Notre bloc de données fait peau neuve!

Par Tyler Ostapyk

En feuilletant un livre, avez-vous déjà remarqué, au verso de la page de titre, un bloc de texte commençant par « Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada »? C’est ce que nous appelons, à Bibliothèque et Archives Canada, le bloc de données CIP (de l’anglais Cataloguing in Publication, ou catalogage avant publication).

Notre bloc de données CIP a désormais un nouveau format! Voyez en quoi consiste exactement ce bloc, et ce que les changements signifient.

Qu’est-ce que le bloc de données CIP?

Avant l’avènement des catalogues en ligne, des bases de données électroniques et des métadonnées intégrées, comment les usagers pouvaient-ils trouver les titres qu’ils cherchaient? Grâce aux fiches catalographiques que consignaient les bibliothèques, et qui contenaient pour chaque ouvrage des renseignements détaillés.

Fiche catalographique (notice bibliographique originale)

Fiche catalographique d’un mémoire préparé par l’Université de Moncton, présentant des renseignements détaillés sur l’ouvrage. Le nom de l’université figure au haut de la fiche, suivi du titre du mémoire et d’autres informations (dont la date de publication). Plus bas, on peut lire les vedettes-matières pertinentes. La cote de l’ouvrage apparaît dans le coin supérieur gauche de la fiche.

Fiche catalographique d’un mémoire préparé par l’Université de Moncton.

Pour aider les bibliothèques à consigner ces renseignements, le Programme de CIP de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) produit des blocs de données CIP, qui apparaissent dans les publications canadiennes, au verso de la page de titre. Ces notices bibliographiques sont créées avant même la publication d’un ouvrage. En demandant aux éditeurs de les inclure dans leurs livres, BAC s’assure qu’elles se trouvent littéralement entre les mains de toute personne accédant à l’ouvrage dès sa publication.

Catalogue sur fiches (base de données bibliographiques originale)

Catalogue sur fiches en bois brun, dont l’un des tiroirs est ouvert. Le tiroir contient plusieurs fiches catalographiques. Sur l’une d’elles, on peut lire le nom et l’année de naissance d’un auteur (Bishun, Cyril, 1922–).

Tiroir d’un des nombreux catalogues sur fiches de Bibliothèque et Archives Canada.

De nos jours, le bloc de données CIP sert toujours de marqueur visuel signalant l’existence d’une notice bibliographique à BAC. Les bibliothèques se basent sur celui-ci pour reproduire les informations dans leur propre catalogue.

Ainsi, le bloc de données CIP continue d’aider les bibliothèques à classer et à cataloguer rapidement leurs documents, puis à les rendre accessibles aux usagers dans de brefs délais.

Pourquoi modifier le bloc de données?

Depuis que les bibliothèques ont délaissé les catalogues sur fiches au profit des bases de données électroniques, le bloc de données n’avait pas changé, conservant le format original des fiches catalographiques.

Ancien bloc de données CIP (fort semblable à la fiche catalographique ci-dessus, non?)

Verso de la page de titre de l’ouvrage Les fondements de la culture, le pouvoir de l’art, présentant de nombreux renseignements sur l’ouvrage, dont sa date de publication et son numéro ISBN. Les commanditaires du livre (dont le Conseil des arts du Canada) y sont nommés, et quelques mots de reconnaissance leur sont adressés. Au bas, on voit le bloc de données CIP disposé selon l’ancien format, commençant par « Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada ». Juste au-dessous, on retrouve le nom de l’auteur et son titre. Encore plus bas apparaissent des notes et deux numéros ISBN, le tout suivi d’un paragraphe contenant quatre vedettes-matières. La dernière ligne met en évidence les indices de classification LC et Dewey, de même que deux numéros de contrôle Canadiana.

Bloc de données CIP tel qu’il apparaît au verso de la page de titre de l’ouvrage Les fondements de la culture, le pouvoir de l’art.

Pour s’adapter aux nouvelles réalités technologiques, BAC a donc emboîté le pas à la Bibliothèque du Congrès en concevant un bloc de données qui convient mieux à l’environnement documentaire d’aujourd’hui.

À quoi ressemble le nouveau bloc de données?

Comme la Bibliothèque du Congrès, BAC a opté pour une présentation avec étiquettes, plus conviviale. Les renseignements y sont regroupés par catégories, d’une façon qui est familière au public et qui ressemble à celle utilisée par les ressources documentaires populaires en ligne.

Nouveau bloc de données CIP

Bloc de données CIP présenté selon le nouveau format, et reprenant les données de catalogage créées pour l’ouvrage Les fondements de la culture, le pouvoir de l’art. La mention « Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada » figure au haut. En dessous, chaque section du bloc de données est identifiée par une étiquette accompagnée de renseignements précis sur l’ouvrage. Les étiquettes sont présentées dans l’ordre suivant : Titre, Noms, Description, Identifiants, Vedettes-matière et Classification.

Bloc de données CIP présenté selon le nouveau format.

L’équipe du Programme de CIP de Bibliothèque et Archives Canada a bien hâte de faire découvrir ce nouveau bloc de données aux lecteurs et aux bibliothèques du monde entier. Gardez l’œil ouvert : il fera bientôt son apparition dans vos livres!

Vous voulez en savoir plus?

Lisez la description détaillée du nouveau bloc de données dans la section Catalogage avant publication du site Web de BAC.

Vous voulez en voir plus?

Vous avez des questions?


Tyler Ostapyk est bibliothécaire au catalogage à Bibliothèque et Archives Canada.

Les premières presses du Canada

Par Meaghan Scanlon

En visitant l’exposition Première : Nouveautés à Bibliothèque et Archives Canada, vous aurez l’occasion de voir deux artefacts de la collection de livres rares de Bibliothèques et Archives Canada. Le premier est un court ouvrage médical publié à Québec en 1785 au sujet des symptômes et du traitement d’une maladie qui semble être une forme de syphilis. Le second est une proclamation sur les droits de pêche des Français émise par le gouverneur de Terre-Neuve en 1822.

Photo couleur d’un livre ouvert à la page titre, où on peut lire « Direction pour la guerison du mal de la Baie St Paul. A Quebec : Chez Guillaume Brown, au milieu de la grande côte. M, DCC, LXXXV. »

Page titre du livre Direction pour la guerison du mal de la Baie St Paul, imprimé par Guillaume (William) Brown, Québec (Québec), 1785. (AMICUS 10851364)

De prime abord, ces publications ont peu en commun. Or, un lien historique intéressant les unit : toutes deux ont été produites par les pionniers de l’imprimerie dans leurs provinces respectives. Guillaume Brown, éditeur du livre Direction pour la guerison du mal de la Baie St Paul, ainsi que son partenaire Thomas Gilmore deviennent en effet les premiers imprimeurs du Québec lorsqu’ils s’installent dans la ville du même nom, en 1764. John Ryan, à qui l’on doit l’affiche de Terre-Neuve, mérite quant à lui l’honneur d’être le premier imprimeur de deux provinces : il pratique déjà le métier à Saint John avec son partenaire William Lewis lorsqu’est fondé le Nouveau-Brunswick, en 1784. En 1806, il déménage à St. John’s (Terre-Neuve) et y ouvre la première imprimerie de l’île.

Document en noir et blanc proclamant le droit, pour les pêcheurs français, de pêcher au large de Terre-Neuve sans être gênés ou harcelés par les sujets britanniques (droit qui leur fut accordé en vertu du traité de Paris, qui entérinait lui-même celui d’Utrecht). La proclamation enjoint les officiers et les magistrats à faire respecter ce droit, et signale que des mesures pourraient être prises contre les pêcheurs britanniques qui ne s’y conforment pas.

By His Excellency Sir Charles Hamilton… a proclamation, imprimé par John Ryan, St. John’s (Terre-Neuve), vers 1822. (AMICUS 45262655)

Vers 1454, Johannes Gutenberg termine sa célèbre bible à Mayence, en Allemagne, faisant ainsi connaître l’imprimerie dans toute l’Europe. En 1500, son innovation est déjà largement répandue sur le continent. L’imprimerie suivra les colons européens jusqu’en Amérique, mais ce n’est qu’en 1751 qu’elle arrive au Canada, soit presque 300 ans après l’époque de Gutenberg. Si cela peut nous sembler incroyablement long – nous qui sommes habitués à de rapides évolutions technologiques –, l’imprimerie met presque 150 ans de plus à conquérir le reste du pays. Avec des artefacts comme ces documents imprimés par Guillaume Brown et John Ryan, la collection de livres rares de Bibliothèque et Archives Canada documente la longue et fascinante histoire de la naissance de l’imprimerie au Canada.

Reproduction couleur de la couverture d’un journal, aux teintes sépia, qui présente un pli dans sa partie supérieure.

Premier numéro du Halifax Gazette (23 mars 1752), imprimé par John Bushell. (AMICUS 7589124)

Tout commence avec John Bushell, le premier imprimeur du Canada. En 1751, il quitte Boston, au Massachusetts, pour s’établir à Halifax, en Nouvelle-Écosse. C’est là qu’il publie le premier journal du pays, The Halifax Gazette, le 23 mars 1752. Comme nous l’avons dit précédemment, le Québec et le Nouveau-Brunswick accueillent respectivement leur première presse en 1764 et en 1784. À la fin du 18e siècle, l’impression s’est frayé un chemin jusqu’à l’Île-du-Prince-Édouard et l’Ontario, dont la première imprimerie est ouverte par Louis Roy à Newark (aujourd’hui Niagara-on-the-Lake) en 1792. Après l’arrivée de John Ryan à Terre-Neuve, en 1806, on trouve des presses dans toutes les provinces de l’Est. Plusieurs pionniers de l’impression établis dans cette région (dont John Ryan et James Robertson, le premier imprimeur de l’Île-du-Prince-Édouard) sont des loyalistes, c’est-à-dire des Américains qui ont quitté les États-Unis pendant la guerre d’Indépendance américaine par loyauté envers la Couronne britannique.

Avant la fin du 19e siècle, l’imprimerie parvient dans l’Ouest et le Nord du Canada. En Alberta comme au Manitoba, les premiers imprimeurs sont des missionnaires qui traduisent en langues autochtones des textes chrétiens. En 1840, utilisant une presse et des caractères de sa propre confection, le pasteur méthodiste James Evans commence à imprimer des textes en écriture syllabique crie à Rossville, au Manitoba. L’Alberta accueille quant à elle sa première presse en 1876, quand le prêtre oblat Émile Grouard vient s’installer à Lac La Biche. En 1878, celui-ci publie le premier livre de la province, Histoire sainte en montagnais (le terme montagnais est alors employé par les non-Autochtones pour désigner la langue dénée). Cette même année, le premier imprimeur de la Saskatchewan, Patrick Gammie Laurie, lance à Battleford un journal intitulé Saskatchewan Herald (AMICUS 4970721). Cet Écossais d’origine avait marché de Winnipeg jusqu’à Battleford – soit environ 1 000 kilomètres – en faisant tirer sa presse par un bœuf!

En 1858, la ruée vers l’or au fleuve Fraser attire les prospecteurs sur la côte Ouest. Cet afflux de nouveaux arrivants provoque une demande pour des nouvelles imprimées, ce qui mène à la création des cinq premiers journaux de la Colombie-Britannique, tous à Victoria. L’un d’eux, The British Colonist (AMICUS 7670749), est fondé par le futur premier ministre de la province, Amor de Cosmos.

C’est aussi à l’or que l’on doit l’arrivée de l’imprimerie dans les territoires du Nord canadien. Pendant la ruée vers le Klondike, en 1898, l’imprimeur G. B. Swinehart quitte Juneau, en Alaska, dans l’intention de lancer un journal à Dawson, au Yukon. Forcé d’attendre à Caribou Crossing en raison du mauvais temps, il y publie, le 16 mai 1898, un journal à tirage unique intitulé Caribou Sun (AMICUS 7502915). Il s’agirait du premier document à avoir été imprimé dans le Nord canadien.

Photo noir et blanc d’un groupe d’hommes devant une cabane en bois rond dont l’enseigne indique « The Yukon Sun ».

Bureau du journal de G. B. Swinehart, renommé The Yukon Sun, Dawson (Yukon), 1899. (MIKAN 3299688)

La collection de publications de Bibliothèque et Archives Canada comprend de nombreux documents produits à l’aube de l’imprimerie au pays, dont plus de 500 datent d’avant 1800. C’est beaucoup, mais loin d’être complet. Les employés sont d’ailleurs très heureux quand ils découvrent de nouvelles publications qui ne figurent pas dans la collection, parce que les documents produits par les premiers imprimeurs du Canada sont généralement très rares. Les deux publications en vedette à l’exposition Première en sont de beaux exemples. Il ne reste aujourd’hui qu’environ cinq exemplaires du livre Direction pour la guerison du mal de la Baie St Paul. Pour ce qui est de l’affiche de John Ryan, elle n’avait jamais été répertoriée auparavant, ce qui laisse croire qu’il n’en resterait aucun autre exemplaire.

Si vous êtes dans la région d’Ottawa, nous vous invitons à visiter l’exposition Première : Nouveautés à Bibliothèque et Archives Canada pour voir en personne ces rares vestiges des débuts de l’imprimerie au Canada, ainsi que de nouvelles acquisitions d’autres secteurs de la collection de Bibliothèque et Archives Canada. L’exposition est présentée au 395, rue Wellington, à Ottawa, jusqu’au 3 décembre 2018. L’entrée est gratuite!

Autres ressources


Meaghan Scanlon est bibliothécaire principale des collections spéciales à la Direction générale du patrimoine publié de Bibliothèque et Archives Canada.

Les bibliothèques canadiennes invitent les enfants à la journée À vos marques, prêts, lisez!

L’été est arrivé! Les bibliothèques canadiennes invitent les enfants et leurs familles à savourer pleinement la belle saison en profitant de la journée À vos marques, prêts, lisez! pour s’inscrire au Club de lecture d’été TD. On leur remettra une trousse de lecture gratuite comprenant un carnet de lecture, des autocollants et un code d’accès Web. Un carnet de lecture a aussi été conçu spécialement pour les enfants incapables de lire les imprimés. Tout au long de l’été, les enfants inscrits au Club pourront faire le suivi de leurs lectures, participer à des activités organisées par leur bibliothèque et visiter le site Web www.clubdelecturetd.ca, pour se créer un carnet virtuel et lire d’excellents livres électroniques. Ils pourront aussi écrire des comptes rendus et des critiques de livres, échanger des blagues, apprendre à dessiner comme notre illustratrice (©Anne Villeneuve), écrire des histoires, découvrir nos livres vedettes, et bien plus encore!

Une illustration en aquarelle d’un homme et d’un enfant portant des sacs à dos, en randonnée au bord de la mer.

© Anne Villeneuve

Une portée réelle

Le Club de lecture d’été TD prend de plus en plus d’ampleur chaque année! Un récent rapport illustre bien son influence : plus de 700 000 enfants ont participé à quelque 38 000 activités dans plus de 2000 bibliothèques partout au pays. Les études montrent que les enfants qui lisent pendant la période estivale réussissent mieux à la rentrée scolaire, à l’automne. Le Club de lecture d’été TD est le moyen idéal pour les garder motivés.

Une illustration en aquarelle d’un ours et de deux enfants dans un hamac qui flotte dans le ciel bleu soutenu par des livres ouverts. L’enfant le plus âgé lit une histoire pendant que le bébé écoute attentivement.

© Anne Villeneuve

Les enfants auront aussi la chance de lire, d’écouter et de commenter deux histoires créées spécialement pour le Club de lecture d’été TD : une en français par l’auteur Camille Bouchard, et une en anglais par l’auteur Kevin Sylvester.

Une illustration en aquarelle montrant deux enfants s’abritant de la pluie dans une vielle maison abandonnée et sinistre.

© Anne Villeneuve

Les enfants peuvent participer au Club n’importe où et n’importe quand : dans les bibliothèques publiques du Canada, à la maison, en ligne ou sur la route. Bref, partout où leur été les mènera! Le Club de lecture d’été TD leur fait connaître des œuvres, des auteurs et des illustrateurs canadiens, et il les encourage à découvrir les joies de la lecture : c’est le meilleur moyen pour qu’ils aiment lire toute leur vie.

Les trois bibliothèques ci-dessous serviront de points centraux pour le lancement national de la journée À vos marques, prêts, lisez! Elles tiendront des activités aux dates suivantes :

  • 16 juin : Bibliothèque Paul-Aimé Paiment, Québec (Québec)
  • 21 juin : Bkejwanong First Nation Public Library, Walpole Island (Ontario)
  • 23 juin : Spruce Grove Public Library, Spruce Grove (Alberta)

Ces trois bibliothèques présenteront des activités spéciales, en collaboration avec nos partenaires, dont la Bibliothèque publique de Toronto, Bibliothèque et Archives Canada et le Groupe Banque TD.

Le Club de lecture d’été TD est le plus important programme de lecture d’été au Canada. Gratuit et bilingue, il est destiné aux enfants de tous âges, quels que soient leurs goûts et leurs aptitudes. Créé et offert par plus de 2000 bibliothèques publiques canadiennes, ce programme national bilingue est dirigé par la Bibliothèque publique de Toronto en partenariat avec Bibliothèque et Archives Canada. Le soutien financier est généreusement assuré par le Groupe Banque TD.

Une illustration en aquarelle de trois enfants lisant dans un hamac.

© Anne Villeneuve

Et maintenant, quelque chose de complètement différent…

Pour en savoir plus sur les activités de cette année, écoutez la plus récente émission de balado de BAC, divisée en deux parties : À vos marques, prêts, lisez! Dans la première partie, nous nous assoyons avec Kevin Sylvester, auteur vedette anglophone du Club de lecture d’été TD de 2018. Kevin est accompagné de notre animatrice, Geneviève Morin, et de notre coanimateur spécial de 9 ans, Presley, qui adore cet auteur.

Dans la deuxième partie, qui sortira le 19 juin, nous discuterons avec Camille Bouchard, auteur vedette francophone du Club de lecture d’été TD de 2018. Camille a répondu à nos questions au téléphone, pendant sa traversée de l’Amérique du Nord en autocaravane. Cette émission comprendra également une entrevue surprise avec un célèbre auteur canadien ayant déjà été le bibliothécaire national du Canada. Vous devrez l’écouter pour découvrir de qui il s’agit!

Les livres racontent leur histoire

Par Meaghan Scanlon 

Vous tournez le dos aux livres usagés dont les pages sont couvertes de notes laissées par les lecteurs précédents? Pourtant, celles-ci sont d’une aide précieuse pour les chercheurs qui veulent en savoir plus sur les origines d’un ouvrage et la façon dont il était utilisé. Annotations, inscriptions, ex-libris ou marques de tampons encreurs : tous ces indices révèlent l’historique d’un livre, sa provenance et ses propriétaires.

La plupart des trésors faisant partie de la collection de livres rares de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) ont eu plus d’un propriétaire, et les traces en sont bien visibles. Prenons par exemple le deuxième exemplaire de The Polar Regions, or, A Search after Sir John Franklin’s Expedition [Les régions polaires, ou la recherche de l’expédition de sir John Franklin], écrit par Sherard Osborn. BAC a acquis cet ouvrage en 2015, dans le cadre d’un transfert de documents avec ce qui s’appelait alors le ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada. Or, les notes laissées sur ses pages montrent qu’il appartient au gouvernement fédéral depuis environ un siècle.

Photo couleur montrant deux pages d’un livre ouvert; sur la page de droite, on voit la marque d’un tampon encreur ainsi qu’une signature.

Pages du deuxième exemplaire de The Polar Regions, or, A Search after Sir John Franklin’s Expedition de Sherard Osborn. Sur la page de droite, dans le coin supérieur droit, la marque d’un tampon encreur indique : « Commission on Conservation » [Commission de la conservation]. En dessous, on aperçoit une signature à l’encre : « W. A. Malcolm [?] / Jan’y [January] 1864 / Yokohama ».  [W. A. Malcolm (?) / Janvier 1864 / Yokohama] (AMICUS 6359969)

The Polar Regions a été imprimé en 1854, et la signature qui orne l’une des pages constitue la plus ancienne preuve de ses origines : elle nous indique que le livre se trouvait à Yokohama, au Japon, en 1864. Au-dessus de la signature, on voit une empreinte à l’encre, de forme ovale : celle de la Commission de la conservation. On peut en déduire que ce livre faisait probablement partie de la bibliothèque de la Commission canadienne de la conservation, un organisme consultatif mis sur pied par le gouvernement de l’époque afin de formuler des recommandations sur l’intendance des ressources du pays. Comme elle a existé de 1909 à 1921, nous pouvons supposer que le livre a été acquis au cours de cette période. En 1921, alors que le Sénat débattait de la dissolution de la Commission, un sénateur a demandé si la précieuse bibliothèque de l’organisme serait intégrée à la collection du Parlement. Les livres semblent plutôt avoir été distribués parmi les divers ministères ayant repris les fonctions de la Commission.

Photo couleur d’un livre ouvert aux pages de garde avant. On voit un ex-libris sur la page de gauche et quatre marques de tampon encreur sur la page de droite.

Les pages de garde avant du deuxième exemplaire de The Polar Regions, or, A Search after Sir John Franklin’s Expedition, de Sherard Osborn, portant les traces de ses anciens propriétaires. Sur la page de gauche : l’ex-libris d’Affaires indiennes et du Nord Canada. Sur la page de droite : la marque du tampon encreur d’Affaires indiennes et du Nord Canada (en haut); celle de la Direction des parcs et des forêts du ministère des Mines et des Ressources (en bleu, au milieu et en bas à gauche); et celle de la Direction des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon du ministère de l’Intérieur (en bas à droite). (AMICUS 6359969)

Quant au livre qui nous intéresse ici, et dont la thématique est l’Arctique, il fut une ressource pour les fonctionnaires canadiens chargés de l’administration des territoires du Nord. Au fil des ans, cette responsabilité a été confiée à divers organismes fédéraux, et le livre semble avoir passé de main en main, selon les besoins, traversant les nombreux changements de structure bureaucratique. À la manière d’un passeport, les traces de tampons ministériels apparaissant pêle-mêle sur les pages de garde avant illustrent bien son parcours. Après la fermeture de la Commission, en 1921, le livre a été envoyé à la Direction des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon du ministère de l’Intérieur (empreinte verte en bas à droite); il y est demeuré de 1922 à 1936. De 1937 à 1953, c’est le ministère des Mines et des Ressources, alors chargé de l’administration du Nord, qui s’est vu confier l’ouvrage, comme en témoignent les empreintes bleues au milieu et en bas à gauche. Les marques d’Affaires indiennes et du Nord Canada (empreinte noire en haut à droite et ex-libris sur la page opposée) et du ministère du Nord canadien et des Ressources nationales (empreinte derrière l’ex-libris, non visible sur la photo) témoignent elles aussi de l’odyssée ministérielle de l’ouvrage.

Ce ne sont pas tous les livres qui recèlent autant de vestiges du passé. Néanmoins, la prochaine fois que vous tomberez sur un vieil ouvrage un peu décrépit, prenez le temps de le feuilleter pour voir si d’anciens lecteurs y ont laissé leur marque. Qui sait? Vous pourriez être surpris!

Ressources supplémentaires


Meaghan Scanlon est bibliothécaire des collections spéciales à la Direction générale du patrimoine publié de Bibliothèque et Archives Canada.

Les journaux locaux au cœur de la vie canadienne

Par Annie Wolfe

La collection de journaux de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) regorge de petites et grandes histoires! Ces histoires vraies forment la trame du Canada, de la politique à l’économie en passant par les arts et les sports, sans oublier les fameuses notices nécrologiques qui constituent une mine d’or pour les généalogistes.

Les journaux locaux en particulier sont la voix des régions, des villes, des villages, des quartiers. L’information qu’ils livrent est d’autant plus importante qu’elle provient directement de ceux et celles qui bâtissent les collectivités du Canada. Les journaux locaux offrent une fenêtre sur les débats et les événements qui affectent directement la vie des citoyens. Grâce aux journaux locaux, les collectivités acquièrent une autorité sur les nouvelles qui les touchent de près. C’est ainsi qu’ils deviennent une source incroyable de faits historiques.

Voici deux exemples de journaux locaux qui renferment de précieuses informations pour tout chercheur ou curieux.

Fort McMurray Today

Le journal Fort McMurray Today, fondé en 1974, couvre l’information pour les collectivités de Fort McMurray et de Wood Buffalo, en Alberta. Au printemps 2016, des feux de forêt font rage et forcent l’évacuation de la région. Les ravages sont considérables, et les conséquences sur l’économie canadienne, telles que la réduction de la production de pétrole, sont désastreuses.

En 2016, le Fort McMurray Today a gagné le prix Nouvelle de dernière heure, partagé avec l’Edmonton Journal et l’Edmonton Sun, pour leur couverture des feux de forêt. (Source : – http://nna-ccj.ca/fr/archives-prix/liste-des-gagnants-depuis-1949/#2)

Les microfilms de journaux couvrant les années 2015 à 2017 ont été acquis pour la collection nationale afin de documenter l’histoire de la collectivité avant, pendant et après la tragédie des feux de forêt.

L’Écho de Frontenac

L’hebdomadaire L’Écho de Frontenac, fondé en 1929, couvre la région de Lac-Mégantic, au Québec. À l’été 2013, un accident ferroviaire provoque une explosion et un incendie qui détruit une partie de la ville. Les conséquences économiques, environnementales et surtout humaines de cette tragédie sont nombreuses pour la collectivité, qui prendra plusieurs années à s’en relever. Encore aujourd’hui, en 2018, les instances judiciaires cherchent toujours à comprendre ce qui s’est réellement passé.

Mentionnons que la bibliothèque publique de la ville a été reconstruite à la suite de l’incendie et rebaptisée Nelly Arcan, du nom de l’auteure célèbre originaire de Lac-Mégantic.

Les microfilms de journaux couvrant les années 2012 à 2016 ont été acquis pour la collection nationale afin de documenter les événements liés à la tragédie, mais surtout pour témoigner de la forte résilience de cette collectivité.

Les journaux locaux, en étant au cœur de la vie canadienne, sont une source extraordinaire d’information sur ce qui se passe vraiment dans les collectivités d’un bout à l’autre du Canada. Ils témoignent et attestent d’événements tant tragiques qu’heureux. L’histoire du Canada s’écrit dans les journaux.

Les deux titres mentionnés dans cet article, Fort McMurray Today et L’Écho de Frontenac, ne sont que quelques exemples parmi d’autres d’acquisitions de microfilms de journaux pour la collection nationale. Ces microfilms sont sujets au prêt entre bibliothèques. Pour plus d’information, veuillez consulter la page Prêts à d’autres institutions de BAC ou consultez votre bibliothèque publique.

Photo noir et blanc d’une grande église dans un petit village. On peut voir des voies de chemin de fer dans l’avant plan.

L’église à Lac-Mégantic avant l’accident ferroviaire qui a causé une explosion majeure au centre du village en 2013. Photo datée 1925 (MIKAN 3323453)


Annie Wolfe est bibliothécaire aux acquisitions au sein de la Direction générale du patrimoine publié à Bibliothèque et Archives Canada.

Voilà : le nouveau catalogue collectif national du Canada

Bannière avec le mot VOILÀ en gros texte.

C’est avec fierté que Bibliothèque et Archives Canada (BAC) lance Voilà, le nouveau catalogue collectif national du Canada hébergé sur le site Web d’OCLC.

Nous nous sommes associé à la coopérative sans but lucratif OCLC, un chef de file dans le domaine des services aux bibliothèques, pour mettre en place un système de gestion de bibliothèque à la fine pointe de la technologie. Ce système améliorera la visibilité du patrimoine publié de notre pays et transmettra notre culture et notre savoir au reste du monde.

À partir d’aujourd’hui, BAC invite les membres de la communauté canadienne des bibliothèques à se servir de Voilà.

Apprenez-en d’avantage au sujet de Voilà

La rentrée littéraire est maintenant terminée : l’avez-vous vu passer?

Par Euphrasie Mujawamungu

Très tôt en automne ou plutôt à la fin de l’été,
Avant que les oiseaux petits et grands ferment leurs campings pour le Sud,
Bien avant la rentrée parlementaire,
Surtout à la veille de la rentrée scolaire,
Quelques salariés sont encore au soleil
Le magazine de la rentrée littéraire,
Attendu par les libraires, les lecteurs, … et surtout par les bibliothécaires,
Non pas pour annoncer la chute des feuilles, au contraire,
Des nouveautés, nouveaux romans, nouveaux vers, nouvelles façons de faire, et plus encore.

En réalité, les éditeurs publient en grande majorité à cette période afin d’être dans une position stratégique avantageuse de vente et de marketing. Ces quelques mois avant les fêtes de fin d’année donnent l’occasion aux lecteurs de faire du magasinage, de profiter des recommandations des autres amateurs de livres pour des cadeaux à offrir pour les fêtes. C’est aussi l’occasion pour les mordus de lecture de faire des provisions littéraires pour un cocooning automnal et hivernal plus savoureux.

C’est à cette période que les éditeurs et les libraires proposent des listes de candidats pour les différents prix, car ceux-ci sont majoritairement décernés en automne. Les livres ayant reçu des prix ou des mentions « coup de cœur » sont plus en demande par les lecteurs, voilà une raison de plus pour ne pas manquer la rentrée littéraire!

Rappelons que selon les dispositions de la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada, il est de la responsabilité de tout éditeur ou auteur de faire un dépôt légal de toutes les publications, quels qu’en soient le support et le format. Le dépôt légal permet à Bibliothèque et Archives Canada de rassembler, de préserver et de rendre accessible l’ensemble du patrimoine documentaire canadien publié.

Une photo couleur d’un chariot de livres. Il contient deux exemplaires de chaque livre.

Un chariot de nouveautés.

Beaucoup d’éditeurs et d’auteurs s’acquittent de leur obligation du dépôt légal dès la sortie de leurs publications. Voilà pourquoi c’est en automne que l’équipe du programme du dépôt légal reçoit un volume plus élevé de publications par rapport au reste de l’année.

Imaginez, la passion des auteurs, l’engouement des libraires et la vivacité des lecteurs!

Les livres sous toutes ses formes ont une place de choix, la bibliothèque, et surtout un personnel dévoué!

Nos coordonnées :

Dépôt légal
Bibliothèque et Archives Canada
395, rue Wellington
Ottawa (Ontario) K1A 0N4
Canada

Téléphone : 819-997-9565
Numéro sans frais (Canada) : 1-866-578-7777 (Sélectionnez 2+7+1)
Numéro sans frais (téléimprimeur) : 1-866-299-1699
Télécopieur : 819-997-7019

Courriel :
bac.Depotlegal-LegalDeposit.LAC@canada.ca
(dépôt légal d’une publication analogique ou sur support matériel)

bac.Depotlegalnumerique-DigitalLegalDeposit.lac@canada.ca
(dépôt légal d’une publication numérique)

bac.archivesweb-webarchives.lac@canada.ca
(collecte du Web)


Euphrasie Mujawamungu est bibliothécaire au sein de l’équipe du dépôt légal, Direction générale du patrimoine publié à Bibliothèque et Archives Canada.

Coup d’œil au travail accompli en coulisses par le bibliothécaire au catalogage

Arouce Wasty

Octobre, le Mois des bibliothèques, est une occasion de célébrer celles-ci et le travail accompli par les bibliothécaires, les bibliotechniciens et les autres employés afin que tout le monde puisse accéder aux connaissances et aux ressources documentaires qui s’y trouvent. Dans l’esprit de ce mois, penchons-nous sur un aspect des bibliothèques que les usagers et le personnel ne voient habituellement pas : le travail effectué en coulisses par le bibliothécaire au catalogage.

Photographie en noir et blanc de deux femmes dans une bibliothèque. L’une examine un catalogue sur fiches et l’autre tient un livre et regarde l’autre femme travailler.

Image de bibliothécaires s’occupant de livres, mars 1941. (MIKAN 3571070)

Vous verrez rarement, voire jamais, un bibliothécaire au catalogage au service de référence de votre bibliothèque locale. Souvent, il travaille dans un autre immeuble, un endroit où il y a autant de livres, sinon plus, qu’à la bibliothèque! Avec l’aide de techniciens au catalogage, il prépare les diverses ressources (livres, CD, DVD, jeux vidéo) à placer à la bibliothèque principale. De plus, le bibliothécaire et les techniciens au catalogage entrent les renseignements bibliographiques de ces articles dans le système informatique de la bibliothèque. Le catalogage vise principalement à saisir des renseignements bibliographiques exacts sur un article, ce qui le rend facile à trouver dans le catalogue de la bibliothèque.

Cela semble assez simple, pas vrai? En réalité, le catalogage peut s’avérer plutôt complexe. Il se compose essentiellement de deux étapes : le catalogage descriptif et l’analyse documentaire.

Le catalogage descriptif consiste à trouver et à entrer les renseignements décrivant l’article conformément aux normes de catalogage. Les données descriptives comprennent des renseignements comme le nom de l’auteur, le titre, le nom de l’éditeur, le nombre de pages et le type de fichier. Ces renseignements sont entrés dans la notice bibliographique de l’article.

Vient ensuite l’analyse documentaire de l’article. Le bibliothécaire au catalogage établit alors le sujet principal de l’article. C’est là que les choses deviennent assez compliquées. Même si le bibliothécaire au catalogage établit le sujet de l’article, il doit se servir d’outils comme les vedettes-matières de la Bibliothèque du Congrès (Library of Congress Subject Headings ou LCSH) ou les vedettes-matières canadiennes (Canadian Subject Headings) pour trouver les termes ou les vedettes-matière appropriés qui sont liés au sujet. Par exemple, pour un livre sur les voitures, la vedette-matière appropriée, selon la LCSH, serait « automobiles » et non « voitures ». Il arrive parfois que des termes multiples soient groupés pour créer une vedette-matière. Par exemple, la vedette-matière d’un livre sur les conditions sociales dans les pays africains, dans les années 1990, serait probablement « Afrique – conditions sociales – 20e siècle ». Certains articles ont de multiples vedettes-matières pour couvrir la gamme des sujets principaux touchés ou tous les aspects du sujet.

Un autre élément de l’analyse documentaire est l’assignation d’une cote à l’article. Une cote regroupe l’article avec d’autres sur le même sujet. Il se peut que vous connaissiez le système décimal Dewey utilisé dans les bibliothèques publiques; les bibliothèques universitaires utilisent le système de classification de la Bibliothèque du Congrès. Un bibliothécaire au catalogage assigne un de ces types de cotes ou les deux à un article. Les cotes et les vedettes-matières sont aussi entrées dans la notice bibliographique.

Copie écran en couleurs d’une entrée de catalogue fournissant les données descriptives et les données analytiques.

Figure 1 : Exemple de notice bibliographique

Rappelez-vous que le catalogage ne concerne pas seulement la description d’un article ou l’établissement de son sujet. Il vise principalement à permettre aux usagers de la bibliothèque de trouver des articles dans le catalogue de la bibliothèque et d’y accéder. Grâce au catalogage descriptif, les usagers les trouvent en cherchant par mot-clé et en utilisant les options de recherche avancée, comme le titre et l’auteur. L’analyse documentaire permet aux usagers de trouver des articles sur un sujet précis en cherchant par sujet dans le catalogue de leur bibliothèque locale. Et, bien sûr, grâce aux cotes, les usagers trouvent les articles sur les tablettes de la bibliothèque.

Il s’agit juste d’un aperçu du travail accompli par les bibliothécaires et les techniciens au catalogage. Même si vous ne les rencontrerez peut-être jamais, le travail qu’ils effectuent a une grande incidence sur le fonctionnement d’une bibliothèque et l’expérience des usagers de celle-ci.


Arouce Wasty est bibliothécaire au catalogage, Division de la description, Direction générale du patrimoine publié.

ISBN et ISMN : saviez-vous que?

Saviez-vous que Bibliothèque et Archives Canada (BAC) est l’agence nationale responsable de l’attribution des ISBN (pour les publications en anglais seulement) et des ISMN aux éditeurs canadiens?

Cette semaine, BAC a l’honneur de tenir l’assemblée générale annuelle de l’Agence internationale de l’ISBN et de l’Agence internationale de l’ISMN (en anglais seulement), et d’accueillir les délégués des agences nationales et régionales du monde entier. Les travaux réalisés par ces agences internationales pour coordonner et superviser l’utilisation mondiale des normes garantissent qu’elles répondent aux besoins actuels et futurs de l’industrie de l’édition.

Qu’est-ce qu’un ISBN ?

L’ISBN est un numéro international normalisé du livre. Les éditeurs, les librairies et les bibliothèques s’en servent depuis le début des années 1970 pour identifier chaque édition d’une publication, fournissant un numéro unique, reconnu internationalement qui est utilisé dans les inventaires d’éditeurs, les systèmes de vente en ligne et les catalogues de bibliothèques. Chaque format différent d’une publication (par exemple : couverture rigide, couverture souple, MOBI, EPUB, PDF) reçoit un ISBN distinct, de sorte que le bon format peut être facilement commandé ou récupéré.

Une photo de la couverture arrière de quatre livres montrant l'ISBN et le code à barres de chacun.

Les ISBN sont attribués à des publications monographiques telles que des livres, des livres numériques et des cartes géographiques.

Qu’est-ce qu’un ISMN ?

L’ISMN est un numéro international normalisé de la musique. Il a été introduit en 1993 comme identifiant unique pour la musique annotée. Les éditeurs de musique demandent des ISMN pour les partitions d’orchestre et la musique en feuilles (notamment celle de la musique numérique). Les ISMN ne sont pas utilisés pour les enregistrements de musique ou les livres sur la musique. Un ISMN distinct est attribué pour chaque élément et format disponible (par exemple : partition complète, voix seulement).

Une image de la première ligne de la chanson Oh Canada en musique en feuilles.

Un ISMN est attribué aux partitions de musique en feuilles.

Les éléments d’un ISBN/ISMN

Ce nombre de 13 chiffres n’est pas choisi au hasard : il est composé de quatre ou cinq éléments significatifs fournissant des informations précieuses sur l’emplacement ou la langue de publication, l’éditeur et l’importance de celui-ci. Par exemple, l’ISBN 978-0-660-05896-2 (une publication du gouvernement du Canada) se décompose comme suit :

978 :  Préfixe à 3 chiffres utilisé pour le code à barres qui identifie le numéro en tant qu’ISBN. (L’élément préfixe pour ISMN est 979-0.)

0 :  Numéro d’identification du groupe qui identifie un pays, une région ou une zone linguistique. Une région anglophone utilisera le 0 ou le 1, tandis qu’une région francophone utilisera le 2. 

660 :  Numéro d’identification de l’éditeur. La taille de cet élément varie selon les besoins de l’éditeur. Les grands éditeurs ont des nombres courts, tandis que les petits éditeurs ont des nombres longs.

05896 :  Numéro d’identification du titre qui identifie une édition donnée d’une publication produite par un éditeur déterminé. Un long numéro indique qu’un éditeur a publié (ou s’attend à publier) plusieurs titres, alors qu’un numéro court indique l’opposé.

2 :  Chiffre de contrôle qui vérifie que les chiffres précédents sont corrects, qui est calculé à l’aide d’un algorithme.

L’ISBN 978-0-660-05896-2 a 5 éléments : 978 est le préfixe qui identifie le numéro comme étant un ISBN; 0 identifie le pays, la région ou la zone linguistique; 660 identifie l’éditeur; 05896 identifie la publication; 2 est le chiffre de contrôle.

Structure de l’ISBN

Les éditeurs canadiens ou les auto-éditeurs devraient communiquer avec les agences ISBN et ISMN de BAC pour obtenir le nombre approprié d’ISBN ou d’ISMN nécessaires pour leurs publications.

Contactez-nous

Veuillez noter que les éditeurs de langue française devraient obtenir leurs ISBN de Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Quelque chose à déclarer ? Oui, c’est d’intérêt canadien

Par Louise Tousignant

Dans le cadre de son mandat, Bibliothèque et Archives Canada (BAC) acquiert des documents publiés dits canadiens et d’intérêt canadien, afin de développer la collection nationale Canadiana qui se veut la plus exhaustive possible. Les premiers sont ceux publiés au Canada et reçus en vertu du dépôt légal, alors que ceux d’intérêt canadien représentent des publications parues dans d’autres pays, mais dont le créateur ou le sujet est canadien. Le créateur inclut l’auteur, l’illustrateur, le traducteur ou l’artiste. Ces œuvres, publiées à l’étranger, sont acquises par don ou par achat ciblé.

Parmi ces titres d’intérêt canadien, récemment reçus, on retrouve des études et des analyses portant sur le Canada : Canada/États-Unis : les enjeux d’une frontière, Comparative North American Studies: Transnational Approaches to American and Canadian Literature and Culture, et Canadian Perspectives on Immigration in Small Cities.

Quant aux titres relatifs au Canada, Negotiations in the Indigenous World: Aboriginal Peoples and the Extractive Industry in Australia and Canada et Indian Agents: Rulers of the Reserves, ils témoignent de la recherche sur les affaires autochtones.

Des personnalités canadiennes ont aussi fait l’objet de recherches : le peintre Alex Colville avec le livre The Mystery of the Real: Letters of the Canadian Artist Alex Colville and Biographer Jeffrey Meyers, la biographie de la journaliste et auteure Jane Jacobs reflétée dans Becoming Jane Jacobs, et l’analyse du travail de la chanteuse et musicienne Alanis Morissette documentée dans The Words and Music of Alanis Morissette. La carrière des Canadiens exilés à Hollywood passe également par la parution de livres. Pensons entre autres au Montréalais de naissance et ambassadeur des fêtes du 375e de Montréal, William Shatner, bien connu pour son rôle du capitaine James T. Kirk dans la série télévisée Star Trek, et son plus récent livre Leonard: My Fifty-Year Friendship with a Remarkable Man, et au réputé acteur Martin Short, né à Hamilton, et connu pour son travail au sein de l’émission Saturday Night Live, avec ses mémoires I Must Say: My Life as a Humble Comedy Legend.

Une photo en noir et blanc d’une femme avec des cheveux long debout devant une clôture en fer forgé.

Portrait d’Alanis Morissette par Bryan Adams. Photographie signée par Alanis Morissette. 1999 (MIKAN 3614421)

Plus près de nous, des Canadiens d’ici font également leur marque par la parution d’œuvres publiées à l’extérieur du Canada : le Québécois Guy Delisle avec sa bande dessinée S’enfuir : récit d’un otage parue chez Dargaud, l’illustrateur Yanick Paquette, l’homme derrière Wonder Woman, avec la bande dessinée Wonder Woman, Earth One. Volume 1, et Louise Penny chez Minotaur Books avec The Long Way Home, qui s’est classé numéro 1 au palmarès du New York Times.

Enfin, certains titres d’intérêt canadien présents dans la collection nationale sont en lien direct avec des fonds d’archives de BAC; ils permettent une étude plus approfondie de l’auteur et de son rayonnement à l’étranger, et de soutenir la recherche en littérature canadienne. C’est le cas, par exemple, des traductions de l’auteure et illustratrice de littérature jeunesse Marie-Louise Gay, et du cinéaste, poète et romancier canadien d’origine srilankaise Michael Ondaatje. Mentionnons au sujet de Marie-Louise Gay, une traduction en espagnol du titre Un million de questions!, ¿Alguna pregunta?, parue au Mexique en 2015, un titre en néerlandais, Angela en de ijsbeer pour Angèle et l’ours polaire, ou encore, Bolle-Bertils sirkus pour Le cirque de Charlie Chou en norvégien. Quant à Michael Ondaatje, BAC possède pas moins de 20 traductions de son œuvre la plus connue, Le patient anglais, dont celles en bulgare, en japonais, et en italien. Faut-il le rappeler, le livre a remporté en 1992 les prix littéraires du Booker Prize et du Gouverneur général alors que le film s’est vu décerner neuf Oscars aux Academy Awards de 1997.

Photo en couleur d’une femme assise et souriante. On aperçoit dans l’avant plan des crayons de couleurs flou.

Marie-Louise Gay. Auteure et illustratrice canadienne de littérature jeunesse. @Groundwood Books

Photo en couleur d’un livre ouvert à la page titre écrit en bulgare.

Le patient anglais publié en bulgare par Delfi, en 2000 (AMICUS 32172817)

Photo en couleur d’un livre ouvert à la page titre écrit en japonais

Le patient anglais publié en japonais par Shinch⁻osha, en 1996 (AMICUS 15875585)

Photo en couleur d’un livre ouvert à la page titre : Michael Ondaatje Il Paziente Inglese.

Le patient anglais publié en italien par Garzanti, en 2004 (AMICUS 32785464)

Ce bref tour d’horizon ne représente qu’un échantillon de publications de toutes sortes relatives au Canada et d’intérêt canadien. Le travail de dépistage minutieux se poursuit afin d’assurer l’enrichissement du patrimoine documentaire canadien et le développement des collections pour faire en sorte que la collection nationale Canadiana soit la plus importante au monde.


Louise Tousignant est bibliothécaire aux acquisitions à la Direction générale du patrimoine publié à Bibliothèque et Archives Canada