Les infirmières militaires

L’incroyable contribution des infirmières militaires canadiennes pendant la Première Guerre mondiale peut être mieux appréciée en regardant ce qu’elles ont vécu pendant leur service. Ces femmes ont quitté leur famille et leur foyer pour répondre à l’appel du devoir et servir leur pays. Leur engagement envers leur travail, le Canada et, surtout, leurs patients, permet de vraiment mesurer le profond impact qu’elles ont eu sur l’effort de guerre canadien.

Photographie en noir et blanc montrant une femme dans un uniforme d'infirmière assise sur le bord d'une table. Elle regarde directement le photographe et affiche un léger sourire.

Une infirmière militaire non identifiée (MIKAN 3523169)

Bibliothèque et Archives Canada possède une variété de documents – publiés et d’archives – sur l’histoire des infirmières militaires. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples :

Gros plan sur leur vie quotidienne

Plusieurs publications récentes donnent un aperçu de ce que les infirmières militaires ont vécu pendant la Première Guerre mondiale. Certaines portent sur les témoignages individuels des infirmières :

It Was Their War Too: Canadian Women and World War I de Pat Staton offre une perspective plus générale de leur contribution à l’effort de guerre.

Photographie en noir et blanc montrant deux infirmières militaires debout au chevet de deux hommes blessés.

Deux infirmières militaires avec des soldats blessés dans une chambre du Queen’s Canadian Military Hospital à Shorncliffe, Kent, en Angleterre, vers 1916 (MIKAN 3604423)

Dans la collection d’archives, nous avons la chance d’avoir les fonds complets pour six de ces infirmières, ce qui nous permet de mieux comprendre ce que ces femmes ont vécu au front. Apprenez-en davantage sur Sophie Hoerner et Alice Isaacson, qui ont servi en France, ou Dorothy Cotton, qui a servi en Russie. Vous pouvez aussi vous renseigner sur Anne E. Ross, Laura Gamble et Ruby Peterkin, qui ont toutes servi en Grèce.

Vous cherchez une infirmière militaire en particulier?

Si vous cherchez des informations sur une infirmière militaire qui a servi dans le corps expéditionnaire canadien, vous la trouverez probablement dans la base de données Soldats de la Première Guerre mondiale. En règle générale, les infirmières peuvent facilement être identifiées par leur rang, généralement indiqué par « NS ». Il importe de noter que beaucoup de femmes ont servi avec les Forces britanniques par l’entremise des Infirmières de l’Ordre de Victoria ou d’Ambulance Saint-Jean.

Autres ressources :

Hommage aux récipiendaires canadiens de la Croix de Victoria : capitaine Francis Alexander Caron Scrimger, VC

Aujourd’hui, notre série Centenaire de la Première Guerre mondiale  hommage aux récipiendaires canadiens de la Croix de Victoria rappelle à notre mémoire le quatrième médaillé de la Croix de Victoria du Canada de la Première Guerre mondiale, le capitaine Francis Alexander Caron Scrimger, VC.

Il y a cent ans, le 25 avril 1915, le capitaine Francis Alexander Caron Scrimger était le médecin qui supervisait les traitements pour la 2e Ambulance de campagne dans une maison de ferme près de Wiltje, en Belgique, sur la route St. Julien-Ypres. Cela faisait trois jours que les Allemands avaient percé une brèche importante dans le front allié. L’artillerie allemande bombardait avec intensité le secteur et on pouvait voir l’infanterie ennemie du poste de secours. Le capitaine Scrimger, qui a mérité une Croix de Victoria pour les actions qu’il a posées ce jour-là, est resté, malgré le feu nourri, pour diriger l’évacuation des blessés du poste de secours. Dernier à partir, il a transporté un homme gravement blessé, le capitaine Macdonald, de la maison de ferme jusqu’à la route, où les bombardements l’ont obligé à s’arrêter et à protéger avec son propre corps le capitaine Macdonald en attendant une accalmie.

Photographie en noir et blanc montrant un jeune homme, en uniforme militaire, avec une moustache et des lunettes, regardant directement le photographe.

Capt F.A.C. Scrimger, VC (SSAC) (MIKAN 3220991)

La citation du capitaine Scrimger parue dans le London Gazette relate le reste de l’histoire :

Lorsque [le capitaine Scrimger] ne peut aller plus loin avec [le capitaine Macdonald], il reste avec lui, sous la pluie de tirs, jusqu’à l’arrivée des renforts. Au cours des combats très violents qui se sont déroulés entre le 22 et le 25 avril, le capitaine Scrimger a fait preuve jour et nuit d’un grand sens du devoir auprès des blessés, au front. (London Gazette, no 29202, le 23 juin 1915) [traduction].

Le capitaine Francis Alexander Caron Scrimger est né à Montréal (Québec), le 10 février 1881 et a obtenu son doctorat en médecine de l’Université McGill en 1905. Durant la Première Guerre mondiale, il a servi comme médecin-capitaine au sein du Corps de santé royal canadien (CSRC), 14e Bataillon, Royal Montreal Regiment. Le capitaine Scrimger a survécu à la guerre et, plus tard, a œuvré comme aide-chirurgien, puis comme chirurgien en chef à l’hôpital Royal Victoria de Montréal. Il meurt à Montréal le 13 février 1937.

Photographie en noir et blanc montrant quatre hommes debout devant la porte d’un édifice. À l’arrière-plan, on voit une infirmière et un homme regardant la scène.

Un groupe de délégués participant au Clinical Congress of Surgeons of America (dont le colonel Scrimger, VC, deuxième à partir de la gauche, en avant-plan), 1920 (MIKAN 3260187)

Bibliothèque et Archives Canada a la garde du dossier de service du Corps expéditionnaire canadien pour le capitaine Francis Alexander Caron Scrimger.

Autres ressources

 

Hommage aux récipiendaires canadiens de la Croix de Victoria : lieutenant Edward Donald Bellew et sergent-major de compagnie Frederick William Hall

Le second épisode dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale : la série Hommage aux récipiendaires canadiens de la Croix de Victoria rappelle les actions du lieutenant Edward Donald Bellew et du sergent-major de compagnie Frederick William Hall.

Lieutenant Edward Donald Bellew, VC

Le 24 avril 1915, le lieutenant Edward Donald Bellew, un officier âgé de 32 ans faisant partie du 7e (1st British Columbia) Bataillon, combattait près de Keerselaere, en Belgique, sur le saillant d’Ypres pour repousser les assauts des Allemands contre le front allié après que l’armée allemande ait utilisé le gaz toxique pour la première fois avec succès.

Alors que ses frères d’armes tombaient tout autour, soit tués soit blessés, et sans l’espoir d’une relève, le lieutenant Bellew opérait une des deux mitraillettes du bataillon. Lui et le sergent Hugh Pearless sont restés aux commandes de leur mitraillette, positionnés en hauteur et surplombant les troupes allemandes qui avançaient, même s’ils étaient presque complètement encerclés par l’ennemi.

La citation visant à décerner la croix de Victoria au lieutenant Bellew parue dans le London Gazette décrit que même si le sergent Pearless était tombé au combat et que le lieutenant Bellew était blessé, ce dernier « a soutenu le tir jusqu’à épuisement des munitions et que l’ennemi se rue sur sa position. Le lieutenant Bellew s’est alors emparé d’un fusil, a détruit la mitraillette et s’est battu jusqu’à la fin, avant d’être fait prisonnier » [traduction] (London Gazette, no 31340, le 15 mai 1919) (en anglais seulement). Pour ses actions, on a décerné au sergent Pearless la Médaille de conduite distinguée à titre posthume.

Reproduction en noir et blanc d’un compte rendu dactylographié du 7e Bataillon d’infanterie du Canada durant la période à laquelle le lieutenant Bellew a posé les actions qui lui ont mérité la croix de Victoria.

Extrait du journal de guerre – 7e Bataillon d’infanterie du Canada (MIKAN 1883213)

Le lieutenant Bellew sera prisonnier de guerre en Allemagne jusqu’en décembre 1917, lorsque, à cause des effets permanents du gaz à Ypres, il sera transféré en Suisse. Peu de temps après la fin de la guerre, en décembre 1918, il sera rapatrié en Angleterre, où il restera deux mois dans un hôpital avant de revenir au Canada. Il retourne en Colombie‑Britannique et œuvre comme ingénieur civil. Il meurt à Kamloops le 1er février 1961.

Sergent-major de compagnie Frederick William Hall, VC

Dans la nuit du 23 avril, au cœur des combats féroces qui se déroulent sur le saillant d’Ypres, le sergent-major de compagnie Hall du 8e Bataillon, Corps expéditionnaire canadien, comprend que plusieurs hommes de sa compagnie manquent à l’appel. Deux fois cette nuit-là, alerté par les plaintes des blessés, il s’avance dans le « no man’s land » afin de récupérer les blessés. Tôt le matin du 24, lorsqu’un soldat blessé appelle à l’aide à 15 verges de sa tranchée, le lieutenant Hall et deux autres personnes, le caporal suppléant John Arthur Kenneth Payne et le soldat John Rogerson, rampent jusqu’à sa hauteur. Lorsque les militaires Payne et Rogerson sont tous deux blessés, le sergent-major de compagnie Hall persévère afin de sauver les blessés.

Photographie en noir et blanc d’un jeune soldat, en uniforme militaire, arborant une moustache et assis sur une chaise.

Sergent-major Frederick W. Hall, VC (MIKAN 3216472)

La citation du sergent-major de compagnie Hall parue dans le London Gazette (en anglais seulement) relate qu’après l’échec de sa première tentative, « le sergent-major de compagnie Hall s’est repris une seconde fois faisant preuve d’une grande bravoure et, alors qu’il soulevait l’homme blessé pour le ramener, Hall s’est effondré, frappé mortellement à la tête » [traduction]. Le soldat que Hall tentait de sauver a aussi été tué.

Dessin d’une carte des tranchées où le 8e Bataillon d’infanterie du Canada s’était engagé lors de la première bataille d’Ypres.

Carte tirée du journal de guerre du 8e Bataillon d’infanterie du Canada. (MIKAN 1883215)

Frederick William Hall et les deux autres médaillés de la croix de Victoria, Leo Clarke et Robert Shankland, vivaient sur la rue Pine à Winnipeg (Manitoba) avant la guerre. En 1925, la rue Pine est renommée « Valour Road » pour honorer les trois hommes.

Bibliothèque et Archives Canada a la garde du dossier des états de service du Corps expéditionnaire canadien pour le lieutenant Edward Donald Bellew et le sergent-major de compagnie Frederick William Hall.

 

Centenaire de la Première guerre mondiale – hommage aux récipiendaires canadiens de la Croix de Victoria : la deuxième bataille d’Ypres

Au cours de la première semaine d’avril 1915, des membres de la 1re Division canadienne, qui comprend bon nombre des tout premiers volontaires de la guerre, quittent Béthune (France) pour se déployer plus au nord, sur la partie active du front, près d’Ypres. Cette ville belge fondée au Moyen‑Âge est le théâtre de l’une des premières et des plus sanglantes batailles de 1914 en raison de sa grande importance stratégique. Quand le front se stabilise en novembre 1914, les Alliés progressent autour de la ville et forment dans les lignes allemandes un saillant entouré de terrains surélevés de trois côtés.

Le 22 avril 1915, les Allemands, déterminés à éliminer le saillant, utilisent les premières armes chimiques de l’histoire lorsqu’ils lancent 160 tonnes de chlore gazeux sur le front allié. Les membres de la 1re Division canadienne, arrivés dans leur tranchée il y a à peine une semaine, tentent désespérément de défendre un trou de 6,5 kilomètres dans les lignes alliées, car la division française située à leur gauche succombe devant la nouvelle arme allemande. Le chlore gazeux s’imprègne dans le sol et remplit les tranchées, obligeant les troupes à faire une sortie et à s’exposer au feu des mitrailleuses et de l’artillerie.

Photo noir et blanc d’une ville ravagée par la guerre. Une colonne de troupes composée majoritairement d’hommes à cheval traverse la ville.

Photo de la ville d’Ypres détruite, avec la cathédrale, les Halles aux Draps et des troupes canadiennes qui circulent, en novembre 1917 (MIKAN 3194491)

Photo noir et blanc d’un édifice gothique richement décoré et des édifices adjacents.

La cathédrale et les Halles aux Draps à Ypres avant la Grande Guerre (MIKAN 3329077)

Les troupes allemandes progressent, mais elles n’ont prévu qu’une offensive limitée et ne sont pas assez protégées contre leurs propres armes chimiques pour profiter de la percée réalisée sur le front. Tout au long de la nuit et pendant plusieurs jours, les troupes canadiennes et britanniques combattent pour tenir le front. Les Canadiens organisent une contre‑attaque à Bois‑des‑Cuisinières et participent à de terribles combats à Saint‑Julien : leurs fusils fabriqués au Canada s’enrayent dans la boue, et les soldats, très malades, manquent d’air. Ils réussissent pourtant à résister jusqu’à l’arrivée des renforts, le 28 avril. Les pertes sont épouvantables : la 1re Division canadienne perd 6 035 soldats, soit le tiers de son effectif, avant l’arrivée de la relève. Presque tous étaient des civils quelques mois auparavant.

C’est à la deuxième bataille d’Ypres que les Canadiens font connaissance avec les horreurs de la guerre moderne. Ils continueront pourtant à se développer au point de gagner l’admiration des Forces alliées.

Du 23 au 25 avril, dans le cadre de la série Centenaire de la Première guerre mondiale – hommage aux récipiendaires canadiens de la Croix de Victoria, nous raconterons les histoires du caporal suppléant Frederick Fisher, du lieutenant Edward Donald Bellew, du sergent‑major de compagnie Frederick William Hall et du capitaine Francis Alexander Caron Scrimger.

Explorer l’album Flickr – Canada à Ypres

Centenaire de la Première Guerre mondiale : hommage aux récipiendaires canadiens de la Croix de Victoria

Dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, nous présenterons, au cours des trois prochaines années, un profil de chacun des récipiendaires canadiens de la Croix de Victoria. Nous publierons le profil des récipiendaires 100 ans, jour pour jour, après qu’ils aient réalisé l’action à la source de la distinction.

Photographie en couleur d’une médaille. Le ruban est cramoisi. La médaille cruciforme en bronze arbore un lion surplombant une couronne et une bannière, où l’on peut lire For Valour (pour bravoure).

Croix de Victoria (MIKAN 3640361)

La Croix de Victoria (VC) est la décoration militaire la plus prestigieuse du Commonwealth et a préséance sur l’ensemble des médailles, décorations et ordres. Reconnaissance de la bravoure devant l’ennemi, la VC peut être décernée à une personne, peu importe son grade militaire, et à des civils sous commandement militaire. Jusqu’à maintenant, 98 Canadiens ont reçu la Croix de Victoria , le premier étant Alexander Roberts Dunn qui, en 1854, a participé à la bataille de Balaclava durant la guerre de Crimée. Des Croix de Victoria ont été décernées à 71 soldats canadiens durant la Première Guerre mondiale, et à 16 durant la Seconde Guerre mondiale. Les autres médailles ont été remises à des Canadiens par suite de la Rébellion indienne de 1857 (au cours de laquelle William Hall de la Nouvelle-Écosse est devenu le tout premier noir à mériter la VC) et de la guerre d’Afrique du Sud (1899–1902).

En 1993, la Croix de Victoria canadienne a été adoptée en remplacement de la VC britannique. La médaille est identique à la VC britannique, mais l’inscription est en latin — Pro Valore —, une langue à l’origine du français et de l’anglais. Aucune Croix de Victoria canadienne n’a encore été attribuée.

La série de profils renfermera aussi des liens vers des photographies, des états de service militaire, des journaux de guerre et d’autres artefacts numérisés que l’on retrouve dans les collections de Bibliothèque et Archives Canada. Ces collections aident à raconter les récits des Canadiens qui ont connu la Première Guerre mondiale sur de nombreux fronts, y compris le front intérieur, et dont les actions et les souvenirs influencent les Canadiens d’aujourd’hui, de même que leur vision et leur compréhension du premier véritable conflit mondial.

Nous amorcerons la présentation des profils des récipiendaires de la Croix de Victoria en lien avec la Première Guerre mondiale avec le caporal suppléant Frederick Fisher.

Images concernant le Plan d’entraînement aérien du Commonwealth britannique

Le Plan d’entraînement aérien du Commonwealth britannique mis au point pendant la Deuxième Guerre mondiale permet de mobiliser les experts canadiens, de construire des aérodromes, d’effectuer des recherches sur le perfectionnement de l’équipement et de fournir un entraînement et des ressources d’une valeur inestimable aux aviateurs du Commonwealth.

L’accord relatif au Plan est signé en 1939 et sera en vigueur de 1940 à 1945. Pendant cette période, environ 150 écoles sont fondées partout au Canada. Plus de 104 000 hommes et femmes participent aux opérations au sol. Durant la guerre, 131 553 aviateurs formés grâce à ce plan, dont des pilotes, des radiotélégraphistes à terre, des mitrailleurs de bord et des navigateurs, iront grossir les rangs des forces aériennes britannique, australienne, néo zélandaise et canadienne.

Le major David Vivian Currie : un dur de la Seconde Guerre mondiale, récipiendaire de la Croix de Victoria

Le 18 août 1944, il y a donc 70 ans, le major David Vivian Currie lance ses 200 hommes et une dizaine de chars M4 Sherman à l’assaut de Saint‑Lambert-sur‑Dives (France) pour prendre la ville et bloquer la seule retraite possible de la 7e Armée allemande de la poche de Falaise. Currie et ses hommes font face à un détachement de la 2e Division Panzer allemande largement supérieur en nombre, mais ils réussissent à barrer la seule retraite possible des allemands. À la suite de cet exploit, il reçoit la Croix de Victoria, la plus haute décoration militaire du Commonwealth britannique.

Photo noir et blanc montrant un homme regardant au-dessus de la tourelle d’un char d’assaut.

Le major David V. Currie, VC, du South Alberta Regiment, à Bréda (Pays Bas), le 25 novembre 1944. (MIKAN 3224834)

Le major Currie voit le jour à Sutherland (Saskatchewan) en 1912. Il étudie la mécanique automobile et la soudure. Currie devient major du 29e Régiment blindé de reconnaissance (South Alberta Regiment) en 1944; il n’a que 10 jours d’expérience au combat lorsqu’il reçoit la mission de prendre le contrôle de la route qui passe par Saint‑Lambert, de la bloquer et de tenir sa position.

Currie dirige l’escadron « C », une petite force de blindés et de canons antichars, ainsi que deux compagnies d’infanterie des Argyll and Southerland Highlanders. Il ne dispose d’aucun appui d’artillerie et de très peu de moyens de reconnaissance. Sa première attaque est repoussée, mais Currie se faufile dans le village à pied, examine les défenses allemandes et secoure les équipages de deux chars canadiens mis hors service. Le lendemain, il a déjà pris et fortifié une position au milieu du village. Au cours des 36 heures suivantes, Currie organise si bien ses défenses contre les attaques presque constantes de l’ennemi qu’il réussit à tenir la position de son unité tout en infligeant des pertes extrêmement élevées aux forces allemandes.

Photo noir et blanc montrant un homme assis sur la tourelle d’un char d’assaut appuyé sur la mitrailleuse et regardant vers la gauche.

Le major David V. Currie, VC, du South Alberta Regiment, à bord d’un véhicule de reconnaissance Humber I à Halte (Pays Bas), le 12 novembre 1944. (MIKAN 3227188)

Le soir du 20 août, le dernier assaut lancé par les Allemands dans l’espoir de percer les positions canadiennes est écrasé par une attaque‑surprise des Canadiens. Plus de 2 100 soldats allemands sont faits prisonnier par les forces de Currie, qui comptent moins de 200 hommes. Currie prend ensuite le reste du village, empêchant ainsi les restes de l’Armée allemande d’emprunter la dernière porte de sortie de la poche de Falaise. La bataille de Saint‑Lambert sera la dernière de la campagne de Normandie.

Photo noir et blanc montrant un groupe de soldat allemande avec les mains en l’air et entouré de soldats canadien.

Le major David V. Currie (troisième à partir de la gauche, avec un pistolet dans les mains) du South Alberta Regiment reçoit la reddition des troupes allemandes à Saint Lambert-sur Dives (France), le 19 août 1944. (MIKAN 3396233)

Pendant les mois qui suivent la bataille de Saint‑Lambert, Currie participe à la bataille de l’Escaut et à la libération des Pays‑Bas. Il obtient ensuite le grade de lieutenant‑colonel et occupe le poste de sergent d’armes de la Chambre des communes du Canada de 1960 à 1978. Il meurt en 1986. Le manège militaire du lieutenant‑colonel D.V. Currie, à Moose Jaw (Saskatchewan), et l’avenue Currie, à Saskatoon, portent son nom.

Pour en savoir plus sur l’histoire militaire du Canada, consultez les pages de la section Patrimoine militaire.

Photos de la Première Guerre mondiale, partie II : Comment trouver des photos de la Première Guerre mondiale

La première partie de cette série portait sur le Bureau canadien des archives de guerre (le Bureau). Voici maintenant quelques stratégies pour vous aider à trouver des photos de la Première Guerre mondiale produites par le Bureau.

Explorer

Vous pouvez explorer les archives de niveau inférieur en cliquant sur les entrées en hyperlien qui apparaissent sous les titres « sous-série » ou « sous-sous série se compose de ». Par exemple, une recherche dans les archives du préfixe O (« O » prefix) débouche sur 4 134 descriptions de niveau inférieur. (Comme des archives sont continuellement ajoutées, ce nombre peut changer.)

Exploration dans la sous-série du préfixe « O ».

Exploration dans la sous-série du préfixe « O ».

Cette stratégie vous permet de voir les photos dans l’ordre dans lequel elles sont classées. C’est une bonne approche si vous n’êtes pas certain de ce que vous cherchez, mais que vous avez une idée du genre de photos qui composent la collection et de la façon dont elles sont décrites.

Recherche

Vous voulez une stratégie plus poussée pour trouver des photos précises à l’intérieur de chaque série? Utilisez la fonction Recherche de fonds d’archives – Recherche avancée. Vous pouvez effectuer votre recherche en utilisant le préfixe « O-? » (avec les guillemets) ou le numéro d’acquisition original (« 1964-114 »), le tout accompagné d’un nom ou d’un mot-clé. En utilisant les guillemets, vous obligez le moteur de recherche à trouver les mots demandés dans le même ordre que celui dans lequel vous les avez tapés. L’utilisation du point d’interrogation (?) vous permet de faire une recherche non limitative. L’astérisque (*), quant à lui, permet d’inclure dans votre recherche les variantes d’un mot; ainsi, si vous entrez « nurs* », vous verrez les résultats comportant nursing, nurse et nurses. (Les documents de la Première Guerre mondiale existent principalement en anglais; les recherches dans cette langue donneront de meilleurs résultats.)

Écran « Recherche de fonds d’archives – Recherche avancée » montrant une recherche de photos liées aux soins infirmiers (nursing) dans la série du préfixe « O ».

Écran « Recherche de fonds d’archives – Recherche avancée » montrant une recherche de photos liées aux soins infirmiers (nursing) dans la série du préfixe « O ».

Si vous ne savez pas dans quelle série se trouvent les photos qui vous intéressent, essayez d’entrer le numéro d’accès « 1964-114 » et un terme précis, comme « Vimy » (349 résultats) ou « Bishop » (21 résultats).

L’image ci-dessous montre les résultats obtenus avec le mot-clé « nurs* » : une liste de photos sur les soins infirmiers et les infirmières militaires.

Résultats de recherche pour « nurs* ».

Résultats de recherche pour « nurs* ».

Parfois, certains résultats sembleront être affichés en double. Il s’agit souvent de fichiers bilingues créés par les archivistes pour aider les Canadiens à trouver plus facilement des éléments dans la langue de leur choix. De plus, dans le cas des photos panoramiques, la photo finale peut provenir de multiples négatifs, chacun étant archivé dans un dossier différent.

Explorez les images du Bureau canadien des archives de guerre, et découvrez sur pellicule ce témoignage officiel de la participation du Canada à la Première Guerre mondiale.

Liens connexes :

Photos de la Première Guerre mondiale, partie I : Le Bureau canadien des archives de guerre

L’année 2014 marque le centenaire du début de la Première Guerre mondiale. Pour l’occasion, les archivistes de Bibliothèque et Archives Canada ont fait le ménage dans les archives officielles des photos de guerre canadiennes. Elles sont maintenant mieux décrites et regroupées par thèmes dans notre base de données en ligne, donc plus facilement repérables pour les Canadiens.

Ces efforts s’inscrivent dans un projet de plus grande envergure : organiser et décrire toute la collection de photos du ministère de la Défense nationale que détient Bibliothèque et Archives Canada. L’objectif est de s’assurer que ces archives sont exactes, complètes et accessibles au grand public.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, en 1914, la plupart des photographes et des journalistes reçoivent l’ordre de ne pas s’approcher du front. L’année suivante, la Première division canadienne foule le sol de l’Europe. En 1916, le millionnaire et baron de la presse Max Aitken reçoit l’autorisation de fonder le Bureau canadien des archives de guerre (le Bureau). Celui-ci transmet au pays des rapports en provenance du front, devenant en quelque sorte, pour le Canada, un témoin oculaire de la guerre. Rapidement, ces rapports sont accompagnés de photos et de peintures.

Tout au long de la guerre, en plus de se procurer des photos auprès de diverses sources, le Bureau emploie trois photographes (le capitaine Henry Edward Knobel, William Ivor Castle et William Rider-Rider), qu’il envoie en France pour capter sur pellicule les batailles, la vie au front et d’autres activités. Ces photos peuvent être consultées dans le fonds du Bureau canadien des archives de guerre. Elles ont été classées par le Bureau en fonction des préfixes suivants :

Le préfixe « O » désigne le fonds le plus volumineux. Ce dernier contient quelque 4 705 photos prises entre mai 1916 et mai 1919. On y retrouve quelques-unes des plus célèbres représentations canadiennes de la Première Guerre mondiale, dont deux photos de William Ivor Castle : Going over the Top (Soldats canadiens franchissant une tranchée) et 29th Battalion advancing over No Man’s Land during the Battle of Vimy Ridge (Le 29e Bataillon d’infanterie avançant en zone neutre lors de la bataille de la crête de Vimy).

Photo noir et blanc composite montrant des soldats sortant d'une tranchée.

Soldats canadiens partant à l’assaut lors d’un entraînement pour les mortiers de chantier. (MIKAN 3206096)

On a plus tard réalisé que les deux photos avaient été en quelque sorte manipulées : la première représente non pas une scène de bataille, mais bien un exercice militaire, et la deuxième a été forgée à partir de deux photos afin d’inclure dans la scène des cadavres et des bouffées de fumée.

Photo noir et blanc composite montrant des soldats avançant dans un paysage complètement détruit avec de la fumée dans l'arrière plan et des cadavres dans l'avant plan.

Le 29e Bataillon d’infanterie avançant en zone neutre, à travers les barbelés et sous le feu nourri des Allemands, lors de la bataille de la crête de Vimy. (MIKAN 3192389)

Dans la deuxième partie de cette série, nous vous expliquerons comment trouver des photos de la Première Guerre mondiale dans le fonds du Bureau canadien des archives de guerre.

Liens connexes :

Les premières victimes canadiennes de la Première Guerre mondiale

C’est un fait bien connu que George Lawrence Price, tué par un tireur d’élite deux minutes avant l’Armistice, le 11 novembre 1918, est le dernier soldat canadien mort au combat pendant la Première Guerre mondiale. Mais qui est le premier?

La question est plus complexe qu’elle n’en a l’air. Le 4 août 1914, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne, ce qui déclenche l’entrée en guerre des dominions de l’Empire britannique, dont le Canada. Les membres du Corps expéditionnaire canadien n’arrivent sur les champs de bataille français et belge qu’au début de 1915. Toutefois, des Canadiens sont déjà en Europe lors du déclenchement des hostilités; certains s’engagent dans les forces britanniques et entrent en service plus tôt. Ainsi, des unités britanniques combattent en France et en Belgique dès le début d’août 1914. Les affrontements intenses qui font rage à Mons, dans la Marne et à Ypres ont déjà causé 500 000 pertes en octobre 1914.

Les Livres du Souvenir du Canada et le Mémorial virtuel de guerre du Canada fournissent les noms de plus de 118 000 combattants canadiens morts à la guerre depuis la Confédération. Les Livres du Souvenir s’intéressent surtout aux soldats tués au sein d’unités canadiennes, mais ils mentionnent aussi ceux qui sont morts en combattant dans des régiments britanniques. Sont également nommés les Canadiens morts en service à la suite d’une maladie, d’un accident ou d’une blessure, morts au combat, ou ayant succombé à des blessures subies au combat.

Mort en service, mais pas au combat

Le soldat Harry B. Little, du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, s’enrôle le 10 août 1914 à l’âge de 26 ans. Il meurt quatre jours plus tard des suites d’une insuffisance cardiaque pendant qu’il voyage à bord d’un train de troupes, en Alberta. Il est enterré au cimetière de Czar, en Alberta.

Mort au combat, mais pas sous le drapeau canadien

Le caporal Charles Raymond fait partie de l’infanterie britannique, plus précisément du 2e Bataillon du King’s Royal Rifle Corps. Né à Windsor, en Ontario, il meurt au combat le 14 septembre 1914, à 32 ans. Il est enterré au cimetière de La Ferté-sous‑Jouarre, en Seine‑et‑Marne (France).

Morts au combat sous les couleurs du pays

Les premiers Canadiens qui meurent en combattant au sein d’une unité canadienne pendant la Première Guerre mondiale sont Malcolm Cann, John Hatheway, William Palmer et Arthur Silver. Ils font partie de la première cohorte de diplômés du nouveau Royal Naval College of Canada. Commandés par le contre‑amiral britannique sir Christopher Cradock, à la base navale de l’Amérique du Nord et des Antilles de la Royal Navy, ils embarquent à bord du HMS Good Hope, qui fait partie de l’escadron de navires chargé de défendre les routes commerciales britanniques contre les attaques de la marine allemande dans l’est du Pacifique. Les quatre hommes participent à la bataille de Coronel, dans l’océan Pacifique, à environ 80 kilomètres au large des côtes du Chili. Le 1er novembre 1914, le combat s’engage contre un escadron allemand commandé par l’amiral Graf Maximilian von Spee, près de la côte chilienne. Au cours de ce qui allait s’avérer la pire défaite navale britannique depuis un siècle, plus de 1 600 marins alliés meurent au combat, y compris ces quatre aspirants de marine canadiens, dont le navire coule corps et biens.

Ressources connexes