de telles préoccupations et d’encourager l’enrôlement. Le matériel servant au recrutement, comme l’affiche ci-dessus, et le film Proudest Girl in the World (La fille la plus fière au monde) présentaient les femmes recrues comme des personnes professionnelles, respectables et féminines, en plus d’être aptes à assumer divers types d’emploi.

Avant d’entreprendre leur entraînement de base dans l’un des centres d’entraînement régionaux du Canada, les recrues devaient passer un test pour déterminer l’emploi qui leur conviendrait le mieux. En 1941, elles avaient accès à 30 différents emplois ou « métiers » et, à la fin de la guerre, ce nombre avait presque doublé. Certains des postes offerts aux CWAC étaient rarement occupés par des femmes dans le secteur civil à l’époque (notamment la mécanique), quoique les métiers les plus courants fussent rattachés aux tâches traditionnellement féminines, dont la cuisine, la buanderie et la dactylographie.

Photographie en noir et blanc d’un rassemblement de recrues souriantes du CWAC. Elles portent leur tenue de cérémonie estivale et des casquettes arborant un insigne de coiffure en forme de diamant.

Le personnel du Service féminin de l’Armée canadienne au Centre d’entraînement (de base) des CWAC no 3, le 6 avril 1944 (MIKAN 3207287)

Durant leur service actif, bon nombre de CWAC espéraient être affectées à l’extérieur du Canada, bien que seulement quelques milliers d’entre elles soient parvenues à obtenir de tels postes. Parmi celles-ci, mentionnons Molly Lamb Bobak, la première artiste de guerre du Canada. Outre ses peintures et ses esquisses dessinées pour documenter les contributions du CWAC, Mme Bobak a tenu un journal personnel illustré, dont Bibliothèque et Archives Canada (BAC) assume aujourd’hui la garde et qui est disponible en format numérisé. Empreinte d’autodérision et d’humour, l’œuvre présente une vision honnête et amusante de la vie militaire. Vous pouvez en apprendre davantage sur Mme Bobak en consultant ce blogue.

Photographie en noir et blanc de Molly Lamb Bobak qui prend la pose devant un chevalet, des brosses et une palette en main. Mme Bobak porte une veste-blouson de l’armée et elle sourit à la caméra. La peinture inachevée derrière elle représente des membres féminins et masculins de l’Armée canadienne, debout dans une pièce.

Sous-lieutenant Molly Lamb Bobak, Service féminin de l’Armée canadienne, à Londres, en Angleterre, le 12 juillet 1945 (MIKAN 3191978)

Des trois armées — élément Terre, élément Air et élément Mer —, l’armée de terre a enrôlé le plus grand nombre de Canadiennes durant la Deuxième Guerre mondiale, soit un total de 21 624 recrues. Les multiples documents liés au CWAC et gardés dans la collection de BAC, dont certains sont répertoriés ci‑après, mettent en valeur les services importants rendus par les premières Canadiennes militaires.

Ressources connexes


Laura Brown est une archiviste militaire au sein de la Division des archives gouvernementales à Bibliothèque et Archives Canada.

La guerre de Corée

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la péninsule de la Corée est divisée en deux parties le long du 38e parallèle, le Nord étant sous l’occupation de l’Union soviétique et le Sud, sous celle des États-Unis. Après l’élection d’un gouvernement communiste au Nord, en 1948, la guerre ouverte éclate rapidement : le 25 juin 1950, les troupes nord-coréennes envahissent le Sud.

Face à cette situation, le Conseil de sécurité des Nations Unies vote une résolution approuvant l’envoi de troupes pour défendre la Corée du Sud; plusieurs pays, dont le Canada, contribuent en fournissant des troupes.

Le peloton de mortiers du 22e Royal Régiment est prêt à tirer. De gauche à droite : les soldats Daniel Primeau, Raymond Romeo et Julien Blondin, tous originaires de Montréal (Québec).

Convoy Le peloton de mortiers du 22e Royal Régiment est prêt à tirer. De gauche à droite : les soldats Daniel Primeau, Raymond Romeo et Julien Blondin, tous originaires de Montréal (Québec). Source

Plus de 26 000 soldats canadiens participent à la guerre de Corée. Ils combattent les troupes communistes sur le terrain, tandis que la Marine royale canadienne — avec huit navires de guerre — participe au contrôle des côtes coréennes. Pour sa part, l’Aviation royale canadienne veille au transport des troupes et du matériel. Quelques pilotes prennent part aux combats aux commandes d’avions de chasse américains.

Photographie en noir et blanc de deux tireurs d’élite canadiens visant une cible inconnue.

Deux tireurs d’élite . Source

Le 27 juillet 1953, un accord d’armistice est signé à Panmunjom, mettant un terme à trois années de combats.

En tout, 516 Canadiens ont perdu la vie durant ce conflit armé. Leur nom est inscrit dans Les Livres du Souvenir… La Guerre de Corée, qui sont exposés à la Tour de la Paix, à Ottawa et qui sont également accessibles en ligne. Ces registres nous rappellent l’importante contribution et les sacrifices énormes consentis par ces Canadiens.

La collection de Bibliothèque et Archives Canada est très riche en documents relatifs à cette guerre, dont on souligne le 60e anniversaire de l’armistice en 2013. En voici quelques exemples :

Une partie du journal de guerre (War Diary, 1951) des troupes du Commonwealth, incluant les troupes canadiennes (en anglais seulement) :

Aussi, le journal de guerre (1950-1951) du détachement d’avant-garde (en anglais seulement) :

Pour voir plus de photographies, veuillez consulter notre album Flickr.

Pour plus de renseignements sur comment commander des dossiers de service militaire, veuillez lire notre article de blogue sur ce sujet.