Un peuple dans l’ombre : À la découverte de la Nation Métisse dans la collection de Bibliothèque et Archives Canada

Bannière pour l'exposition Un peuple dans l’ombrePar Beth Greenhorn

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certaines personnes pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde — terminologie historique.

Qui sont les Métis?

La Nation Métisse s’est formée aux XVIIIe et XIXe siècles. Sur les trois peuples autochtones du Canada, elle vient au deuxième rang en termes de population. Les citoyens de la Nation Métisse sont les descendants de couples formés d’une mère autochtone et d’un père européen actif dans le commerce des fourrures.

Les communautés Métisses sont très répandues au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta et dans les Territoires du Nord‑Ouest. On en retrouve aussi en plus petit nombre en Colombie‑Britannique, en Ontario, au Minnesota, au Montana et au Dakota du Nord.

Bibliothèque et Archives Canada (BAC) possède toute une gamme de documents sur la Nation métisse : des documents textuels, des photographies, des œuvres d’art, des cartes, des timbres, des enregistrements sonores, etc. Toutefois, les découvrir n’est pas toujours une mince tâche!

Les défis de la recherche sur les Métis dans les collections d’art et de photographie

Certains portraits de politiciens et de dirigeants célèbres de la Nation Métisse sont faciles à identifier, comme ceux de Louis Riel et de Gabriel Dumont. Par contre, les images représentant des Métis moins connus sont plus difficiles à repérer. Les titres d’origine révèlent le manque de connaissances historiques de ceux qui décrivaient le contenu sur les Métis. Souvent, les Métis n’y sont pas mentionnés, ou sont confondus avec des membres des Premières Nations. La légende de la photo ci‑dessous en est un bon exemple.

Photo noir et blanc montrant un homme vêtu à l’européenne, debout à gauche devant une charrette de la rivière Rouge. À droite, un groupe d’hommes, de femmes et d’enfants portant des vêtements traditionnels des Premières Nations sont debout devant une autre charrette de la rivière Rouge.

Indiens chippaouais et charrettes de la rivière Rouge à Dufferin [traduction de la légende originale], Manitoba, 1873 (e011156519)

Le groupe à droite, vêtu de couvertures, de coiffures à plumes et d’autres ornements dans les cheveux, semble appartenir à la Première Nation des Chippewas (les Ojibwés), comme le dit la légende. L’homme à gauche porte une veste et un pantalon européens, et un autre type de chapeau. Cependant, tant l’homme que le groupe posent devant des charrettes de la rivière Rouge, des symboles propres à la culture métisse. La présence des charrettes et la tenue vestimentaire distincte de l’homme à gauche laissent croire qu’il pouvait être Métis.

Parfois, les descriptions archivistiques trahissent la vision coloniale de l’« autre » culture. De nos jours, les descriptions rédigées il y a plus d’un siècle sont jugées désuètes et racistes.

Aquarelle représentant un homme entouré de deux femmes, tous debout devant un cours d’eau. L’homme tient un fusil tandis que la femme à droite a une longue pipe dans les mains et transporte un enfant dans un porte bébé installé sur son dos.

Un demi‑caste [Métis] et ses deux épouses [traduction de la légende originale], 1825‑1826 (e008299398)

La société dominante utilisait souvent des termes comme demi‑caste et sang‑mêlé pour décrire les citoyens de la Nation Métisse. Ce vocabulaire est répandu dans les vieux documents d’archives.

Parfois, les descriptions omettent carrément de nommer les Métis, comme c’est le cas pour l’aquarelle ci‑dessous.

Aquarelle d’un paysage enneigé. Un homme est assis dans un traîneau tiré par trois chiens couverts de manteaux colorés. À gauche, un homme vêtu d’une couverture avance en raquettes devant les chiens. Un homme tenant un fouet et portant des vêtements typiques de la culture métisse (un long manteau bleu, des jambières rouges et un chapeau décoré) marche à la droite du traîneau.

Gentleman voyageant avec un guide indien dans un traîneau tiré par des chiens sur la baie d’Hudson [traduction de la légende originale], 1825 (e002291419)

Un peuple dans l’ombre : À la découverte de la Nation Métisse dans la collection de Bibliothèque et Archives Canada

En automne 2014, une recherche du mot‑clé Métis dans les collections d’œuvres d’art, de photos, de cartes et de timbres donnait moins de 100 résultats. Depuis, BAC a ajouté le mot Métis dans les titres et les descriptions de plus de 1 800 documents pour faciliter l’accès à ces derniers. Il a aussi numérisé plus de 300 photos relatives à l’histoire Métisse.

L’exposition Un peuple dans l’ombre : À la découverte de la Nation Métisse dans la collection de Bibliothèque et Archives Canada présente une sélection de reproduction d’œuvres d’art et de photographies sur les Métis. BAC espère ainsi mieux faire connaître l’histoire de cette nation et inciter le public à faire des recherches dans sa collection.

L’exposition s’est déroulée du 11 février au 22 avril 2016 dans le hall d’entrée de l’édifice de BAC situé au 395, rue Wellington à Ottawa.

Autres ressources


Beth Greenhorn est une pionnière habitant sur le territoire traditionnel non cédé des Anishinabeg de Kitigan Zibi et des Algonquins de Pikwakanagan. Elle est gestionnaire de projet principale à la Direction de la diffusion et de l’engagement à Bibliothèque et Archives Canada.

For Better or For Worse : la collection des bandes dessinées iconiques de Lynn Johnston de Bibliothèque et Archives Canada

Lynn Johnston est connue pour la création et l’illustration de la bande dessinée publiée For Better or For Worse (« pour le meilleur et pour le pire ») parue dans plus de 2 000 journaux dans 160 pays. Inspirée par sa propre expérience familiale, Lynn Johnston offre dans cette bande dessinée des interprétations humoristiques, touchantes et réfléchies de la vie de la famille fictive des Patterson : John et Elly, leurs enfants Michael, Elizabeth et April et leur chien adoré, Farley, alors qu’ils traversent les défis et les joies de la vie.

Cet été, la Galerie d’art de Sudbury présentera une exposition itinérante des œuvres de Johnston intitulée For Better or For Worse: The Comic Art of Lynn Johnston (« pour le pire et pour le meilleur : les bandes dessinées de Lynn Johnston »). Cette exposition célébrera le 30e anniversaire de la bande dessinée en explorant la vie de l’artiste, son procédé créatif et les réactions des lecteurs à travers les années. Bibliothèque et Archives Canada (BAC) prêtera plus de 50 panneaux de bandes dessinées originales dessinées par Johnston de sa collection pour l’exposition.

Des premières bandes dessinées de Johnston en 1979 à certaines de ses œuvres plus récentes de 1995, la sélection de bandes dessinées de BAC couvre un éventail de sujets réels et humoristiques dont la plupart traitent des expériences d’Elly Patterson en tant que femme au foyer.

La collection Lynn Johnston à BAC contient d’autres objets qui font preuve de la popularité de la bande dessinée de Johnston. Elle comprend une collection de poupées à l’effigie d’April Patterson, la cadette de la famille Patterson. BAC possède aussi des objets souvenir de la Fondation Farley, un organisme dédié à offrir une aide financière aux gens qui ont besoin d’aide pour prendre soin de leurs animaux domestiques. L’organisme porte son nom en l’honneur de Farley Patterson, le berger anglais bien-aimé de la famille Patterson, qui décède dans la bande dessinée.

Finalement, la collection comprend une grande quantité de lettres d’admirateurs rédigées par les lecteurs de Johnston. Les plus notables sont les deux sous-séries de la collection qui portent sur deux événements majeurs qui ont eu lieu dans la bande dessinée. Par exemple, suite à sa décision d’incorporer un personnage ouvertement homosexuel dans la bande dessinée, Johnston a reçu une énorme quantité de réponses de lecteurs à travers l’Amérique du Nord. De façon similaire, le décès de la mère d’Elly Patterson a suscité des réactions de nombreux lecteurs qui ont envoyé des témoignages de sympathie à Johnston alors qu’ils vivaient eux-mêmes le deuil d’un être cher.

Ne manquez pas l’exposition à la Galerie d’art de Sudbury du 11 juillet au 1er novembre 2015 pour en apprendre davantage sur le travail et le procédé créatif de Lynn Johnston!

Les cahiers de William Redver Stark : ordonner les pages

Dans notre dernier billet sur William Redver Stark, nous avons appris que les 14 cahiers de dessins, en plus d’être incomplets, montraient des signes d’usure structurelle et physique. Il manque aussi de nombreuses pages dans cinq d’entre eux. On ne sait pas si elles ont été enlevées par Stark lui-même ou par quelqu’un d’autre plus tard, mais quoi qu’il en soit, cela a plusieurs effets négatifs :

  • L’autre moitié de l’in‑folio est détachée du bloc de feuillets
  • L’orientation et l’ordre des pages sont modifiés
  • Les bords des pages détachées sont endommagés, car ils dépassent les couvertures des cahiers
  • Le dos et la reliure deviennent instables et se détériorent
Photographie en couleurs de deux pages. On voit, sur le bord droit de la page de gauche, une étroite ligne d’aquarelle qui est la suite du dessin.

Une petite ligne d’aquarelle sur le bord de la page de gauche correspond au dessin de la page de droite et révèle que ces pages se suivent.

Pour résoudre ces problèmes, l’équipe de restauration a revu chaque page des cahiers afin de déterminer leur orientation et leur ordre d’origine. Tous les détails ont été observés et consignés soigneusement : le support, l’aquarelle, l’encre ou le graphite, la reliure et les pages endommagées. L’équipe a examiné le papier sous plusieurs sources de lumière et différents angles, scruté les plus menus détails au microscope et mesuré chaque page avec précision.

Photo en couleur d’un cahier de dessins ouvert montrant une aquarelle à gauche et la matière transférée à droite.

Transfert de matière : la page a été tournée avant que l’aquarelle soit sèche. Des pigments verts et bruns de la page précédente ont donc été transférés sur la page suivante. La page détachée est replacée au bon endroit.

Voici les indices les plus concluants révélant l’ordre d’origine des pages :

  • Les transferts et le chevauchement de la matière
  • Les dommages subis par le papier, comme des taches, des déchirures et des bouts manquants qui se répètent sur plusieurs pages
  • Les traces laissées par les instruments de l’artiste et la reliure
  • Les dimensions et l’ondulation du papier ainsi que l’endroit où sont percés les trous pour la reliure
  • Les notes de l’artiste, dont la date et le lieu
Photographie en couleurs d’un cahier de dessins ouvert. La page de gauche comprend le dessin d’un lion qui a laissé des traces sur la page de droite.

Le lion dessiné au crayon à mine, à gauche, a laissé une image symétrique sur la page de droite, confirmant ainsi que les deux pages détachées se suivent.

Après avoir documenté les preuves établissant l’ordre des pages, on a pu commencer le long processus consistant à réordonner celles-ci. Chaque détail a été catalogué dans un tableau de correspondance, pour bien comprendre l’ordre des pages dans chaque cahier.

Image noir et blanc d’un tableau employé pour cataloguer les dispositions actuelle et originale des pages.

Le plan décrit l’ordre actuel des pages et la disposition d’origine probable des cahiers. Les documents précisent le nombre de pages par signature (des groupes de feuilles pliées et cousues ensemble); le numéro et l’emplacement des pages manquantes, déplacées ou blanches; la pagination; et le type de papier. Les notes de l’artiste sont également inscrites.

La première page du tableau de correspondance donne des exemples de transfert et de chevauchement de la matière. Le chevauchement s’est produit lorsque Stark, en dessinant ou en peignant, a dépassé la page ou la zone prévue pour son œuvre. Le transfert de matière a eu lieu quand l’artiste a terminé son travail : une fois le cahier refermé, les pages sont entrées en contact avec des pigments humides ou friables. Dans les deux cas, la matière est visible sur les pages précédentes ou suivantes, ce qui révèle l’ordre d’origine.

Dans le prochain blogue de cette série, nous examinerons comment les pages endommagées nous aident à déterminer l’ordre des pages.

Les cahiers de dessins de William Redver Stark : quelques détails

Au cours des prochains mois, le blogue présentera une série d’articles visant à faire découvrir le travail de conservation qui se fait en coulisse. Grâce à cette activité, la collection de Bibliothèque et Archives Canada est conservée, préservée et mise à la disposition des générations futures qui pourront continuer d’en jouir. Ce faisant, nous accompagnerons l’équipe de conservation alors qu’elle s’affairera à préserver les cahiers de dessins de William Redver Stark. Cette année, nous avons eu un premier aperçu de la restauration des cahiers de dessins ainsi qu’un balado sur William Redver Stark. Au cours des prochains mois, l’équipe s’emploiera à la conservation des cahiers et à la documentation du processus de conservation sur le blogue, Facebook et Twitter.

Examen des cahiers de dessins : le travail préparatoire

Le papier utilisé dans les 14 cahiers de dessins est soit du papier vélin pour aquarelle soit du papier vélin à dessin. Le papier vélin est fabriqué au moyen d’un laminoir à fil tissé serré ou d’un moule arborant un modèle de tissage délicat. Comme on pouvait s’y attendre, les huit cahiers de dessins composés de papier à dessin ne comportent pas de filigrane. Les filigranes sont un motif ou un symbole, comme le nom du fabricant, imprimé sur un morceau de papier et que l’on peut voir quand on tient le papier devant une source lumineuse. Trois des six cahiers de dessins faits de papier pour aquarelle ont des filigranes de différents fabricants de papier britanniques.

Une photographie en couleur illustrant le dessin à l’aquarelle d’un cheval. Au bas de la feuille, on peut voir l’impression délicate du filigrane « 1915 England » (1915 Angleterre).

Filigrane indiquant « 1915 England » (1915 Angleterre) dans l’un des cahiers de dessins.

Les dimensions des cahiers de dessins varient de 84 x 126 mm à 145 x 240 mm, ce qui correspond approximativement à la taille d’un téléphone intelligent ou d’un jeu de cartes. Aucun des cahiers n’est paginé, mais en les regardant de plus près, on peut voir l’ordre dans lequel l’artiste a utilisé les cahiers; certains ont été utilisés du début à la fin, d’autres à partir de la fin jusqu’aux premières pages ou encore dans une séquence totalement aléatoire.

Une photographie en couleur de trois cahiers de dessins tachés déposés sur une table blanche à côté d’un téléphone intelligent afin de comparer la taille des objets.

Trois cahiers de dessins déposés à côté d’un téléphone intelligent afin de comparer la taille.

Un examen plus approfondi révèle d’autres éléments d’information importants. Certains des livres arborent encore l’étiquette du libraire, des étiquettes des coloristes ou des estampes à l’encre. On peut en retirer d’autre information sur la composition du papier, le format et la provenance du livre. Certaines étiquettes indiquent le nombre de pages, ce qui est particulièrement utile pour déterminer si des pages sont manquantes. L’examen a permis de conclure qu’il manquait de nombreuses pages dans ces cahiers de dessins. Les renseignements sur la provenance montrent aussi que les livres ont été acquis de divers relieurs, de libraires à Londres et en France et que certains étaient vendus à des consommateurs britanniques, français et allemands.

Photographie en couleur d’une étiquette jaune renfermant de l’information sur le relieur du cahier de dessins.

Exemple d’une étiquette d’un coloriste indiquant le fabricant, la provenance du cahier de dessins, le nombre de pages et la qualité du papier.

Les blocs de feuillets (le corps principal du livre) forment un cahier composé de quatre à huit in-folio. Un cahier est un groupe d’in-folio. Un in-folio est une seule page, pliée une fois. Tous les cahiers de dessins, sauf deux, ont été reliés de manière traditionnelle, l’un étant doté au dos de deux anneaux de métal et l’autre d’une reliure agrafée. Ces deux structures à reliure simple ont été fabriquées à la main et n’ont pas été conçues au moyen des méthodes de fabrication commerciale et industrielle communément utilisées dans la conception des livres à l’époque. Tous les cahiers de dessins sont dotés de couvertures de carton rigide. Les reliures sont unies et ont un aspect utilitaire, les couvertures et le dos n’arborant aucune décoration, à l’exception des notes manuscrites à l’encre ou au graphite, possiblement rédigées par l’artiste. Le dos de deux cahiers de dessins est fait de cuir, du tissu recouvrant le carton. Les autres livres ont des reliures de canevas beige dotées d’un fermoir à élastique. La plupart des cahiers de dessins sont munis d’un porte-crayon.

Les cahiers de dessins n’ont jamais fait l’objet de réparation ni de travaux de conservation, et ils présentent de multiples problèmes mineurs ou graves menaçant la stabilité, notamment :

  • des pages qui se détachent du dos
  • du papier déchiré et des morceaux de papier détachés
  • des pages manquantes
  • des pages placées dans un ordre autre que celui à l’origine
  • des fils de reliure brisés
  • un joint faible ou brisé reliant les blocs de feuillets aux couvertures
  • du ruban adhésif sur les couvertures
  • des zones fragilisées sur la couverture de tissu et du carton

Le prochain article de la série, intitulé « The William Redver Stark sketchbooks: page mapping », portera sur les méthodes employées par l’équipe de conservation pour déterminer l’ordre des pages dans les cahiers de dessins.

Visitez Flickr pour consulter d’autres images illustrant l’examen aux fins de la conservation.

Bibliothèque et Archives Canada diffuse un seizième baladoémission : William Hind : Représenter le Canada d’un océan à l’autre

Bibliothèque et Archives Canada (BAC) publie sa plus récente émission de baladodiffusion intitulée William Hind : Représenter le Canada d’un océan à l’autre.

Gilbert Gignac, gestionnaire à la retraite des œuvres d’art de la collection, et Mary Margaret Johnston-Miller, archiviste en art, tous les deux de BAC, se joignent à nous pour discuter de William Hind, un artiste qui a joué un rôle de premier plan dans le développement des arts au sein de la société canadienne. Nous nous penchons sur la vie de William Hind, sur son apport unique aux arts du Canada et sur le contenu de la collection William Hind de BAC.

Abonnez-vous à nos émissions de baladodiffusion sur notre fil RSS ou iTunes, ou consultez le site : Balados – Découvrez Bibliothèque et Archives Canada : votre histoire, votre patrimoine documentaire.

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec nous par courriel à balados@bac-lac.gc.ca.

Images des carnets de croquis de William Hind maintenant sur Flickr

En 1862, l’artiste William Hind grossit les rangs des Overlanders, un groupe de prospecteurs qui franchissent les Prairies pour aller chercher de l’or dans les régions du Fraser et de Cariboo. Pendant son voyage, Hind produit un cahier de croquis documentant les déplacements du groupe et quelques unes des difficultés auxquelles il a fait face sur les nouvelles routes de l’Ouest.

Bibliothèque et Archives Canada diffuse une treizième baladoémission : William Redver Stark : le soldat et l’artiste

Bibliothèque et Archives Canada diffuse sa plus récente émission de baladodiffusion intitulée William Redver Stark : le soldat et l’artiste.

Deux employées de Bibliothèque et Archives Canada, l’archiviste en art Geneviève Morin et la conservatrice Lynn Curry, discutent du fonds William Redver Stark. Elles explorent les antécédents de William Redver Stark, le temps qu’il a passé en tant que soldat durant la Première Guerre mondiale et les œuvres d’art qu’il a produites, plus particulièrement les quatorze cahiers de dessins compris dans son fonds.

Abonnez vous à nos baladoémissions au moyen de notre fil RSS ou iTunes, ou consultez le site : Balados – Découvrez Bibliothèque et Archives Canada : votre histoire, votre patrimoine documentaire.

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez nous contacter par courriel à balados@bac-lac.gc.ca.

William Redver Stark : La restauration des cahiers

Différentes approches ont été privilégiées au cours des années pour la conservation des cahiers de dessins ou des œuvres reliées. Pendant longtemps, on détachait simplement les œuvres pour se débarrasser de la reliure. Maintenant, la valeur historique et archivistique de la reliure est largement reconnue. Bibliothèque et Archives Canada (BAC) ne fait pas exception, et les traitements de conservation visent désormais à préserver l’intégrité des œuvres, incluant leur reliure.

Dans un article précédent, nous vous avons présenté l’œuvre du soldat William Redver Stark. Les cahiers faisant partie du fonds William Redver Stark n’avaient jamais été réparés ou préservés, et commençaient à montrer des signes d’usure :

  • Déchirures et trous
  • Pages détachées, manquantes ou dans le mauvais ordre
  • Fils de reliure brisés
  • Couvertures pas solidement reliées aux pages ou carrément détachées

Les cahiers font donc l’objet de différents traitements de conservation, entrepris par une équipe de conservateurs hautement spécialisés œuvrant dans le domaine de la conservation et de la restauration de livres, au sein de BAC. Ces conservateurs ont travaillé de concert avec les gestionnaires de collections et les archivistes pour respecter l’intégrité de l’œuvre de Stark, et lui rendre pleinement ses heures de gloire.

Quant aux dessins et aux aquarelles de ce fonds, ils sont en très bon état. Dans certains cas, on croirait mêmes qu’ils ont été réalisés il y a quelques jours à peine. Il faut dire que les cahiers sont restés fermés pendant pratiquement cent ans, et que les pages ont rarement été exposées à l’air ou à la lumière. Ainsi, contempler une œuvre de Stark, c’est faire un voyage dans le temps qui permet de voir le travail d’un artiste tel qu’il a été fait il y a cent ans, au cours d’une des guerres les plus meurtrières et cruciales de notre temps.

En somme, le travail de restauration de l’équipe de Conservation et de restauration de BAC permettra de stabiliser l’état des cahiers afin de s’assurer qu’ils traverseront avec succès l’épreuve du temps, et permettront aux générations futures d’avoir accès à une importante partie de notre histoire.

Exemple d’un traitement de restauration requis : le ruban adhésif doit être retiré.

Autre exemple de traitement de restauration requis : la couverture doit être recousue.

Voir aussi :

William Redver Stark, artiste soldat

English version

À partir de 1916, des artistes embauchés officiellement, comme A.Y. Jackson et David Milne, documentent l’expérience du Canada durant la Première Guerre mondiale, grâce au Fonds de souvenirs de guerre canadiens. Toutefois, de nombreux autres artistes, amateurs ou professionnels, racontent leur expérience de la guerre lors du combat, de la construction de routes, du transport de biens ou des soins prodigués à d’autres, trouvant le temps de créer des images saisissantes du monde qui les entoure.

Le fonds William Redver Stark, conservé par Bibliothèque et Archives Canada (BAC), fait partie des rares dossiers qui documentent la vie d’un artiste non officiel de l’Armée. Quatorze cahiers de dessins et d’aquarelles particulièrement bien préservés nous font découvrir la vie d’un soldat qui a vu l’action de beaucoup plus près que les artistes officiels, et qui donne une idée plus spontanée et intime de la vie quotidienne dans ce contexte.

Les cahiers de croquis présentent des images de soldats en pleine action ou au repos, des pièces d’artillerie et des soldats allemands capturés, des paysages traversés par les bataillons, et même des attractions du zoo de Londres, où Stark s’est rendu pendant une permission. Les illustrations complètent admirablement bien le dossier militaire de l’artiste, l’historique de son bataillon et notre compréhension visuelle de la vie d’un militaire durant la Première Guerre mondiale.

William Redver Stark avec un chat. Gracieuseté de Anciens Combattants Canada.

William Redver Stark avec un chat.
Gracieuseté de Anciens Combattants Canada.

Bibliothèque et Archives Canada a reçu le fonds William Redver Stark en 2005, à titre de don de la part de son neveu, Douglas Mackenzie Davies, et de sa famille : son épouse, Sheila Margaret Whittemore Davies, et leurs deux fils, Kenneth Gordon Davies et Ian Whittemore Davies.

Comment faire des recherches dans les cahiers de croquis

Les pièces des 14 cahiers de croquis du fonds William Redver Stark ont été décrites et numérisées pour faciliter la recherche par sujet ou par type de paysage. Par exemple, vous pouvez chercher toutes les images du fonds qui représentent des ponts ou des constructions.

Pour faire une recherche dans les cahiers de croquis, choisissez l’option Recherche avancée. Dans le menu déroulant, choisissez « Un de ces mots » et entrez le numéro de référence archivistique (R11307) ou le numéro MIKAN (616998). Pour préciser votre recherche, ajoutez un mot clé comme « ponts » dans le deuxième champ.

Documents connexes

Ne manquez pas l’article William Redver Stark : La restauration des cahiers pour en savoir plus sur le travail réalisé par les restaurateurs de BAC.

Mary Riter Hamilton, première peintre militaire non officielle du Canada

English version

Quatre‑vingt‑dix ans ont passé depuis que Mary Riter Hamilton a fait don de ses œuvres aux Archives publiques du Canada (maintenant Bibliothèque et Archives Canada) : 180 peintures à l’huile et des dizaines de dessins réalisés à la craie, au pastel et au crayon qui représentent la dévastation en Europe après la Première Guerre mondiale. Les œuvres de Riter Hamilton ne sont pas joyeuses; elles traitent presque toutes de la destruction engendrée par la guerre. Elles montrent des tranchées boueuses, des paysages dévastés, des tombes, des cimetières, et des églises et des villages détruits par des bombardements.

Monument commémoratif de la Deuxième division canadienne dans un cratère de mine près de Neuville Saint Vaast.

Monument commémoratif de la Deuxième division canadienne dans un cratère de mine près de Neuville Saint Vaast (e011201067)

Mary Riter Hamilton voit le jour en 1873 à Teeswater (Ontario) et grandit à Clearwater (Manitoba), où sa famille s’est établie pour exploiter une ferme. Elle marie Charles W. Hamilton à 18 ans et devient veuve à 23 ans. Peu avant la mort de son époux, Mary commence à suivre des cours d’art à Toronto. La plupart de ses enseignants formés en Europe remarquent son talent et l’encouragent vivement à poursuivre ses études à Paris. Mary étudie d’abord en Allemagne, puis elle déménage à Paris, où elle vivra et étudiera pendant huit ans. Mary retourne s’installer au Manitoba pendant un an en 1906, puis elle s’y établit de nouveau en 1911 et y habite pendant huit ans. Pendant cette période, les œuvres de Mary sont présentées dans des musées de Montréal, Ottawa, Toronto, Winnipeg et Calgary.

Peinture montrant une route avec des arbres détruit aux abors.

La mélancolie de la Somme (e011205200)

Toujours désireuse de retourner en Europe, Mary obtient sa chance en 1919, alors qu’elle vit et travaille sur la côte Ouest du Canada. L’Amputation Club de la Colombie‑Britannique lui demande de créer des œuvres pour The Gold Stripe, un magazine destiné aux anciens combattants. Mary part immédiatement « peindre les endroits où d’innombrables Canadiens courageux ont combattu et donné leur vie ». [traduction] Pendant trois ans, Riter Hamilton travaille sans arrêt en France et en Belgique d’après‑guerre, où elle peint des champs de bataille comme la crête de Vimy, la Somme, Ypres et Passchendaele. Les conditions sont difficiles : elle travaille dans des abris de fortune et doit endurer le mauvais temps et les maigres rations, si bien qu’elle revient au Canada dans un état d’épuisement physique et émotionnel. Riter Hamilton refuse de vendre ses tableaux et choisit plutôt de les donner aux Archives publiques du Canada. Elle meurt, pauvre et atteinte de cécité, en 1954.

À l’aube du centenaire de la Première Guerre mondiale, ces œuvres deviennent encore plus touchantes. Mary Riter Hamilton n’a jamais été une « peintre de guerre » officielle, mais son courage, son talent, sa détermination inébranlable, la sombre beauté et l’aspect lugubre de sa collection forment un récit durable des ravages causés par la guerre.

Peinture montrant un crat`re rempli de fleurs de pavots.

Tranchées sur la Somme (e011202180)

Pour en savoir plus sur Mary Riter Hamilton, admirer ses œuvres ou voir les documents de la collection de BAC, vous pouvez consulter les sites suivants :