La vie du carabinier Sulo W. Alanen

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Par Ariane Gauthier

Photographie sépia de Sulo W. Alanen, âgé d’environ 30 ans, publiée dans un journal finlandais annonçant son décès.

Photo de Sulo W. Alanen telle qu’elle est parue dans un journal finlandais annonçant son décès. (Source : Mémorial virtuel de guerre du Canada)

L’histoire de Sulo W. Alanen prend racine dans le village nord-ontarien de Nolalu, une petite localité près de Thunder Bay, qui a vu le jour grâce à l’arrivée des colons finlandais dans la région. Ceux-ci ont sans doute été attirés par l’industrie florissante du bois, le potentiel pour les exploitations agricoles, et la commodité du chemin de fer traversant Nolalu.

Matti Alanen, originaire de Jurva, en Finlande, faisait partie de ces immigrants qui ont bravé le sort en s’embarquant vers le Canada en 1904, poussés par la promesse d’une vie meilleure. Comme beaucoup de compatriotes, il s’installe à Nolalu, une communauté finlandaise en pleine croissance, fondée seulement quatre ans plus tôt. Il y trouve une certaine familiarité dans un pays étranger, entouré de voisins serviables finlandais. Matti choisit l’agriculture comme principal moyen de subsistance. En 1908, Hilma Lehtiniemi, originaire d’Ikaalinen, en Finlande, rejoint sa famille au Canada. À son arrivée à Nolalu, elle rencontre et épouse Matti, probablement vers 1910, comme le confirme le dossier militaire de Sulo, qui mentionne leur mariage en avril 1910 à Port Arthur, en Ontario.

Sulo, le troisième enfant et garçon du couple, est né le 13 mai 1914 à Silver Mountain, en Ontario, une petite localité minière près de Nolalu. La ferme familiale des Alanen semble avoir été située quelque part entre ces deux communautés, puisque le dossier de service de Sulo indique parfois qu’il réside à Silver Mountain, parfois à Nolalu.

Photographie en noir et blanc datant de 1888, montrant le village minier de Silver Mountain, entouré d’une vaste forêt et d’un paysage rural.

Village minier de Silver Mountain, 1888. (Source : a045569)

Sulo était l’enfant du milieu d’une fratrie de cinq. Le recensement de 1931 donne un aperçu de son enfance, en révélant que sa langue maternelle est le finnois. Cela n’a rien d’étonnant, étant donné que Nolalu était une communauté principalement finlandaise, où la majorité des colons partageaient cette même langue. Les déclarations de recensements des foyers voisins confirment cette réalité : presque tous les chefs de famille étaient originaires de Finlande et leur première langue était le finnois.

Extrait du recensement de 1931 pour Nolalu, présentant les membres de la famille Alanen, leur âge, leur sexe et leur lieu de naissance.

Capture d’écran du recensement de 1931 montrant la famille Alanen. Le nom de Sulo figure à la ligne 42 de la 5e page. (Source : e011639213)

L’anglais est venu plus tard pour Sulo, ses frères et sa sœur, probablement du simple fait qu’ils vivaient au Canada, puisqu’aucun d’eux n’a fréquenté l’école ni appris à écrire. Une grande partie de l’enfance de Sulo a été consacrée à travailler à la ferme familiale. À l’âge adulte, Sulo continue à travailler à la ferme de son père jusqu’à son enrôlement dans l’armée durant la Seconde Guerre mondiale. Son dossier de service mentionne également qu’il travaillait occasionnellement comme bûcheron pour accroître ses revenus.

Sulo est contraint de servir au 102ᵉ camp d’entraînement de base canadien à Fort William, conformément à la Loi sur la mobilisation des ressources nationales, adoptée en 1941 par le gouvernement King dans la volonté d’un compromis visant à éviter une conscription généralisée. Cette loi oblige les hommes valides à contribuer à la défense et à la sécurité nationale du Canada. Après avoir terminé les 30 jours de service exigés par ce programme, Sulo prend une décision déterminante pour la suite : il s’enrôle volontairement, le 4 mai 1943.

Son enrôlement dans l’Armée canadienne coïncide avec les préparatifs essentiels des Alliés pour les débarquements du jour J, planifiés pour l’été 1944. De sa formation initiale au Camp Shilo, au Manitoba, jusqu’à son embarquement pour l’Angleterre, Sulo a un objectif clair : se préparer en vue de l’assaut sur Juno Beach.

Le navire à bord duquel il voyage arrive en Angleterre le 11 avril 1944, seulement deux mois avant l’opération Overlord. Le 27 avril, Sulo est affecté aux Royal Winnipeg Rifles, précisément au 2ᵉ groupe canadien de renfort de base. Cette affectation signifie qu’il n’est pas destiné à participer à la première vague d’assaut. En tant que membre de la compagnie C, il doit rejoindre les Royal Winnipeg Rifles après que ceux-ci auront percé le mur de l’Atlantique.

Le journal de guerre des Royal Winnipeg Rifles nous donne un aperçu de ce que fut le jour J pour Sulo et ses camarades. Les troupes sont informées à 21 h, la veille, que l’opération Overlord est lancée, et toutes accueillent cette nouvelle avec un certain enthousiasme. Le journal note : « Il régnait une atmosphère d’attente et un sentiment d’aventure sur tous les navires cette nuit-là. Nous étions à la veille du jour pour lequel nous nous sommes entraînés si durement et si longtemps en Angleterre. »

La longue journée commence à 4 h du matin par une tasse de thé et une collation froide. Le ciel est couvert; la mer agitée. À 5 h 15, les chalands de débarquement sont abaissés du navire Llangibby Castle, encore à environ 15 kilomètres de la côte. À 6 h 55, la marine royale et le soutien aérien commencent à bombarder la côte française. Les chalands atteignent la plage vers 7 h 49, et les compagnies B et D débarquent en premier. Comme le note sombrement le journal de guerre : « Le bombardement n’ayant tué aucun Allemand ni réduit au silence une seule arme, ces compagnies durent attaquer leurs positions “à froid” – et le firent sans hésiter. »

Les compagnies A et C touchent terre un peu plus tard, vers 9 h. La compagnie C débarque sur les secteurs Mike et Love de Juno Beach, où la plage et les dunes environnantes sont sous l’intense feu des mortiers. Cloués sur place pendant environ deux heures, les soldats parviennent finalement à se regrouper et, aux côtés de la compagnie A, avancent vers leur objectif, Banville. En chemin, ils affrontent plusieurs îlots de résistance qu’ils parviennent à neutraliser, jusqu’au sud de Banville, où l’ennemi s’est solidement retranché dans une position stratégique.

Carte de Juno Beach illustrant les mouvements de la 3e Division d’infanterie canadienne le jour J. Les parties agrandies indiquent le secteur de débarquement et le trajet de la compagnie C des Royal Winnipeg Rifles.

Carte de Juno Beach montrant les mouvements de la 3e Division d’infanterie canadienne le jour J. (Source : e999922605-u)

La première journée de la bataille de Normandie conduit les membres survivants des Royal Winnipeg Rifles jusqu’à Creully, vers 17 h, achevant ainsi la phase II de l’opération Overlord. Peu de temps de repos leur est accordé, en particulier à la compagnie C, qui doit repousser une attaque de patrouille ennemie à 2 h du matin. Les soldats parviennent à contrer l’assaut et font 19 prisonniers allemands, ce qui leur permet de bénéficier d’un court répit jusqu’à 6 h 15, heure à laquelle ils reçoivent l’ordre d’avancer à nouveau. Leur prochain objectif est la ligne OAK à Putot-en-Bessin.

Cet épisode marque le début de l’expérience éprouvante des Royal Winnipeg Rifles dans les jours suivant le débarquement, marqués par l’une des résistances allemandes les plus féroces et acharnées.

Photographie prise par le lieutenant Bell, photographe militaire, montrant de l’artillerie canadienne camouflée avec des branchages, Carpiquet, France, 4 juillet 1944.

Numérotations militaires 35899-36430 – Europe du Nord-Ouest — Album 75 de 110. (Source : e011192295)

Le 5 juillet, les Royal Winnipeg Rifles atteignent péniblement le village de Marcelet, où ils se livrent à la bataille de Carpiquet. Bien que le dossier de service de Sulo ne donne pas de détails précis sur les blessures qui ont mis fin à sa vie ce jour-là, le journal de guerre rapporte que son régiment est constamment soumis aux bombardements ennemis et aux mitraillages aériens tout au long de la journée. Dans ce chaos, Sulo aurait été soit touché par des éclats d’obus, soit enseveli sous les décombres de bâtiments effondrés. Sulo n’est pas retrouvé immédiatement et est signalé comme disparu. Son corps est enfin retrouvé après une légère accalmie dans les combats le 5 juillet, et il est officiellement déclaré tué au combat.

Comme de nombreux Canadiens qui ont donné leur vie lors du débarquement et de la bataille de Normandie, Sulo W. Alanen repose au cimetière de guerre canadien de Bény-sur-Mer dans le Calvados, en France. Il y est enterré dans la parcelle XV. G. 16, où son nom restera gravé à jamais.

Pour en savoir plus sur le sujet :


Ariane Gauthier est archiviste de référence à la Direction générale de l’accès et des services à Bibliothèque et Archives Canada.

Visite au Mémorial de Vimy : la boucle est bouclée (troisième partie)

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Par Rebecca Murray

En 2022, j’ai parlé de la recherche que j’ai faite pour déterminer si mon arrière-grand-père avait été présent à l’inauguration du Mémorial de Vimy, en 1936. L’année suivante, j’ai écrit la suite de l’histoire. Aujourd’hui, je conclus (probablement) cette trilogie sur mon histoire familiale.

Nous nous sommes laissés après avoir fait une formidable découverte : Thomas C. Phillips était effectivement tout près du Mémorial de Vimy en juillet 1936. Cependant, un point important demeurait à éclaircir : comment s’était-il rendu en France?

À l’époque, la traversée de l’Atlantique se faisait généralement par la mer. Selon un document familial, Thomas serait embarqué à bord du navire à vapeur Alaunia. Une recherche en ligne confirme que ce bateau a quitté Montréal le 20 juillet 1936. Thomas aurait donc pu arriver à temps (de justesse!) pour l’inauguration du 26 juillet. C’est donc ici que nous reprendrons notre recherche.

J’ai porté mon attention sur des listes de passagers et des documents semblables. Mon premier arrêt fut au comptoir de généalogie. J’ai en effet appris deux choses : un problème partagé est à moitié résolu, et mes collègues de la généalogie sont formidables! Je leur ai donc posé une question (vous le pouvez aussi) et j’ai appris que les listes de passagers ultérieures à 1935 sont conservées par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Une demande d’accès à l’information est nécessaire pour les consulter. Quant aux documents antérieurs, ils font partie d’ensembles de données consultables sur le site de Bibliothèque et Archives Canada (BAC). Il faut utiliser des mots-clés comme « passager », « immigration » ou « frontière ».

J’ai longtemps tergiversé. Les passionnés de recherche parmi vous comprendront sans peine que je préférais ne pas céder les rênes de mon enquête. Pour éviter d’être entièrement dépendante, j’ai choisi une nouvelle approche toute simple : je suis allée voir de l’autre côté de l’océan et, plutôt que de chercher des documents sur les arrivées, j’ai cherché des départs (autrement dit, le voyage de retour de Thomas). Cette idée m’a menée aux Archives nationales du Royaume-Uni. Dans leurs archives numériques sur Findmypast, j’ai découvert non pas un, mais deux Thomas Phillips partis vers Montréal à l’été 1936. Je remercie de nouveau mes précieux collègues de la généalogie, dont l’expertise s’est avérée essentielle à cette étape de ma recherche.

Pour filtrer les résultats, j’ai cherché une date de départ à la fin de l’été et indiqué l’année de naissance de Thomas (1877). J’ai rapidement trouvé ce que je cherchais : une liste de passagers du navire à vapeur Antonia, de la compagnie Cunard, construit dans les années 1920. Quand j’y ai vu le nom de Thomas, j’ai eu envie de crier et de partager ma découverte avec quelqu’un, comme on le fait quand on est dans la salle de référence, mais quand on travaille de la maison, on obtient seulement les grommellements du chien dérangé pendant sa sieste.

La liste nous renseigne sur le voyage et sur Thomas. L’Antonia a quitté Liverpool le 28 août 1936 à destination de Québec et de Montréal. La plupart des données n’ont rien d’inhabituel, mais la colonne 8 (le dernier pays de résidence permanente) est particulièrement intéressante. On y trouve des régions du Royaume-Uni, d’autres parties de l’Empire britannique et des pays étrangers. Sans surprise, la plupart des passagers provenaient d’autres parties de l’Empire britannique. Peut-être que d’autres pèlerins canadiens étaient allés en France le mois précédent pour assister à l’inauguration du Mémorial de Vimy.

Page jaunie dressant la liste de quelques dizaines de passagers d’un paquebot.

Liste de passagers de l’Antonia, un navire de la compagnie de navigation Cunard White Star, qui a quitté Liverpool, en Angleterre, le 28 août 1936. L’information sur Thomas Phillips est encerclée en rouge. Source : Archives nationales du Royaume-Uni.

Nous y apprenons que la dernière adresse de Thomas au Royaume-Uni était « c/o 88 Leadenhall St, London ». Vous vous doutez bien que je me suis demandé ce qu’il y avait au 88, rue Leadenhall en 1936. Une petite recherche sur le Web a révélé qu’il s’agissait de la Cunard House, un édifice à huit étages où se trouvaient les bureaux de la compagnie de navigation Cunard et de ses succursales. J’ai aussi appris que les passagers donnaient souvent une adresse avec la mention « aux soins de » (care of, ou c/o), probablement pour faciliter la correspondance pendant leur voyage.

Armée de ces renseignements nouveaux, j’ai pu retourner dans les archives de BAC pour voir ce que je pourrais trouver au sujet de l’Antonia et du voyage de Thomas. Les collections d’archives à BAC donnent beaucoup d’information sur le navire, de ses origines en tant que paquebot de ligne à ses fonctions de transporteur de troupes pendant la Deuxième Guerre mondiale. Évidemment, je me suis surtout intéressée aux documents sur le pèlerinage à Vimy!

BAC possède aussi des images de l’Antonia, dont cette magnifique photo prise pendant sa traversée vers l’Europe plus tôt cet été-là.

Le paquebot bicolore Antonia en mer. Le pont Jacques-Cartier et plusieurs navires à quai se trouvent à l’arrière-plan.

Pèlerins pour Vimy à bord de l’Antonia en partance de Montréal (Québec), 1936. Source : Clifford M. Johnston/Bibliothèque et Archives Canada/PA-056952.

J’ai ensuite épluché les journaux montréalais du début septembre pour voir si le retour de Thomas était mentionné dans les nouvelles maritimes. L’arrivée de l’Antonia est bel et bien documentée, mais mon arrière-grand-père n’est pas nommé. J’ai alors une fois de plus constaté que le plus difficile, dans une recherche archivistique, est parfois de savoir quand s’arrêter.

Je voulais d’abord savoir si mon arrière-grand-père avait assisté à l’inauguration du Mémorial de Vimy, et j’ai fini par me renseigner sur son voyage à l’aller et au retour. La recherche a été ponctuée de grandes découvertes et d’amères déceptions, ce qui est courant lorsqu’on fouille dans les archives. En plus d’obtenir de l’information, j’ai acquis de précieuses aptitudes en recherche, ce qui n’est vraiment pas à dédaigner. Bien loin de me décourager, je suis déjà prête à m’attaquer au prochain mystère familial! Vive les défis!


Rebecca Murray est conseillère en programmes littéraires au sein de la Direction générale de la diffusion et de l’engagement à Bibliothèque et Archives Canada.

Dans le même bateau : à la recherche de registres de navires dans les collections de BAC

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Par Elaine Young

Saviez-vous que, dès le 18e siècle, les navires canadiens d’une certaine taille devaient être immatriculés auprès des autorités gouvernementales? Bibliothèque et Archives Canada (BAC) possède divers types de documents liés à l’immatriculation des navires; il en a transcrit récemment près de 84 000, qui sont maintenant consultables.

Ces transcriptions comprennent le nom du navire, son port d’immatriculation (parfois appelé port d’enregistrement), ainsi que le numéro et l’année d’immatriculation : des renseignements essentiels pour appuyer la recherche et découvrir des histoires fascinantes (et parfois surprenantes!) sur les navires. C’est une ressource inestimable pour la recherche sur l’histoire maritime au Canada, ainsi qu’un outil généalogique pouvant servir à retracer les familles liées à ces navires.

BAC est devenu le gardien de ces documents – dont plusieurs grands livres ou registres – il y a un certain nombre d’années, quand Transports Canada (l’organisme de réglementation) a adopté la tenue de documents numériques. Ce projet de transcription fait partie des efforts de l’institution pour améliorer la recherche dans ses collections.

Pour favoriser l’accès en ligne, BAC a numérisé un certain nombre de registres, puis a travaillé avec des chercheurs du domaine pour cibler la meilleure information à transcrire.

Le contenu transcrit touche les navires qui ont été exploités puis mis hors service (immatriculation retirée) entre 1838 et 1983. Il vise des navires ayant navigué dans les eaux de l’Atlantique et du Pacifique ainsi que dans les eaux intérieures.

Les registres contiennent une mine de renseignements, y compris le type et la description des navires, leur taille, leur propriétaire et la date de leur construction. C’est une source d’information précieuse pour quiconque fait des recherches sur la construction navale, le transport maritime ou les industries côtières et océaniques. Par exemple, ils témoignent de la transition des navires à voiles aux navires à vapeur, et de l’arrivée des coques en fibre de verre et en matériaux composites. Ils contiennent aussi de l’information pertinente pour la recherche généalogique, car de nombreux navires ont été transmis de génération en génération au sein d’une même famille.

Voici un exemple d’immatriculation typique d’un navire :

Pages 1 et 2 du formulaire d’immatriculation du navire M.C.M. Le document a été rempli à la machine à écrire et à la main (en lettres attachées).

M.C.M., Port of Registry: NEW WESTMINSTER, BC, 9/1914 [Navire M.C.M., port d’enregistrement : New Westminster, C.-B., 9/1914], R184, RG12-B-15-A-i, no de volume : 3041. (e011446335_355)

La première page de ce registre concerne le navire M.C.M. immatriculé en 1914 à New Westminster, en Colombie-Britannique. Elle contient des détails sur le navire, notamment sur sa construction, sa taille, etc. La deuxième page recense les noms des propriétaires au fil du temps.

La légende sous l’image ci-dessus illustre bien la convention d’appellation que vous verrez dans l’outil Recherche dans la collection : nom du navire / port d’immatriculation / numéro consécutif attribué à chaque navire nouvellement immatriculé dans ce port au cours d’une année / année d’immatriculation.

Pour trouver des documents sur le site Web de BAC, dans l’outil Recherche dans la collection :

1. Allez à Recherche avancée.
2. Dans le menu déroulant « Collection », choisissez « Collections et fonds ».
3. Dans le menu déroulant « Sous-ensembles de collections et fonds », choisissez « Immatriculation des navires ».

Copie d’écran de la page de recherche avancée de l’outil Recherche dans la collection. On peut voir dans les encadrés orange les menus déroulants « Collection » et « Sous-ensembles de collections et fonds ».

Comment trouver des immatriculations de navires dans l’outil Recherche dans la collection. (Bibliothèque et Archives Canada)

4. Vous voulez chercher des mots précis dans la base de données? Entrez-les dans la barre de recherche au haut de l’écran. Vous pouvez aussi entrer une date ou une fourchette de dates dans le champ « Date » (pour refléter la date où le navire a été mis hors service). Si vous préférez parcourir toutes les immatriculations de navires, laissez les champs vides et cliquez sur « Rechercher ».

Copie d’écran de la page de recherche avancée de l’outil Recherche dans la collection. Le terme « Dora Mae » est saisi dans le champ « Tous les mots », et la période « 1940 à 1950 » est saisie dans les champs de fourchette de dates. Le tout est encadré en orange.

Comment préciser votre recherche à l’aide de mots-clés et de fourchettes de dates. (Bibliothèque et Archives Canada)

Pour faire une recherche plus précise, utilisez le champ « Tous les mots » situé au haut de l’écran. Vous pourrez alors faire une recherche par nom de navire, port d’immatriculation, numéro officiel et année d’immatriculation.

Nom :

  • Le nom du navire est attribué par son propriétaire au moment de l’immatriculation initiale. Il demeure généralement le même pendant toute la durée de vie du navire, mais peut parfois être modifié, par exemple si le navire change de propriétaire.
  • Quand un navire est mis hors service (c’est-à-dire que son immatriculation est retirée), une période d’attente s’applique avant que son nom puisse être réutilisé. Deux navires ne peuvent pas avoir le même nom en même temps.
  • Les navires peuvent avoir des noms semblables, mais ils doivent être différents (par exemple, Marie-Claire, Le Marie-Claire, Marie et Claire). On peut aussi créer un nouveau nom en ajoutant un chiffre romain après le nom d’un navire déjà immatriculé (par exemple, Radisson II).

Port d’immatriculation :

  • Il s’agit du port où le navire a été immatriculé.
  • Le navire peut avoir été immatriculé dans un port situé près de l’endroit où il a été construit ou exploité.
  • Cette information peut s’avérer utile pour connaître les activités de construction navale dans un secteur donné.
  • Un navire peut avoir été immatriculé dans différents ports au fil du temps. En effet, lorsqu’un propriétaire déménageait ou vendait son navire pour le transférer ailleurs, il devait en renouveler l’enregistrement selon le port d’immatriculation le plus près.

Numéro officiel :

  • Il s’agit d’un numéro unique attribué à un navire au moment de son immatriculation.
  • Le numéro officiel demeure le même pour la durée de vie du navire, même lorsque celui-ci est mis hors service ou détruit. De plus, il n’est jamais attribué à un autre navire.
  • Il peut vous aider à trouver des renseignements sur un navire dans d’autres types de documents :
    • registres de propriété : livres qui contiennent les numéros officiels attribués à divers ports d’immatriculation
    • registres de transactions : livres documentant les transactions supplémentaires lorsque les deux pages attribuées par navire dans un registre sont déjà remplies
    • registres de construction : livres documentant les navires en construction
    • dossiers de navires : dossiers individuels ouverts par les bureaux des ports d’immatriculation pour des navires particuliers

Année d’immatriculation

  • Il s’agit d’un numéro consécutif attribué, en commençant par 1, à chaque navire nouvellement immatriculé. Il est suivi d’une barre oblique (/), puis de l’année où le navire a été immatriculé. Par exemple, 22/1883 désignerait le 22e navire immatriculé dans un port donné en 1883.

On peut également consulter les registres des navires mis hors service au moyen de la liste de recherche « Enregistrements de navires, 1838-1983 – Personnel de BAC », qui donne un accès direct aux documents au niveau de la série. À partir de là, vous pouvez voir les documents d’immatriculation individuels des navires.

Bref, grâce à toutes ces nouvelles transcriptions, vous pouvez maintenant accéder à des dizaines de milliers de documents auparavant inaccessibles en ligne. Les usagers peuvent chercher plus facilement des renseignements sur la généalogie, la construction navale, le transport maritime et de nombreux autres domaines. Cette ressource précieuse met en lumière les histoires complexes et variées formant la trame du transport maritime et de la construction navale au Canada, ainsi que les collectivités bâties autour de ces activités et la vie des personnes qui possédaient ces navires.

L’équipe du projet et BAC tiennent à remercier Don Feltmate résidant en Nouvelle-Écosse et John MacFarlane résidant en Colombie-Britannique, qui ont fait valoir sans relâche l’importance de ces documents et de leur accessibilité.

Ressources complémentaires


Elaine Young est analyste à la Division des partenariats et de l’engagement communautaire de Bibliothèque et Archives Canada.

Conseils pour les généalogistes en herbe

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Vous voulez découvrir vos racines et dresser votre arbre généalogique, mais vous ne savez pas par où commencer? Aucun souci : nous sommes là pour vous aider! Sur notre page Comment débuter votre recherche généalogique, vous trouverez :

Ce sera peut-être le début d’un passe-temps des plus agréables. Qui sait, vous développerez peut-être une véritable passion qui vous amènera à étudier le Canada et son histoire tout au long de votre vie!

Trois personnes à pied, vues de dos. L’homme à gauche marche derrière une poussette tandis qu’un petit enfant au centre tient la main de la femme à sa droite.

La famille, Toronto (Ontario), vers 1928. Photographe : John Pearson Morris. Bibliothèque et Archives Canada/PA-126728

Poursuivez votre apprentissage dans la section Généalogie et histoire familiale de notre site Web. N’hésitez pas à revenir, car ces ressources sont mises à jour régulièrement. Les plus aventureux consulteront nos outils et guides de A à Z, qui abordent de nombreux sujets liés au Canada.

Si vous arrivez dans une impasse ou avez simplement besoin de conseils, posez-nous une question en généalogie à l’aide de notre formulaire en ligne.

Bonne recherche!

Liste de lectures sur le recensement de 1931

Bannière pour la série "Le recensement de 1931". À gauche, le texte "Le recensement de 1931". À droite, un train en marche qui passe à côté d'une gare.Aujourd’hui, des membres du personnel de Bibliothèque et Archives Canada, qui se sont récemment plongés dans la lecture pour se préparer à la publication de ce recensement, vous présentent des documents qui ont piqué leur curiosité.

Le défi de déchiffrer l’écriture cursive (en lettres attachées) vous intéresse? Les instructions ci-dessus ne pourront malheureusement pas vous aider à cet égard, mais elles contiennent des renseignements fort utiles pour comprendre les questionnaires de recensement. Elles vous apprendront par exemple que la mention « (ab) » signifie « absent », et que certaines personnes sont considérées comme un membre de la famille, alors que d’autres, non. Ces instructions constituent donc une source idéale pour savoir ce que les énumérateurs (recenseurs) avaient ordre de consigner, et comment. Notre collègue Sara Chatfield, dans un récent blogue intitulé « Comment s’effectuait un recensement en 1931? », montre que les instructions données aux énumérateurs cette année-là comprenaient quelques nouveautés.

Soulignons que le Bureau fédéral de la statistique a publié des instructions distinctes pour le recensement de 1931 dans les Territoires du Nord-Ouest, certaines parties du Yukon, la côte est de la baie d’Hudson au nord de la rivière de la Grande Baleine et la côte sud du détroit d’Hudson, y compris la baie d’Ungava. En effet, le recensement dans ces régions était effectué à l’aide d’un formulaire différent (le formulaire I-N.W.T.). Il a aussi été réalisé plus tôt pour des raisons logistiques, soit au moment qui convenait le mieux entre le 1er octobre 1930 et le 1er juin 1931, plutôt qu’à partir du 1er juin 1931.

Page tapuscrite portant des titres et un emblème.

Page couverture des Instructions aux énumérateurs : Recensement des Territoires du Nord-Ouest [et de quelques autres régions nordiques], 1931 (Bibliothèque et Archives Canada/CS98-1931I-1-fra, page titre)

Rapport administratif sur le septième recensement du Canada, 1931 (Septième recensement du Canada, 1931 – Volume I : Sommaire)

Le rapport administratif est fort intéressant pour les personnes qui se demandent ce qui arrivait aux déclarations de recensement acheminées à Ottawa, en provenance de l’ensemble du pays. En effet, la section « Nouvelles machines pour le recensement – Classicompteur et vérificateur » (pages 58 à 62) montre comment le Bureau fédéral de la statistique traitait l’information manuscrite de ces déclarations, qui sont préservées à Bibliothèque et Archives Canada.

Pour trier les résultats et les compiler sous forme de tableaux, le personnel du Bureau devait perforer une carte appelée « fiche générale » pour chaque personne mentionnée dans le recensement. Autrement dit, il a fallu perforer plus de dix millions de cartes. Parviendrez-vous à déchiffrer l’information sur l’exemple suivant? Vous trouverez la réponse à la page 59 du rapport!

Fiche rectangulaire divisée en 20 sections irrégulières formant des colonnes. Chaque section comprend des chiffres ou des lettres, parfois perforés. Les numéros 1 à 24 sont inscrits au bas de chaque colonne.

Fiche générale utilisée par le Bureau fédéral de la statistique pour trier et compiler des statistiques dans le cadre du recensement de 1931 (OCLC 796971519)

Quant à la fiche pour la famille et l’occupation, elle « a servi à compiler […] des statistiques concernant le foyer canadien et la famille » (page 59).

Carte à perforer rectangulaire de 80 colonnes. Certains groupes de colonnes portent un titre anglais comme ménage, famille privée, description personnelle, occupation et gains, ou chômage.

Fiche pour la famille et l’occupation employée par le Bureau fédéral de la statistique pour trier et compiler des statistiques dans le cadre du recensement de 1931 (OCLC 796971519)

Le triage, le comptage et l’enregistrement s’effectuaient mécaniquement. Pour le recensement de 1931, le Bureau fédéral de la statistique a inventé un classicompteur, qui offre, « au point de vue de l’analyse en série, une capacité plusieurs milliers de fois supérieure à l’ancienne » (page 60). Le rapport administratif explique comment fonctionne cette machine (aussi appelée tabulateur-assortisseur). Les pages 72 et 73 comportent des photos de cette machine et d’autres appareils, comme le vérificateur de cartes et le poinçonneur multible.

Une grande salle au plafond élevé dans laquelle 80 employées assises face à l’objectif (presque exclusivement des femmes) poinçonnent de l’information enregistrée sur un grand rouleau placé devant leur machine. Il y a six colonnes de bureaux, chacune ayant environ douze rangées s’étendant jusqu’à l’horizon. À l’avant-plan, des tiroirs de fiches sont minutieusement disposés sur d’autres bureaux. Plus loin, une femme debout observe une femme assise à une machine de poinçonnage. Tout au fond à droite, d’autres employés (pour la plupart des hommes) marchent ou sont assis à des rangées de bureaux.

Du personnel traite le recensement de 1931 dans la salle de poinçonnage du Bureau fédéral de la statistique. Source : Margaret Morris, version HTML en ligne de l’ouvrage de Statistique Canada intitulé Jouer dans la cour des grands – Histoire de Statistique Canada : 1970 à 2008

Une autre section du rapport administratif, intitulée « Opération du recensement » (pages 51 à 56), montre l’ampleur du travail nécessaire pour recenser chaque personne vivant au pays. De plus, elle précise le nombre exact d’énumérateurs (13 886) et les professions les plus courantes parmi ces employés embauchés temporairement :

Partie d’une page tapuscrite.

Liste des « occupations les plus en évidence » parmi les énumérateurs du recensement de 1931, selon le rapport administratif sur le septième recensement du Canada (OCLC 1007482313)

Le rapport administratif a été republié en 1936. Il constituait la première partie du rapport du Bureau fédéral de la statistique sur le Septième recensement du Canada, 1931 – Volume I : Sommaire (Ottawa, imprimeur de Sa Très Excellente Majesté le Roi : 1936).

Appareils de radio, 1931

Grande nouveauté dans le recensement de 1931 : une question sur les appareils de radio! Un bulletin publié en 1932 par le Bureau fédéral de la statistique, intitulé Radio sets in Canada, 1931 (en anglais seulement) présente sous forme de tableaux les résultats préliminaires. Le nombre de propriétaires de radios est divisé par provinces, districts de recensement et centres urbains de plus de 5 000 habitants. À Montréal, la plus grande ville canadienne de l’époque (818 577 habitants), on compte 70 164 appareils de radio. C’est cependant dans le deuxième plus grand centre urbain, Toronto (631 207 habitants), que l’on trouve le plus grand nombre d’appareils avec 91 656.

Un homme vêtu d’un tricot et fumant la pipe est assis à un bureau. Autour de lui se trouvent une bibliothèque, une lanterne et une radio.

Richard Finnie tapant des notes sur une machine à écrire à Kugluktuk (Nunavut); on voit une radio à l’arrière-plan (a100695)

Soulignons cependant que nos lectures n’ont pas toujours été agréables. La lecture des publications des années 1930 rappelle les diverses manières dont le racisme, le sexisme et le colonialisme se manifestaient à cette époque. Ces attitudes ont influencé le processus de recensement, et ont laissé un héritage durable jusqu’à aujourd’hui.

Nous n’avons présenté ici qu’un échantillon des nombreuses publications qui ont servi à préparer le recensement de 1931 ou qui en ont découlé. En général, le Bureau fédéral de la statistique publiait ses décomptes et ses sommaires aussitôt que possible, comme ce fut le cas avec le bulletin « Radio sets in Canada, 1931 ». Il a publié ses conclusions et analyses définitives dans un rapport officiel en plusieurs volumes sur le recensement de 1931. De 1933 à 1936, des statistiques ont été publiées dans les volumes 1 à 11. Des analyses thématiques ont paru en 1942, dans les volumes 12 et 13, sur des sujets comme le logement au Canada et la dépendance prolongée de la jeunesse.

Bibliothèque et Archives Canada conserve des exemplaires de ces publications, et bien d’autres, dans ses collections de la bibliothèque. Un certain nombre d’entre elles ont été numérisées par Statistique Canada et peuvent être consultées sur le site Internet Archive ou dans le catalogue des publications du gouvernement du Canada.

Nous vous invitons à parcourir le patrimoine publié sur le recensement de 1931. Et bonne chance aux personnes courageuses qui tenteront de déchiffrer l’écriture cursive des déclarations de recensement remplies!

Les sous-districts du recensement de 1931 : comment s’y retrouver? – partie 2

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certaines personnes pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde – terminologie historique.

Le présent blogue est la partie 2 de la série Les sous-districts du recensement de 1931 : comment s’y retrouver? Si ce n’est pas déjà fait, nous vous encourageons vivement à lire la partie 1 de ce billet de blogue. Elle vous fournira différents outils qui vous aideront à trouver le district de recensement dans lequel se trouvait peut-être votre lieu d’intérêt en 1931.

En guise de rappel, pour trouver les déclarations de recensement de 1931 liées à un lieu d’intérêt particulier, vous devez affiner les résultats de votre recherche en respectant l’ordre suivant :

  1. la province ou le territoire;
  2. le district de recensement ou la circonscription électorale fédérale;
  3. le sous-district de recensement.

Dans le présent billet de blogue, nous examineront de plus près la troisième étape.

ÉTAPE 3. Déterminer le sous-district de recensement

Chaque district du recensement de 1931 était divisé en de nombreux sous-districts (de 3 à 148 sous-districts) aux fins de recensement. La majorité des districts de recensement étaient divisés en au moins 50 sous-districts.

Cependant, à ce que l’on sache, il n’existe aucune carte précisant les limites des sous-districts du recensement de 1931. Pour déterminer dans quel sous-district un lieu d’intérêt a été recensé, il est nécessaire d’utiliser un des outils ci-dessous :

  1. les répertoires de rues (de 11 grandes villes);
  2. les instruments de recherche de « réserves indiennes » (Premières Nations);
  3. les descriptions écrites des limites des sous-districts.

Si le lieu qui vous intéresse ne se trouvait pas dans une grande ville ou une réserve des Premières Nations en 1931, passez directement au troisième outil, c’est-à-dire les descriptions écrites des limites des sous-districts.

Outil 1 : Répertoires de rues

Des répertoires sont offerts pour Halifax (N.-É.), Saint John (N.-B.), Québec (Qc), Montréal (Qc), Toronto (Ont.), Hamilton (Ont.), London (Ont.), Winnipeg (Man.), Edmonton (Alb.), Calgary (Alb.) et Vancouver (C.-B.). Les répertoires de rues recensent les noms de rue et indiquent dans quels districts et sous-district(s) de recensement ces rues ont été recensées.

Les répertoires d’Hamilton et de Calgary sont propres au recensement de 1931. Les répertoires des autres villes s’étendent sur de nombreuses années de recensement. Dans ces répertoires, si vous souhaitez seulement trouver les numéros de districts du recensement de 1931, consultez seulement les entrées qui commencent par « 31 ». Les numéros qui suivent sont les numéros du district et du sous-district, respectivement, pour le recensement de 1931. Par exemple, si nous cherchons un lieu d’intérêt qui se trouve sur le chemin de la Côte-des-Neiges à Montréal, dans le district de recensement de Mont-Royal (district de recensement no 84), nous trouvons :

Entrées dactylographiées du district de la « Côte des Neiges » extraites du répertoire des rues de Montréal.

Extrait du répertoire de rues de Montréal (instrument de recherche 31-80)

Les numéros sur la première ligne de l’image ci-dessus – « 31–84–39, 40, 41, 43, 44, 45 » – indiquent que, en 1931, le chemin de la Côte-des-Neiges était recensé dans le district de recensement no 84 ainsi que les sous-districts no 39 à 41 et 43 à 45.

Remarque : les noms des rues dans les répertoires sont historiques, c’est-à-dire qu’ils ont généralement été écrits par le recenseur à l’époque.

Attention : certaines rues ont été écrites de diverses façons et apparaissent donc dans différentes parties du répertoire de rues, qui est classé en ordre alphabétique. Dans le cas du chemin de la CôtedesNeiges à Montréal, les entrées se trouvent dans trois parties séparées du répertoire de Montréal puisque le nom de la rue a été écrit des trois façons suivantes : « Côte-des-Neiges », « Côte des Neiges » et « Cote des Neiges ».

Outil 2 : Instrument de recherche de « réserves indiennes » (Premières Nations)

Une liste de réserves classées selon leurs districts et sous-districts du recensement de 1931 est accessible. Cet instrument de recherche non vérifié pourrait être utile si votre lieu d’intérêt se trouvait dans une réserve des Premières Nations ou était une réserve des Premières Nations en 1931. Nous travaillons actuellement à adapter l’instrument de recherche préexistant afin d’inclure une terminologie respectueuse.

Outil 3 : Descriptions écrites des limites des sous-districts

Les descriptions écrites des limites des sous-districts ont été compilées par le Bureau fédéral de la statistique. Ces descriptions ont été transcrites dans des instruments de recherche pour chaque province et territoire : Î.-P.-É., N.-É., N.-B., Qc, Ont., Man., Sask., Alb., C.-B., Yn, T.N.-O.

Remarque : d’autres transcriptions de descriptions de sous-districts de certaines grandes villes pourraient suivre.

Vous pourriez commencer par rechercher des mots-clés liés à votre lieu d’intérêt dans l’instrument de recherche d’une province ou d’un territoire. Par exemple, dans l’instrument de recherche des descriptions de sous-districts du Manitoba, si vous cherchez le mot « Birtle », vous obtiendrez trois résultats dans le district de recensement « Marquette » : le sous-district no 25 de « Birtle (Town) » [Birtle (Ville)], le sous-district no 24 « Township 17 in range 26 west of the principal meridian exclusive of town of Birtle » [Comté no 17 dans le rang 26 à l’ouest du méridien principal exclusif de la ville de Birtle] et le sous-district no 63 du pensionnat du même nom. Vous pourriez aussi choisir d’examiner un district de recensement en particulier (comme « Marquette »), puis de parcourir toutes les descriptions de sous-districts compris dans ce district de recensement.

Extrait d’un instrument de recherche pour le Manitoba. L’extrait comprend plusieurs noms et descriptions de sous-districts qui font partie du district de recensement « Marquette ». Deux occurrences du mot « Birtle » sont surlignées.

Extrait de l’instrument de recherche des déclarations du recensement de 1931 du Manitoba (instrument de recherche 31–80)

La caractérisation des sous-districts de recensement varie énormément. Les descriptions peuvent référer à des cantons, à des municipalités, à des quartiers municipaux, à des sections de vote, à des réserves, à des paroisses, à des méridiens, à des rangs, à des lots, à des routes, à des îles, à des rivières, etc. Pour comprendre les descriptions, il sera peut-être nécessaire de consulter des cartes locales de l’époque ou de se renseigner sur les géographies locales, provinciales ou fédérales utilisées dans le cadre du recensement de 1931 (p. ex. les limites municipales pourraient avoir été établies conformément à des lois provinciales contemporaines).

Parfois, les descriptions des sous-districts ne nous permettent pas de limiter la recherche à un seul sous-district. Pour bien illustrer ce que l’on entend par cela, nous pouvons examiner les descriptions de sous-districts du district de recensement de Mont-Royal.

Une carte dactylographiée énumérant les rangs des sous-districts du district de Mont-Royal, au Québec, en 1931.

La description de travail du Bureau fédéral de la statistique des sous-districts du district no 84 de Mont-Royal (tiré de documents inclus dans le transfert des déclarations du recensement de 1931 à Bibliothèque et Archives Canada). Bibliothèque et Archives Canada/Fonds de Statistique Canada/District 84, Mont-Royal, Québec, 1931

Les descriptions des sous-districts de Mont-Royal font en sorte qu’il est difficile de cerner un seul sous-district pertinent. Si vous vous trouvez dans cette situation, vous avez les deux options suivantes :

  1. parcourir les déclarations du recensement pour trouver tous les sous-districts pertinents;
  2. filtrer les résultats en utilisant d’autres outils de travail comme des annuaires de ville, qui pourraient comprendre des listes de quartiers, ou en utilisant des outils supplémentaires comme des répertoires de rues, ce qui pourrait s’avérer être la meilleure approche dans le cas de Montréal.

Il arrive parfois que des descriptions supplémentaires des sous-districts se trouvent sur la petite carte qui précède les déclarations du recensement du sous-district. Des versions numérisées des descriptions de travail originales des sous-districts du Bureau fédéral de la statistique sont offertes en ligne, et, bien qu’elles soient complexes, elles peuvent être utilisées aux fins de dépannage. Pour examiner ces versions numérisées, ouvrez la description archivistique des déclarations de recensement du Canada de 1931 dans la recherche de collections, faites afficher les détails, ouvrez la section des instruments de recherche et faites défiler l’écran vers le bas.

Autres ressources

  • Pour en apprendre plus sur le réseau de cantons, de rangs et de méridiens utilisé dans les trois provinces des prairies et la ceinture ferroviaire de la Colombie-Britannique, consultez la section intitulée Description du système d’arpentage des terres de l’Ouest canadien sur la page d’accueil de notre base de données sur les Concessions des terres de l’Ouest canadien.
  • Le blogue intitulé Trouver Royalton : une recherche dans le Recensement de 1921 décrit la façon dont une employée trouve de petits hameaux ruraux ou des villages non constitués. Le contenu du blogue offre des renseignements et des idées sur la meilleure façon de surmonter des impasses.
  • Si vous avez déjà trouvé votre lieu d’intérêt parmi les déclarations du recensement du Canada de 1921 ou du recensement des provinces des Prairies de 1926, songez à consulter les descriptions de sous-districts de ces recensements dans l’outil Recherche dans les recensements. Cela pourrait vous aider à vous retrouver dans les descriptions de sous-districts du Recensement de 1931.

Nous souhaitons à tous la meilleure des chances dans vos recherches de personnes et d’endroits du passé.

Comme toujours, n’oubliez pas que nous pouvons vous aider! Communiquez avec notre équipe de généalogie en remplissant notre formulaire Poser une question de généalogie.

Les sous-districts du recensement de 1931 : comment s’y retrouver? – partie 1

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certaines personnes pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde – terminologie historique.

Nous, les chercheurs – notamment les employés de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) – , devons parfois faire des recherches dans les déclarations de recensement archivées en respectant la façon dont elles sont organisées, c’est-à-dire par sous-district de recensement. Cela dit, la plupart du temps, nous n’avons pas à procéder de cette manière, car nous avons l’outil Recherche dans les recensements, notre base de données à guichet unique pour la généalogie. Une fois toutes les quelques années, la navigation par sous-district est nécessaire pendant que nous travaillons à ajouter de nouveaux documents de recensement dans notre base de données.

Lorsque nous commençons notre travail de recherche – épineux par moment – dans les déclarations de recensement archivées par lieu géographique, nous utilisons généralement une approche « par étape » pour affiner les résultats dans lesquels se trouverait notre lieu d’intérêt par :

  1. province ou territoire;
  2. district de recensement ou circonscription électorale fédérale;
  3. sous-district de recensement.

Cette approche rend la recherche plus efficace, car il y a beaucoup de sous-districts de recensement : 15 167 sous-districts dans le recensement de 1931, pour être exact.

Cette série de billets de blogue propose cinq outils pour vous aider à trouver le lieu qui vous intéresse parmi les déclarations de recensement. Préparez-vous à apprendre comment explorer géographiquement les déclarations du recensement de 1931!

Carte du Canada (sans certaines régions nordiques) sur laquelle chaque province et territoire est de couleur différente. Les principaux chemins de fer sont représentés par une épaisse ligne noire. Les principales routes de transport maritime sont représentées par une ligne rouge pointillée indiquant le nom des deux villes reliées ainsi que la distance qui les sépare.

« Map of the Dominion of Canada (Exclusive of Northern Regions) » [Carte du Dominion du Canada, sans les régions du Nord] parue dans The Canada Year Book, 1931 (OCLC 300543070) du Bureau fédéral de la statistique

ÉTAPE 1. Déterminer la province ou le territoire

Rappels :

    • Les limites des Territoires du Nord-Ouest en 1931 étaient différentes de celles d’aujourd’hui.
    • Terre-Neuve-et-Labrador est devenue une province du Canada en 1949; sa population n’est donc pas comptée dans le septième recensement du Canada. (On trouve de l’information sur les recensements distincts réalisés à Terre-Neuve et au Labrador en 1921, en 1935 et en 1945 sur la page Terre-Neuve et Labrador : Recensements et dénombrements de notre site Web).
Timbre-poste vert et blanc d’un cent de Terre-Neuve.

Carte de Terre-Neuve et du Labrador, juillet 1931, sur un timbre d’un cent de Terre-Neuve, Perkins, Bacon & Company, © Postes Canada (s001670k)

ÉTAPE 2. Déterminer le district du recensement de 1931

Scénarios chanceux qui vous permettent de sauter l’étape 2

Il existe quelques scénarios dans lesquels vous pouvez passer directement à l’étape 3 (présentée dans le prochain billet de blogue). Ces scénarios en question peuvent survenir lorsque votre lieu d’intérêt est :

  • situé sur une rue dans une grande ville pour laquelle des Répertoires des rues ont été préparés;
  • une « réserve indienne » (Premières Nations) indiquée dans l’instrument de recherche pertinent;
  • indiqué dans la description* des limites des sous-districts.

* Vous pouvez chercher rapidement les mots-clés dans l’instrument de recherche pour chaque province afin de trouver les descriptions des sous-districts : instruments de recherche pour l’Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, le Québec, l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique.

Si votre lieu d’intérêt se trouve dans les territoires, prenez note que :

  • le Yukon était le district de recensement no241;
  • les Territoires du Nord-Ouest étaient le district de recensement no 242. 

Vous pouvez maintenant passer directement à l’étape 3 (présentée dans le prochain billet de blogue).

Si vous ne pouvez pas sauter l’étape 2, votre recherche commence alors en choisissant votre outil de prédilection parmi ceux présentés ci-dessous.

À BAC, nous utilisons principalement cinq outils en ligne pour nous aider à déterminer à quel district du recensement de 1931 appartenait notre lieu d’intérêt. Le choix de l’outil en ligne est souvent une question de préférence personnelle. En effet, certaines personnes aiment les listes; d’autres aiment scruter de vieilles cartes; certaines personnes aiment partir du présent et remonter le temps; d’autres encore préfèrent une recherche rapide dans une base de données; et enfin, certaines personnes connaissent déjà les noms des comtés.

Outil 1 : outil de recherche dans les cartes du recensement de 1931

Cet outil de recherche énumère les districts du recensement de 1931. Il comprend aussi des liens menant à des cartes approximatives de chaque district de recensement. Cet outil est très utile dans une situation où un ou deux noms de districts de recensement ressortent comme candidats probables.

Remarque : Cet outil de recherche ne comprend pas les districts de recensement des Territoires du Nord-Ouest, le district de Patricia (Nord de l’Ontario) ou le territoire non organisé (Nord) du Québec.

Outil 2 : atlas des cartes des circonscriptions électorales fédérales, 1924

Pour avoir une idée générale des limites des districts du recensement de 1931 de chaque province, consultez les cartes générales de chaque province dans l’atlas numérisé de 12 volumes montrant les cartes des circonscriptions électorales fédérales, préparé par le ministère de l’Intérieur en 1924.

  • Pourquoi consulter les circonscriptions électorales fédérales? Les limites des districts du recensement de 1931 correspondent presque toujours aux limites des circonscriptions fédérales établies par la Loi sur la députation de 1924. (Apprenez pourquoi dans notre blogue à venir « Pourquoi les documents du recensement de 1931 sont-ils organisés géographiquement? »)

Une carte montrant les circonscriptions électorales fédérales de la Colombie-Britannique. Les limites sont représentées par d’épaisses lignes bleues, et les noms sont indiqués en caractères bleus. La carte a été élaborée à partir d’une carte générique de la Colombie-Britannique sur laquelle étaient indiqués les chaînes de montagnes, les cours d’eau et les villes. Des détails supplémentaires sont fournis dans deux cartes en médaillon, en l’occurrence Vancouver et ses districts et la ville de Victoria.

« Map of British Columbia showing the federal electoral districts » [Carte montrant les circonscriptions électorales fédérales de la Colombie-Britannique] de 1924, tirée de l’atlas des cartes des circonscriptions électorales fédérales, préparé par le ministère de l’Intérieur en 1924 (e011315905)

Vous pouvez consulter des images miniatures à chargement rapide des cartes de l’atlas; celles qui représentent chaque province sont les 11 premières de l’atlas. Si vous avez besoin d’une image à plus haute résolution, consultez plutôt les cartes générales de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, du Québec, de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, du Sud de l’Alberta, du Nord de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.

Les cartes générales numérisées sont parfois difficiles à lire, mais si votre lieu d’intérêt y est déchiffrable, elles peuvent vous aider à déterminer la circonscription électorale fédérale, et donc (généralement) le district de recensement. Si la carte générale est trop difficile à lire, pensez à regarder les images miniatures pour l’ensemble du volume de la province dans l’atlas des cartes des circonscriptions électorales fédérales de 1924. Vous pouvez consulter la série d’images miniatures pour chaque atlas provincial dans l’outil de recherche dans les cartes du recensement de 1931 (« No d’article de l’image numérisée »). Cet outil de recherche fournit également des liens vers des images à plus haute résolution de chaque carte.

Si vous souhaitez obtenir plus de détails sur les limites d’une circonscription électorale fédérale particulière (et donc, habituellement, sur celles du district de recensement) dans une province ou au Yukon, consultez la carte de cette circonscription électorale fédérale dans l’atlas numérisé. Vous pouvez consulter une image à plus haute résolution de toute circonscription électorale fédérale particulière dans l’atlas en utilisant l’outil de recherche dans les cartes du recensement de 1931.

Une page tirée d’un atlas auparavant relié montre une carte en noir et blanc de la circonscription électorale de Mont-Royal et un paragraphe décrivant la circonscription.

Carte du district électoral de Mont-Royal au Québec, tirée d’un atlas de cartes des circonscriptions fédérales produit en 1924 (e011315941)

Remarque : Si vous cherchez un lieu dans le Nord de l’Ontario ou du Québec, sachez que le district de Patricia était le district de recensement no 244, et que les régions du Nord du Québec faisaient partie du district de recensement no 245.

Outil 3 : Liste en ligne des circonscriptions de la Bibliothèque du Parlement

Cette ressource en ligne vous permet de faire ce qui suit :

  • Voir une liste des circonscriptions fédérales à l’époque du recensement de 1931. Consultez la ressource en ligne de la Bibliothèque du Parlement « Élections et candidats » pour le 17eParlement afin de voir les noms des circonscriptions à l’élection générale du 28 juillet 1930.
  • Consulter la liste des circonscriptions représentées à la Chambre des communes de 1867 à aujourd’hui. Vous pouvez choisir de :
    • commencer par la circonscription fédérale actuelle pour ensuite remonter le temps jusqu’en 1931. (Remarque : Vous pouvez trouver une circonscription fédérale actuelle dans le Service d’information à l’électeur d’Élections Canada.) À partir de la liste des circonscriptions fédérales actuelles, cliquez sur le nom d’une circonscription. Sur la page de cette circonscription, cliquez sur les circonscriptions antérieures. Lorsque vous atteignez une circonscription qui existait en 1931, cherchez sa description sous Information, sous la rubrique « S.C. 1924, c.63 » (qui renvoie à la Loi sur la députation de 1924);
    • chercher d’anciennes circonscriptions. Sur la page d’accueil de la Bibliothèque du Parlement pour la liste des circonscriptions, dans le coin supérieur droit du tableau, remplacez le filtre par défaut à « Actuellement en vigueur » en cochant « Sélectionner tout » pour voir les circonscriptions actuelles et antérieures.

Habituellement, le nom de la circonscription électorale fédérale qui existait en 1931 est très semblable au nom du district du recensement de 1931. Vous pouvez choisir de vérifier la correspondance entre une circonscription fédérale et un district de recensement à l’aide de l’outil de recherche dans les cartes du recensement de 1931.

Outil 4 : Base de données Bureaux et maîtres de poste

S’il est probable qu’un bureau de poste se trouvait dans votre lieu d’intérêt en 1931, voyez ce que vous pourriez trouver dans notre base de données Bureaux et maîtres de poste, qui comprend les circonscriptions électorales fédérales. Essayez la recherche par mots-clés.

Outil 5 : Carte des comtés (et entités semblables)

Essayez de chercher dans les comtés (ou autres entités semblables) créés par les provinces. Utilisez cette option seulement si votre lieu d’intérêt est situé en Ontario, au Québec ou dans une province de l’Atlantique.

  • Pourquoi les comtés? Au début du 20esiècle, en Ontario et dans les provinces de l’est du Canada, les districts de recensement ont souvent, mais pas toujours, pris la forme des comtés (ou autres entités semblables) déjà établis par les provinces. Certains comtés (et autres entités semblables) ont été regroupés en un seul district de recensement, tandis que d’autres ont été divisés en plusieurs districts de recensement. Quoi qu’il en soit, bien des noms de comtés figurent dans les noms des districts de recensement.

Une carte muette du Canada, de ses provinces et du Yukon. Chaque province est sous-divisée, et chaque sous-division est numérotée.

« Index map showing the counties and census divisions as organized at the census of 1931 » [Carte-index montrant les comtés et les divisions de recensement tels qu’ils ont été organisés lors du recensement de 1931], Bureau fédéral de la statistique, 1937, Illiteracy and school attendance [Analphabétisme et fréquentation scolaire] de Murdoch C. MacLean, p. 16 (OCLC 1007622268)

Tout d’abord, déterminez le nom du comté. Pour ce faire, consultez le document intitulé « Key to Index Map » [clé de la carte-index] ci-dessous ou encore cette carte-index de très haut niveau des comtés (si vous avez besoin d’agrandir). Puis, portez attention au nom du comté (les numéros ne sont pas importants pour notre recherche). Si vous trouvez un nom de comté, faites une recherche par mot-clé pour ce nom de comté dans l’outil de recherche dans les cartes du recensement de 1931. Si vous obtenez un seul résultat dans la liste des districts du recensement de 1931, vous êtes prêt à passer à l’étape 3 (dans le prochain billet de blogue). Vous pouvez toujours vérifier que vous avez le bon district de recensement en utilisant le même outil de recherche pour consulter la carte pertinente. Si la consultation de la carte-index des comtés pose problème pour y situer votre lieu d’intérêt en Ontario ou dans une province de l’est du Canada, laissez tomber vos recherches dans l’index des comtés.

  • Attention : La carte des comtés ci-dessus ne nous aide pas à trouver des districts de recensement utilisés pour organiser les déclarations de recensement dans les provinces des Prairies ou en Colombie-Britannique.
  • Attention : Les districts de recensement utilisés pour recueillir les déclarations de recensement étaient parfois différents des divisions de recensement utilisées pour mettre en tableaux et publier les résultats du recensement.
Un tableau dactylographié énumère les noms des comtés de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, du Québec et de l’Ontario, ainsi que le numéro correspondant à chaque comté sur la carte.

Liste des comtés (ce ne sont pas des districts de recensement!), « Key to Index Map », Bureau fédéral de la statistique, 1937, Illiteracy and school attendance, Murdoch C. MacLean, p. 16 (OCLC 1007622268)

N’oubliez pas que nous pouvons vous aider! Communiquez avec notre équipe de généalogie en remplissant notre formulaire en ligne Poser une question de généalogie.

La partie 2 de ce blogue sera publiée sous peu. Entre-temps, nous vous souhaitons beaucoup de succès dans vos recherches sur les personnes et les lieux du passé!

Amélioration de votre expérience en ligne : le nouveau site de BAC, ça promet!

Par Andrea Eidinger

Bibliothèque et Archives Canada (BAC) prend les commentaires de ses utilisateurs très au sérieux. Au fil des ans, un constat est ressorti clair comme de l’eau de roche : notre site Web ne répondait pas aux besoins du public. Nous sommes donc ravis d’annoncer que nous lancerons un tout nouveau site plus tard cet été : bibliotheque-archives.canada.ca. Nous nous faisons un devoir d’améliorer constamment notre présence Dans ce blogue, je survolerai ce nouveau site et indiquerai comment les changements bonifieront l’expérience des utilisateurs.

Nouveau site Web

Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire? Nous avons passé beaucoup de temps à recueillir les commentaires du public, des chercheurs spécialisés et du personnel pour axer notre site Web sur les utilisateurs. Dans cette optique, nous avons mis sur pied plusieurs groupes de travail et demandé à des utilisateurs de tester différentes possibilités pour notre site. Nous avons également tenu compte des études les plus récentes sur l’utilisation réelle du Web.

Une grande partie de ce chantier visait à permettre à tous les utilisateurs de trouver et de comprendre facilement le contenu de notre site. C’est pourquoi nous avons intégré deux caractéristiques très importantes : un système de navigation cohérent et le langage simple. Tout le contenu est organisé de la même manière pour que les utilisateurs connaissent le chemin à suivre. Le langage a été simplifié pour le rendre plus clair et facile à comprendre, quelles que soient les capacités de chacun.

Enfin, notre site Web est dynamique : nous voulions qu’il soit vivant et vibrant. Fini le temps où des pages étaient publiées, puis laissées à l’abandon! La refonte de notre site s’accompagnait d’une volonté de constamment le mettre à jour en y ajoutant du contenu et en l’améliorant à la lumière de la rétroaction des utilisateurs. Par ailleurs, nous suivons ce qu’on appelle une « approche itérative ». En gros, nous commencerons par lancer une version réduite du site qui nous servira de point de départ. Nous bâtirons le nouveau site autour de ce noyau.

Saisie d’écran de la page « Collection de livres rares » du site Web de BAC.

Exemple d’un guide thématique sur le nouveau site Web de BAC.

Nouvelle structure

L’un des changements qui frapperont le plus les utilisateurs, c’est l’allure du site Web. Pour faciliter l’accès au contenu, nous avons créé une nouvelle structure reposant sur des tâches, des sujets et des thèmes correspondant aux besoins des utilisateurs. Autrement dit, nous avons analysé minutieusement l’utilisation de notre site par le public et les recherches qui sont faites (tâches). Nous avons ensuite rassemblé ces tâches dans de grandes catégories (sujets), elles-mêmes regroupées par thèmes.

La nouvelle structure du site s’articule autour de ces thèmes, qui cadrent avec le Système de conception de Canada.ca du gouvernement du Canada. Ce système fournit une expérience en ligne plus pratique, cohérente et fiable aux utilisateurs des services numériques de l’administration fédérale.

Le premier thème – L’organisation – renferme tous les renseignements sur BAC : mandats, politiques, initiatives, partenaires, etc. Vous y trouverez aussi de l’information sur la transparence organisationnelle ainsi que des rapports et plans sur nos activités.

Le nom du deuxième thème – Services – dit tout. C’est là que les utilisateurs peuvent accéder à nos services ou réaliser une tâche liée à l’un de nos programmes. Les utilisateurs prendront connaissance de la marche à suivre pour visiter nos locaux, commander des documents, demander des numéros ISBN, présenter une demande d’accès à l’information et de protection des renseignements personnels, etc. On y trouve aussi des renseignements sur les divers services que nous offrons aux professionnels des bibliothèques, archives et musées, aux éditeurs, aux fonctionnaires ainsi qu’aux communautés et personnes autochtones. Cette section présente également de l’information sur nos programmes de financement.

Le dernier thème – Collection – a été remanié dans le but de rendre les utilisateurs autonomes et de favoriser la découverte. Cette section comportera toutes sortes d’éléments qui permettront aux Canadiens d’accéder au patrimoine documentaire sous la responsabilité de BAC. Vous y trouverez nos bases de données, des guides de recherche sur différents sujets, des publications et des balados, ainsi qu’une présentation des rudiments de la recherche. Cette section comprend en outre bon nombre des fonctionnalités plus interactives de BAC, comme notre programme de transcription Co-Lab.

Nouveau système de navigation

La plus grande difficulté sur notre site était de trouver l’information recherchée, surtout pour le contenu du thème « Collection ». Souvent, les utilisateurs n’arrivaient pas à se retrouver après avoir commencé leur exploration. Nous avons rectifié la situation en créant un tout nouveau système de navigation reposant sur des tableaux qui répertorient toutes les pages par sujet, sous-sujet et type. Par exemple, notre page sur les dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale apparaîtra comme suit :

Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale – Histoire militaire – Première Guerre mondiale (1914-1918) – Guide thématique

Plus important encore : les utilisateurs pourront filtrer les données du tableau et y faire des recherches. Ainsi, ils pourront facilement voir toutes les ressources que nous avons sur un sujet et revenir aisément sur leurs pas.

Nouveau contenu

Le dernier changement, mais non le moindre, est le remaniement du contenu. Le site actuel, avec ses 7 000 pages, est gigantesque. La majeure partie de son contenu ne satisfait pas aux normes actuelles du Web et de la science historique. Nous sommes aussi conscients que beaucoup de pages sont difficiles à déchiffrer, en particulier pour les néophytes, et parfois déroutantes. Pour préparer le nouveau site Web, nous avons passé les 7 000 pages au peigne fin. Le contenu désuet ou ne répondant pas aux normes actuelles a été archivé (et demeurera accessible au public). Les autres pages ont été remaniées. Toute l’information du nouveau site est présentée en langage simple et facile à comprendre. Nous espérons ainsi attirer de nouveaux utilisateurs voulant en savoir plus sur le patrimoine documentaire du Canada.

En raison de la quantité colossale de contenu sur notre site, nous nous sommes concentrés, pour le lancement, sur les trois sujets les plus populaires : la généalogie et l’histoire familiale; l’histoire des Autochtones; et l’histoire militaire. Nous continuerons d’ajouter du contenu pendant les mois à venir, notamment sur ces sujets. Nous actualiserons régulièrement notre site à la lumière des commentaires des utilisateurs et de l’information la plus récente disponible.

Nous avons très hâte de vous montrer tout notre nouveau contenu! Nous espérons que ces changements amélioreront votre expérience sur notre site Web (même si vous devrez mettre à jour vos favoris). Et ce n’est que le début; le meilleur reste à venir!

Nous aimerions savoir ce que vous en pensez. N’oubliez pas de nous faire part de vos commentaires et idées après le lancement!

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Andrea Eidinger est chef d’équipe à la Division de l’expérience en ligne de Bibliothèque et Archives Canada.

Charlie Chaplin s’en va-t-en guerre, partie 2 : Aller au-delà d’un dossier de la Première Guerre mondiale pour vos recherches généalogiques

Par Emily Potter

Dans la première partie de ce billet de blogue, nous avons vu comment lancer une recherche généalogique à partir d’un dossier de la Première Guerre mondiale. Pour l’exercice, j’avais choisi au hasard le dossier de William Charles Chaplin dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale de Bibliothèque et Archives Canada. En le parcourant, nous avons trouvé les renseignements généalogiques suivants :

  • Date et lieu de naissance : 23 juin 1870, Chatham, Kent, Angleterre
  • Date et lieu du mariage : Inconnus
  • Date et lieu du décès : 5 octobre 1957, lieu inconnu
  • Nom de la mère : Inconnu
  • Nom du père : Inconnu
  • Nom de l’épouse : Eliza Agnes Turton, fille d’Agnes Eliza; décédée avant le 2 mars 1916
  • Noms des enfants : Miriam, James, Richard, George, Agnes, William et Celia

Voyons maintenant si nous pouvons combler certaines lacunes en cherchant dans d’autres sources généalogiques de Bibliothèque et Archives Canada.

Cartes de décès des combattants

Commençons par la fin et voyons si nous pouvons trouver le lieu du décès de Chaplin dans les cartes de décès des combattants. Créées par Anciens Combattants Canada, ces fiches comprennent des renseignements sur les militaires décédés qui ont pris part à la Première Guerre mondiale, comme la date et le lieu du décès ainsi que le nom du plus proche parent. Habituellement, elles indiquent aussi si le décès de la personne découle d’une quelconque façon de son service militaire.

Quoique fort utile, cet outil a aussi des limites. Puisqu’Anciens Combattants Canada n’était pas toujours informé des décès, les vétérans n’ont pas tous une carte. De plus, il n’y a pas de cartes pour les décès survenus après le milieu des années 1960.

En suivant ces instructions et ces conseils, j’ai pu trouver la carte de décès de William Charles Chaplin :

Nous savons que c’est la bonne carte, puisque le numéro de régiment et la date du décès sont les mêmes que ceux indiqués sur l’enveloppe du dossier de Chaplin. (Nous avons vu cette enveloppe dans la première partie du blogue.)

On y apprend que Chaplin est décédé à Toronto. L’indication Death not [Décès : non] signifie que sa mort ne résulte pas de son service militaire.

Recensements

Explorons maintenant un autre outil important pour les recherches généalogiques : les dossiers des recensements. Ces documents du gouvernement dénombrent la population du pays et sont une source inestimable de renseignements. Pour chaque personne d’un ménage, on y trouve par exemple l’âge, le pays ou la province de naissance, l’origine ethnique, la profession, la religion et, parfois, l’année d’immigration.

Nous savons déjà que Chaplin, né en Angleterre, était au Canada au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Le Recensement de 1911 peut nous aider à savoir quand il a immigré ici.

Après quelques tentatives, j’ai trouvé une référence à Chaplin et à sa famille en utilisant les termes de recherche qu’on peut voir dans l’image ci-dessous.

Écran de la base de données de Bibliothèque et Archives Canada pour le Recensement de 1911.

Écran de recherche de la base de données du Recensement de 1911.

Page des résultats pour « W Charles Chaplain », tirée de la base de données de Bibliothèque et Archives Canada pour le Recensement de 1911.

Base de données du Recensement de 1911, « W Charles Chaplain ».

Le nom de Chaplin y est orthographié « Chaplain » (« W Charles Chaplain »). C’est un bon exemple des variantes orthographiques qu’on retrouve souvent dans les vieux documents. Vous avez de la difficulté à trouver une référence à vos ancêtres dans un recensement? Consultez nos conseils de recherche par nom et par lieu.

Regardons de plus près l’image qui nous intéresse.

Formulaire de recensement, avec des colonnes et des entrées manuscrites.

Recensement de 1911, Toronto, quartier no 4, page 7. (e002028460)

On y apprend que la famille de Chaplin a immigré au Canada en 1904. Comme nous l’avons vu dans la partie 1 du blogue, l’aînée des enfants, Miriam (ou Marian), est née vers 1898. Or, le recensement fait plutôt référence à une enfant du nom d’Annie ou Amia. Si l’on se fie à l’année de naissance, il s’agit probablement de Miriam. Annie (ou Amia) aurait pu être un deuxième prénom, un surnom ou une erreur; et nous savons déjà à quel point il est courant de voir des variations de noms dans les anciens dossiers!

Quoi qu’il en soit, d’après ce recensement, nous constatons qu’Annie/Amia/Miriam/Marian est née en Angleterre, comme ses frères James et Richard. Agnes, William, Charles et George sont quant à eux nés en Ontario. Nous pouvons en déduire que William et Agnes se sont très probablement mariés en Angleterre. Comme leur premier enfant est vraisemblablement né en 1898, ils se sont sans doute mariés cette année-là ou avant.

Listes de passagers

Toujours selon le Recensement de 1911, la famille Chaplin a immigré au Canada en 1904. Pouvons-nous confirmer ce renseignement?

Bibliothèque et Archives Canada possède plusieurs bases de données sur l’immigration, toutes répertoriées sur sa page Web Recherche d’ancêtres. Ici, nous utiliserons la base de données Listes de passagers pour le port de Québec et pour d’autres ports, 1865-1922.

Sur l’écran de recherche, j’ai d’abord entré le premier prénom et le nom de famille de Chaplin. J’ai décidé de ne pas indiquer d’année d’arrivée, pour ratisser aussi large que possible.

Heureusement pour moi, il n’y avait que huit résultats, et le premier faisait référence à notre William Chaplin.

Écran montrant la fiche de William Chaplin, tirée de la base de données Listes de passagers pour le port de Québec et pour d’autres ports, Listes de passagers pour le port de Québec et pour d’autres ports, 1865-1922.

Page de référence pour William Chaplin, tirée de la base de données Listes de passagers pour le port de Québec et pour d’autres ports, 1865-1922.

Comme on peut le voir, la famille est arrivée en 1905 et non en 1904. Rien de surprenant : comme nous l’avons appris dans la partie 1 du blogue, c’est tout à fait normal de voir des différences d’un ancien dossier à l’autre.

Détail agrandi d’un écran où l’on voit la famille Chaplin sur une liste de passagers.

Extrait d’une liste de passagers où l’on voit l’arrivée de William Chaplin sur le S. S. Dominion à Halifax, fonds RG76, bobine de microfilm T-499.

On peut lire les noms de William Chaplin, de son épouse Agnes et de leurs trois enfants. Une fois de plus, on trouve une variante du nom de Miriam, qui ressemble à « Amy ». Amy serait née en 1898. Cela concorde avec ce que nous avons vu pour Miriam dans le Recensement de 1911 et dans le dossier de la Première Guerre mondiale de son père.

Mis à part la variante de nom supplémentaire, la liste des passagers n’a rien ajouté à notre liste de renseignements manquants. Elle a cependant confirmé la date à laquelle la famille a immigré.

  • Date et lieu de naissance : 23 juin 1870, Chatham, Kent, Angleterre
  • Date et lieu du mariage : Angleterre, probablement 1898 ou avant
  • Date et lieu du décès : 5 octobre 1957, Toronto (Ontario)
  • Nom de la mère : Inconnu
  • Nom du père : Inconnu
  • Nom de la conjointe : Eliza Agnes Turton, fille d’Agnes Eliza; décédée avant le 2 mars 1916
  • Noms des enfants : Miriam, James, Richard, George, Agnes, William et Celia

En revoyant notre liste de renseignements sur William Charles Chaplin, nous constatons que nous y avons ajouté son lieu de décès – Toronto, en Ontario – et qu’il s’est probablement marié en Angleterre, en 1898 ou avant. Nous en avons aussi appris davantage sur sa famille, notamment les dates de naissance approximatives, le pays et la province de naissance de chaque membre, ainsi que la date à laquelle la famille a immigré au Canada.

Cela dit, il nous manque encore des renseignements clés sur Chaplin, et notamment celui-ci : qui étaient ses parents?

Jusqu’ici, nous avons fouillé dans les principales sources généalogiques de Bibliothèque et Archives Canada. Cependant, d’autres institutions offrent plusieurs sources fort utiles. Nous ne ferons pas ces recherches ici, mais je vais vous expliquer comment vous pourriez procéder.

Registres de l’état civil

Pour connaître les noms des parents de Chaplin, je chercherais d’abord son dossier de mariage. En effet, les registres de l’état civil sont des sources généalogiques extrêmement utiles : les dossiers de naissance et de mariage indiquent habituellement ces informations.

Nous connaissons le nom de l’épouse de Chaplin, ce qui est fort utile : nous pourrons ainsi nous assurer que nous avons trouvé dossier du bon William Charles Chaplin (et non celui d’un autre homme ayant le même nom).

Nous savons que Chaplin s’est marié en Angleterre; nous devrions donc chercher dans les archives anglaises.

Les dossiers britanniques pour les naissances, les mariages et les décès sont conservés au General Register Office en Angleterre. Les index, classés par année, sont accessibles à la recherche sur différents sites Web, notamment FreeBMD.

Nous pourrions aussi trouver plus d’information en cherchant les dossiers de chaque membre de la famille Chaplin dans les registres de l’état civil. Au Canada, les dossiers de naissances, de mariages et de décès relèvent des provinces et des territoires. Bibliothèque et Archives Canada ne les conserve pas, puisqu’il est une institution fédérale. Pour savoir où trouver ces dossiers et comment y accéder, consultez notre page Lieux, où vous trouverez des sources pour chaque province et territoire.

Nous pourrions sûrement pousser plus loin les recherches généalogiques sur William Chaplin et sa famille. Mais après avoir lu ces deux billets de blogue, je parie que vous avez hâte de commencer les vôtres!

Prêt à donner le coup d’envoi à vos propres recherches généalogiques? Rendez-vous sur notre page Comment débuter.

Enfin, n’oubliez pas la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale : vous pourrez y chercher des références sur le service militaire de vos ancêtres au sein du Corps expéditionnaire canadien.

Merci d’avoir pris le temps de me lire!


Emily Potter est consultante en généalogie à la Direction générale des services au public de Bibliothèque et Archives Canada.

Charlie Chaplin s’en va-t-en guerre, partie 1 : Lancer vos recherches généalogiques avec un dossier de la Première Guerre mondiale

Par Emily Potter

Le Charlie Chaplin dont nous allons parler n’est pas celui que vous croyez : il s’agit plutôt du soldat William Charles Chaplin. Hé oui, le titre porte à confusion… tout comme certains renseignements que vous trouverez en faisant des recherches dans les dossiers de la Première Guerre mondiale.

Aux Services de généalogie, les gens nous posent souvent des questions sur le service militaire de leurs ancêtres qui ont combattu pendant la Grande Guerre. C’est une page importante de leur histoire familiale, et ils sont curieux d’en savoir plus.

Mais saviez-vous que les dossiers du personnel militaire regorgent aussi de renseignements biographiques? Cela en fait un excellent point de départ pour vos recherches généalogiques.

Voyons quels renseignements nous pouvons tirer de ces dossiers. Ici, j’ai choisi l’exemple du soldat William Charles Chaplin.

Dans toute recherche généalogique, on veut trouver le nom des ancêtres, ainsi que les dates ou les lieux des grands événements de la vie : naissances, mariages, décès, etc. Que pourrons-nous trouver sur le soldat Chaplin, et qu’apprendrons-nous sur ses parents et son épouse?

Recherche dans le dossier du soldat

Les références aux dossiers des soldats canadiens, des infirmières militaires et des aumôniers se trouvent dans la base de données de Bibliothèque et Archives Canada intitulée Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. Les dossiers sont accessibles gratuitement en ligne.

Écran Écran montrant la recherche du nom « Charles Chaplin » dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. montrant la recherche du nom « Charles Chaplin » dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.

Écran de recherche de la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.

Interrogeons d’abord cette base de données. Sur l’écran de recherche, entrez le nom et le prénom de votre ancêtre, puis cliquez sur Recherche. Pour notre exemple, j’ai entré le nom « Charles Chaplin ».

Écran montrant les résultats de la recherche pour le nom « Charles Chaplin » dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.

Résultats de la recherche pour « Charles Chaplin ».

Parcourez les résultats pour trouver celui qui correspond à votre ancêtre. Si le nom de ce dernier est très courant, la recherche sera plus difficile : il pourrait y avoir des centaines de résultats. En cas de problème, consultez notre section Conseils pour la recherche.

Sur l’écran des résultats, j’ai sélectionné « Chaplin, William Charles ».

Écran montrant la page de référence pour « Chaplin, William Charles » dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.

Page de référence pour « Chaplin, William Charles ».

Vous verrez alors les renseignements de référence du dossier. Souvent, le document d’attestation s’affiche également en vignette. Pour voir tout le dossier, cliquez sur le lien « Dossier de service numérisé — format PDF ».

Photo de l’enveloppe contenant le dossier de service de William Charles Chaplin, provenant de la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.

Enveloppe du dossier de William Charles Chaplin, fonds RG150, acquisition 1992-93/166, boîte 1621-27, image 1.

Dans notre exemple, les premières images du PDF nous montrent l’enveloppe qui contenait le dossier de William Charles Chaplin. Les inscriptions sur l’enveloppe nous fournissent déjà un premier renseignement : Chaplin est décédé le 5 octobre 1957.

On y trouve aussi l’inscription « over age », c’est-à-dire « dépasse l’âge limite ». Cela signifie que Chaplin a été libéré de l’armée parce qu’il était trop vieux pour servir. (Pour s’enrôler, les recrues devaient avoir entre 18 et 45 ans; mais souvent, des hommes mentaient sur leur âge.) Les dossiers n’ont pas tous une enveloppe, mais quand c’est le cas, on peut y trouver des informations utiles.

Document d’attestation du dossier de service de William Charles Chaplin, dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. On peut lire les mots « ATTESTATION PAPER. 95th Battalion. [DOCUMENT D’ATTESTATION. 95e Bataillon.] » imprimés en haut au centre. Le mot « Original » est écrit à la main dans le coin supérieur droit.

Document d’attestation pour William Charles Chaplin, fonds RG150, acquisition 1992-93/166, boîte 1621-27, image 3.

À la troisième page du PDF, on trouve le document d’attestation de Chaplin. C’est le formulaire qui est rempli lorsqu’un soldat s’enrôle. On peut y lire que Chaplin est né le 23 juin 1874. Mais c’est peut-être inexact, puisque Chaplin pourrait avoir menti sur son âge pour s’enrôler : comme on l’a vu plus haut, l’enveloppe du dossier porte l’inscription « over age ».

Le document d’attestation indique aussi que Chaplin est né dans le Kent, en Angleterre, et vivait à Toronto lorsqu’il s’est enrôlé.

Habituellement, un parent ou un conjoint est inscrit en tant que proche. Ici, Chaplin a inscrit sa fille, Miriam Chaplin, puisque son épouse est décédée (ce que confirme sa réponse à la question 7).

À la deuxième page du formulaire d’attestation, on apprend que Chaplin est de confession anglicane.

Fiche d’allocation aux épouses de mobilisés tirée du dossier de service de William Charles Chaplin, dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. Les mots « SEPARATION ALLOWANCE » [allocation aux épouses de mobilisés] sont imprimés au haut de la fiche.

Fiche d’allocation aux épouses de mobilisés pour William Charles Chaplin, fonds RG150, acquisition 1992-93/166, boîte 1621-27, image 17.

Cela dit, le document d’attestation n’est pas le seul à contenir des renseignements généalogiques : souvent, on trouve d’autres détails ailleurs dans le dossier.

Par exemple, pour les soldats qui se sont mariés pendant leur service, on trouve parfois un document montrant que la solde est dorénavant envoyée à l’adresse de l’épouse, et non à celle de la mère.

Dans le dossier de Chaplin, plusieurs fiches de paye montrent que sa solde a été envoyée à Agnes Eliza Chaplin, qui avait la garde de ses enfants.

Fiche d’examen médical du Standing Medical Board [comité médical permanent] de Shorncliffe, tirée du dossier de service de William Charles Chaplin dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.

Fiche d’examen médical de William Charles Chaplin, fonds RG150, acquisition 1992-93/166, boîte 1621-27, image 35.

L’image 35 nous donne un autre indice de l’âge de Chaplin (et nous montre bien qu’il avait dépassé l’âge limite lors de son enrôlement). Nous voyons qu’il avait 46 ans en octobre 1916. Si sa date de naissance est bien le 23 juin, son année de naissance serait donc 1870, et non 1874 comme le mentionne son document d’attestation.

Document dactylographié et manuscrit intitulé Particulars of Family of an Officer or Man Enlisted in C.E.F. (Canadian Expeditionary Force) [Renseignements sur la famille d’un officier ou d’un soldat enrôlé dans le Corps expéditionnaire canadien (CEC)]. Tiré du dossier de service de William Charles Chaplin dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.

Document présentant des renseignements détaillés sur la famille de William Charles Chaplin, fonds RG150, acquisition 1992-93/166, boîte 1621-27, images 45 et 46.

Les images 45 et 46 nous apportent une foule de renseignements supplémentaires. Elles sont tirées du document Particulars of Family of an Officer or Man Enlisted in C.E.F. (qui présente des renseignements détaillés sur la famille des officiers et des soldats du Corps expéditionnaire canadien).

Nous apprenons ainsi que Chaplin avait six enfants : Marian (aussi appelée Miriam ailleurs dans le dossier), James, Richard, George, Agnes et William. On voit aussi leur âge. À partir de la date du document et de l’âge des enfants, nous pouvons donc connaître l’année de naissance approximative de chacun.

À la deuxième page du document, nous apprenons que le père de Chaplin est décédé et que sa mère s’appelle Agnes Chaplin. Cela suggère qu’elle avait la garde des enfants de Chaplin, puisque son adresse ici est la même que celle indiquée à l’image 17. Le nom d’Agnes est aussi mentionné dans d’autres documents.

Document dactylographié et manuscrit ayant pour titre Canadian Expeditionary Force (Information for Separation Allowance Board) [Corps expéditionnaire canadien (CEC) : Renseignements pour le Separation Allowance Board, l’organisme responsable des allocations aux épouses de mobilisés]. Tiré du dossier de service de William Charles Chaplin dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.

Canadian Expeditionary Force (Information for Separation Allowance Board) [Corps expéditionnaire canadien (CEC) : Renseignements pour le Separation Allowance Board, l’organisme responsable des allocations aux épouses de mobilisés]. Tiré du dossier de William Charles Chaplin, fonds RG150, acquisition 1992-93/166, boîte 1621-27, image 87.

Passons maintenant aux images 87 et 88. Elles nous montrent un document intitulé Canadian Expeditionary Force (Information for Separation Allowance Board). C’est un formulaire du Corps expéditionnaire canadien (CEC) qui contient des renseignements destinés à l’organisme responsable des allocations aux épouses de mobilisés. Ce document a été rempli en 1919 par Gertrude Ada Prentice; elle y demande qu’on lui transfère l’allocation aux épouses de mobilisés et la délégation de solde de Chaplin, puisqu’elle a maintenant la garde de ses enfants.

Détail déroutant : la première page indique que la femme de Chaplin s’appelait Eliza Agnes Chaplin et qu’elle est décédée le 1er mars 1914. Pourtant, comme on l’a vu plus haut, Agnes Chaplin était le nom de sa mère. Il n’est pas impossible que les deux femmes aient eu le même nom; mais il n’est pas impossible non plus qu’il s’agisse d’erreurs faites lors de l’entrée des données.

Document dactylographié et manuscrit du dossier de service de William Charles Chaplin, tiré de la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. Les entrées manuscrites sont à l’encre rouge, noire et bleue.

Page du dossier de service de William Charles Chaplin (Corps expéditionnaire canadien), fonds RG150, acquisition 1992-93/166, boîte 1621-27, image 88.

L’image 88, pour sa part, nous révèle qu’un fils de Chaplin s’était lui aussi enrôlé. Il s’appelait J. W. Chaplin et son numéro de régiment était le 868139. On peut supposer qu’il s’agit de son fils aîné James, dont il est question sur l’image 45.

Par ailleurs, il semble qu’Agnes et Celia, deux des filles de Chaplin, aient été adoptées par Gertrude Prentice quand leur mère est morte. Les garçons étaient aussi sous la garde de Gertrude Prentice, même si elle ne les avait pas officiellement adoptés.

On voit également que la grand-mère des enfants est décédée en février 1919.

Au bas de l’image, on peut lire cette note :

Allocation aux épouses de mobilisés et délégation de solde attribuées à la belle-mère ayant la garde des enfants pendant le service du soldat. À son retour de l’étranger, le soldat a pris la garde des enfants et a habité avec la présente tutrice (auteure de la demande), la grand-mère n’étant pas assez forte pour en prendre soin. La grand-mère est morte en février 1919… [Traduction]

Cette note nous indique que c’est la belle-mère de Chaplin qui prenait soin des enfants, et non sa mère. En un sens, ce n’est pas surprenant : à l’époque, les mêmes prénoms se transmettaient souvent au sein d’une famille, comme on le voit ici avec l’épouse et la belle-mère de Chaplin. C’était aussi le cas avec les pères et les fils.

Cela dit, pourquoi la belle-mère de Chaplin aurait-elle porté le même nom de famille que lui? Gertrude Prentice s’est peut-être trompée en écrivant que les enfants ont été pris en charge par la belle-mère de Chaplin, et non par sa mère.

Chose certaine, il y a une erreur dans ce dossier. Mais laquelle? C’est malheureusement inévitable dans les recherches généalogiques : on trouve parfois des renseignements qui ne concordent pas.

Extraits agrandis de documents dactylographiés et manuscrits du dossier de service de William Charles Chaplin; certains passages sont surlignés en jaune. Les entrées manuscrites sont à l’encre rouge et noire. Tiré de la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.

Dans le sens des aiguilles d’une montre, à partir de la gauche) Détails des images 21, 46, 88 et 87 du dossier de service de William Charles Chaplin, fonds RG150, acquisition 1992-93/166, boîte 1621-27.

Sur les images ci-dessus, Agnes Eliza Chaplin, qui vivait au 16, avenue Kipping, est parfois indiquée comme étant la mère de Chaplin, et parfois comme étant sa belle-mère.

Jetons un coup d’œil au dossier du fils aîné, James W. Chaplin, pour voir s’il peut nous éclairer sur cette question.

Écran montrant la page de référence pour James William Chaplin dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.

Page de référence pour James William Chaplin dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.

Une recherche rapide dans la base de données Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale permet de trouver la référence montrée sur l’image ci-dessus.

Extrait du document d’attestation de James William Chaplin, avec questions numérotées à gauche, et réponses dactylographiées, corrections et ratures manuscrites à droite.

Détail du document d’attestation tiré du dossier de service de James William Chaplin, fonds RG150, acquisition 1992-93/166, boîte 1621-14, image 3.

Nous y trouvons aussitôt des clarifications : comme proche parent, James a nommé sa grand-mère, Agnes Eliza Turton, domiciliée au 16, avenue Kipping, à Toronto (Ontario).

J’en déduis que dans le dossier, Agnes Eliza Chaplin a toujours été Agnes Eliza Turton, la belle-mère de William Charles Chaplin.

Mais alors, pourquoi lui donner le nom de famille « Chaplin » partout dans le dossier? Est-ce une simple erreur de transcription qui s’est répétée? Ou James a-t-il délibérément choisi de dire qu’Agnes était sa grand-mère, de crainte qu’on refuse d’envoyer sa solde à une personne non liée par le sang? Malheureusement, nous n’avons aucun moyen de le savoir.

Document dactylographié avec marques en rouge.

Détail d’une page du dossier de service de William Charles Chaplin (fonds RG150, acquisition 1992-93/166, boîte 1621-27, image 97).

De retour au dossier de William Charles Chaplin, nous tombons sur un dernier élément d’information utile. Sur l’image 97, on voit une autre date de naissance pour Chaplin : le 23 juin 1870. Cette date concorde avec le fait qu’il a été libéré en raison de son âge; elle est probablement plus fiable que la date qui figure sur son document d’attestation. Nous apprenons aussi que Chaplin est né dans la ville de Chatham.

Passons en revue ce que nous avons appris sur William Charles Chaplin dans son dossier :

  • Date et lieu de naissance : 23 juin 1870, Chatham, Kent, Angleterre
  • Date et lieu du mariage : Inconnus
  • Date et lieu du décès : 5 octobre 1957, lieu inconnu
  • Nom de la mère : Inconnu
  • Nom du père : Inconnu
  • Nom de l’épouse : Eliza Agnes Turton, fille d’Agnes Eliza; décédée avant le 2 mars 1916
  • Noms des enfants : Miriam, James, Richard, George, Agnes, William et Celia

C’est une bonne récolte, sans compter les renseignements que nous avons pu trouver sur les enfants de Chaplin. Nous connaissons leurs noms ainsi que leur âge, à partir duquel nous pouvons établir l’année approximative de leur naissance. Nous savons aussi que deux des filles ont été adoptées par une certaine Gertrude Ada Prentice, qui a aussi pris soin des autres enfants de Chaplin après le décès de sa belle-mère.

Les dossiers de service ne contiennent pas tous autant d’information, mais l’exemple de Chaplin nous montre qu’ils peuvent servir d’excellent point de départ pour vos recherches généalogiques… même si on y trouve parfois des renseignements contradictoires!

À partir de là, nous pouvons maintenant faire des recherches dans d’autres sources afin d’établir la généalogie de William Charles Chaplin.« Pour en savoir davantage sur cette question, lisez la deuxième partie de ce billet de blogue. »


Emily Potter est consultante en généalogie à la Direction générale des services au public de Bibliothèque et Archives Canada.