Né pour servir : Georges P. Vanier

Né à Montréal le 23 avril 1888, Georges Vanier ressentira l’influence de ses parents bilingues tout au long de sa vie. Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires, il étudie au Collège Loyola, puis à l’Université Laval où il obtient un diplôme en droit en 1911. Il commence à exercer le droit peu de temps après, bien qu’il ait aussi envisagé la prêtrise. C’est le déclenchement de la Première Guerre mondiale qui attire finalement son attention et il s’enrôle dans l’armée canadienne. Ce fut un excellent recruteur et il joue un rôle important dans la création du 22e bataillon canadien-français. C’est également pendant la guerre qu’il est blessé et doit se faire amputer de la jambe droite.

Photographie en noir et blanc montrant un homme tout sourire dans un uniforme d'officier avec une casquette.

Le major Georges P. Vanier du 22e bataillon, juin 1918 (MIKAN 3192070)

Après la guerre, le major Vanier revient au Canada. Il reste dans l’armée et participe à plusieurs missions diplomatiques. Au cours des quelque 20 années suivantes, il est nommé aide de camp par intérim de deux gouverneurs généraux, devient lieutenant-colonel du Royal 22e Régiment à La Citadelle et est nommé à la délégation militaire du Canada pour le désarmement auprès de la Société des Nations et au Haut-commissariat du Canada à Londres. En 1939, il devient envoyé extraordinaire du roi et ministre plénipotentiaire en France.

Photographie en noir et blanc de deux hommes et une femme. Les hommes se serrent la main, et la femme regarde l'un des hommes.

Visite du brigadier Georges P. Vanier. Les Vanier sont accueillis par le général McNaughton à Paris (France), 1940 (MIKAN 3526747)

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La numérisation de la bannière de lord Grey

Nous avons expliqué dans un billet précédent les origines de la grande bannière donnée au Canada par lord Grey. Dans le présent billet, nous expliquons le travail nécessaire pour la numérisation de ce document unique de l’histoire canadienne.

Le personnel de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) chargé de la numérisation a l’habitude de manipuler tout un éventail d’objets, comme des documents, des photographies, des négatifs, des microfilms, des peintures, des cartes et des livres. Il arrive parfois que pour des objets non conventionnels, il faille avoir recours à des méthodes non conventionnelles, comme la numérisation dans le cas de la bannière de lord Grey, une grande bannière brodée très fragile.

En raison des limites de l’équipement de numérisation actuel et de la taille et de l’état de la bannière, les techniciens ont dû faire preuve de créativité. Pour réduire le plus possible les déplacements, la bannière a été livrée de son emplacement d’entreposage au laboratoire de conservations des photos au Centre de préservation de BAC à Gatineau (Québec). Comme il était impossible de la suspendre verticalement, elle a été placée au sol dans un endroit bien éclairé.

L'appareil-photo est positionné au-dessus de la bannière, qui est posée à même le sol.

L’appareil-photo est positionné au-dessus de la bannière, qui est posée à même le sol.

Les images de la bannière ont été prises à l’aide d’un appareil-photo numérique moyen format Phase One 645 DF+ monté sur le plus grand support d’appareil photo disponible. L’appareil-photo surplombant la bannière de sept pieds, les photos ont été prises en huit sections séparées et les images ont été rassemblées à l’aide de Photoshop pour obtenir une vue complète. Ensuite, une macro lentille de 150 mm a été ajustée à l’appareil-photo, qui a été abaissé pour prendre une série de prises détaillées montrant les diverses parties de la bannière, comme la signature au dos, le bouclier orné de saint George et du dragon et le type de points de broderie utilisés. Après avoir pris nombre de prises du devant de la bannière, celle-ci a été retournée afin de prendre des photos du dos de la bannière.

Un segment du tissu illustrant saint George, le saint patron de l’Angleterre, et le dragon.

Un segment du tissu illustrant saint George, le saint patron de l’Angleterre, et le dragon.

Le travail de numérisation a été entrepris afin de créer une représentation visuelle de la bannière et de saisir le détail de sa conception et de sa très belle facture. BAC a maintenant créé un dossier numérique permanent qui permet d’avoir accès à la bannière en ligne, ce qui réduit le besoin de déplacer physiquement l’ouvrage assurant ainsi sa conservation à long terme.

Visitez notre album Facebook pour avoir plus de détails sur la numérisation de la bannière.

Explication du mystère de la bannière lord Grey

Une grande bannière où sont illustrées deux figures féminines dans un décor rural constitue l’un des documents parmi les plus intéressants et unique de la collection de Bibliothèque et Archives Canada (BAC). Mesurant 2,4 sur 1,8 mètres, cet ouvrage à l’aiguille est fabriqué en lin, coton et laine, en plus de la merveilleuse broderie en fil de soie et autres types de fils. À l’arrière de la bannière, des éléments brodés indiquent qu’il s’agit d’un « ouvrage d’Agnes Sephton, 1907 ». Selon les anciens archivistes, le gouverneur général Albert Henry George Grey, 4e comte Grey, a fait don de cette bannière aux Archives du Dominion entre les années 1907 et 1911. La bannière était accrochée dans le bureau de l’ancien archiviste fédéral adjoint jusqu’en 1953, année où elle a été entreposée. En 1967, elle a été déménagée aux Archives nationales, au 395, rue Wellington à Ottawa; elle est entreposée depuis 2000 au Centre de préservation de BAC, à Gatineau (Québec).

La bannière donnée par lord Grey.

La bannière donnée par lord Grey Source

Pendant les préparatifs pour le dernier déménagement, le personnel en a appris davantage sur les circonstances entourant la création de la bannière. On croit qu’il s’agit d’une œuvre appartenant à une série de commandes demandées par lord Grey dans l’espoir de laisser une trace indélébile dans le cœur et l’esprit des jeunes Canadiens. Il avait l’intention de faire accrocher les bannières dans les écoles du pays afin de renforcer les liens entre la Grande-Bretagne et le Canada. Selon la légende, saint George, le saint patron de l’Angleterre, avait fait la preuve de son immense courage en terrassant un dragon. Lord Grey souhaitait que les jeunes hommes et les jeunes femmes s’inspirent de ces qualités héroïques. On retrouve une image de saint George sur le bouclier tenu par Britannia, la figure féminine habillée en rouge. Elle entoure d’un bras protecteur la jeune Canada, qui porte une robe blanche ornée de colombes et de pins.

Dernièrement, le personnel de BAC qui préparait la bannière pour la prendre en photo, a réussi à retracer l’identité de la femme qui en est la créatrice. Les sources canadiennes n’ayant pas donné de résultats, les archivistes ont trouvé une candidate possible dans les registres du mariage et les états du recensement britanniques. Agnes Bingley est née en 1868 à Londres en Angleterre; elle est la fille de James Bingley, paysagiste. En 1901, elle a épousé George Sephton, un peintre. Le couple a vécu à Londres et était associé à un groupe d’artistes et de concepteurs liés au mouvement Arts and Crafts. On espère que les recherches futures vont permettre de nous donner plus de renseignements sur la bannière d’Agnes Sephton et sa venue à BAC.

Résumé des commentaires reçus en anglais entre le 1er octobre 2013 et le 31 décembre 2013

  • Un usager nous remercie de rendre accessible ces histoires de notre passé qui sont fascinantes et souvent mal connues.