Les femmes à la guerre : le Service féminin de la Marine royale du Canada (WRCNS)

Les gens nous envoient souvent des demandes de référence pour des photos de leurs proches qui ont servi dans les Forces canadiennes. Bibliothèque et Archives Canada (BAC) possède une vaste collection de photographies — plus de 30 millions d’images —, dont une part importante se trouve dans le fonds du ministère de la Défense nationale (RG24/R112). Le projet visant à recueillir des données sur l’acquisition 1967-052 (Collection du ministère de la Défense nationale du Canada — 1939-1953) et à indexer toutes les photos de femmes militaires a débuté en avril 2018 et va bon train. J’espère que le travail sera achevé pour les trois branches des Forces (la Marine, l’Armée de terre et la Force aérienne) d’ici 2022. Cette collection, qui représente ces trois branches et comprend plus de 500 000 photos, est l’une de mes préférées, la première que je consulte lorsque des chercheurs demandent des photos de la Deuxième Guerre mondiale ou de la guerre de Corée. Elle comporte des photos prises au Canada et dans les théâtres de guerre, ce qui en fait une collection d’une grande richesse, au descriptif précis.

Le billet publié par ma collègue en 2017, intitulé 75e anniversaire du Service féminin de la Marine royale du Canada, complémente parfaitement ce projet et présente de nombreuses photos, tant en couleur qu’en noir et blanc, de femmes militaires qui travaillent et qui s’amusent. Soulignons, comme l’indique le billet, que « les femmes servant dans le WRCNS étaient communément appelées “Wrens”, surnom qu’utilisaient leurs homologues britanniques du Service féminin de la Marine royale (Women’s Royal Naval Service, WRNS) ». Les termes « Wren » et « WRCNS » sont d’ailleurs employés dans les légendes des photos pour identifier les femmes militaires.

Photographie en noir et blanc de deux membres du Service féminin de la Marine royale du Canada qui lavent l’avant d’un autobus tandis que leur collègue en nettoie le côté avec un tuyau d’arrosage.

Des membres du personnel du Service féminin de la Marine royale du Canada (WRCNS) lavent un autobus au Centre d’instruction élémentaire NCSM Conestoga à Galt, en Ontario (Canada), juillet 1943. (a108171)

Texte de remplacement : Photographie en noir et blanc de deux membres du Service féminin de la Marine royale du Canada qui lavent l’avant d’un autobus tandis que leur collègue en nettoie le côté avec un tuyau d’arrosage.

Les acquisitions sont classées par préfixe, lequel correspond le plus souvent au lieu (comme une base ou une ville) ou au navire. Par exemple, le préfixe MAG regroupe des photos qui documentent le NCSM Magnificent de 1948 à 1957.

Pour chaque préfixe, les instruments de recherche (ou listes de légendes) peuvent être consultés dans la salle de référence du 2e étage, au 395, rue Wellington, à Ottawa. Elles sont également visées par le projet de BAC qui consiste à numériser la majorité des instruments de recherche existants; ce projet se poursuivra jusqu’en 2024.

Un recensement des listes de légendes a été effectué pour chaque préfixe relatif aux photographies navales, et les légendes faisant mention de femmes militaires ont été notées, pour un total de 2 652 photos (1,3%).

Photographie en noir et blanc d’une femme en uniforme militaire qui s’appuie sur un comptoir pour interviewer trois femmes, à côté d’un écriteau qui indique « Canadian Wives’ Bureau ».

La Wren Evelyn Kerr (à droite), une haute gradée du Service féminin de la Marine royale du Canada (WRCNS), interviewe des épouses britanniques de marins canadiens au Canadian Wives’ Bureau, à Londres (Angleterre), 30 novembre 1944. (a128179)

La découverte de l’éventail de métiers et de fonctions qu’exerçaient les Wrens a été l’un des grands plaisirs du projet. Photographes, diététistes, conductrices ou encore bibliothécaires, les femmes militaires accomplissaient un travail précieux, quelle qu’en soit la forme, au pays et à l’étranger pour soutenir l’effort de guerre. Je suis également tombée sur plusieurs photos d’infirmières militaires, que j’ai aussi indexées.

Photographie en noir et blanc d’une membre du Service féminin de la Marine royale du Canada remettant une pile de livres à un homme, à côté d’un navire.

: La Wren Ruth Church, une haute gradée du Service féminin de la Marine royale du Canada (WRCNS), remet des livres de bibliothèque au matelot de 2e classe Bill Swetman du NCSM Petrolia à Londonderry (Irlande du Nord), novembre 1944. (a189717)

Trouver « votre » femme militaire

N’hésitez pas à communiquer avec nous au sujet de « votre » Wren ou infirmière militaire pour vérifier s’il existe des photos l’identifiant personnellement. Il est recommandé de fournir son nom de jeune fille, ainsi que la période et le lieu de son service, puisque ces renseignements nous aident à préciser la recherche. Dans le même ordre d’idées, une fois les archives pertinentes d’une série repérées, il peut être intéressant de prendre connaissance vous-même des photos ou de faire appel à un chercheur indépendant pour ainsi peut-être trouver des photos qui n’identifiaient pas la personne par son nom ou qui n’indiquaient pas que des femmes militaires y figuraient. Par exemple, de nombreuses photos, dont la légende indiquait simplement « Danse de Noël » ou « Célébrations du temps des Fêtes », n’ont pas été indexées.

Pour en savoir plus sur le service de « votre » femme militaire dans les Forces canadiennes, demandez une copie de son dossier de service militaire.

Photographie en noir et blanc d’une membre souriante du Service féminin de la Marine royale du Canada, qui transporte un gros sac sur son épaule.

La Wren June Whiting, une haute gradée du Service féminin de la Marine royale du Canada (WRCNS), débarque d’un navire à Liverpool (Angleterre), avril 1945. (a142415)

N’hésitez pas à venir nous visiter dans l’un de nos points de service au public (Ottawa, Halifax, Winnipeg ou Vancouver) ou à nous écrire pour toute question sur les fonds de BAC, tant archivés que publiés.


Rebecca Murray est archiviste à la Division des services de référence.

Un exemple unique de la recherche au Canada : le NCSM Bras d’Or

Bannière avec les mots suivants : Première: Nouveautés à Bibliothèque et Archives Canadas. Et on aperçoit à droite une outre attrapant un poissonPar Marcelle Cinq-Mars

Quel lien y a-t-il entre la montre numérique, le GPS dans la voiture, le four à micro-ondes dans la cuisine et l’auto-injecteur d’épinéphrine contre les réactions allergiques? Voici un indice : c’est le même lien qui unit le radar, les lunettes de vision nocturne et Internet. Tous représentent le fruit de développements technologiques issus de la recherche scientifique axée sur les besoins militaires.

La recherche scientifique liée au domaine militaire a mené au développement d’un nombre incalculable de technologies. Et cela ne date pas d’hier!

Au Canada, l’année 1947 marque la création du Conseil de recherches pour la défense dont le mandat était centré sur la recherche militaire dans des domaines d’expertises canadiennes comme l’Arctique, la balistique ou la guerre biochimique. Au fil des ans, le Conseil de recherches pour la défense a permis de développer le premier (et le seul) missile air-air canadien – le Velvet Glove – et s’est directement intéressé au développement de la ligne DEW (pour « Distant Early Warning »), un vaste réseau de stations radars veillant à la détection d’ennemis dans l’espace aérien canadien.

Une photo couleur montrant la coquille rouge d’un projectile tandis que deux hommes travaillent sur l’intérieur à côté

En 1961, des techniciens du Conseil de recherches pour la défense ajustent une antenne sur un projectile Javelin (e010975999)

Au plus fort de la Guerre froide, la détection de l’ennemi doit aussi se faire dans les océans, où les sous-marins représentent une réelle menace, surtout depuis l’invention des sous-marins portant des charges nucléaires. Dans ce contexte, les scientifiques du Conseil de recherches pour la défense commencèrent à travailler sur un type de navire spécifiquement orienté vers la chasse des sous-marins ennemis. Le type de navire ainsi développé est un hydroptère.

La technologie des hydroptères remonte au début du 20e siècle. Le célèbre inventeur Alexander Graham Bell en a même fait des prototypes qu’il a testés sur le lac Bras d’Or, en Nouvelle-Écosse. Grâce à des ailes portantes sous le navire, celui-ci s’élève au-dessus de l’eau au fur et à mesure que sa vitesse augmente. Ainsi, la friction de l’eau sur la coque étant réduite, le navire peut atteindre des vitesses impressionnantes.

Dans les années 1960, on commença la construction d’un hydroptère pour la Marine royale canadienne aux installations de Marine Industries Limited à Sorel. La coque était faite d’aluminium alors que les « ailes » étaient faites d’acier. Ce navire très spécial utilise des caractéristiques et technologies issues tout autant de l’aéronautique que de la science nautique : c’est la raison pour laquelle le pilote devait être à la fois pilote d’avion et capitaine de navire.

Le nouveau navire fut affecté dans la Marine royale canadienne le 12 juillet 1968 sous le nom de NCSM Bras d’Or. Les tests en mer commencèrent au large d’Halifax en avril 1969. Lors de ces tests, le navire atteignit l’impressionnante vitesse de 63 nœuds, soit 117 km/h, un record de vitesse pour un navire de guerre à l’époque.

Une photo couleur d’un navire-hydroptère en mouvement

Le NCSM Bras d’Or, de la Marine royale canadienne, démontrant son système hydroptère le 18 février 1970 (e011154076)

La carrière du NCSM Bras d’Or fut courte. En effet, le 2 novembre 1971, le gouvernement canadien mit fin au programme des hydroptères. La priorité du Canada passa de la chasse sous-marine à la protection de la souveraineté territoriale du pays. Le Bras d’Or fut par la suite donné au Musée maritime du Québec, à L’Islet-sur-Mer, où il est possible de le visiter.

Ressources connexes


Marcelle Cinq-Mars est archiviste principale des affaires militaires

Premier sous-marin allemand coulé par la Marine royale du Canada

Par Renaud Séguin

Le 10 septembre 1941, les équipages du Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Chambly et du NCSM Moose Jaw, deux corvettes de la Marine royale du Canada (MRC), réussirent à détecter et à couler le U-Boot U-501 au large du Groenland, alors que ce dernier s’apprêtait à prendre en embuscade un convoi (SC-42) de navires alliés partis de Sydney, en Nouvelle-Écosse, pour ravitailler la Grande-Bretagne.

Les deux corvettes devaient se livrer à des exercices en mer afin de permettre à leurs équipages largement formés de nouvelles recrues de se familiariser avec la lutte anti-sous-marine. Devant la menace grandissante des sous-marins allemands, les deux navires ont vite dû mettre un terme à leur entraînement pour venir en renfort au convoi allié.

Photographie en couleurs d’une corvette de la Marine royale du Canada voguant à plein régime. Une épaisse fumée noire s’échappe d’une cheminée. Sur le bateau de couleur grise, le numéro K145 est écrit en noir.

Le NCSM Arrowhead, une corvette de la même classe (Flower) que le NCSM Chambly et le NCSM Moose Jaw (MIKAN 4821042).

Un des experts de la MRC dans la lutte anti-sous-marine, le capitaine de frégate James D. « Chummy » Prentice, commandant du Chambly et du détachement, a vite décidé qu’il valait mieux aller patrouiller au-devant du convoi pour surprendre les sous-marins allemands. Grâce aux talents de navigateur du second maître A. F. Pickard, les deux corvettes purent rejoindre la zone choisie par Prentice en moins de six jours.

Vers 21 h 30, le Chambly détecta un contact sur son ASDIC (mieux connu aujourd’hui sous le terme de sonar, son appellation américaine). Rapidement, les marins du Chambly se mirent en branle pour lancer une salve de cinq grenades anti-sous-marines. Malgré quelques erreurs dues à l’inexpérience, les deux premiers projectiles endommagèrent suffisamment le sous-marin pour le forcer à faire surface près du Moose Jaw.

Photographie noir et blanc montrant deux hommes en uniforme de la marine posant devant la tourelle avant de leur corvette. Entre les deux hommes, une image peinte sur la tourelle représente un bulldog se tenant debout avec un chapeau de marin et des gants de boxe.

Le second maître A. F. Pickard et l’artificier en chef de la salle des machines W. Spence, à St. John’s (Terre-Neuve), en 1942. Les deux hommes ont joué un rôle clé lorsque la corvette NCSM Chambly a coulé le sous-marin allemand U-501, le 10 septembre 1941. (MIKAN 3576697)

Surpris par l’apparition du U-Boot, les marins du Moose Jaw ne furent pas en mesure de faire feu immédiatement avec leur canon à tir rapide et leurs mitrailleuses. Le lieutenant F. E. Grubb, commandant du Moose Jaw, donna l’ordre de foncer vers le sous-marin pour le percuter. Loin d’être entièrement improvisée, cette manœuvre fut souvent tentée par des corvettes canadiennes. À courte distance, c’était la meilleure option pour couler les minces cibles mouvantes offertes par les U-Boot allemands voguant dans une mer agitée en pleine nuit.

Avant la charge, le lieutenant Grubb fut surpris de voir le commandant allemand abandonner son sous-marin pour sauter sur le pont du Moose Jaw! Ce n’est toutefois qu’après avoir été percuté par la corvette, tout en essuyant le tir de son canon, que le U-Boot cessa sa course.

Photographie en noir et blanc montrant un sous-marin et une baleinière côte à côte. Des membres d’équipage du sous-marin se trouvent sur le pont. Les personnes à bord de la baleinière sont assises.

Une équipe d’abordage du NCSM Chilliwack dans une baleinière à côté du sous-marin allemand U-744, le 6 mars 1944 (MIKAN 3623255)

Une équipe d’abordage du Chambly commandée par le lieutenant E. T. Simmons tenta alors de prendre le contrôle du sous-marin. Le détachement dut abandonner la tentative puisque le U-Boot coulait rapidement. Un des marins du Chambly, William Irvin Brown, se noya au cours de l’opération. À l’instar de plus de deux cents membres d’équipage des quinze navires marchands du convoi SC-42 coulés par les sous-marins allemands, le Torontois, père d’une fillette d’à peine un an, sacrifia donc sa vie pour ravitailler la Grande-Bretagne et les forces armées qui la protégeaient. Plusieurs autres Canadiens perdirent ainsi la vie au cours de la Bataille de l’Atlantique.

Ressources connexes


Renaud Séguin est archiviste militaire au sein de la Division des archives gouvernementales à Bibliothèque et Archives Canada.

Les Canadiens à la bataille navale du Jutland, les 31 mai et 1er juin 1916

Par Alex Comber

Il y a un siècle, avait lieu la plus grande bataille navale de la Première Guerre mondiale; celle-ci s’est déroulée au large de la péninsule danoise du Jutland. Plus de 250 navires de guerre de la Marine royale britannique et de la Marine impériale allemande y ont fait des manœuvres afin de se préparer à l’action. Les premières salves des canons à longue portée ont été tirées à 14 h 30 le 31 mai 1916, et le combat qui s’en est suivi s’est prolongé jusqu’au matin du 1er juin. Avec un bilan de trois croiseurs de bataille et onze autres navires britanniques détruits, en plus de deux fois plus de blessés et de morts que chez les Allemands, la puissance navale britannique semblait avoir essuyé un dur revers. Toutefois, sur le plan stratégique, la flotte allemande, plus petite, ne pouvait pas subir de telles pertes, aussi modestes soient‑elles, et les commandants de l’armée de l’empereur Wilhelm II ont évité, pendant cette guerre, de livrer des batailles navales de ce genre et se concentraient plutôt sur les attaques sous-marines.

Photographie en noir et blanc de trois grands navires de guerre.

Le navire australien de Sa Majesté HMAS Australia, le navire de Sa Majesté HMS New Zealand, le HMS Indomitable, la deuxième escadre de croiseurs de bataille, vers 1917 1919. Cette unité se trouvait au Jutland, où un de ses navires, le HMS Indefatigable, a été détruit. (MIKAN 3400004)

Dans bien des régions du Canada, on affichait avec aplomb une attitude pro-impérialiste et conservait des liens culturels étroits avec la Grande-Bretagne. Bon nombre venaient d’immigrer, et ils avaient encore de la famille dans les « vieux pays ». Même si le pays ne disposait que d’un petit service naval (créé en 1910), beaucoup de résidants du Canada et du dominion de Terre-Neuve se sont portés volontaires pour servir au sein de la Marine royale britannique, et ce, à diverses fonctions. Puisqu’on retrouvait des ports un peu partout dans l’Empire britannique et que les soldats entrevoyaient d’autres avenues que la vie dans les tranchées sur le front occidental, le recrutement a remporté un grand succès.

Affiche de recrutement en noir et blanc arborant la silhouette d’un marin, debout à côté de canons de navire, et sur laquelle on peut lire les mots suivants : « Royal Naval Canadian Volunteer Reserve – Overseas Division wants men ages 18 to 38, seamen & stokers. Join today. No previous experience necessary. Apply at nearest recruiting office ». (La Réserve de volontaires de la Marine royale canadienne – Division d’outre-mer est en quête d’hommes âgés de 18 à 38 ans, des matelots et des chauffeurs. Engagez-vous dès aujourd’hui. Aucune expérience requise. Inscrivez-vous au bureau de recrutement le plus près de chez vous)

Affiche de recrutement pour le compte de la Réserve de volontaires de la Marine royale canadienne – Division d’outre-mer invitant les Canadiens à servir outre-mer à bord de navires britanniques. (MIKAN 3635562)

Des recherches minutieuses effectuées dans la base de données sur les pertes de la Commonwealth War Graves Commission (en anglais seulement), accessible en ligne, ont révélé qu’au moins une douzaine des quelque six mille marins au service de la flotte britannique morts au Jutland venaient du Canada ou de Terre-Neuve. Stanley De Quetteville, un membre de la Marine royale canadienne, était rattaché à la Marine royale britannique et à l’imposant croiseur de bataille, le HMS Indefatigable. Originaire de Jersey, une île de la Manche, il avait immigré au Canada quelques années avant la Première Guerre mondiale à la recherche de débouchés. Ingénieur qualifié, il s’est enrôlé en 1910 et a fait son service à bord du Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Niobe, un croiseur qui figurera parmi les premiers navires du Canada. Il a épousé Phyllis Fisher d’Halifax (Nouvelle-Écosse) à Édimbourg, en Écosse, en 1915.

Photographie en noir et blanc d’un groupe d’hommes assis ou debout sur le pont d’un navire. La photo est fixée sur un fond noir et arbore, dans le haut, les mots « Gun Room » et une liste de noms, dans le bas.

Des marins affectés à la soute à poudre, NCSM Niobe, Halifax (Nouvelle-Écosse). Photo prise en 1910–1911. Plusieurs de ces jeunes hommes sont devenus des personnages importants dans la Marine royale canadienne. Stanley Nelson De Quetteville est debout, le troisième officier à partir de la droite. (MIKAN 3398852)

De Quetteville est mort à 16 h 3 le 31 mai, lorsque le HMS Indefatigable a explosé après avoir été la cible d’un tir d’obus précis provenant du dreadnought allemand, le SMS Von Der Tann. Seulement 2 des 1 019 hommes composant l’équipage survivront. Le ministre du Service naval, J. D. Hazen, a envoyé à la veuve de M. De Quetteville une lettre de condoléances, qui se lit comme suit : « Je désire vous présenter nos condoléances, non seulement en mon nom personnel, mais aussi au nom du Service naval canadien, qui, par suite du décès de votre époux, a perdu un officier d’une indéniable habileté et dont l’avenir s’annonçait extrêmement prometteur. Si cela peut apporter une certaine consolation à votre grande peine, sachez qu’il est mort en vrai marin, en pleine action contre les ennemis du Roi et en défendant l’Empire. » [traduction] De nos jours, le mont Indefatigable dans les montagnes Rocheuses rend hommage à M. De Quetteville et aux autres membres de l’équipage.


Alex Comber est un archiviste militaire au sein de la Division des archives gouvernementales.

La guerre de Corée

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la péninsule de la Corée est divisée en deux parties le long du 38e parallèle, le Nord étant sous l’occupation de l’Union soviétique et le Sud, sous celle des États-Unis. Après l’élection d’un gouvernement communiste au Nord, en 1948, la guerre ouverte éclate rapidement : le 25 juin 1950, les troupes nord-coréennes envahissent le Sud.

Face à cette situation, le Conseil de sécurité des Nations Unies vote une résolution approuvant l’envoi de troupes pour défendre la Corée du Sud; plusieurs pays, dont le Canada, contribuent en fournissant des troupes.

Le peloton de mortiers du 22e Royal Régiment est prêt à tirer. De gauche à droite : les soldats Daniel Primeau, Raymond Romeo et Julien Blondin, tous originaires de Montréal (Québec).

Convoy Le peloton de mortiers du 22e Royal Régiment est prêt à tirer. De gauche à droite : les soldats Daniel Primeau, Raymond Romeo et Julien Blondin, tous originaires de Montréal (Québec). Source

Plus de 26 000 soldats canadiens participent à la guerre de Corée. Ils combattent les troupes communistes sur le terrain, tandis que la Marine royale canadienne — avec huit navires de guerre — participe au contrôle des côtes coréennes. Pour sa part, l’Aviation royale canadienne veille au transport des troupes et du matériel. Quelques pilotes prennent part aux combats aux commandes d’avions de chasse américains.

Photographie en noir et blanc de deux tireurs d’élite canadiens visant une cible inconnue.

Deux tireurs d’élite . Source

Le 27 juillet 1953, un accord d’armistice est signé à Panmunjom, mettant un terme à trois années de combats.

En tout, 516 Canadiens ont perdu la vie durant ce conflit armé. Leur nom est inscrit dans Les Livres du Souvenir… La Guerre de Corée, qui sont exposés à la Tour de la Paix, à Ottawa et qui sont également accessibles en ligne. Ces registres nous rappellent l’importante contribution et les sacrifices énormes consentis par ces Canadiens.

La collection de Bibliothèque et Archives Canada est très riche en documents relatifs à cette guerre, dont on souligne le 60e anniversaire de l’armistice en 2013. En voici quelques exemples :

Une partie du journal de guerre (War Diary, 1951) des troupes du Commonwealth, incluant les troupes canadiennes (en anglais seulement) :

Aussi, le journal de guerre (1950-1951) du détachement d’avant-garde (en anglais seulement) :

Pour voir plus de photographies, veuillez consulter notre album Flickr.

Pour plus de renseignements sur comment commander des dossiers de service militaire, veuillez lire notre article de blogue sur ce sujet.

La bataille de l’Atlantique (1940-1943)

Bien que l’océan Atlantique ait été le théâtre de batailles navales tout au long de la Seconde Guerre mondiale, c’est principalement entre 1940 et 1943 que la bataille de l’Atlantique fit rage, opposant les Alliés à la Marine allemande et à ses redoutables sous-marins, les U-boot.

Avec 90 $, nous avons pu anéantir ce sous-marin! Campagne des timbres d’épargne de guerre, 1943.

Avec 90 $, nous avons pu anéantir ce sous-marin! Campagne des timbres d’épargne de guerre, 1943. Source

L’enjeu de la bataille de l’Atlantique consistait à défendre les convois de marchandises contre la Marine allemande qui tentait de leur bloquer le chemin. La majorité de ces convois provenaient de l’Amérique du Nord et se dirigeaient vers la Grande-Bretagne.

Un convoi dans le bassin de Bedford, près d’Halifax, 1er avril 1942.

Un convoi dans le bassin de Bedford, près d’Halifax, 1er avril 1942. Source

La bataille de l’Atlantique vit les U-boot pénétrer jusque dans les eaux territoriales canadiennes : la Marine royale canadienne participa activement à la bataille, protégeant farouchement sa marine marchande.

Le vraquier SS Rose Castle, parti en convoi et torpillé par un U-boot le 2 novembre 1942 près de Wabana, Terre-Neuve.

Le vraquier SS Rose Castle, parti en convoi et torpillé par un U-boot le 2 novembre 1942 près de Wabana, Terre-Neuve. Source

Cependant, malgré tous les efforts, plus de 70 navires marchands canadiens furent coulés par l’ennemi, faisant plus de 1600 morts parmi les marins canadiens. On considère malgré cela que les Alliés remportèrent la bataille de l’Atlantique, car les convois de marchandises vers l’Angleterre ne furent pas interrompus, aidant ainsi à fournir l’équipement essentiel à la victoire. Visitez le site du Musée canadien de la guerre qui fournit plus de détails sur cette bataille de la Seconde Guerre mondiale.

La participation de la Marine royale canadienne est très bien documentée dans la collection de Bibliothèque et Archives Canada. Vous trouverez ci-dessous quelques pistes de recherche.

En outre, comme la majorité des convois en partance du Canada quittaient Halifax, on retrouve une grande quantité de documents produits par le Service de contrôle naval d’Halifax. On peut consulter, par exemple, les dossiers suivants :

Pour voir plus de photographies, veuillez consulter notre album Flickr.

Résumé des commentaires reçus en anglais jusqu’au 30 septembre 2013

  • Un usager a demandé quel est le délai avant de recevoir un “paquet généalogique”. BAC confirme qu’il y a des délais et s’en excuse. Pour savoir l’état d’une requête, on lui suggère de communiquer avec notre division de l’AIPRP et des documents du personnel par courrier électronique : ATIPD@bac-lac.gc.ca, ou par téléphone : 613-996-5115 ou 1 866 578-7777 (sans frais au Canada et aux États-Unis).