Cinquante ans après l’Enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie : naviguer dans les archives (partie 3)

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Par Elizabeth Kawenaa Montour

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certains pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde – terminologie historique.

L’Enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie (EPVM), également appelée commission Berger, a été promulguée il y a cinquante ans, en 1974, par le gouvernement canadien. Bibliothèque et Archives Canada (BAC) conserve la collection des documents originaux de la commission, gérée par la Division des archives gouvernementales.

Ce dernier de trois billets de blogue sur l’EPVM précise comment faire des recherches par groupes de documents sur le sujet à l’aide de l’outil Recherche dans la collection.

Découvrir les documents numérisés de la collection sur l’EPVM

Les documents de l’EPVM ont été transférés aux Archives publiques du Canada en février 1978. Tous les documents de l’EPVM sont accessibles au public à des fins de recherche, mais ils ne sont pas tous disponibles sous forme numérique en ligne. Si un document est accessible en format numérique, une image du document en question s’affiche en haut de la notice descriptive lorsqu’on l’ouvre avec l’outil Recherche dans la collection. Les documents peuvent être demandés et consultés sur place à BAC.

Procès-verbal dactylographié de discussions concernant l’enquête, au sujet d’une carte, avec explications de Phoebe Nahanni (carte appelée pièce justificative C-184), montrant des pistes pour la chasse, le piégeage et les déplacements. Le numéro 2459 est visible en haut à droite de la page. Chaque ligne de texte est numérotée verticalement de 1 à 30.

Transcription numéro C24 – Trout Lake et Nahanni Butte, T.N.-O. à partir des transcriptions des audiences tenues auprès des collectivités. Date : le 24 août 1975. Page 71 sur 80 (e011412138).

Procès-verbal dactylographié de discussions concernant l’enquête : John Ballem, c.r., pour les sociétés productrices, contre-interrogé par Glen W. Bell pour la Fraternité des Indiens des Territoires du Nord-Ouest. Comprend un commentaire du commissaire. Le numéro 17836 est visible en haut à droite de la page. Chaque ligne de texte est numérotée verticalement de 1 à 30.

Transcription numéro 117 – Inuvik, T.N.-O. à partir des transcriptions des audiences officielles. Date : le 26 janvier 1976. Page 83 de 164 (e011412099).

Ressources pour la recherche de documents

Passons maintenant aux conseils plus spécifiques sur la recherche de documents de l’EPVM.

Le sous-fonds principal s’intitule Enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie [supports multiples]. Vous pouvez également le trouver en entrant le terme de recherche « Enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie » dans l’outil Recherche dans la collection. Vous obtenez alors le résultat « Référence : R216-165-X-F, RG126. Date : 1970-1977 ». Les mots-clés à utiliser pour effectuer des recherches peuvent inclure « Commission Berger » ou « Enquête Berger ».

Le sous-fonds de l’EPVM contient trois grands groupes de documents au niveau de la série : les transcriptions des séances et des témoignages (numérisés), les pièces justificatives présentées lors de l’enquête (numérisées) et les dossiers de travail et d’administration (non numérisés).

Chaque document peut contenir un lien électronique vers un instrument de recherche connexe. Ce lien est fourni dans la section « Notice descriptive – Détails » sous « Instrument de recherche : Afficher les détails ».

1 – Transcriptions des séances et des témoignages – Référence : R216-3841-6-F, RG126

Remarque : Les raccourcis permettant de localiser les dossiers de « transcription d’audiences officielles » et de « transcription d’audiences tenues auprès des collectivités » à l’aide de l’outil Recherche dans la collection sont indiqués après la section 3 – Dossiers de travail et d’administration.

Pour les transcriptions des audiences officielles (référence R216-172-7-F, RG126, date : 1974-1976, numérisées) :

La sous-série comprend 217 dossiers de transcription numérisés, identifiés par leur numéro et leur emplacement. La majorité des audiences officielles se sont tenues à Yellowknife et les autres à Inuvik (Territoires du Nord-Ouest), Whitehorse (Yukon) ou Ottawa (Ontario).

L’instrument de recherche 126-5 est une liste vérifiée des transcriptions d’audiences officielles indiquant le numéro de la transcription, le titre du dossier (le lieu), la date et le numéro de volume permanent.

Pour les transcriptions des audiences tenues auprès des collectivités (référence R216-169-7-F, RG126, date : 1975-1976, numérisées) :

La sous-série comprend 77 dossiers de transcription numérisés. Les transcriptions sont identifiées par leur numéro et leur emplacement. Les numéros de transcription des audiences tenues auprès des collectivités sont précédés de la lettre « C ».

L’instrument de recherche 126-8 est une liste vérifiée des transcriptions des audiences tenues auprès des collectivités, qui comprend le numéro de la transcription, le titre du dossier (le lieu), la partie, la date et le numéro de volume permanent.

L’instrument de recherche 126-3, aux pages 111 à 120, est une liste des témoins lors des audiences de l’enquête tenues auprès des collectivités, qui comprend les numéros de transcription. Pour trouver une des transcriptions de ces audiences, ajoutez la lettre « C » devant le numéro. Par exemple, pour trouver un texte sur « Antoine Abalon », entrez les termes de recherche « Mackenzie C-18 ». Le résultat est Transcription numéro C18 – Fort Good Hope, T.N.-O. Faites défiler la liste des noms jusqu’à Antoine Abalon, p. 1795.

2 – Pièces justificatives présentées lors de l’enquête – Référence : R216-3840-4-F, RG126. Date : 1972-1977

La sous-série pièces justificatives présentées lors des audiences tenues auprès des collectivités (référence R216-168-5-F, RG126, date : 1975-1976) comprend 700 dossiers numérisés. Les pièces sont identifiées par la mention « Submission » suivie d’un numéro avec le préfixe « C » (par exemple, Submission C585). La sous-série contient 627 dossiers numérisés. Les 73 autres dossiers qu’elle contient n’ont pas été numérisés, soit parce qu’ils étaient vides ou pour des raisons de droits d’auteur.

La sous-série pièces justificatives présentées lors des audiences tenues à Vancouver (référence R216-173-9-F, RG126, date : 1976, non numérisée) comprend des pièces justificatives présentées lors des audiences de l’EPVM à Vancouver, qui ont eu lieu en mai et juin 1976. Les numéros CV1 et CV22 indiquent chacun une pièce justificative présentée lors des audiences tenues auprès des collectivités avec une description, le nom de la personne qui l’a présentée et la date. Des audiences ont également eu lieu dans neuf autres centres du sud du Canada (RG126, Vol. 9).

La sous-série pièces justificatives présentées lors des audiences officielles (référence R216-171-5-F, RG126, date : 1975-1977) comprend 906 pièces justificatives et n’est pas numérisée.

Les documents supplémentaires sur l’EPVM qui ne sont pas inclus dans les trois grands groupes décrits ci-dessus sont les suivants :

Pour les documents photographiques, recherchez « Exhibits presented to the Mackenzie Valley Pipeline Inquiry » (référence : RG126, R216, 1978-115 NPC, numéro de boîte : 3929, date 1974-1975). L’acquisition comprend 165 photographies en noir et blanc et 819 photographies couleur. Elles ne sont pas numérisées. L’acquisition se compose de photographies illustrant la planification et la réalisation du pipeline de la vallée du Mackenzie qui ont été soumises comme pièces justificatives dans le cadre de l’enquête. Les sujets abordés sont, entre autres, l’état des terres, le terrain, la faune, la construction, les perturbations de la toundra, les forêts, les formations géologiques, l’île d’Ellesmere, les caribous empêtrés dans des câbles, l’île Banks, les rapports sismiques, l’habitat du bœuf musqué et les risques environnementaux liés au gazoduc.

Pour les cartes, recherchez « Exhibits by special interest and northern community groups to the Mackenzie Valley Pipeline Inquiry » (référence : RG126M 78903/14, 78903/14 CA, date : 1972-1976). L’acquisition n’est pas numérisée. L’acquisition se compose de documents cartographiques qui ont été présentés par des groupes d’intérêt et des communautés du Nord en tant que pièces justificatives dans le cadre de l’EPVM. Elle comprend des détails techniques relatifs à la construction du pipeline, des cartes d’évaluation des répercussions sur l’environnement et des séries de cartes d’utilisation des sols. L’acquisition comprend également des cartes montrant les corridors des gazoducs et les tracés actuels des gazoducs proposés par la Canadian Arctic Gas Pipeline Ltd. et Foothills Pipeline Ltd.

3 – Dossiers de travail et d’administration – Référence : R216-174-0-F, RG126. Vol. 72. Date : 1970-1977

La série comprend des enregistrements textuels, des enregistrements sonores et des images en mouvement. Elle n’est pas numérisée. La série comprend de la correspondance avec le public, les participants et les membres du personnel sur tous les aspects du travail de l’enquête; des dossiers sur les arrangements administratifs concernant le fonctionnement de l’enquête; des mémorandums du juge Thomas Berger à l’intention des diverses parties; des discours prononcés par Thomas Berger; des éditions française et anglaise des rapports finaux; des calendriers des événements; des résumés des procédures; des index; des affiches et des listes de documents. La série comprend six descriptions de niveau inférieur : Committee for Original People’s Entitlement, Correspondence – General, Canadian Broadcasting Corporation, Canadian Arctic Gas Pipelines LTD, Canadian Arctic Resources Committee – Northern Assessment Group et Canadian Arctic Resources Committee.

Naviguer dans les documents à l’aide de raccourcis

Les méthodes de recherche proposées ici ne sont pas conventionnelles. Elles sont adaptées à la manière dont les données ont été entrées dans le système pour faciliter le travail des chercheurs. Elles sont donc limitées à cet usage spécifique et ne peuvent pas être appliquées à l’ensemble de la base de données.

Raccourcis pour trouver les transcriptions des audiences tenues auprès des collectivités :

Pour chercher une transcription par lieu

Si vous connaissez le lieu de l’audience tenue auprès des collectivités, entrez les termes de recherche « Mackenzie transcripts [emplacement] » dans l’outil Recherche dans la collection (filtre : dans Archives). Veuillez prendre note que « transcripts » doit être au pluriel. Par exemple, « Mackenzie transcripts Aklavik ».

Les résultats comprendront toutes les transcriptions des audiences qui ont eu lieu à cet endroit.

Par exemple, avec la recherche « Mackenzie transcripts Aklavik », on obtient les résultats suivants : Transcript Number C40 – Aklavik, NWT, Transcript Number C3 – Aklavik, NWT et Transcript Number C1 – Aklavik, NWT.

Pour chercher une transcription par date

Entrez les termes de recherche « transcript JJ-MOIS-AAAA » dans l’outil Recherche dans la collection (filtre : dans Archives).

Remarque : La date doit être saisie dans cet ordre et le mois doit absolument être écrit en lettres. Par exemple, « transcript 5 August 1975 ».

Le résultat obtenu est le suivant : Transcript Number C-18 – Fort Good Hope, NWT.

Pour connaître la date d’une audience tenue auprès des collectivités

Entrez les termes de recherche « community hearings transcript » dans l’outil Recherche dans la collection (filtre : dans Archives).

Allez ensuite à « Notice descriptive – Détails ». Cliquez sur « Instrument de recherche : Afficher les détails ».

L’instrument de recherche 126-8 est une liste vérifiée des transcriptions des audiences tenues auprès des collectivités, qui comprend le numéro de la transcription, le titre du dossier (le lieu), la partie, la date et le numéro de volume permanent.

Pour chercher une transcription à l’aide du numéro de transcription

Entrez les termes de recherche « Mackenzie C-numéro » dans l’outil Recherche dans la collection (filtre : dans Archives). Par exemple, « Mackenzie C-18 » (avec ou sans trait d’union).

Le résultat obtenu est le suivant : Transcript Number C18 – Fort Good Hope, NWT.

Pour chercher l’enregistrement sonore d’une audience particulière

Entrez les termes de recherche « Date [AAAA-MM-JJ] Mackenzie » dans l’outil Recherche dans la collection (filtre : dans Archives).

Remarque : La date numérique doit être saisie dans cet ordre.

Il faut accéder à l’enregistrement sonore sur place à BAC.

Raccourcis pour trouver les transcriptions d’audiences officielles :

Pour connaître la date d’une audience officielle

Entrez les termes de recherche « community hearings transcript » dans l’outil Recherche dans la collection (filtre : dans Archives).

Allez à « Notice descriptive – Détails ». Cliquez sur « Instrument de recherche : Afficher les détails ».

L’instrument de recherche 126-5 est une liste vérifiée des transcriptions d’audiences officielles, qui comprend le numéro de transcription, le titre du dossier (le lieu), la partie, la date et le numéro de volume permanent.

Pour chercher une transcription par date

Entrez les termes de recherche « transcription JJ MOIS AA » dans l’outil Recherche dans la collection (filtre : dans Archives).

Remarque : La date doit être saisie dans cet ordre et le mois doit absolument être écrit en lettres. Par exemple, « transcription 8 April 1975 ».

Le résultat obtenu est le suivant : Transcript Number 25 – Yellowknife, NWT.

Pour chercher une transcription à l’aide du numéro de transcription

Entrez les termes de recherche « transcript numéro » dans l’outil Recherche dans la collection (filtre : dans Archives). Par exemple, « Transcript 35 ».

Le résultat obtenu est le suivant : Transcript Number 35 – Yellowknife, NWT.

Lettre manuscrite de trois paragraphes, écrite en cursive à l’encre bleue, par Mme Annie George à M. Berger, datée de juillet 1975. Elle écrit [TRADUCTION] : « M. Berger, je suis maintenant âgée et il n’y a personne de plus âgé que moi à Fort McPherson. Les animaux qui s’occupent de leurs petits dans leur tanière ou leur nid sont comme moi, qui m’occupe de mes enfants et petits-enfants. J’ai peur pour mes proches lorsque j’entends parler du passage du pipeline. Je prie Dieu tous les jours pour que le pipeline ne passe pas. » Estampillé : Enquête sur la vallée du Mackenzie, pièce C46, le 10 juillet 1975, Mme Annie George, présentée par : (illisible).

Pièce justificative C46, RG126, volume numéro : 3. Lettre de Mme Annie George, Aînée, à M. Berger, commissaire de l’EVPM. Date : juillet 1975. Pièce justificative présentée dans le cadre de l’enquête lors des auditions tenues auprès des collectivités (e011407938).

Ressources complémentaires


Elizabeth Kawenaa Montour est archiviste à la Division des archives gouvernementales de la Direction générale des documents gouvernementaux de Bibliothèque et Archives Canada.

Cinquante ans après l’Enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie : écouter les voix (partie 2)

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Par Elizabeth Kawenaa Montour

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certains pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde – terminologie historique.

L’Enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie (EPVM), également appelée commission Berger, est ouverte il y a cinquante ans, en 1974, par le gouvernement du Canada. Elle consiste à faire enquête sur les répercussions possibles du pipeline et à présenter des conclusions, pour orienter la prise de mesures appropriées. Le rapport final (volume un et volume deux) est publié en 1977. Bibliothèque et Archives Canada (BAC) conserve la collection des documents originaux de l’enquête, qui sont gérés par la Division des archives gouvernementales.

Voici le deuxième de trois billets de blogue sur l’EPVM. Il met en lumière deux personnes qui ont joué un rôle central dans l’exécution rigoureuse du processus d’enquête, et propose des méthodes supplémentaires pour trouver des documents sur l’enquête.

La première partie décrivait les populations et les terres du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest touchées par le projet de pipeline de la vallée du Mackenzie, et les événements qui ont conduit le gouvernement du Canada à réclamer une enquête. La troisième et dernière partie présentera des techniques de recherche approfondies permettant de trouver des documents sur l’EPVM.

Le commissaire Thomas R. Berger et l’interprète et animateur inuit Abraham Okpik

L’enquête chargée d’étudier les incidences environnementales et socioéconomiques potentielles du projet de pipeline est menée par le juge Thomas R. Berger. Ancien juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, il possède une expérience juridique des questions relatives aux Premières Nations. Il vient de représenter les Nisga’a dans Calder et al. c. Procureur général de la Colombie-Britannique, [1973] R.C.S. 313. Cette affaire conduit à l’arrêt Calder de 1973 de la Cour suprême du Canada, qui reconnaît que les titres ancestraux sur des terres existaient avant la colonisation et que ceux des Nisga’a n’ont jamais été abolis.

Abraham « Abe » Okpik, né dans le delta du fleuve Mackenzie, sert d’interprète pendant l’enquête, en 1974. Il agit également à titre de représentant linguistique auprès de la CBC (le pendant anglophone de la Société Radio-Canada) pour qu’elle puisse rendre compte des audiences de l’enquête. Grâce aux compétences linguistiques et à l’expérience de vie de M. Okpik, la commission d’enquête arrive à établir une communication avec les différentes communautés de l’Arctique et à favoriser la compréhension.

En 1965, M. Okpik est le premier Inuit à siéger au Conseil des Territoires du Nord-Ouest. À l’époque, son nom de famille légal est « W3-554 », car le gouvernement du Canada identifie les résidents du Nord par des numéros de disque. M. Okpik finit par choisir son nouveau nom de famille et est chargé de diriger le projet « Noms de famille » en 1970. Il se rend alors dans des campements et des communautés inuit du nord du Québec et des Territoires du Nord-Ouest pour enregistrer les noms de famille qui remplaceront les numéros d’identification. En 1976, M. Okpik est nommé membre de l’Ordre du Canada en reconnaissance de sa contribution à la préservation du mode de vie inuit et de son travail dans le cadre de la commission Berger.

Photographie en couleur d’Abe Okpik, debout à l’intérieur, et vêtu d’un parka inuit noir avec broderie florale rouge, jaune et vert sur un empiècement blanc avec frange rouge. Il porte des gants noirs en fourrure.

Abe Okpik, 1962 (e011212361).

Conclusions de la commission Berger

Le commissaire Berger résume ses réflexions dans son article de novembre 1978 sur l’EPVM (en anglais), qui inclut des commentaires sur l’industrialisation, le gaspillage énergétique, la création de parcs naturels et de sanctuaires pour les baleines, et la nécessité pour l’humanité de réfléchir à l’exploitation des ressources. Il reconnaît que le Nord constitue la dernière frontière et que ses territoires vierges et inhabités constituent un habitat essentiel pour de nombreuses créatures et leur survie. Il explique que son rapport sur l’EPVM fait état de deux ensembles d’attitudes et de valeurs contradictoires : « le pouvoir croissant des innovations techniques, l’exploitation des ressources naturelles et les répercussions des transformations rapides », opposés à « l’intensification de la conscience écologique et une préoccupation grandissante pour la nature sauvage, les ressources fauniques et la législation environnementale » (traduction).

L’enquête conclut qu’un pipeline longeant la vallée du Mackenzie jusqu’à l’Alberta est réalisable, mais qu’il faut d’abord mener une étude plus approfondie et régler les revendications territoriales autochtones. Par conséquent, un moratoire de dix ans est décrété sur la construction.

Des voix s’élèvent pour défendre la terre et la vie

La commission Berger adopte une approche des plus avant-gardistes en consultant directement la population, notamment en invitant les communautés touchées par le projet à participer à des audiences. Elles comprennent que le pipeline apportera des changements et perturbera leur relation avec les animaux et la terre. Elles parlent de leur mode de vie et des connaissances qui leur ont été transmises. Les enregistrements audio de ces témoignages oraux ont une valeur culturelle inestimable. Les connaissances de l’époque sont préservées et mises à la disposition des générations futures.

Photographie en noir et blanc d’un troupeau de caribous se déplaçant sur une rivière gelée dans un paysage enneigé.

Des caribous visés par le projet canadien sur les caribous traversent le fleuve Mackenzie, 1936 (a135777).

Fred Betsina, un Déné de 35 ans du village de Detah, dans les Territoires du Nord-Ouest, explique lors de l’audience tenue dans la communauté de Detah pourquoi il s’oppose à la construction d’un pipeline. Il sait, pour avoir piégé et chassé le caribou, que ce dernier est incapable de sauter par-dessus un conduit de 48 pouces, car il ne peut sauter plus haut que 12 pouces, et qu’il doit donc contourner tout obstacle lui barrant la route. Il dit souhaiter que les revendications territoriales soient réglées avant la construction d’un pipeline. En conclusion, il dit ceci : « … nous, les Indiens. Nous n’avons pas d’argent à la banque… Notre argent à la banque, c’est ce qu’on tire de la nature… C’est là que nous trouvons notre viande, et le poisson, c’est notre argent… c’est ce qu’on appelle une banque ici… » Il défend la faune, son peuple et les besoins de sa famille.

Le rassemblement de personnes issues de communautés éloignées les unes des autres permet également de nouer de nouvelles amitiés et de renforcer les alliances. La commission Berger offre un espace de discussion informelle sur des sujets économiques et politiques.

Découvrir le matériel de la collection de l’EPVM

Les documents de l’EPVM ont été transférés aux archives publiques du Canada en février 1978. Tous les documents de l’EPVM sont accessibles au public à des fins de recherche, mais ils ne sont pas tous disponibles sous forme numérique.

Capture d’écran de la page d’information sur les documents – Recherche dans la collection montrant trois barres horizontales foncées contenant du texte : Notice descriptive – Brève, Notice descriptive – Détails et Pour réserver ou commander des documents.

Enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie (supports multiples) R216-165-X-F, RG126. Date : 1970-1977 (MIKAN 799).

Autres sources et conseils pour la recherche de documents

Voici des conseils pratiques pour trouver des documents sur l’EPVM avec l’outil Recherche dans la collection.

La page d’information sur les documents Enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie (référence : R216-165-X-F, RG126) comporte trois sections : Note descriptive – Brève, Note descriptive – Détails et Pour réserver ou commander des documents.

Si vous ouvrez la deuxième section (Note descriptive – Détails), vous trouverez un lien intitulé « Voir description(s) de niveau inférieur ». En cliquant sur ce lien, vous ouvrirez les trois principales séries de documents : Transcriptions des séances et des témoignages, Pièces justificatives présentées lors de l’enquête et Dossiers de travail et d’administration

En ouvrant l’une des trois séries de documents ci-dessus, vous accéderez à la page d’information sur les documents de la série en question. Pour consulter les notices de niveau inférieur de chaque série, ouvrez la section « Notice descriptive – Détails » et cliquez sur le lien « Voir description(s) de niveau inférieur ».

Dans le document Transcriptions des séances et des témoignages (R216-3841-6-F, RG126), vous trouverez deux descriptions de niveau inférieur :

Dans le document Pièces justificatives présentées lors de l’enquête (R216-3840-4-F, RG126), vous trouverez quatre descriptions de niveau inférieur :

Dans le document Dossiers de travail et d’administration (R216-174-0-F, RG126), vous trouverez six descriptions de niveau inférieur :

* Veuillez noter que certains documents de l’EPVM ne sont pas disponibles en ligne sous forme numérique. Les dossiers de l’EPVM qui ne sont pas accessibles numériquement en ligne doivent être demandés et consultés sur place à BAC. Dans le cas d’un document accessible numériquement, l’image numérisée du document s’affiche en haut de la page d’information connexe.

La troisième partie de cette série proposera des stratégies précises sur la recherche de documents.


Elizabeth Kawenaa Montour est archiviste à la Division des archives gouvernementales de la Direction générale des documents gouvernementaux de Bibliothèque et Archives Canada.

Cinquante ans après l’Enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie : répercussions environnementales dans le nord-ouest (partie 1)

English version

Par Elizabeth Kawenaa Montour

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certains pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde – terminologie historique.

L’Enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie (EPVM), également appelée commission Berger, est ouverte il y a cinquante ans, en 1974, par le gouvernement du Canada. Elle consiste à faire enquête et à présenter des conclusions, pour orienter la prise de mesures appropriées. Le rapport final (volume un et volume deux) est publié en 1977. Bibliothèque et Archives Canada (BAC) conserve la collection des documents originaux de l’enquête, qui sont gérés par la Division des archives gouvernementales.

Voici le premier de trois billets de blogue. Il porte sur les événements qui ont précédé l’enquête et sur les secteurs touchés par le projet proposé. La deuxième partie sera consacrée aux personnes qui ont participé à l’enquête. La troisième précisera comment faire des recherches dans les documents de l’EPVM.

Machine Caterpillar avec système de levage et grappin soulevant un pipeline directement au-dessus du fossé où il sera déposé. Le fossé est bordé de neige. Plusieurs ouvriers se tiennent dans la neige et un autre est debout sur le grappin. Deux grands arbres, du côté gauche de l’image, ont des branches courtes sans feuilles.

Machine à enduire ou machine rubaneuse utilisée pour la pose d’un pipeline de 24 po dans un fossé, dans le cadre d’un projet de construction. Photographie présentée comme élément de preuve pendant l’Enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie par G. L. Williams, les 21 et 22 avril 1975 (MIKAN 3238077).

Le fleuve Mackenzie est appelé « Dehcho » (grande rivière) par les Slavey (Dénés), « Kuukpak » (grand fleuve) par les Inuvialuit et « Nagwichoonjik » (fleuve traversant un grand pays) par les Gwich’in (Dénés). Le nom colonial « Mackenzie » a été donné au fleuve à la suite de la visite de l’explorateur Alexander Mackenzie dans la région en 1789.

Le fleuve Mackenzie serpente à travers les Territoires du Nord-Ouest vers le nord-ouest, jusqu’au delta du Mackenzie. À mi-chemin, d’immenses falaises de calcaire, connues sous le nom de Fee Yee (The Ramparts ou « les remparts »), se dressent sur le bord du fleuve Mackenzie. Le cours d’eau poursuit sa course jusqu’à la baie Mackenzie, la mer de Beaufort et l’océan Arctique. La chaîne des monts Mackenzie, prolongement septentrional des montagnes Rocheuses, s’étend de l’ouest du fleuve, dans les Territoires du Nord-Ouest, jusqu’au Yukon.

Photographie en noir et blanc de falaises aux parois verticales abruptes sur la rive droite d’un fleuve. La couche supérieure des falaises abrite des arbres et de la végétation. Sur le côté gauche et plus loin à l’horizon se trouve un élément géologique similaire. Le fleuve coule entre les deux.

Fee Yee (les remparts), fleuve Mackenzie. Titre original : The Ramparts, Mackenzie River (e011368927).

Traité no 11

Bien avant l’arrivée des visiteurs coloniaux, les Dénés avaient déjà donné le nom « Le Gohlini » (là où se trouve le pétrole) à l’endroit où se dresserait la ville de Norman Wells. On utilisait d’ailleurs du goudron fabriqué à partir de petites quantités de pétrole provenant de suintements pour imperméabiliser les canots. S’appuyant sur les connaissances des Dénés concernant les suintements de pétrole, la société Imperial Oil a mené un programme de forage en 1919 et 1920. En 1920, du pétrole a été découvert dans la région de Tutil’a (là où les rivières se rencontrent, en déné du Sahtu; Fort Norman, en anglais), et la construction d’une petite raffinerie de pétrole a suivi. Ces activités ont conduit à la signature du Traité no 11 en 1921 et 1922 par la Couronne et les représentants des peuples Tłı̨chǫ, Gwich’in, du Dehcho et du Sahtu. La zone visée couvre 950 000 km2 dans le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut d’aujourd’hui. L’interprétation du Traité no 11 par le gouvernement du Canada a permis à la Couronne d’obtenir la propriété de ces terres, alors que les Dénés considéraient le traité comme un accord de paix et d’amitié.

Quatre photographies gélatino-argentiques en noir et blanc montées sur une feuille de papier, dont trois montrent des bateaux sur une rivière et des scènes de rivage, et une montre des réservoirs de stockage de pétrole brut sur la rive.

Le navire à vapeur Mackenzie River à Norman Wells, le navire à vapeur Distributor en voie d’être chargé de barils d’essence, le cargo à moteur Radium King à Norman Wells, et les réservoirs de la société Imperial Oil Ltd. à Norman Wells, Territoires du Nord-Ouest. Date : 1938 (e010864522).

En 1968, une grève massive des travailleurs du pétrole à Prudhoe Bay, en Alaska, incite les investisseurs du secteur de l’énergie à élaborer des propositions pour acheminer le pétrole et le gaz naturel vers les marchés du sud, aux États-Unis et au Canada. La même année, le groupe de travail sur l’exploitation du pétrole dans le Nord est créé. Viennent ensuite les lignes directrices sur les pipelines dans le Nord, la politique officielle du gouvernement fédéral, élaborées en 1970 et élargies en 1972.

Une proposition d’Arctic Gas prévoit la construction d’un pipeline qui partirait de Prudhoe Bay, en Alaska, sur la mer de Beaufort, traverserait le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et l’Alberta, et permettrait le transport de ressources gazières supplémentaires rajoutées en chemin jusqu’aux États-Unis.

Carte en couleurs des caractéristiques physiques des terres et des eaux comportant les noms des provinces, des territoires et des États américains. Les noms des compagnies pipelinières sont inscrits et les sections de pipeline qui leur sont affiliées sont indiquées par des lignes pleines ou des lignes noires discontinues.

Tracé proposé du pipeline de la vallée du Mackenzie. Carte incluse dans le document suivant : Le Nord : terre lointaine, terre ancestrale : rapport de l’Enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie : vol. I / M. le juge Thomas R. Berger, 1977. Publication avec carte.
Bibliothèque et Archives Canada/OCLC 1032858257, p. 6

La planification et la construction de l’infrastructure nécessaire pour soutenir et construire le pipeline constituent une entreprise complexe, tout comme la détermination des effets du pipeline sur l’environnement, la faune et la flore et les habitants de la région. On prévoit également que le pipeline entraînera un développement industriel d’une ampleur inconnue. En conséquence, le pipeline de la vallée du Mackenzie ne sera jamais construit, même si de nouveaux projets auront été proposés en lieu et place.

Découvrir les documents numérisés de la collection sur l’EPVM

Les documents sur l’EPVM ont été transférés aux archives publiques du Canada en février 1978. Ils sont tous accessibles au public à des fins de recherche, mais certains ne sont pas numérisés. La recherche peut aussi s’effectuer à partir des mots-clés « commission Berger » ou « enquête Berger ».

Pour vous familiariser avec l’outil Recherche dans la collection et chercher des documents sur l’EPVM, suivez le lien suivant :

La collection sur l’EPVM comprend les transcriptions numérisées suivantes :


Elizabeth Kawenaa Montour est archiviste à la Division des archives gouvernementales de la Direction générale des documents gouvernementaux de Bibliothèque et Archives Canada.

Un nouveau départ : 150 ans d’infrastructures fédérales en Colombie-Britannique – Région du nord-ouest : La ligne télégraphique du Yukon du Service télégraphique du gouvernement fédéral

Par Caitlin Webster

La Colombie-Britannique s’est jointe au Canada en 1871, il y a 150 ans. Dans les années qui ont suivi, les infrastructures fédérales se sont répandues dans toute la province. Ce processus est bien documenté dans les collections de Bibliothèque et Archives Canada. La présente série de huit blogues met en lumière des bâtiments, des services et des programmes, ainsi que leur impact sur les diverses régions de la Colombie-Britannique.

Lorsque la Colombie-Britannique négocie son adhésion à la Confédération, l’une des conditions est l’établissement du télégraphe. Le Service télégraphique du gouvernement fédéral du Canada, qui fait partie du ministère des Travaux publics, est chargé de fournir ce service. Il gère des lignes télégraphiques dans des zones éloignées non couvertes par les systèmes télégraphiques ferroviaires ou les entreprises privées. En Colombie-Britannique, le gouvernement fédéral exploite des lignes dans le sud et sur l’île de Vancouver. Lorsqu’il étend sa présence dans le nord de la Colombie-Britannique et au Yukon, dans les années 1890, il lance les travaux de la ligne télégraphique du Yukon.

En 1899, le Bureau du Conseil privé approuve la construction d’une ligne télégraphique entre Dawson City, dans ce qui est maintenant le Yukon, et Bennett, en Colombie-Britannique. Aujourd’hui une ville fantôme, Bennett était autrefois un centre prospère grâce à la ruée vers l’or du Klondike.

En 1899, le Bureau du Conseil privé approuve la construction d’une ligne télégraphique entre Dawson City, dans ce qui est maintenant le Yukon, et Bennett, en Colombie-Britannique. Aujourd’hui une ville fantôme, Bennett était autrefois un centre prospère grâce à la ruée vers l’or du Klondike.

Photographie en noir et blanc de la ville de Bennett, en Colombie-Britannique, au bord du lac Bennett. Il y a des bâtiments et des structures temporaires le long du rivage, avec un flanc de montagne en arrière-plan et un pont en bois au premier plan.

Une partie de Bennett, en Colombie-Britannique (a016295-v8)

Peu après l’achèvement de la ligne jusqu’à Bennett, les travaux commencent sur une ligne secondaire vers Atlin, puis sur une extension d’Atlin à la ligne transcontinentale, à Quesnel. Ces travaux se terminent en 1901, mais la construction de plusieurs lignes secondaires se poursuit au cours de la décennie suivante. Pendant que les travaux progressent, le ministère des Travaux publics construit des bureaux et des stations télégraphiques à intervalles réguliers le long de la ligne. Les stations situées dans les villes et les établissements abritent souvent d’autres services du gouvernement fédéral, tels que les bureaux de poste et les douanes. Les exploitants de ces stations travaillent aux heures normales de bureau pour que les clients puissent envoyer et recevoir des télégrammes.

Photographie en noir et blanc du bureau de poste à trois étages d’Atlin, en Colombie-Britannique. Un panneau sur le bâtiment porte la mention « Dominion Government Telegraph Office ».

Bureau de poste d’Atlin, en Colombie-Britannique (a046672-v8)

Afin que la tension soit suffisante pour transmettre les télégrammes entre les stations, les équipes construisent également des stations de répéteurs le long des tronçons les plus isolés. Au début, ces « stations de brousse » étaient de simples cabanes à une pièce, abritant à la fois le télégraphiste et le monteur de lignes. Comme ces sites reçoivent rarement des clients voulant envoyer des télégrammes, les télégraphistes et les monteurs de lignes s’emploient à maintenir les fils télégraphiques en bon état. Au cours de l’été 1905, les équipes construisent des cabanes secondaires dans ces stations isolées afin de rendre un peu plus agréable la vie dans un espace aussi restreint.

Photographie en noir et blanc d’un jeune homme assis avec son chien devant une cabane en bois rond d’une pièce.

Cabane télégraphique du gouvernement fédéral, au nord de Hazelton. Le télégraphiste Jack Wrathall est assis avec son chien devant la cabane. (a095734-v8)

Les refuges, où les monteurs de lignes passent la nuit en cas de mauvais temps, sont encore plus petits. Espacées d’environ 16 kilomètres, ces petites cabanes de 2,4 x 3 mètres contiennent un poêle, une couchette et des réserves de nourriture limitées.

Les lignes télégraphiques perturbent les Premières Nations locales : Lhtako Dene, Nazko, Lhoosk’uz Dene et ?Esdilagh, près de Quesnel, et la Nation Taku River Tlingit, à Atlin. Les premiers travaux sur les lignes télégraphiques, au 19e siècle, sont souvent réalisés sans leur accord. Des confrontations surgissent lorsque des équipes de travail entrent sans autorisation sur leurs terres.

De nombreuses Premières Nations se serviront des matériaux laissés sur les lignes télégraphiques abandonnées, utilisant le fil pour faire des ponts ou des pièges. Certains Autochtones travaillent sur les lignes télégraphiques, en tant que travailleurs de la construction, monteurs de lignes et chefs de trains.

Le plus célèbre d’entre eux, Simon Peter Gunanoot, participe à la construction de la ligne avant de devenir livreur dans les stations de brousse. Accusé de meurtre en 1906, il échappe aux recherches pendant 13 ans avant de se rendre. À l’issue de son procès, en 1919, le jury l’acquitte en seulement 15 minutes. Sa remarquable histoire a depuis inspiré des livres, des documentaires et des courts métrages.

Dans les années 1920 et 1930, le gouvernement fédéral commence à remplacer le télégraphe par la radio et le téléphone. Parallèlement, l’intérêt pour la ligne en tant que sentier de randonnée d’aventure s’accroît. Bien que le gouvernement fédéral ait vendu ou abandonné les dernières portions de la ligne télégraphique du Yukon en 1951, les guides en utilisent encore certaines parties de nos jours.

Pour en savoir plus sur la ligne télégraphique du Yukon, consultez les ressources suivantes :

  • « A socio-cultural case study of the Canadian Government’s telegraph service in western Canada, 1870–1904 », thèse de John Rowlandson, 1991 (OCLC 721242422)
  • Wires in the Wilderness: The Story of the Yukon Telegraph, Bill Miller, 2004 (OCLC 54500962)
  • Pinkerton’s and the Hunt for Simon Gunanoot: Double Murder, Secret Agents and an Elusive Outlaw, Geoff Mynett, 2021 (OCLC 1224118570)

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Caitlin Webster est archiviste principale à la Division des services de référence au bureau de Vancouver de Bibliothèque et Archives Canada.

L’art des jeux de mains dénés / Jeu de bâtonnets / ᐅᐨᘛ / oodzi

Par Angela Code

Les Dénés, aussi appelés Athabascans ou Athapascans, forment un groupe autochtone appartenant à la famille de langues na-déné. C’est l’un des plus importants groupes autochtones en Amérique du Nord. Son territoire couvre plus de quatre millions de kilomètres carrés, s’étendant du nord du Canada jusqu’au sud-ouest des États-Unis.
Les Dénés se divisent en trois groupes distincts : le groupe du Nord, le groupe de la côte Pacifique et le groupe du Sud et de l’apache. Quant à la famille de langues na-déné, elle compte une cinquantaine de langues différentes, ainsi que divers dialectes.
Depuis longtemps, les Dénés du Nord jouent à des jeux de mains, une activité aussi connue sous le nom de jeu de bâtonnets. En dialecte Sayisi Dënesųłiné, les jeux de mains dénés sont appelés ᐅᐨᘛ (oodzi). (La langue dënesųłiné yatiyé, aussi appelée chipewyan déné, est l’une des plus parlées dans la famille de langues na-déné.)
Selon la région du Nord où l’on se trouve, les règles du jeu et les signes de la main diffèrent; cependant, le but du jeu et son déroulement sont essentiellement les mêmes. Les jeux de mains dénés sont en fait des jeux complexes de devinettes : un passe-temps amusant où l’on doit être doué à la fois pour la dissimulation et pour « lire les gens ». Le plaisir est rehaussé d’un cran lorsque les participants font preuve de dynamisme, d’humour et d’esprit sportif – et d’habileté, bien entendu!

Comment jouer

Les jeux de mains dénés se jouent entre équipes, chacune comptant le même nombre de joueurs. (Ce nombre est précisé à chaque tournoi, et varie d’une région à l’autre : 4, 6, 8, 10 ou 12, le plus souvent.) Chaque joueur apporte un objet qui se cache bien dans la main : une petite pierre, une pièce de monnaie, un bouton, une cartouche de calibre .22, etc.
Deux équipes à la fois s’affrontent. Les joueurs qui attendent leur tour frappent des tambours en peau de caribou sur une cadence rapide et rythmée, en utilisant des baguettes de bois faites à la main; des spectateurs peuvent les accompagner. Le son des tambours, les cris, les acclamations et les chants dynamisent le jeu. Souvent, les joueurs de tambours se placent derrière l’équipe qu’ils soutiennent. Ils jouent de leur instrument quand celle-ci cache ses objets, à la fois pour l’encourager et pour empêcher les autres de deviner leurs gestes.

Photo noir et blanc d’une vingtaine d’hommes et de garçons, certains debout, d’autres agenouillés au sol. Au centre, un homme frappe un tambour en peau de caribou avec une baguette de bois. Il porte une chemise blanche et un pantalon sombre, et tient une pipe en bois à la bouche. À l’arrière-plan, on voit une tente rectangulaire en toile blanche, et de la viande qui sèche sur un poteau de bois.

Hommes et garçons gwichya gwich’in jouant à des jeux de mains dénés, accompagnés par un homme au tambour, Tsiigehtchic (Tsiigehtshik, anciennement la rivière Arctic Red), Territoires du Nord-Ouest. (a102486)

Chaque équipe a son capitaine ; ce sont eux qui ouvrent le jeu. Ils cachent d’abord un objet dans une de leurs mains. Puis, en même temps, ils pointent la main où, selon eux, leur adversaire a caché son objet.

Photo couleur de huit hommes et d’un bambin. Les hommes jouent à des jeux de mains dénés. Trois d’entre eux frappent des tambours en peau de caribou avec des baguettes de bois. Deux autres font des signes propres aux jeux de mains dénés.

Hommes jouant à des jeux de mains dénés. Photo prise lors de la visite de la Commission royale sur les peuples autochtones à Tadoule Lake (Manitoba), dans la collectivité des Dénés sayisi (Dénésulines), 1992-1993. Au fond (de gauche à droite) : Brandon Cheekie, Peter Cheekie, Jimmy Clipping, Fred Duck, Ernie Bussidor et Tony Duck. Devant (de gauche à droite) : Personne inconnue, Evan Yassie, Thomas Cutlip et Ray Ellis. (e011300424)

Dès que l’un des capitaines a bien deviné, les autres joueurs se joignent à la partie. L’équipe du capitaine gagnant est la première à pouvoir marquer des points.

Les membres de l’équipe se mettent en ligne côte à côte, à genoux au sol, face à l’équipe adverse. Comme les jeux de mains peuvent durer longtemps, ils s’agenouillent sur une surface molle (un tapis ou un lit de branches d’épinette, par exemple).

Souvent, un ou deux marqueurs ou arbitres gardent un œil sur les joueurs et veillent à ce que les points soient bien comptés, à ce que personne ne triche et à ce que toute contestation soit réglée de manière équitable; mais ce n’est pas obligatoire. Ils s’assoient alors sur les côtés, entre les deux équipes, pour bien voir les joueurs et pouvoir distribuer les bâtonnets aux gagnants.

Ces bâtonnets servent à compter les points. On les place entre les équipes. Leur nombre varie en fonction du nombre de joueurs : ainsi, il faut 12 bâtonnets si on joue avec des équipes de 4 personnes; 14 bâtonnets avec des équipes de 6; 21 avec des équipes de 8; 24 ou 25 avec des équipes de 10; et 28 ou 29 avec des équipes de 12.

Photo couleur d’un homme âgé vu de dos, regardant une partie de jeux de mains dénés. Il porte une veste avec l’inscription « Sayisi Dene Traditional Handgame Club » (Club de jeux de mains traditionnels des Dénés sayisi).

L’aîné Charlie Learjaw regarde une partie de jeux de mains dénés, Tadoule Lake (Manitoba), 1992-1993. (e011300421)

L’équipe qui commence cache ses objets sous un tissu quelconque (comme une couverture ou des manteaux). Chaque joueur passe alors son objet d’une main à l’autre, jusqu’à ce qu’il décide dans quelle main le cacher. Ensuite, les joueurs sortent leurs poings de la couverture et les montrent à leurs adversaires. Souvent, ils gardent les bras droits devant eux ou les croisent sur leur poitrine, mais ils sont libres de positionner leurs mains à leur guise. Ils font aussi des mimiques, des gestes et des sons pour tenter d’induire en erreur le capitaine de l’équipe adverse, qui devra deviner où sont cachés les objets.

Photo couleur de six hommes et d’un bambin. Les hommes jouent aux jeux de mains dénés. Trois d’entre eux chantent en frappant des tambours en peau de caribou avec des baguettes de bois.

Hommes jouant du tambour pendant des jeux de mains dénés, Tadoule Lake (Manitoba), 1992-1993. De gauche à droite : Brandon Cheekie, Peter Cheekie, Fred Duck, Jimmy Clipping, Ernie Bussidor, Tony Duck et Ray Ellis. (e011300426)

Quand le capitaine pense avoir deviné où sont cachés les objets, il fait d’abord un grand bruit (par exemple, en tapant fort dans ses mains ou sur le sol) pour avertir tout le monde qu’il est prêt. Puis il fait un signe particulier de la main pour désigner son choix. Plusieurs signes existent, mais les Jeux d’hiver de l’Arctique en emploient quatre (source en anglais).

Les joueurs adverses doivent alors ouvrir la main désignée par le capitaine, pour que tout le monde puisse voir si l’objet est là. Si le capitaine s’est trompé, les joueurs de l’équipe adverse doivent alors montrer l’autre main qui contient l’objet.

Chaque fois que le capitaine se trompe, on donne un bâtonnet à l’équipe adverse. Supposons par exemple que le capitaine fait face à quatre joueurs. S’il devine une fois et se trompe trois fois, l’équipe adverse reçoit trois bâtonnets; le joueur dont le capitaine a deviné la main est éliminé, et le jeu se poursuit avec les autres joueurs, jusqu’à ce que le capitaine ait réussi à trouver tous les objets restants, ou jusqu’à ce que l’équipe adverse remporte tous les bâtonnets. Si le capitaine trouve tous les objets restants, on inverse les rôles : c’est au tour de son équipe de cacher ses objets, et à l’autre capitaine d’essayer de deviner. L’équipe qui remporte tous les bâtonnets gagne la partie.

Photo composite noir et blanc montrant une quinzaine de garçons jouant aux jeux de mains dénés, debout ou agenouillés au sol. Un jeune homme debout frappe un tambour en peau de caribou avec une baguette de bois.

Hommes et garçons gwichya gwich’in jouant aux jeux de mains dénés, Tsiigehtchic (Tsiigehtshik, anciennement la rivière Arctic Red), Territoires du Nord-Ouest, vers 1930. (a102488)

Tournois de jeux de mains

Dans le Nord, on organise souvent de petits tournois de jeux de mains dénés. Ma collectivité d’origine, Tadoule Lake, au Manitoba, essaie d’en faire tous les vendredis soir. De très grands tournois se tiennent aussi quelques fois par an dans différentes régions. On peut parfois y remporter des prix valant des milliers de dollars!

On raconte que dans le passé, certains joueurs pariaient différents objets comme des armes à feu, des balles, des haches, etc. J’ai même entendu parler d’hommes qui perdaient leur femme à un jeu et devaient la regagner à un autre!

Controverse entourant le genre

Les enfants – filles et garçons – apprennent à jouer aux jeux de mains dénés, tant à la maison que pendant des tournois. Dans certaines régions, ces jeux sont enseignés à l’école, durant les cours d’éducation physique.

Photo couleur d’un homme, d’un adolescent et d’un bambin regardant une partie de jeux de mains dénés. L’homme frappe un tambour en peau de caribou avec une baguette de bois. Le bambin tient son propre petit tambour.

Peter Cheekie frappe un tambour en peau de caribou avec une baguette de bois pendant qu’un adolescent (Christopher Yassie) et un bambin (Brandon Cheekie) regardent une partie de jeux de mains dénés, Tadoule Lake (Manitoba), 1992-1993. (e011300429)

Cependant, chez les adultes, ce jeu est surtout pratiqué par les hommes, certaines régions (notamment dans les Territoires du Nord-Ouest) ne permettant pas aux femmes de jouer. Néanmoins, au Yukon et dans certaines régions du nord des Prairies, les femmes ne sont pas seulement autorisées à jouer : elles y sont encouragées et largement soutenues. Leur participation accroît l’envergure des jeux et les rend plus amusants, tant pour les participants que pour les spectateurs.

Ce sont les organisateurs des tournois qui précisent si les équipes mixtes sont permises ou non. À ma connaissance, il n’y a eu qu’un seul tournoi entièrement féminin, qui s’est tenu à Whitehorse, au Yukon, en 2016.

La participation des femmes aux jeux de mains est un sujet délicat dans le Nord. Certains disent qu’il n’est pas dans la tradition de permettre aux femmes de jouer, et qu’elles gagneraient tout le temps parce qu’elles sont « trop puissantes ». Dans certaines collectivités, on n’autorise même pas les femmes à jouer du tambour.

D’autres soutiennent plutôt que les femmes jouaient aux jeux de mains dénés autrefois, mais que cela a changé depuis l’imposition du christianisme. Des missionnaires chrétiens ont déjà complètement interdit le tambour et les jeux de mains dénés; dans certaines collectivités, ils ont même brûlé des tambours, considérés comme païens (donc inacceptables). Or, cet instrument occupe une place très importante dans la culture et la spiritualité dénées.

Si certains Dénés ont toujours continué à jouer en secret, dans d’autres collectivités, les jeux de mains refont surface depuis quelques années seulement. Dans une collectivité en particulier, j’ai entendu dire que les jeux de mains avaient disparu depuis longtemps, mais que les femmes les faisaient renaître et encourageaient les hommes et les autres à y jouer de nouveau.

Je crois qu’à notre époque, exclure les femmes des jeux de mains dénés est injuste, tout comme les empêcher de jouer du tambour, d’ailleurs. La dynamique entre les sexes évolue dans toutes les cultures. Inclure davantage les femmes dans ce passe-temps amusant n’apporte que du positif pour tout le monde.

Pour ma part, j’adore regarder les jeux de mains dénés, mais je préfère de loin y participer, et j’aimerais voir plus de femmes le faire et en tirer du plaisir.

Visitez l’album Flickr sur les images des Dénés.


Angela Code est archiviste dans le cadre du projet Écoutez pour entendre nos voix de Bibliothèque et Archives Canada.

Images du Yukon maintenant sur Flickr

Le Yukon, situé dans le nord-ouest du Canada, est l’un des trois territoires du pays. Il est délimité à l’ouest par l’Alaska, au sud par la Colombie-Britannique et à l’est par les Territoires du Nord-Ouest.

Les premiers humains seraient arrivés au Yukon il y a au moins 20 000 ans. Ensuite, des Inuits et des membres des Premières Nations de la famille linguistique na-déné s’y sont établis.

Une photo noir et blanc d’un bateau à vapeur avec des passagers. Des gens sont sur l’avant du bateau tandis que d’autres sont debout sur la passerelle du deuxième étage.

Le navire à vapeur Victorian sur le fleuve Yukon, près de Dawson (Yukon) (MIKAN 3203058)

Comme le Yukon est l’une des régions les plus éloignées du Canada, les Européens s’adonnant au commerce de la fourrure n’y arrivent qu’au début du 19e siècle. Des rumeurs sur la présence d’or amènent dans la région des mineurs et des prospecteurs à partir de 1874. Puis, de 1896 à 1899, la découverte d’or dans la région du Klondike provoque une ruée de migrants. En 1898, en raison de la grande augmentation de la population, le Yukon, qui faisait auparavant partie des Territoires du Nord-Ouest, devient un territoire distinct au sein de la Confédération canadienne.

La population du Yukon diminue considérablement au 20e siècle, mais la construction d’autoroutes et une brève période de reprise de l’exploitation minière contribuent à l’augmentation constante de la population dans les années 1970. L’économie se diversifie afin de compenser la diminution des profits liés à l’exploitation minière.

Le saviez-vous?

  • Le nom « Yukon » vient du mot gwich’in « Yu-kun-ah », qui signifie « grande rivière » et fait référence au fleuve Yukon.
  • La plus haute montagne du Canada et deuxième plus haute montagne en Amérique du Nord se trouve au Yukon. Il s’agit du mont Logan, dont le sommet culmine à 5 959 mètres (19 551 pieds).
  • Le Yukon compte le plus petit désert au monde, près de Carcross. Ce désert mesure environ 2,58 kilomètres carrés (1 mille carré).

Visitez l’album Flickr maintenant!

Martha Louise Black : Première dame du Yukon

Par Katie Cholette

Photographie en noir et blanc signée, doublée d’un passe-partout et arborant une femme qui sourit, datée de 1932.

Martha Louise Black, 1932. Photographe : Pierre Brunet (e011154526)

Cachée derrière les millions d’objets dans la collection de Bibliothèque et Archives Canada se trouve une série de 10 cartes postales arborant des fleurs. De taille plutôt sobre et portant sur un sujet modeste, ces cartes ont été réalisées par une femme exceptionnelle et aventureuse se nommant Martha Louise Black (née Munger). Surnommée « première dame du Yukon » et deuxième femme élue comme députée à la Chambre des communes du Canada, Martha Black était une femme d’affaires astucieuse, une experte des fleurs sauvages du Yukon et de la Colombie-Britannique, une auteure et une conférencière, et récipiendaire de plusieurs marques de distinction. Nous célébrons, le 24 février 2016, son 150anniversaire de naissance.

Reproduction en couleur d’une plante avec quatre fleurs pourpres et une fleur montée en graines. Dans le bas, au centre, se trouvent les initiales « MLB » et « GB ». L’œuvre est datée de 1955.

« Pasque Flower » (fleur de pâques) par Martha Louise Black. Impression par procédés photomécaniques, 1955. (e011154530)

Quand Martha est venue au monde à Chicago, en Illinois, personne n’aurait pu prédire qu’elle allait mener une vie aussi palpitante. En 1898, à l’âge de 23 ans, elle laisse derrière elle, à Chicago, le confort d’un foyer (et un premier mari) pour répondre à l’appel de la ruée vers l’or du Yukon. Financés par des membres de la famille, Martha et son frère George franchissent le col Chilkoot en direction de la rivière Yukon. Ils poursuivent leur route jusqu’au Klondike où elle aborne des concessions minières en quête d’or. La première fois, elle demeurera au Yukon un peu plus d’un an, mais Martha est fascinée par le Nord. Quand elle y retourne en 1901, elle jalonnera encore plus de concessions, fondera et exploitera avec succès un moulin à scie et prendra un deuxième mari, George Black. Elle passera presque tout le reste de sa vie au Yukon.

Reproduction en couleur d’une plante avec trois fleurs jaunes et de larges tiges foliacées. Arbore les initiales « MB » et est datée de 1930.

« Cyprepedium, Large Yellow Lady Slipper » (cypridide, gros sabot de Notre-Dame jaune) par Martha Louise Black. Impression par procédés photomécaniques, 1955 (e011154531)

Martha et George s’établissent au Yukon, où elle a élevé trois fils issus de son premier mariage. Avocat de profession, George est devenu le septième commissaire du Yukon en 1912. Ensemble, la famille Black a joué un rôle déterminant dans la ville de Dawson, puis de Whitehorse.

Reproduction en couleur d’une plante avec de petites fleurs pourpres et de larges feuilles à lobes profondes. Elle arbore les initiales « MB » et est datée de 1930.

« Crane’s Bill – Wild Geranium » (géranium de Bicknell – géranium sauvage) par Martha Louise Black. Impression par procédés photomécaniques (e011154532)

L’intérêt que portera Martha toute sa vie pour la botanique s’épanouit dans le Nord. En 1909, elle commence à collectionner les fleurs sauvages et à les faire sécher à plat, peignant à l’aquarelle l’arrière-plan — une pratique qu’elle appelle la « botanique artistique ». Ses travaux font l’objet d’éloges et, au cours des deux étés qui suivent, elle est mandatée pour recueillir des fleurs sauvages dans les montagnes Rocheuses et d’en faire un montage en vue d’une exposition dans les gares et les hôtels du Canadien Pacifique Limitée. Une série de ses œuvres est publiée sous la forme de cartes postales, tandis qu’elle est nommée « fellow » par la Royal Geographical Society.

Reproduction en couleur d’une plante aux longues tiges lignifiées, portant des groupes serrés de minuscules fleurs roses et de petites feuilles. L’impression arbore les initiales « MB » et est datée de 1920.

« Heather » (bruyère commune) par Martha Louise Black. Impression par procédés photomécaniques (e011154538)

En 1935, à l’âge de 69 ans, Martha est élue à la Chambre des communes. Elle agira en tant que députée du Yukon jusqu’en 1940. En 1948, on lui décerne l’Ordre de l’Empire britannique pour l’aide qu’elle apporte aux militaires du Yukon. Martha meurt à Whitehorse le 31 octobre 1957 à l’âge de 91 ans.

Pour en apprendre davantage sur sa vie et son œuvre :

Images de la Police à cheval du Nord-Ouest au Yukon maintenant sur Flickr

La ruée vers l’or du Klondike a laissé derrière elle une infrastructure d’approvisionnement, de soutien et de gouvernance qui a mené au développement continu du territoire dont l’ampleur était si grande que le Yukon est devenu un territoire canadien le 13 juin 1898. La Police à cheval du Nord-Ouest est restée afin de maintenir la paix et l’ordre, qu’elle avait jusque-là assuré avec succès.