Un nouveau départ : 150 ans d’infrastructures fédérales en Colombie-Britannique – Région du nord-ouest : La ligne télégraphique du Yukon du Service télégraphique du gouvernement fédéral

Par Caitlin Webster

La Colombie-Britannique s’est jointe au Canada en 1871, il y a 150 ans. Dans les années qui ont suivi, les infrastructures fédérales se sont répandues dans toute la province. Ce processus est bien documenté dans les collections de Bibliothèque et Archives Canada. La présente série de huit blogues met en lumière des bâtiments, des services et des programmes, ainsi que leur impact sur les diverses régions de la Colombie-Britannique.

Lorsque la Colombie-Britannique négocie son adhésion à la Confédération, l’une des conditions est l’établissement du télégraphe. Le Service télégraphique du gouvernement fédéral du Canada, qui fait partie du ministère des Travaux publics, est chargé de fournir ce service. Il gère des lignes télégraphiques dans des zones éloignées non couvertes par les systèmes télégraphiques ferroviaires ou les entreprises privées. En Colombie-Britannique, le gouvernement fédéral exploite des lignes dans le sud et sur l’île de Vancouver. Lorsqu’il étend sa présence dans le nord de la Colombie-Britannique et au Yukon, dans les années 1890, il lance les travaux de la ligne télégraphique du Yukon.

En 1899, le Bureau du Conseil privé approuve la construction d’une ligne télégraphique entre Dawson City, dans ce qui est maintenant le Yukon, et Bennett, en Colombie-Britannique. Aujourd’hui une ville fantôme, Bennett était autrefois un centre prospère grâce à la ruée vers l’or du Klondike.

En 1899, le Bureau du Conseil privé approuve la construction d’une ligne télégraphique entre Dawson City, dans ce qui est maintenant le Yukon, et Bennett, en Colombie-Britannique. Aujourd’hui une ville fantôme, Bennett était autrefois un centre prospère grâce à la ruée vers l’or du Klondike.

Photographie en noir et blanc de la ville de Bennett, en Colombie-Britannique, au bord du lac Bennett. Il y a des bâtiments et des structures temporaires le long du rivage, avec un flanc de montagne en arrière-plan et un pont en bois au premier plan.

Une partie de Bennett, en Colombie-Britannique (a016295-v8)

Peu après l’achèvement de la ligne jusqu’à Bennett, les travaux commencent sur une ligne secondaire vers Atlin, puis sur une extension d’Atlin à la ligne transcontinentale, à Quesnel. Ces travaux se terminent en 1901, mais la construction de plusieurs lignes secondaires se poursuit au cours de la décennie suivante. Pendant que les travaux progressent, le ministère des Travaux publics construit des bureaux et des stations télégraphiques à intervalles réguliers le long de la ligne. Les stations situées dans les villes et les établissements abritent souvent d’autres services du gouvernement fédéral, tels que les bureaux de poste et les douanes. Les exploitants de ces stations travaillent aux heures normales de bureau pour que les clients puissent envoyer et recevoir des télégrammes.

Photographie en noir et blanc du bureau de poste à trois étages d’Atlin, en Colombie-Britannique. Un panneau sur le bâtiment porte la mention « Dominion Government Telegraph Office ».

Bureau de poste d’Atlin, en Colombie-Britannique (a046672-v8)

Afin que la tension soit suffisante pour transmettre les télégrammes entre les stations, les équipes construisent également des stations de répéteurs le long des tronçons les plus isolés. Au début, ces « stations de brousse » étaient de simples cabanes à une pièce, abritant à la fois le télégraphiste et le monteur de lignes. Comme ces sites reçoivent rarement des clients voulant envoyer des télégrammes, les télégraphistes et les monteurs de lignes s’emploient à maintenir les fils télégraphiques en bon état. Au cours de l’été 1905, les équipes construisent des cabanes secondaires dans ces stations isolées afin de rendre un peu plus agréable la vie dans un espace aussi restreint.

Photographie en noir et blanc d’un jeune homme assis avec son chien devant une cabane en bois rond d’une pièce.

Cabane télégraphique du gouvernement fédéral, au nord de Hazelton. Le télégraphiste Jack Wrathall est assis avec son chien devant la cabane. (a095734-v8)

Les refuges, où les monteurs de lignes passent la nuit en cas de mauvais temps, sont encore plus petits. Espacées d’environ 16 kilomètres, ces petites cabanes de 2,4 x 3 mètres contiennent un poêle, une couchette et des réserves de nourriture limitées.

Les lignes télégraphiques perturbent les Premières Nations locales : Lhtako Dene, Nazko, Lhoosk’uz Dene et ?Esdilagh, près de Quesnel, et la Nation Taku River Tlingit, à Atlin. Les premiers travaux sur les lignes télégraphiques, au 19e siècle, sont souvent réalisés sans leur accord. Des confrontations surgissent lorsque des équipes de travail entrent sans autorisation sur leurs terres.

De nombreuses Premières Nations se serviront des matériaux laissés sur les lignes télégraphiques abandonnées, utilisant le fil pour faire des ponts ou des pièges. Certains Autochtones travaillent sur les lignes télégraphiques, en tant que travailleurs de la construction, monteurs de lignes et chefs de trains.

Le plus célèbre d’entre eux, Simon Peter Gunanoot, participe à la construction de la ligne avant de devenir livreur dans les stations de brousse. Accusé de meurtre en 1906, il échappe aux recherches pendant 13 ans avant de se rendre. À l’issue de son procès, en 1919, le jury l’acquitte en seulement 15 minutes. Sa remarquable histoire a depuis inspiré des livres, des documentaires et des courts métrages.

Dans les années 1920 et 1930, le gouvernement fédéral commence à remplacer le télégraphe par la radio et le téléphone. Parallèlement, l’intérêt pour la ligne en tant que sentier de randonnée d’aventure s’accroît. Bien que le gouvernement fédéral ait vendu ou abandonné les dernières portions de la ligne télégraphique du Yukon en 1951, les guides en utilisent encore certaines parties de nos jours.

Pour en savoir plus sur la ligne télégraphique du Yukon, consultez les ressources suivantes :

  • « A socio-cultural case study of the Canadian Government’s telegraph service in western Canada, 1870–1904 », thèse de John Rowlandson, 1991 (OCLC 721242422)
  • Wires in the Wilderness: The Story of the Yukon Telegraph, Bill Miller, 2004 (OCLC 54500962)
  • Pinkerton’s and the Hunt for Simon Gunanoot: Double Murder, Secret Agents and an Elusive Outlaw, Geoff Mynett, 2021 (OCLC 1224118570)

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Caitlin Webster est archiviste principale à la Division des services de référence au bureau de Vancouver de Bibliothèque et Archives Canada.

L’art des jeux de mains dénés / Jeu de bâtonnets / ᐅᐨᘛ / oodzi

Par Angela Code

Les Dénés, aussi appelés Athabascans ou Athapascans, forment un groupe autochtone appartenant à la famille de langues na-déné. C’est l’un des plus importants groupes autochtones en Amérique du Nord. Son territoire couvre plus de quatre millions de kilomètres carrés, s’étendant du nord du Canada jusqu’au sud-ouest des États-Unis.
Les Dénés se divisent en trois groupes distincts : le groupe du Nord, le groupe de la côte Pacifique et le groupe du Sud et de l’apache. Quant à la famille de langues na-déné, elle compte une cinquantaine de langues différentes, ainsi que divers dialectes.
Depuis longtemps, les Dénés du Nord jouent à des jeux de mains, une activité aussi connue sous le nom de jeu de bâtonnets. En dialecte Sayisi Dënesųłiné, les jeux de mains dénés sont appelés ᐅᐨᘛ (oodzi). (La langue dënesųłiné yatiyé, aussi appelée chipewyan déné, est l’une des plus parlées dans la famille de langues na-déné.)
Selon la région du Nord où l’on se trouve, les règles du jeu et les signes de la main diffèrent; cependant, le but du jeu et son déroulement sont essentiellement les mêmes. Les jeux de mains dénés sont en fait des jeux complexes de devinettes : un passe-temps amusant où l’on doit être doué à la fois pour la dissimulation et pour « lire les gens ». Le plaisir est rehaussé d’un cran lorsque les participants font preuve de dynamisme, d’humour et d’esprit sportif – et d’habileté, bien entendu!

Comment jouer

Les jeux de mains dénés se jouent entre équipes, chacune comptant le même nombre de joueurs. (Ce nombre est précisé à chaque tournoi, et varie d’une région à l’autre : 4, 6, 8, 10 ou 12, le plus souvent.) Chaque joueur apporte un objet qui se cache bien dans la main : une petite pierre, une pièce de monnaie, un bouton, une cartouche de calibre .22, etc.
Deux équipes à la fois s’affrontent. Les joueurs qui attendent leur tour frappent des tambours en peau de caribou sur une cadence rapide et rythmée, en utilisant des baguettes de bois faites à la main; des spectateurs peuvent les accompagner. Le son des tambours, les cris, les acclamations et les chants dynamisent le jeu. Souvent, les joueurs de tambours se placent derrière l’équipe qu’ils soutiennent. Ils jouent de leur instrument quand celle-ci cache ses objets, à la fois pour l’encourager et pour empêcher les autres de deviner leurs gestes.

Photo noir et blanc d’une vingtaine d’hommes et de garçons, certains debout, d’autres agenouillés au sol. Au centre, un homme frappe un tambour en peau de caribou avec une baguette de bois. Il porte une chemise blanche et un pantalon sombre, et tient une pipe en bois à la bouche. À l’arrière-plan, on voit une tente rectangulaire en toile blanche, et de la viande qui sèche sur un poteau de bois.

Hommes et garçons gwichya gwich’in jouant à des jeux de mains dénés, accompagnés par un homme au tambour, Tsiigehtchic (Tsiigehtshik, anciennement la rivière Arctic Red), Territoires du Nord-Ouest. (a102486)

Chaque équipe a son capitaine ; ce sont eux qui ouvrent le jeu. Ils cachent d’abord un objet dans une de leurs mains. Puis, en même temps, ils pointent la main où, selon eux, leur adversaire a caché son objet.

Photo couleur de huit hommes et d’un bambin. Les hommes jouent à des jeux de mains dénés. Trois d’entre eux frappent des tambours en peau de caribou avec des baguettes de bois. Deux autres font des signes propres aux jeux de mains dénés.

Hommes jouant à des jeux de mains dénés. Photo prise lors de la visite de la Commission royale sur les peuples autochtones à Tadoule Lake (Manitoba), dans la collectivité des Dénés sayisi (Dénésulines), 1992-1993. Au fond (de gauche à droite) : Brandon Cheekie, Peter Cheekie, Jimmy Clipping, Fred Duck, Ernie Bussidor et Tony Duck. Devant (de gauche à droite) : Personne inconnue, Evan Yassie, Thomas Cutlip et Ray Ellis. (e011300424)

Dès que l’un des capitaines a bien deviné, les autres joueurs se joignent à la partie. L’équipe du capitaine gagnant est la première à pouvoir marquer des points.

Les membres de l’équipe se mettent en ligne côte à côte, à genoux au sol, face à l’équipe adverse. Comme les jeux de mains peuvent durer longtemps, ils s’agenouillent sur une surface molle (un tapis ou un lit de branches d’épinette, par exemple).

Souvent, un ou deux marqueurs ou arbitres gardent un œil sur les joueurs et veillent à ce que les points soient bien comptés, à ce que personne ne triche et à ce que toute contestation soit réglée de manière équitable; mais ce n’est pas obligatoire. Ils s’assoient alors sur les côtés, entre les deux équipes, pour bien voir les joueurs et pouvoir distribuer les bâtonnets aux gagnants.

Ces bâtonnets servent à compter les points. On les place entre les équipes. Leur nombre varie en fonction du nombre de joueurs : ainsi, il faut 12 bâtonnets si on joue avec des équipes de 4 personnes; 14 bâtonnets avec des équipes de 6; 21 avec des équipes de 8; 24 ou 25 avec des équipes de 10; et 28 ou 29 avec des équipes de 12.

Photo couleur d’un homme âgé vu de dos, regardant une partie de jeux de mains dénés. Il porte une veste avec l’inscription « Sayisi Dene Traditional Handgame Club » (Club de jeux de mains traditionnels des Dénés sayisi).

L’aîné Charlie Learjaw regarde une partie de jeux de mains dénés, Tadoule Lake (Manitoba), 1992-1993. (e011300421)

L’équipe qui commence cache ses objets sous un tissu quelconque (comme une couverture ou des manteaux). Chaque joueur passe alors son objet d’une main à l’autre, jusqu’à ce qu’il décide dans quelle main le cacher. Ensuite, les joueurs sortent leurs poings de la couverture et les montrent à leurs adversaires. Souvent, ils gardent les bras droits devant eux ou les croisent sur leur poitrine, mais ils sont libres de positionner leurs mains à leur guise. Ils font aussi des mimiques, des gestes et des sons pour tenter d’induire en erreur le capitaine de l’équipe adverse, qui devra deviner où sont cachés les objets.

Photo couleur de six hommes et d’un bambin. Les hommes jouent aux jeux de mains dénés. Trois d’entre eux chantent en frappant des tambours en peau de caribou avec des baguettes de bois.

Hommes jouant du tambour pendant des jeux de mains dénés, Tadoule Lake (Manitoba), 1992-1993. De gauche à droite : Brandon Cheekie, Peter Cheekie, Fred Duck, Jimmy Clipping, Ernie Bussidor, Tony Duck et Ray Ellis. (e011300426)

Quand le capitaine pense avoir deviné où sont cachés les objets, il fait d’abord un grand bruit (par exemple, en tapant fort dans ses mains ou sur le sol) pour avertir tout le monde qu’il est prêt. Puis il fait un signe particulier de la main pour désigner son choix. Plusieurs signes existent, mais les Jeux d’hiver de l’Arctique en emploient quatre (source en anglais).

Les joueurs adverses doivent alors ouvrir la main désignée par le capitaine, pour que tout le monde puisse voir si l’objet est là. Si le capitaine s’est trompé, les joueurs de l’équipe adverse doivent alors montrer l’autre main qui contient l’objet.

Chaque fois que le capitaine se trompe, on donne un bâtonnet à l’équipe adverse. Supposons par exemple que le capitaine fait face à quatre joueurs. S’il devine une fois et se trompe trois fois, l’équipe adverse reçoit trois bâtonnets; le joueur dont le capitaine a deviné la main est éliminé, et le jeu se poursuit avec les autres joueurs, jusqu’à ce que le capitaine ait réussi à trouver tous les objets restants, ou jusqu’à ce que l’équipe adverse remporte tous les bâtonnets. Si le capitaine trouve tous les objets restants, on inverse les rôles : c’est au tour de son équipe de cacher ses objets, et à l’autre capitaine d’essayer de deviner. L’équipe qui remporte tous les bâtonnets gagne la partie.

Photo composite noir et blanc montrant une quinzaine de garçons jouant aux jeux de mains dénés, debout ou agenouillés au sol. Un jeune homme debout frappe un tambour en peau de caribou avec une baguette de bois.

Hommes et garçons gwichya gwich’in jouant aux jeux de mains dénés, Tsiigehtchic (Tsiigehtshik, anciennement la rivière Arctic Red), Territoires du Nord-Ouest, vers 1930. (a102488)

Tournois de jeux de mains

Dans le Nord, on organise souvent de petits tournois de jeux de mains dénés. Ma collectivité d’origine, Tadoule Lake, au Manitoba, essaie d’en faire tous les vendredis soir. De très grands tournois se tiennent aussi quelques fois par an dans différentes régions. On peut parfois y remporter des prix valant des milliers de dollars!

On raconte que dans le passé, certains joueurs pariaient différents objets comme des armes à feu, des balles, des haches, etc. J’ai même entendu parler d’hommes qui perdaient leur femme à un jeu et devaient la regagner à un autre!

Controverse entourant le genre

Les enfants – filles et garçons – apprennent à jouer aux jeux de mains dénés, tant à la maison que pendant des tournois. Dans certaines régions, ces jeux sont enseignés à l’école, durant les cours d’éducation physique.

Photo couleur d’un homme, d’un adolescent et d’un bambin regardant une partie de jeux de mains dénés. L’homme frappe un tambour en peau de caribou avec une baguette de bois. Le bambin tient son propre petit tambour.

Peter Cheekie frappe un tambour en peau de caribou avec une baguette de bois pendant qu’un adolescent (Christopher Yassie) et un bambin (Brandon Cheekie) regardent une partie de jeux de mains dénés, Tadoule Lake (Manitoba), 1992-1993. (e011300429)

Cependant, chez les adultes, ce jeu est surtout pratiqué par les hommes, certaines régions (notamment dans les Territoires du Nord-Ouest) ne permettant pas aux femmes de jouer. Néanmoins, au Yukon et dans certaines régions du nord des Prairies, les femmes ne sont pas seulement autorisées à jouer : elles y sont encouragées et largement soutenues. Leur participation accroît l’envergure des jeux et les rend plus amusants, tant pour les participants que pour les spectateurs.

Ce sont les organisateurs des tournois qui précisent si les équipes mixtes sont permises ou non. À ma connaissance, il n’y a eu qu’un seul tournoi entièrement féminin, qui s’est tenu à Whitehorse, au Yukon, en 2016.

La participation des femmes aux jeux de mains est un sujet délicat dans le Nord. Certains disent qu’il n’est pas dans la tradition de permettre aux femmes de jouer, et qu’elles gagneraient tout le temps parce qu’elles sont « trop puissantes ». Dans certaines collectivités, on n’autorise même pas les femmes à jouer du tambour.

D’autres soutiennent plutôt que les femmes jouaient aux jeux de mains dénés autrefois, mais que cela a changé depuis l’imposition du christianisme. Des missionnaires chrétiens ont déjà complètement interdit le tambour et les jeux de mains dénés; dans certaines collectivités, ils ont même brûlé des tambours, considérés comme païens (donc inacceptables). Or, cet instrument occupe une place très importante dans la culture et la spiritualité dénées.

Si certains Dénés ont toujours continué à jouer en secret, dans d’autres collectivités, les jeux de mains refont surface depuis quelques années seulement. Dans une collectivité en particulier, j’ai entendu dire que les jeux de mains avaient disparu depuis longtemps, mais que les femmes les faisaient renaître et encourageaient les hommes et les autres à y jouer de nouveau.

Je crois qu’à notre époque, exclure les femmes des jeux de mains dénés est injuste, tout comme les empêcher de jouer du tambour, d’ailleurs. La dynamique entre les sexes évolue dans toutes les cultures. Inclure davantage les femmes dans ce passe-temps amusant n’apporte que du positif pour tout le monde.

Pour ma part, j’adore regarder les jeux de mains dénés, mais je préfère de loin y participer, et j’aimerais voir plus de femmes le faire et en tirer du plaisir.

Visitez l’album Flickr sur les images des Dénés.


Angela Code est archiviste dans le cadre du projet Écoutez pour entendre nos voix de Bibliothèque et Archives Canada.

Images du Yukon maintenant sur Flickr

Le Yukon, situé dans le nord-ouest du Canada, est l’un des trois territoires du pays. Il est délimité à l’ouest par l’Alaska, au sud par la Colombie-Britannique et à l’est par les Territoires du Nord-Ouest.

Les premiers humains seraient arrivés au Yukon il y a au moins 20 000 ans. Ensuite, des Inuits et des membres des Premières Nations de la famille linguistique na-déné s’y sont établis.

Une photo noir et blanc d’un bateau à vapeur avec des passagers. Des gens sont sur l’avant du bateau tandis que d’autres sont debout sur la passerelle du deuxième étage.

Le navire à vapeur Victorian sur le fleuve Yukon, près de Dawson (Yukon) (MIKAN 3203058)

Comme le Yukon est l’une des régions les plus éloignées du Canada, les Européens s’adonnant au commerce de la fourrure n’y arrivent qu’au début du 19e siècle. Des rumeurs sur la présence d’or amènent dans la région des mineurs et des prospecteurs à partir de 1874. Puis, de 1896 à 1899, la découverte d’or dans la région du Klondike provoque une ruée de migrants. En 1898, en raison de la grande augmentation de la population, le Yukon, qui faisait auparavant partie des Territoires du Nord-Ouest, devient un territoire distinct au sein de la Confédération canadienne.

La population du Yukon diminue considérablement au 20e siècle, mais la construction d’autoroutes et une brève période de reprise de l’exploitation minière contribuent à l’augmentation constante de la population dans les années 1970. L’économie se diversifie afin de compenser la diminution des profits liés à l’exploitation minière.

Le saviez-vous?

  • Le nom « Yukon » vient du mot gwich’in « Yu-kun-ah », qui signifie « grande rivière » et fait référence au fleuve Yukon.
  • La plus haute montagne du Canada et deuxième plus haute montagne en Amérique du Nord se trouve au Yukon. Il s’agit du mont Logan, dont le sommet culmine à 5 959 mètres (19 551 pieds).
  • Le Yukon compte le plus petit désert au monde, près de Carcross. Ce désert mesure environ 2,58 kilomètres carrés (1 mille carré).

Visitez l’album Flickr maintenant!

Martha Louise Black : Première dame du Yukon

Par Katie Cholette

Photographie en noir et blanc signée, doublée d’un passe-partout et arborant une femme qui sourit, datée de 1932.

Martha Louise Black, 1932. Photographe : Pierre Brunet (e011154526)

Cachée derrière les millions d’objets dans la collection de Bibliothèque et Archives Canada se trouve une série de 10 cartes postales arborant des fleurs. De taille plutôt sobre et portant sur un sujet modeste, ces cartes ont été réalisées par une femme exceptionnelle et aventureuse se nommant Martha Louise Black (née Munger). Surnommée « première dame du Yukon » et deuxième femme élue comme députée à la Chambre des communes du Canada, Martha Black était une femme d’affaires astucieuse, une experte des fleurs sauvages du Yukon et de la Colombie-Britannique, une auteure et une conférencière, et récipiendaire de plusieurs marques de distinction. Nous célébrons, le 24 février 2016, son 150anniversaire de naissance.

Reproduction en couleur d’une plante avec quatre fleurs pourpres et une fleur montée en graines. Dans le bas, au centre, se trouvent les initiales « MLB » et « GB ». L’œuvre est datée de 1955.

« Pasque Flower » (fleur de pâques) par Martha Louise Black. Impression par procédés photomécaniques, 1955. (e011154530)

Quand Martha est venue au monde à Chicago, en Illinois, personne n’aurait pu prédire qu’elle allait mener une vie aussi palpitante. En 1898, à l’âge de 23 ans, elle laisse derrière elle, à Chicago, le confort d’un foyer (et un premier mari) pour répondre à l’appel de la ruée vers l’or du Yukon. Financés par des membres de la famille, Martha et son frère George franchissent le col Chilkoot en direction de la rivière Yukon. Ils poursuivent leur route jusqu’au Klondike où elle aborne des concessions minières en quête d’or. La première fois, elle demeurera au Yukon un peu plus d’un an, mais Martha est fascinée par le Nord. Quand elle y retourne en 1901, elle jalonnera encore plus de concessions, fondera et exploitera avec succès un moulin à scie et prendra un deuxième mari, George Black. Elle passera presque tout le reste de sa vie au Yukon.

Reproduction en couleur d’une plante avec trois fleurs jaunes et de larges tiges foliacées. Arbore les initiales « MB » et est datée de 1930.

« Cyprepedium, Large Yellow Lady Slipper » (cypridide, gros sabot de Notre-Dame jaune) par Martha Louise Black. Impression par procédés photomécaniques, 1955 (e011154531)

Martha et George s’établissent au Yukon, où elle a élevé trois fils issus de son premier mariage. Avocat de profession, George est devenu le septième commissaire du Yukon en 1912. Ensemble, la famille Black a joué un rôle déterminant dans la ville de Dawson, puis de Whitehorse.

Reproduction en couleur d’une plante avec de petites fleurs pourpres et de larges feuilles à lobes profondes. Elle arbore les initiales « MB » et est datée de 1930.

« Crane’s Bill – Wild Geranium » (géranium de Bicknell – géranium sauvage) par Martha Louise Black. Impression par procédés photomécaniques (e011154532)

L’intérêt que portera Martha toute sa vie pour la botanique s’épanouit dans le Nord. En 1909, elle commence à collectionner les fleurs sauvages et à les faire sécher à plat, peignant à l’aquarelle l’arrière-plan — une pratique qu’elle appelle la « botanique artistique ». Ses travaux font l’objet d’éloges et, au cours des deux étés qui suivent, elle est mandatée pour recueillir des fleurs sauvages dans les montagnes Rocheuses et d’en faire un montage en vue d’une exposition dans les gares et les hôtels du Canadien Pacifique Limitée. Une série de ses œuvres est publiée sous la forme de cartes postales, tandis qu’elle est nommée « fellow » par la Royal Geographical Society.

Reproduction en couleur d’une plante aux longues tiges lignifiées, portant des groupes serrés de minuscules fleurs roses et de petites feuilles. L’impression arbore les initiales « MB » et est datée de 1920.

« Heather » (bruyère commune) par Martha Louise Black. Impression par procédés photomécaniques (e011154538)

En 1935, à l’âge de 69 ans, Martha est élue à la Chambre des communes. Elle agira en tant que députée du Yukon jusqu’en 1940. En 1948, on lui décerne l’Ordre de l’Empire britannique pour l’aide qu’elle apporte aux militaires du Yukon. Martha meurt à Whitehorse le 31 octobre 1957 à l’âge de 91 ans.

Pour en apprendre davantage sur sa vie et son œuvre :

Images de la Police à cheval du Nord-Ouest au Yukon maintenant sur Flickr

La ruée vers l’or du Klondike a laissé derrière elle une infrastructure d’approvisionnement, de soutien et de gouvernance qui a mené au développement continu du territoire dont l’ampleur était si grande que le Yukon est devenu un territoire canadien le 13 juin 1898. La Police à cheval du Nord-Ouest est restée afin de maintenir la paix et l’ordre, qu’elle avait jusque-là assuré avec succès.