Par Emily Monks-Leeson
Le soldat Cecil John Kinross est né dans le village de Harefield, en Angleterre, en 1896. Il s’établit avec sa famille à Lougheed, Alberta, en 1912. Kinross servait dans le 49e bataillon (Edmonton) lors de la bataille de Passchendaele.

Le soldat Cecil John Kinross, VC, non daté (MIKAN 3217741)
Le 30 octobre 1917, Kinross et sa compagnie subissent le feu nourri de l’artillerie et des mitrailleuses allemandes. Alors que son unité essuie de lourdes pertes, Kinross s’avance seul, à découvert, et armé simplement de son fusil et d’une cartouchière, il parvient à détruire un nid de mitrailleuses allemandes. Sa citation dans la Gazette de Londres (London Gazette) raconte que « sa compagnie, inspirée par ce remarquable exemple de courage, progresse de 300 mètres et s’établit sur une position hautement stratégique ».
Kinross est décoré de la Croix de Victoria pour ce fait d’armes. Grièvement blessé au bras et à la tête, il est envoyé à l’hôpital Orpington, en Angleterre; plus tard, il sera rapatrié en Alberta. Kinross est décédé en 1957. Le mont Kinross dans le parc national de Jasper est ainsi nommé en son honneur.
Le lieutenant Hugh McKenzie est né en 1885 à Inverness, en Écosse. Il immigre au Canada en 1911 et s’enrôle dans le Régiment d’infanterie légère Princesse Patricia en août 1914. En janvier 1917, il est promu au rang de sous-lieutenant. Le 30 octobre 1917, McKenzie commande une section de mitrailleurs accompagnant l’infanterie lors d’un assaut contre des positions allemandes. Alors que tous les officiers et la plupart des sous-officiers de la compagnie sont tués ou blessés, McKenzie prend le commandement de ce qui reste de l’infanterie. Attaquant de front et de côté, McKenzie réussit à capturer une casemate qui avait infligé de lourdes pertes à sa compagnie. Cet acte de bravoure sauve la vie de plusieurs hommes, mais lui-même est tué en menant l’attaque frontale.

Le lieutenant Hugh McKenzie, VC, non daté (MIKAN 3218971)

Journal de guerre de la 7e compagnie canadienne de mitrailleurs, 30 octobre 1917, page 16 (MIKAN 2004833)
Le lieutenant McKenzie est décoré de la Croix de Victoria et de la Croix de guerre française pour ses actions au combat. Son corps n’a jamais été retrouvé. Le nom McKenzie figure sur le mémorial de la Porte de Menin parmi ceux d’autres soldats, britanniques, australiens, canadiens et indiens morts sans sépulture. Dans sa citation, publiée dans la Gazette de Londres (London Gazette), son nom « Mackenzie » est mal orthographié.
Le major George Harry Mullin est né à Portland, Oregon, en 1892. À l’âge de deux ans, il immigre avec sa famille à Moosomin, en Saskatchewan. Il s’enrôle dans l’armée en décembre 1915 et sert dans la section des éclaireurs et tireurs d’élite du Régiment d’infanterie légère Princesse Patricia. Durant la bataille de Passchendaele, le sergent Mullin capture à lui seul une casemate allemande qui avait fait subir de lourdes pertes aux troupes canadiennes. Sa citation dans la Gazette de Londres (London Gazette) raconte comment Mullin
… lance une attaque frontale contre un tireur embusqué, fait exploser la garnison, et, rampant jusque sur la casemate, il abat deux mitrailleurs avec son revolver. Mullin se précipite ensuite vers une autre entrée et force les dix hommes de la garnison à se rendre. … [Mullin] a non seulement contribué à régler la situation, mais il a sauvé indirectement de nombreuses vies.
London Gazette, n° 30471, 11 janvier 1918
Le sergent Mullin a reçu la Croix de Victoria pour ses actes de bravoure; il détenait le grade de lieutenant à la fin de la guerre. Nommé sergent d’armes au Parlement de la Saskatchewan en 1934, il servira dans la Garde des anciens combattants durant la Deuxième Guerre mondiale. Le major Mullin est décédé à Regina, Saskatchewan, en 1963.

Le sergent Mullin, VC, Régiment d’infanterie légère Princesse Patricia, janvier 1918 (MIKAN 3219321)
Bibliothèque et Archives Canada conserve les dossiers de service du Corps expéditionnaire canadien (CEC) pour le soldat Cecil John Kinross, le lieutenant Hugh McKenzie et le major George Harry Mullin. La version numérique de ces dossiers peut être consultée dans la base de données du dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.
Emily Monks-Leeson est archiviste pour le service des Opérations numériques à Bibliothèque et Archives Canada.