Par John Morden
Aujourd’hui, nous honorons quatre Canadiens ayant obtenu la Croix de Victoria pendant la dernière campagne menée sur le front occidental, connue sous le nom de l’offensive des Cent-Jours : Alexander Picton Brereton, Frederick George Coppins, John Bernard Croak et Raphael Louis Zengel.
Alexander Picton Brereton

Le sergent Alexander Picton Brereton, VC, 8e Bataillon, sans date (a006962)
Alexander Picton Brereton est né le 13 novembre 1892 à Oak River, au Manitoba. Avant de s’enrôler dans le 144e Bataillon du Corps expéditionnaire canadien le 31 janvier 1916, il est barbier et sert dans la milice. En avril 1917, il est muté au 8e Bataillon. Brereton reçoit la Croix de Victoria pour ses actes accomplis le 9 août 1918 près de Warvillers, en France. Pendant une attaque lancée contre les forces allemandes, Brereton et ses hommes se font prendre à découvert et sont cloués au sol par le feu nourri des mitrailleuses allemandes. Dans un acte de bravoure remarquable (en anglais seulement), Brereton, constatant que son unité n’a guère de chance de s’en sortir, s’élance seul vers une mitrailleuse allemande et s’en empare. L’audace de Brereton incite ses hommes à capturer d’autres nids de mitrailleuses allemands. Brereton survit à la Première Guerre mondiale et est démobilisé de l’armée le 10 avril 1919. Il meurt le 10 janvier 1976 à Calgary, en Alberta, et il est enterré au cimetière Elnora.
Frederick George Coppins

Le sergent Frederick George Coppins, VC, sans date (a006765)
Né le 25 octobre 1889 à Londres, en Angleterre, Frederick George Coppins sert dans le Royal West Kent Regiment avant d’immigrer au Canada. Il s’enrôle dans le Corps expéditionnaire canadien bien avant la plupart des autres soldats canadiens. Il se joint au 19e Alberta Dragoons le 23 septembre 1914. À l’été 1918, au moment où les Alliés s’apprêtent à lancer leur dernière offensive qui les mènera à la victoire, Coppins est un vétéran aguerri. Il est promu caporal et muté au 8e Bataillon, l’unité de Brereton. Coppins se verra attribuer la Croix de Victoria pour les événements du 9 août 1918. Tout comme Brereton, Coppins et ses hommes sont immobilisés par des tirs de mitrailleuses allemandes. Analysant la situation, il rassemble une poignée d’hommes pour attaquer un poste de mitrailleuse allemand. Durant l’attaque, Coppins est blessé et ses compagnons tués. Cela ne l’empêche pourtant pas de persister et de s’emparer du poste (extrait de la London Gazette du 28 septembre 1918, en anglais seulement), faisant prisonniers plusieurs soldats ennemis. Malgré ses blessures, Coppins demeure sur le champ de bataille jusqu’à l’atteinte des objectifs canadiens. Il survit miraculeusement à quatre années de service militaire et est démobilisé de l’armée le 30 avril 1919. Il meurt le 30 mars 1963 à Livermore, en Californie, à 73 ans.
John Bernard Croak
John Bernard Croak est né le 18 mai 1892 à Little Bay, à Terre-Neuve. Il déménage ensuite avec sa famille à Glace Bay, en Nouvelle-Écosse. Avant le déclenchement de la guerre, à l’été 1914, Croak travaille comme manœuvre. Il se joint au Corps expéditionnaire canadien le 7 août 1915 et est affecté au 55e Bataillon. En avril 1916, il est muté au 13e Bataillon. Croak obtient la Croix de Victoria pour les actes qu’il accomplit le 8 août 1918, lors de la bataille d’Amiens. Ce jour-là, dans le feu de l’offensive canadienne, Croak se retrouve séparé de son unité. Il tombe sur un poste de mitrailleuse allemand et capture à lui seul l’ensemble de l’équipe de tir. Il demeure sur le champ de bataille malgré les blessures subies par la suite. Après avoir retrouvé son unité, Croak découvre l’emplacement de plusieurs mitrailleuses allemandes. Devant cette menace, il s’élance une fois de plus à l’attaque du poste ennemi, suivi de près par ses compagnons d’armes. L’attaque réussit, et ils capturent trois mitrailleuses et les soldats allemands qui les opéraient. De nouveau blessé grièvement, Croak succombe quelques minutes plus tard, après avoir posé un acte de bravoure qui est « une inspiration pour tous » (extrait du London Gazette du 24 septembre 1918, en anglais seulement). Il est enterré au cimetière britannique du bois de Hangard, près de la Somme, en France.
Raphael Louis Zengel

Le sergent Raphael Louis Zengel, VC, 5e Bataillon, 1914 (a006796)
Né à Faribault, au Minnesota, le 11 novembre 1894, Raphael Louis Zengel est l’un des nombreux Américains récipiendaires de la Croix de Victoria. Enfant, il déménage avec sa mère à Plunkett, en Saskatchewan. Avant la guerre, il travaille comme ouvrier agricole. En décembre 1914, peu après le déclenchement des hostilités, Zengel s’enrôle dans le 45e Bataillon du Corps expéditionnaire canadien. Il est ensuite muté au 5e Bataillon. Le 17 octobre 1917, il est promu au grade de sergent.
Zengel obtient la Croix de Victoria pour les faits survenus le 9 août 1918, pendant la bataille d’Amiens. Alors qu’il dirige son peloton durant une attaque, il remarque une brèche sur son flanc. Zengel, sous une rafale de tirs, s’élance devant son unité et s’empare d’un poste de mitrailleuses allemand. Plus tard ce jour-là, il est atteint par un obus allemand et il perd connaissance. À son réveil, il continue de mener ses hommes. Ses « efforts pendant l’attaque étaient exceptionnels » (extrait du London Gazette du 24 septembre 1918, en anglais seulement). Malgré les blessures subies en septembre, Zengel survit à la guerre qui prend fin le jour même de son 24e anniversaire. Il est démobilisé le 24 avril 1919. Le 27 février 1977, il s’éteint à Errington, en Colombie-Britannique, à l’âge de 82 ans.
Bibliothèque et Archives Canada conserve les dossiers de service numérisés de Brereton, de Coppins, de Croak et de Zengel.
John Morden est un étudiant spécialisé en histoire de l’Université Carleton faisant un stage au sein de la Division des expositions et du contenu en ligne de Bibliothèque et Archives Canada.
WordPress:
J’aime chargement…