Par Alison Harding-Hlady
En février 2020, après quatre semaines de travail et 33 heures de voyage (à cause d’un vol retardé et d’une correspondance manquée), mon collègue Karl-Xavier Thomas et moi-même sommes finalement rentrés sains et saufs au Canada. Notre affectation à la Rwanda Archives and Library Services Authority (RALSA), à Kigali, nous a procuré une foule d’anecdotes à raconter à nos collègues, nos familles et nos amis!
La question qu’on me pose le plus souvent, après celle qui porte sur la nourriture (tout le monde est intrigué par la gastronomie) est la suivante : qu’est-ce que j’ai rapporté de cette expérience pour Bibliothèque et Archives Canada?
Le but de l’affectation et mes objectifs personnels étaient très bien définis, soit d’offrir quatre semaines de formation en description bibliographique et en catalogage. Je crois que tous les participants conviendront que les objectifs ont été atteints. Les effets à long terme, au point de vue personnel et professionnel, sont par contre un peu moins tangibles. Il y a bien sûr les bénéfices liés au fait de voyager, de vivre et de travailler dans un autre pays, même pendant une courte période. Une telle expérience permet d’élargir votre compréhension du monde, de découvrir de nouvelles perspectives et de mieux apprécier certaines choses tenues pour acquises.
Sur le plan professionnel, j’ai constaté plusieurs retombées positives, comme l’amélioration de mes compétences en enseignement. Même si j’ai formé de nombreux collègues au fil des ans, dans un rôle officiel ou non, c’était la première fois que je devais élaborer un programme et des plans d’apprentissage, et enseigner aussi intensivement. J’ai appris à m’adapter à mesure que je découvrais de nouveaux besoins et à intégrer ceux-ci dans mes plans d’apprentissage. La capacité d’adaptation est toujours essentielle!
J’ai aussi approfondi ma connaissance d’outils et de normes de catalogage que j’utilise pourtant chaque jour. Enseigner nous oblige à prendre du recul pour mieux saisir comment une chose est structurée et comment s’articulent ses différentes parties. J’ai dû revenir aux fondamentaux et rafraîchir mes notions de base en ce qui concerne les outils et les concepts, une démarche très bénéfique qui va m’aider lorsque je reprendrai mon travail de catalogage.

Formation sur le système de classification décimal Dewey offerte à des bibliothécaires rwandais. Source : Bibliothèque et Archives Canada
Vivre et travailler au Rwanda, même pendant un mois seulement, a changé ma vie personnelle et professionnelle. C’était un énorme défi à relever, qui m’a fait sortir de ma zone de confort de bien des manières. Je resterai à jamais marquée par cette expérience. Je suis fière du travail accompli et heureuse que Bibliothèque et Archives Canada s’engage résolument dans ce type de partenariat et dans le développement des professions de bibliothécaire et d’archiviste, au Canada comme à l’étranger. Je suis très reconnaissante d’avoir eu la chance de partager mes connaissances et mon expertise avec des bibliothécaires d’un autre pays.
Pour en savoir plus sur cette affectation spéciale et avoir une idée de la formation que mon collègue et moi-même avons donnée au personnel de la RALSA, je vous invite à lire mes deux blogues précédents : Prête pour le Rwanda! et Des nouvelles de Kigali!

La fête organisée par le personnel de la RALSA pour notre départ, lors de notre dernière journée au bureau.
Alison Harding-Hlady est bibliothécaire principale au catalogage, responsable des livres rares et des collections spéciales, à la Direction générale du patrimoine publié de Bibliothèque et Archives Canada. Ses articles de blogue décrivant son voyage de travail au Rwanda ont été écrits avant le contexte de la pandémie COVID-19.