Le logo du CN : le graphisme d’entreprise à son meilleur

English version

Par Andrew Elliott

« Notre troisième partenaire, c’est l’imagination. »
Allan Fleming, Cooper & Beatty Ltd., 1958

Introduction

Dans l’histoire du graphisme d’entreprise, un logo ressort du lot : celui de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, ou CN. On reconnaît au premier coup d’œil sa forme unique aux contours arrondis, bien visible sur les trains, les immeubles et le matériel promotionnel de la compagnie. Mariant tradition et innovation, il témoigne de la relation complexe entre image de marque, fierté nationale et culture de consommation. Il nous relie instantanément au CN, semblant presque se suffire à lui-même tout en donnant l’impression d’avoir toujours été là. Mais quelle est donc son histoire?

Marqueurs visuels et identitaires, les logos de chemins de fer sont là pour positionner les entreprises qu’ils représentent. Au cours du 19e siècle et pendant une bonne partie du 20e siècle, les compagnies ferroviaires canadiennes subissent l’influence des typographies britannique et américaine, comme en témoigne le graphisme de l’époque. Certains logos sont plus traditionnels, tel celui du Chemin de fer Canadien Pacifique, composé de castors et d’un bouclier. D’autres sont plus originaux et novateurs, comme le logo du Chemin de fer Canadien du Nord : d’allure moderne, voire futuriste, il combine des lettres de différentes tailles à l’intérieur d’un motif en zigzag.

Logo en forme de cercle comprenant les mots « Canadian Northern » et un motif en zigzag.

Logo du Chemin de fer Canadien du Nord, dépliant sur le trajet dans la vallée de la Saskatchewan. (No MIKAN 5751636)

Quant à la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, elle voit le jour en 1919, et côté graphisme, tout un éventail de possibilités s’offre à elle.

Le logo du CN : un peu de contexte

Entre 1919 et le début des années 1920, la Compagnie des chemins de fer nationaux ne réinvente pas la roue : elle se contente de reprendre l’ancien logo du Chemin de fer Canadien du Nord, en remplaçant le mot « Northern » par « National ». Affaire classée!

Logo du CN avec le motif en zigzag.

Gros plan du premier logo du CN sur le devant d’un wagon, avec le motif en zigzag, vers 1920. (No MIKAN 3349475)

Du milieu des années 1920 au milieu des années 1950, le CN adopte d’autres logos à l’allure plus traditionnelle, comme on le voit ici :

Les mots « Canadian National Railways » apparaissent dans un encadré sur fond noir, superposés et soulignés.

Gros plan du logo de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada datant des années 1920. (No MIKAN 5750861)

Feuille d’érable verte avec l’inscription « Canadian National Railways » au centre. Les mots sont superposés et soulignés.

Gros plan du logo de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada datant des années 1940. (No MIKAN 5752559)

À la recherche d’une nouvelle image : un vent de changement au CN

La fin des années 1950 est marquée par l’avènement des nouvelles technologies et le passage des locomotives à vapeur aux locomotives au diesel. Le CN cherche alors à se réinventer et à reconquérir l’imaginaire des voyageurs. Et les dirigeants décident d’y aller à fond en optant pour l’audace!

Divers facteurs expliquent cette décision. Un sondage réalisé par le CN vient de révéler que la population perçoit l’entreprise comme étant vieille et désuète, malgré une décennie d’investissements pour la moderniser et la rendre plus efficace. Parallèlement, l’équipe des relations publiques comprend l’intérêt de disposer d’un logo comme outil de marketing. Et la direction est prête à miser sur la nouveauté.

On confie donc à Dick Wright, responsable des relations publiques du CN, la tâche colossale de rajeunir l’image de la compagnie; un travail que poursuivra son successeur, Charles A. Harris. Dans l’ouvrage Designs for the Times: The Story of the CN Design Program, Lorne Perry, ancien employé ayant participé à cette refonte visuelle, écrit :

« Ce n’est pas évident pour quelqu’un de changer d’allure ou de personnalité, et ce n’est pas plus facile pour une entreprise. Mais parfois, ça en vaut le temps, les efforts et l’argent, par exemple si : (a) la nature des produits et des services de l’entreprise a radicalement changé; (b) l’entreprise s’est modernisée, mais les clients ne l’ont pas remarqué; ou (c) l’image de marque de l’entreprise ne convient plus, en raison de facteurs indépendants de sa volonté. Dans le cas du CN, la réponse était (b). »

Pour mener à bien cette tâche, le CN fait appel à une entreprise américaine de graphisme dirigée par James Valkus. Celui-ci engage à son tour Allan Fleming, un jeune génie créatif de Toronto. Les deux hommes sont d’accord : le CN a besoin de bien plus qu’une nouvelle marque de commerce. C’est toute son identité visuelle qui doit être repensée.

L’apport de l’extérieur : Allan Fleming

Allan Robb Fleming (7 mai 1929-31 décembre 1977) est un jeune graphiste canadien. À l’époque, il est vice-président et directeur des services créatifs de Cooper & Beatty Ltd., une société de typographie basée à Toronto. La société fait la mise en page de divers documents avant d’acheminer le tout aux imprimeurs.

C’est à Fleming qu’on doit le nouveau logo du CN. Au fil des ans, il imaginera aussi les logos de nombreuses entreprises et institutions canadiennes, dont l’Université Trent (1964), Ontario Hydro, le Conseil national de l’esthétique industrielle du ministère de l’Industrie et du Commerce ainsi que l’Orchestre symphonique de Toronto (1965), la Compagnie de la Baie d’Hudson (1969), ETVO (aujourd’hui TVOntario, 1970) et Gray Coach Lines (1971). En 1973-1974, alors qu’il travaille pour Burton Kramer Associates, il participera au projet qui aboutira au changement d’image de la Canadian Broadcasting Corporation.

(La plupart des documents relatifs à la vie et à la carrière d’Allan Fleming se trouvent aujourd’hui aux archives de l’Université York, à Toronto. Vous pouvez consulter en ligne le fonds Allan Robb Fleming et ses documents numérisés, en anglais.)

L’auteur de ces lignes s’est récemment entretenu avec Martha Fleming, la fille d’Allan Fleming, qui soulignait la nature complexe du partenariat entre son père et Valkus. Ce dernier supervisait la refonte de l’image de marque, tandis que Fleming était responsable du « joyau de la couronne » : le logo.

Martha Fleming s’est aussi exprimée sur le travail de son père lors d’une entrevue donnée sur Biblio File le 24 octobre 2022 (en anglais). Elle y déclarait que ce dernier savait créer des logos alliant tradition et modernité. Il s’intéressait également à la façon dont les époques unissaient les gens, les objets et les idées, et à la façon dont la typographie permet de fusionner l’image et l’objet. Il possédait toute une collection de cahiers de référence, et avait aussi conçu divers catalogues. Le projet de logo du CN lui a été confié alors qu’il travaillait chez Cooper & Beatty Ltd. Outre le logo, d’autres projets de typographie ont suivi : télégrammes, papeterie, billets et même véhicules (dont les locomotives). Au total, cinq personnes ont contribué au projet du logo. Aux dires de Martha Fleming, il s’agissait d’un travail très stressant.

Le logo du CN au fil du temps : l’expression d’une créativité commune

Bibliothèque et Archives Canada possède une splendide collection d’esquisses et d’illustrations diverses qui témoignent de la créativité ayant entouré la refonte du logo du CN. Ces documents sont conservés dans le fonds de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, dans la série « Designs relating to the CN logo » (projets graphiques concernant le logo du CN).

Les dossiers artistiques semblent avoir été reconstitués pour illustrer la progression du logo; il est néanmoins très difficile de se prononcer sur les dates exactes de chaque document, et sur le moment précis où le logo a atteint sa version définitive.

Cela dit, le tout témoigne d’un processus créatif remarquable. On peut y voir différentes variantes du logo, avec Valkus, Fleming et d’autres graphistes de l’équipe reprenant les idées des uns et des autres pour les faire évoluer.

Même sans chronologie exacte, on peut quand même retracer (au moins en partie) la progression du logo. Voici quelques esquisses où les graphistes tentent de saisir l’essence de la compagnie ferroviaire : le mouvement.

Logos du CN esquissés à la main et répétés maintes fois.

Esquisses préliminaires du logo du CN. (No MIKAN 6305308)

Fleming ayant demandé à Valkus si l’un de ces logos l’intéressait (« Any of these interest you? »), un autre exemple reprend ce concept et le fait évoluer.

Des logos du CN couvrent une page où l’on peut lire « Any of these interest you? » (L’un d’entre eux vous intéresse-t-il?)

Esquisses préliminaires du logo du CN. (No MIKAN 6316316)

Dans un autre exemple, Valkus écrit à Fleming pour lui dire de ne rien jeter de ces gribouillis (« Allan, save all this junk »).

Des logos du CN couvrent la surface d’une page où l’on peut lire la note « Allan, save all this junk » (Allan, conservez tout ce bazar).

Esquisses du logo du CN. (No MIKAN 6316312)

Dans les exemples suivants, on voit que les esquisses se concentrent sur des éléments plus précis; on peut aussi lire des encouragements de Valkus.

Des logos du CN couvrent une page comportant aussi deux notes manuscrites.

Esquisses préliminaires du logo du CN. (No MIKAN 6316355)

Des logos du CN couvrent une page où l’on peut lire la note suivante : « Allan, this one fits things beautifully. » (Allan, celui-ci convient parfaitement.)

Esquisses du logo du CN. (No MIKAN 6316325)

Deux autres personnes composent l’équipe de graphistes travaillant au logo du CN : Carl Ramirez et Arthur King.

Eux aussi contribuent à l’effort collectif… même si, 60 ans plus tard, quelques tangentes inhabituelles (pour ne pas dire hypnotiques) nous font nous demander si quelque chose a pu influencer leur créativité!

Voici deux exemples de logo plutôt étourdissants :

L’un des logos proposés pour le CN. Les lettres forment une spirale carrée.

Ébauche du logo du CN. (No MIKAN 6327284)

L’un des logos proposés pour le CN. Le côté gauche du C est allongé pour évoquer le coin d’un œil.

Ébauche du logo du CN. (No MIKAN 6341857)

Dans la version presque finale du logo, l’enthousiasme de Valkus est palpable. Il note : « Allan, Make thinner and we’ve got it! » (Allan, faites-le un peu plus mince et le tour sera joué!)

Proposition presque finale pour le logo du CN, qui ressemble beaucoup au logo définitif, mais avec un lettrage plus épais. Une note signée Jim dit : « Allan, Make thinner and we’ve got it! » (Allan, faites-le un peu plus mince et le tour sera joué!)

Ébauche du logo du CN. (No MIKAN 2887712)

Le logo est maintenant trouvé. Prochaine étape : Fleming doit obtenir l’adhésion de tous les niveaux de l’organisation, de la direction générale jusqu’aux simples employés. Dans une série de présentations sur papier, il explique en termes simples la signification et l’objectif du logo. Il soulève aussi des questions pertinentes :

  • Le logo est-il facile à reproduire?
  • S’imprimera-t-il facilement dans la mémoire du public?
  • Est-il lisible?
  • Communique-t-il rapidement ce qu’il doit communiquer?
  • Pourra-t-il bien traverser les époques?

Voici l’une des idées de présentation transmise par Fleming à Valkus.

Présentation sur papier avec des notes manuscrites, des dessins et le logo du CN.

Projet de présentation d’Allan Fleming. (No MIKAN 6341859)

En outre, Fleming (secondé par Valkus) explique que la nouvelle image de marque permettra de réaliser des économies grâce à un graphisme simplifié, de relier visuellement les divisions de l’entreprise et d’exprimer en un clin d’œil la somme de ses parties. Il décortique le nouveau logo pour qu’on puisse voir de quoi il aura l’air sur différents composants du CN : qu’il s’agisse de la signalisation ou des tout petits articles (comme la vaisselle) en passant par les éléments architecturaux, la décoration intérieure, les présentoirs et les véhicules.

Vers la fin de 1960, la direction du CN approuve le nouveau logo, et on procède progressivement à son déploiement. Le public en est informé dans divers journaux et magazines, dont Keeping Track (Au fil du rail), la publication officielle du CN, qui publie un article intitulé « A new look for the CNR » (Une nouvelle image pour le CN).

Photo montrant trois hommes travaillant sur des esquisses.

Photographie tirée de l’article « A new look for the CNR » (Une nouvelle image pour le CN) publié dans la revue Keeping Track (Au fil du rail). (No MIKAN 6026153)

Selon une publication spécialisée de 1960-1961, la légende voudrait que Fleming ait présenté son logo définitif à peine 15 minutes avant la fin du délai imposé par le CN, une anecdote qui ne rend pas justice à la complexité du processus de création.

Bref, après une année de travail, la collaboration entre la direction, le service de conception visuelle et les graphistes du CN débouche sur une toute nouvelle image à la fois innovante et accrocheuse, tellement simple dans sa forme qu’elle semble se fondre naturellement dans le paysage. Le nouveau logo du CN fait son entrée en force au début de l’année 1961; rapidement, il donne l’impression d’avoir toujours été là. L’année précédente, Allan Fleming avait déclaré : « Je pense que ce symbole va durer au moins 50 ans; on n’aura pas besoin de le refaire, parce qu’il est conçu pour l’avenir. Sa simplicité est un gage de durabilité. »

La suite lui a donné raison : depuis plus de 60 ans, le logo – aussi connu au Canada qu’à l’étranger – est toujours utilisé par l’entreprise!


Andrew Elliott est archiviste à la Direction générale des archives de Bibliothèque et Archives Canada.

Affiches de voyage de la collection Marc Choko – un défi Co-Lab

Par Andrew Elliott

La collection Marc Choko offre un fantastique échantillon des affiches de voyage canadiennes entre 1900 et les années 1950. Comme l’a écrit Henry Miller pendant son voyage en Grèce dans les années 1930, une destination n’est jamais un lieu, mais une nouvelle façon de voir les choses. En fait, tout le mouvement moderniste de l’époque vise à voir les choses anciennes sous un nouveau jour. Les affiches aident les compagnies de chemin de fer, puis les compagnies aériennes, à se faire connaître au plus grand nombre. En plus de promouvoir des services rapides et efficaces, elles présentent aux voyageurs une vision raffinée et romantique des voyages à destination et à l’intérieur du Canada.

Entre 1900 et 1930, surtout dans les années 1920, les habitudes de voyage changent beaucoup. Les touristes de la classe moyenne et les voyageurs immigrants se disputent les places à bord des trains. Le tourisme devient une sorte d’expérience théâtrale de la culture de masse, ce qui engendre la commercialisation des loisirs.

Les services de publicité de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et du Chemin de fer Canadien Pacifique nouent des liens étroits avec des artistes canadiens et américains. Ceux-ci produisent des affiches ainsi que des œuvres d’art pour d’autres produits de marketing, comme des magazines et des guides horaires. Par exemple, en 1927, le CN fait appel à des membres du Groupe des Sept pour créer un guide panoramique de 33 pages. L’objectif est de promouvoir la beauté sauvage, naturelle et romantique du parc national de Jasper. Ce guide, comportant quelques pages numérisées, se trouve dans la série du train-musée du fonds du CN.

Les compagnies de chemin de fer et les artistes n’évoluent pas en vase clos. Ils sont influencés par l’expansion de l’industrie du voyage et par les mouvements artistiques qui se propagent partout dans le monde au début du 20e siècle. On observe une convergence remarquable : les voitures, les trains, les avions, les zeppelins et les paquebots se livrent concurrence pour attirer la clientèle. Pour vendre leurs services, les entreprises utilisent des affiches vantant notamment leur rapidité et leur expérience.

La collection Marc Choko de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) comprend des affiches de voyage commandées à divers artistes par des sociétés de transport. Marc Choko, professeur émérite à l’École de design de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), a fait don de cette collection au début des années 1990. Il a donné des cours de design à l’UQAM de 1977 à 2018. Il est aussi l’auteur de nombreux livres sur le design, dont Destination Québec : Une histoire illustrée du tourisme (2013), Canadien Pacifique : Affiches 1883-1963 (2004) et Canadian Pacific: Creating a Brand, Building a Nation (2016).

Parmi les artistes connus ayant créé des affiches, on relève les noms de Peter Ewart et Roger Couillard. Peter Ewart (1918-2001) est né à Kisbey, en Saskatchewan, mais a grandi à Montréal. Au terme de sa formation scolaire, il étudie l’art à Montréal, puis à New York. Ses peintures sont exposées à l’Académie royale de Londres (Angleterre), à l’Académie royale des arts du Canada, à l’Exposition nationale canadienne et à l’exposition de peintures canadiennes au milieu du siècle. Pour tout savoir sur la vie et la carrière de Peter Ewart, consultez le site Web qui lui est consacré (en anglais).

À la fin des années 1940, Ewart aide à établir, puis à intensifier une campagne publicitaire mémorable du Canadien Pacifique, sur le thème du plus grand réseau de transport du monde. Il reçoit des commandes de nombreuses sociétés pour plusieurs événements, comme les Lignes aériennes Canadien Pacifique, la Banque de Montréal, l’Imperial Oil Company, la B.C. Telephone Company, les Jeux olympiques d’hiver de Calgary, Ocean Cement et bien d’autres.

La collection Marc Choko contient plusieurs magnifiques affiches créées par Peter Ewart pour le Canadien Pacifique.

Orignal dans l’eau avec des arbres au loin et un petit blason de la société.

Affiche du Canadien Pacifique : Chassez cet automne – voyagez avec Canadien Pacifique (e000983752-v8) Crédit : CRHA/Exporail, Canadian Pacific Railway Company Fonds

Gros poisson dans l’eau et un petit blason de la société.

Affiche du Canadien Pacifique : « Pour information s’adresser au Pacifique Canadien » (e000983750-v8) Crédit : CRHA/Exporail, Canadian Pacific Railway Company Fonds

Roger Couillard (1910-1999) est un autre artiste bien représenté dans la collection Marc Choko. Il est né à Montréal et a étudié à l’École des beaux-arts de Montréal. En 1935, l’Institute of Foreign Travel organise un concours d’affiches sur le thème « See Europe Next » (L’Europe est votre prochaine destination). Une affiche de Couillard est choisie pour être exposée dans le grand magasin montréalais Ogilvy. En 1937, Couillard ouvre un studio dans l’édifice Drummond, sur la rue Sainte-Catherine à Montréal. Il travaille ensuite comme inspecteur hôtelier pour le ministère du Tourisme du Québec de 1966 à 1975. (Il n’y a pas beaucoup d’information sur Roger Couillard sur Internet. Les renseignements présentés ici proviennent de la page Web d’un cours sur la théorie et l’histoire du design canadien offert à l’Université d’art et de design Emily Carr. On trouve aussi des exemples d’œuvres produites par Couillard sur le site artnet.)

Les saisissantes affiches ci-dessous montrent la polyvalence de Couillard. Celui-ci travaille pour une vaste gamme d’entreprises, dont le Canadien Pacifique, le CN, les Lignes aériennes Trans-Canada et l’ancêtre de la Société maritime CSL. Les affiches montrent très bien ce que les voyages peuvent représenter pour les touristes de l’époque.

« Télégraphe – Quand la vitesse est un facteur » (e010780461-v8)

Un avion vole au-dessus d’un message écrit en anglais disant : « Ne coûte que trois sous de plus, n’importe où au Canada »

Lignes aériennes Trans-Canada : Courrier aérien (e010780458-v8)

La collection Marc Choko comprend aussi des œuvres d’artistes moins célèbres :

On y trouve aussi des œuvres d’artistes inconnus. Par exemple, une affiche remarquable pour le CN a été reproduite sur de nombreuses cartes postales, mais l’artiste n’a jamais été identifié. Pouvez-vous nous donner un coup de main?

C’est ici que Co-Lab intervient. Un nouveau défi sur les affiches de voyage a été créé. Aidez-nous à identiqueter et décrire les affiches, mais aussi à identifier les artistes! C’est un excellent moyen d’admirer les affiches de la collection Marc Choko.


Andrew Elliott est archiviste à la Direction générale des archives de Bibliothèque et Archives Canada.

Les cinq sujets qui suscitent le plus de questions à nos bibliothécaires de référence

Par Emily Dingwall

Les bibliothécaires de référence de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) répondent à des demandes de renseignements de clients qui portent sur une foule de sujets intéressants. Dans ce billet nous vous présentons les cinq sujets de référence pour lesquels les bibliothécaires se font poser le plus de questions, ainsi que des ressources pertinentes à consulter à leur propos.

Couverture de la publication Documents de la Session du Dominion du Canada, portant le titre « Comptes publics du Canada », publiée pour l’exercice financier terminé le 30 juin 1884.

Rapport intitulé « Comptes publics du Canada » se trouvant dans les Documents de la Session du Dominion du Canada, 1885, vol. 1, no 1. (No OCLC 1007491677, image de Canadiana)

  1. Documents du gouvernement fédéral

Rapports ministériels annuels. Bien des clients sont à la recherche de rapports ministériels annuels. Les rapports annuels datés de 1867 (année de la Confédération) à 1925 s’inscrivent dans les Documents parlementaires du Dominion du Canada. Pour en savoir plus, consultez le billet « Les documents parlementaires du Dominion du Canada, 1867-1925 ». Si vous êtes à Ottawa, vous pouvez accéder aux documents parlementaires dans les locaux de BAC en en faisant la demande au personnel dans la salle de référence du deuxième étage. Ces documents sont aussi consultables en ligne sur les sites Web suivants :

Les rapports ministériels d’après 1925 sont publiés séparément des autres documents parlementaires du gouvernement. Pour obtenir des rapports annuels pour la période de 1925 à 1930, passez par les employés de BAC ou par Archive Internet.

Pour les années après 1930, consultez notre catalogue de bibliothèque Aurora en indiquant le nom du ministère, tel qu’il était connu à l’époque, dont relèvent les rapports annuels que vous recherchez.

Pour 1995 et après, les rapports annuels se trouvent sur le site Rapport sur les résultats ministériels du gouvernement du Canada. Si vous cherchez un rapport récent, faites-le sur le site Web du ministère en question.

Documents du Parlement. Nous recevons aussi de nombreuses questions au sujet de recherches sur des débats, journaux et documents de comité de la Chambre des communes et du Sénat, par exemple sur le discours d’un premier ministre prononcé en Chambre. Ces documents se trouvent en ligne :

Page de texte dactylographié, en deux colonnes séparées par des armoiries. La colonne de gauche est en anglais; celle de droite est en français.

Première page de la Gazette du Canada, Partie II, vol. 137, no 23, 5 novembre 2003. (No OCLC 1082716964, image fournie par la Gazette du Canada)

  1. Recherches législatives

Les bibliothécaires reçoivent souvent des questions au sujet de textes législatifs imprimés ou qui se trouvent en ligne sur le Site Web de la législation.

Pour vos recherches législatives, voici les sources principales :

  • Les Lois du Canada comprennent toutes les lois et leurs modifications adoptées à chacune des sessions parlementaires.
  • Les Lois révisées du Canada (L.R.C.) sont des recueils des Lois du Canada dans lesquels sont intégrées les modifications et lois ajoutées depuis la dernière révision. Les L.R.C. ont été publiées pour les années 1886, 1906, 1927, 1952, 1970 et 1985.

Les Lois du Canada et les Lois révisées du Canada sont disponibles en édition imprimée dans la collection de référence de BAC, ainsi que dans de nombreuses bibliothèques publiques et universitaires. Elles peuvent aussi être consultées dans la base de données législative LLMC Digital (en anglais), accessible dans les locaux de BAC.

Pour en savoir plus à propos de ces lois et de la recherche législative, lisez le billet « Trouver une ancienne loi à Bibliothèque et Archives Canada ».

Vous trouverez les règlements et textes réglementaires officiels dans la Partie II de la Gazette du Canada, le journal officiel du gouvernement du Canada. Publiée en trois parties, la Gazette du Canada peut faire l’objet de recherches par mot-clé sur les sites Web suivants :

Si vous souhaitez en apprendre plus sur les trois parties de la Gazette du Canada, consultez la page Publications dans la Gazette du Canada.

Les lectures des projets de loi, notamment les premières et troisièmes lectures, se trouvent dans le catalogue Aurora.

LEGISinfo, l’outil de recherche de la Bibliothèque du Parlement, contient une mine d’information sur tous les projets de loi présentés au Sénat et à la Chambre des communes depuis le début de la 37e législature en 2001.

Image du journal Courrier canadien, rédigé en quatre colonnes.

Courrier canadien, 11 mars 1900. (No OCLC 109270836)

  1. Recherches dans les journaux

Il arrive souvent aux bibliothécaires d’aider des clients à trouver dans les journaux des renseignements sur des nouvelles locales, des articles sur une personnalité ou des détails d’une visite royale au Canada, par exemple.

Nous conservons les journaux en version papier et sur microfilm, le tout répertorié dans le catalogue Aurora. Nous sommes également abonnés à plusieurs bases de données journalistiques.

Sur la page Fonds sur microforme – Liste géographique sont indiqués tous les journaux que nous avons en format microfilm (cliquez sur le numéro OCLC correspondant), ainsi que les journaux accessibles en ligne. La liste est organisée par province ou territoire, puis par nom de ville en ordre alphabétique.

Les journaux à grand tirage comme Le Devoir, le Montreal Gazette et l’Ottawa Citizen sont consultables sur microforme dans notre salle de lecture libre-service.

Les bases de données journalistiques suivantes sont accessibles à partir des postes publics de notre salle de référence : The Globe and Mail, Toronto Star, Paper of Record et Newspaper Archive.

Voici quelques ressources journalistiques en ligne (certaines en anglais) :

Page couverture de la publication Histoire officielle de la participation de l’armée canadienne à la Seconde Guerre mondiale.

Couverture de la monographie du colonel C. P. Stacey intitulée Histoire officielle de la participation de l’armée canadienne à la Seconde Guerre mondiale, volume 1 – Six années de guerre : L’armée au Canada, en Grande-Bretagne et dans le Pacifique. (No OCLC 317352934, image fournie par Publications du gouvernement du Canada)

  1. Recherches sur l’histoire militaire

Les bibliothécaires se font poser des questions d’histoire militaire par des clients à la recherche de récits publiés sur tel régiment ou telle unité, de statistiques de recrutement par année ou d’information sur le déploiement des unités canadiennes en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale.

Voici des ressources pour les recherches sur l’histoire militaire :

Image d’un horaire de la Grand Trunk Railway Company daté de 1922.

Horaire des lignes ontariennes de la Grand Trunk Railway Company, daté de 1922. (e011297622)

  1. Histoire ferroviaire

Beaucoup de clients communiquent avec les services de référence pour trouver des renseignements sur l’histoire ferroviaire. Les questions concernent notamment l’histoire d’une gare en particulier, l’histoire d’une compagnie de chemin de fer (Chemin de fer Canadien Pacifique, Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, Grand Trunk, etc.) et les tracés de telle ou telle ligne ferroviaire.

Nous avons des cartes ferroviaires et des horaires à l’intention des passagers et des employés en format papier, qui se trouvent à l’aide d’Aurora. De nombreux horaires appartiennent à la collection Merrilees sur les transports, laquelle renferme quelque 5 000 publications : livres, publications spécialisées, manuels techniques, horaires, dépliants grand format, périodiques et brochures.

Un historien ferroviaire de l’Ontario a aussi publié des horaires sur le site Charles Cooper’s Railway Pages (en anglais).

Les horaires de Chemin de fer Canadien Pacifique de 1930 à 1985 sont consultables en ligne (en anglais) dans la collection Chung à la bibliothèque de l’Université de la Colombie-Britannique.

Voici deux excellentes publications imprimées (en anglais) au sujet de l’histoire ferroviaire :

  • Andreae, C. et Matthews, G. Lines of Country: An Atlas of Railway and Waterway History in Canada, Erin (Ontario) : Boston Mills Press, 1997. Ce livre donne un aperçu complet de l’histoire des voies ferroviaires et maritimes au Canada et comprend des cartes des chemins de fer au pays, de leurs débuts à aujourd’hui. On peut le consulter dans notre salle de référence.
  • Ballantyne, B. et Bytown Railway Society. Canadian Railway Station Guide, Ottawa (Ontario) : Bytown Railway Society, 1998. Cet ouvrage présente des gares, des plans et des images.

 J’espère que ces ressources vous seront utiles dans vos recherches sur ces sujets. Bien entendu, n’hésitez pas à nous poser une question sur tout sujet qui vous intéresse; l’un de nos bibliothécaires de référence se fera un plaisir de vous aider!


Emily Dingwall est bibliothécaire de référence à la Division des services de référence de Bibliothèque et Archives Canada.