Une erreur grave

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Par James Bone

C’est en juillet 1908 que les inscriptions en français apparaissent sur les timbres-poste canadiens, juste à temps pour l’émission d’une série de timbres soulignant le 300e anniversaire de la fondation de Québec par Samuel de Champlain. Il faut toutefois attendre juin 1927 pour que des timbres-poste bilingues, accordant une place égale au français, soient émis de manière systématique. Ce jalon coïncide avec le lancement d’une série de timbres mettant notamment en vedette les Pères de la Confédération et le nouvel édifice du Centre du Parlement. La traduction relève de l’ancien Bureau des traductions du gouvernement fédéral (aujourd’hui le Bureau de la traduction); le français utilisé ne pose donc pas de problème. Mais tout cela change à la suite d’une erreur commise en 1946, qui débouchera sur le premier timbre-poste canadien contenant une faute d’orthographe.

À l’époque, l’aviation et la poste aérienne sont des innovations relativement récentes, et des timbres sont émis pour les clients qui sont prêts à payer davantage pour ce service. Moyennant des frais supplémentaires, les clients peuvent aussi se prévaloir du service de livraison accélérée. En juillet 1942, on émet un timbre combinant les services de la poste aérienne et la livraison exprès. On peut y voir un avion survolant Drummondville, au Québec. Un autre timbre du genre est émis en septembre 1946, illustrant cette fois le tout nouvel avion Douglas DC-4M survolant les Plaines d’Abraham et le fleuve Saint-Laurent, à Québec. Ce timbre comporte cependant une petite erreur qui marquera l’histoire de la philatélie au Canada.

Page comportant trois colonnes et cinq rangées de timbres, chacun illustrant le même avion.

Détail du feuillet de timbres sur le service de livraison aérienne exprès, approuvé malgré une faute d’orthographe. (No MIKAN 2222196)

Toujours à l’époque, les graveurs qui illustrent les timbres travaillent dans une imprimerie (dans ce cas-ci, la Compagnie canadienne des billets de banque limitée, à Ottawa). Ils doivent adapter chaque dessin à un bloc imprimant qui correspond à la taille du timbre. Avant l’impression, les épreuves et un feuillet d’essais sont approuvés par l’imprimeur et par le ministère des Postes.

Le timbre comportant l’erreur est mis en circulation le 16 septembre 1946. Comme l’indiquent les archives du ministère des Postes, à peine deux semaines plus tard, le 1er octobre, le ministre des Postes de l’époque, Ernest Bertrand, reçoit une lettre de J. A. Boissonneault. Ce résident de Québec l’informe que le timbre comporte une erreur : le mot français exprès est gravé avec le mauvais accent (un accent circonflexe au lieu de l’accent grave), ce qui donne l’épellation « exprês ».

Gros plan d’un avion, avec l’inscription SPECIAL DELIVERY EXPRÊS.

Détail de l’épreuve approuvée avec une faute d’orthographe. (No MIKAN 2222194)

La lettre de M. Boissonneault déclenche un branle-bas au bureau du sous-ministre des Postes par intérim, H. E. Atwater. Celui-ci demande au traducteur du timbre, un certain M. Marier du Bureau des traductions, de se pencher sur la question. M. Marier examine un agrandissement de l’épreuve et confirme l’erreur. M. Atwater écrit alors au vice-président de la Compagnie canadienne des billets de banque, P. J. Wood. Il veut savoir comment cette erreur a pu se produire, étant donné que les timbres précédents sur le service de livraison exprès ne comportaient aucune faute.

Dans sa réponse, M. Wood s’excuse de l’erreur commise, mais rappelle que l’épreuve finale a été approuvée à la fois par la Compagnie et par le ministère des Postes; les deux parties sont donc responsables. M. Wood recommande ensuite à M. Atwater de modifier la matrice pour corriger l’erreur, mais le met en garde contre le risque que la modification soit remarquée et rendue publique.

Le 5 octobre, M. Atwater autorise la modification de la matrice, convenant que les collectionneurs de timbres le remarqueront sans doute. Le même jour, une réponse est envoyée à M. Boissonneault pour le remercier d’avoir attiré l’attention sur cette erreur et l’assurer qu’elle sera corrigée.

L’erreur est rendue publique pour la première fois dans un article du Ottawa Journal du 7 octobre 1946. A. Stanley Deaville, surintendant de la division des timbres-poste, y reconnaît avoir été informé de l’erreur; il déclare que les timbres déjà imprimés et mis en vente ne seront pas retirés de la circulation. En effet, les rappeler serait mission impossible : environ 300 000 timbres ont déjà été imprimés. M. Deaville se demande également si la partie gauche de l’accent circonflexe ne ferait pas partie du premier e du mot « Delivery », inscrit juste au-dessus – une hypothèse infirmée par un examen minutieux.

En date du 8 octobre, la Compagnie canadienne des billets de banque a modifié la matrice et soumis une nouvelle épreuve à M. Atwater, qui l’accepte et la retourne le 10 octobre. Les timbres corrigés sont mis en vente le 3 décembre 1946; on en imprimera 900 000 au total.

Gros plan d’un avion avec l’inscription SPECIAL DELIVERY, EXPRÈS.

Détail de l’épreuve approuvée après la correction de l’erreur. (No MIKAN 2222203)

Bibliothèque et Archives Canada a récemment fait l’acquisition de la copie de l’épreuve finale préparée par l’imprimeur et montrant le timbre corrigé. Conservée par la Compagnie canadienne des billets de banque, cette copie confirme la modification apportée.

Fiche de l’épreuve finale du timbre. Au centre, on aperçoit un avion, avec du texte dactylographié au-dessus et en dessous. Les mots « INDEX COPY » sont estampillés dans le coin supérieur droit.

Copie de l’imprimeur montrant l’épreuve finale corrigée du timbre sur le service de poste aérienne exprès. (No MIKAN 6221976)

La collection philatélique de Bibliothèque et Archives Canada comprend également la copie de l’épreuve finale approuvée par M. Atwater. Fait intéressant à souligner, qui s’explique sans doute par la hâte de corriger l’erreur : la date d’approbation inscrite à la main sur l’épreuve (« 9/9/46 ») est manifestement erronée, en avance d’un mois, car l’épreuve aurait été soumise à l’approbation du ministère des Postes le 9 octobre 1946.

Fiche de l’épreuve finale du timbre montrant un avion au centre et du texte en dessous.

Épreuve finale approuvée du timbre sur le service de poste aérienne exprès. L’orthographe a été corrigée, mais la date est erronée. (No MIKAN 2222203)

Bien que de telles erreurs demeurent rares, d’autres timbres-poste canadiens seront émis avec des fautes d’orthographe. En janvier 2012, dans le cadre de la série « La fierté canadienne », un timbre émis en l’honneur de l’athlète de bobsleigh Pierre Lueders comporte deux fautes. Le nom de l’athlète est incorrectement épelé « Leuders », à la fois dans les petits caractères du timbre et dans le texte de couverture du carnet, des feuillets-souvenirs et des cartes postales prépayées de la série. De plus, dans le marquage – un dispositif de sécurité anti-contrefaçon, visible à la lumière ultraviolette –, le nom Lueders est encore une fois mal orthographié, de même que le mot « Permanent », écrit « Permanant ».

Encore une fois, ces deux erreurs seront corrigées lors des réimpressions subséquentes, mais les timbres fautifs demeureront recherchés par les collectionneurs.


James Bone est archiviste à la Section des archives visuelles et sonores de la Direction générale des archives privées et du patrimoine publié, à Bibliothèque et Archives Canada.

Données bilingues des recensements : une meilleure expérience de recherche pour la population canadienne

Bannière pour la série "Le recensement de 1931". À gauche, le texte "Le recensement de 1931". À droite, un train en marche qui passe à côté d'une gare.Par Julia Barkhouse

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certaines personnes pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner l’identité de genre ou des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde – terminologie historique.

Bibliothèque et Archives Canada (BAC) est le gardien du passé lointain et de l’histoire récente du Canada. L’institution conserve les résultats des anciens recensements du Canada, dont certains de Terre-Neuve et d’autres remontant à la Nouvelle-France. Nous avons indexé certains recensements datant de 1825 à 1926, qui peuvent être consultés en ligne via l’outil Recherche dans les recensements.

Avant la Confédération, les recensements étaient généralement effectués en anglais ou en français, selon le lieu. Le Bureau fédéral de la statistique (aujourd’hui Statistique Canada) a introduit progressivement des formulaires bilingues après la Confédération en 1867.

Exemple d’un formulaire bilingue du recensement de 1921, rempli en anglais et en français :

Feuille de recensement du recensement de 1921. Cette image particulière figure à la page 6 pour le sous-district de Scots Bay dans le district de Kings, en Nouvelle-Écosse.

Recensement de 1921 rempli en anglais (e002910991).

Feuille de recensement du recensement de 1921. Cette image particulière figure à la page 19 pour le sous-district de Wolfestown (canton) dans le district de Richmond-Wolfe, au Québec.

Recensement de 1921 rempli en français (e003096782).

La langue dans laquelle sont consignées les réponses aux questions du recensement peut refléter la préférence linguistique du recenseur ou la langue dans laquelle les réponses ont été fournies. Les données historiques des recensements dont nous disposons reflètent la dualité linguistique de notre pays. Les recensements du Québec et de certaines parties du Nouveau-Brunswick et du Manitoba sont remplis en français, alors que dans le reste du Canada, ils sont remplis en anglais.

Lorsque nos partenaires, notamment Ancestry et FamilySearch, ont indexé les recensements de 1825 à 1926, nous avons produit une mine de données comportant des noms de personnes, leur sexe, leur état civil, etc. Nous étions cependant aux prises avec un défi de taille : les données des recensements pouvaient avoir été recueillies en anglais ou en français, selon les préférences personnelles du recenseur. Comment avons-nous géré cette situation?

La vie d’un recenseur

Retournons en arrière un instant pour examiner le parcours du recenseur. Les recenseurs étaient des Canadiens embauchés par le Bureau fédéral de la statistique pour recueillir des données de recensement dans un ou plusieurs sous-districts. Ils recevaient un manuel d’instructions (comme celui-ci pour le recensement de 1921) qui décrivait les renseignements à inscrire sur le formulaire selon les réponses fournies. On leur remettait un cahier de formulaires de recensement et des instructions sur les sous-districts à recenser. Cette personne disposait ensuite d’un nombre de jours donné pour recenser la population d’un certain nombre de sous-districts et renvoyer les formulaires au ministère concerné. Imaginez-vous cette personne faire du porte-à-porte dans une calèche ou, en 1921, à bord d’une des premières automobiles (peut-être une Ford modèle T)!

Le recenseur frappait à la porte et demandait à parler au chef de ménage (généralement le père ou le mari). Il était parfois invité à prendre place à la table de la cuisine pour poser ses questions. Si la famille était absente, le recenseur pouvait laisser à la porte une carte de visite précisant ses coordonnées et demandant aux résidents de faire un suivi avant une certaine date afin d’être pris en compte dans le recensement.

Selon la province au pays, le recenseur consignait les renseignements dans la langue de la personne à laquelle il s’adressait ou dans sa langue de préférence. Il est donc possible que des régions francophones du Canada au Québec, au Nouveau-Brunswick et au Manitoba aient été recensées en anglais, en français ou dans les deux langues, selon la préférence personnelle du recenseur.

Revenons à nos moutons! Les données saisies sur ces formulaires ont été transcrites par nos partenaires environ 92 ans après le recensement, et publiées en ligne.

Barrières linguistiques

Lorsque BAC a publié ces bases de données en ligne, nous avons constaté que nous disposions de données dans les deux langues. Si vous souhaitez trouver votre ancêtre, vous devez faire vos recherches dans la langue du recenseur. Ce dernier a-t-il consigné les renseignements concernant votre grand-mère en anglais ou en français? Votre nom comporte-t-il un accent (é, è…) qui aurait pu être mal entendu (ou omis) par le recenseur? Le nom de votre oncle comporte-t-il un « h » muet qui aurait pu être omis? Cette barrière linguistique nuit aux chercheurs qui souhaitent retrouver certaines personnes, mais ne parlent pas la langue utilisée à l’époque. Certains chercheurs francophones doivent effectuer des recherches en anglais pour retrouver leurs ancêtres francophones. L’expérience de recherche n’est donc pas la même pour les Canadiens qui accèdent à notre interface Recherche dans les recensements en français.

Création de l’outil Recherche dans les recensements

En novembre dernier, l’équipe Agile des Services numériques a réorganisé les 17 bases de données du recensement pour les regrouper dans l’outil Recherche dans les recensements, afin d’offrir une meilleure expérience de recherche à l’ensemble de la population canadienne. Notre objectif était de fournir la même expérience de recherche aux francophones qu’aux anglophones, de sorte que nos usagers utilisant l’interface en français puissent effectuer une recherche et obtenir les mêmes résultats que s’ils effectuaient une recherche en anglais.

Comment y parvenir? Comment traduire des renseignements comme le sexe, l’état civil, l’origine ethnique et la profession pour plus de 44 millions de personnes afin d’offrir une expérience identique à tout le monde? C’était en fait très simple. La solution? Un nettoyage des données.

Coup d’œil sous le capot

Jetons un coup d’œil en coulisses pour comprendre comment les données de recensement sont sauvegardées. L’outil Recherche dans les recensements est l’interface publique que les usagers de BAC peuvent utiliser pour effectuer des recherches. Les données de recensement pour chaque personne enregistrée sont sauvegardées dans un tableau principal appelé EnumAll.

Les données de recensement sont sauvegardées dans un tableau dans SQL Management Server.

Capture d’écran du tableau principal (Census.EnumAll ) produit à l’aide du logiciel SQL Management Server (Bibliothèque et Archives Canada).

Dans ce tableau, chaque rangée représente une personne. Les données saisies concernant cette personne sont séparées en colonnes. Lorsque nous ne disposons pas de données pour une colonne, il est indiqué NULL.

Création de bassins de données communes

Census.EnumAll sert de tableau principal. À partir de ce tableau, nous avons créé des ensembles de données communes. Autrement dit, nous avons copié une des colonnes (sexe, état civil, origine ethnique, religion, etc.) dans un tableau distinct. Un tel tableau comprend uniquement une liste de sexes ou d’options d’état civil, par exemple. C’est ce que nous appelons un bassin de données communes : un tableau qui ne contient qu’un seul type de données.

Le tableau de données communes sépare les données (p. ex., « Homme » ou « Femme ») de la personne. Si vous examinez 44 millions de personnes, vous constaterez que les mêmes données se répètent, par exemple chaque fois que le recenseur a indiqué « Homme » ou « Marié ». Dans un tableau commun, vous ne verrez « Homme » qu’une seule fois, avec une valeur indiquant le nombre de personnes correspondant à ce renseignement (ce que nous appelons un attribut).

C’est là que la magie opère.

Tableau des sexes du côté serveur de l’outil Recherche dans les recensements. Il convient de noter qu’il existe des variations (Homme et H, Femme et F) de même que deux colonnes intitulées TextLongEn (affichage en anglais) et TextLongFr (affichage en français).

Capture d’écran du tableau des sexes (T_Gender) produit à l’aide du logiciel SQL Management Server (Bibliothèque et Archives Canada).

Comme vous pouvez le constater dans ce tableau distinct de données communes, nous pouvons effectuer d’autres opérations. Dans le présent exemple, les codes permettent d’établir une façon uniforme de désigner chaque sexe. C’est ce qu’on appelle une autorité. Nous procédons ensuite à un nettoyage afin que toutes les variations (par exemple « Homme » et « H ») renvoient à cette autorité unique.

Une fois cette autorité établie, nous créons des colonnes selon la façon dont nous voulons afficher les renseignements dans l’outil Recherche dans les recensements. Nous créons un affichage en anglais (TextLongEn) et un affichage en français (TextLongFr). Nous ajoutons ensuite la traduction bilingue une seule fois, et elle s’applique à tout. Dans ce cas, nous avons traduit « Male » par « Homme », et cette traduction s’applique à l’ensemble des 20 163 488 personnes qui se sont identifiées comme « Homme » dans les 17 recensements.

Nous avons ensuite regroupé tous les tableaux et indexé les données pour les afficher dans l’outil Recherche dans les recensements. Ainsi, l’interface et les données elles-mêmes seront traduites dans la langue de votre choix.

Interface de Recherche dans les recensements en anglais affichant le menu déroulant des sexes avec les valeurs « Female », « Male » et « Unknown », à côté de l’interface de Recherche dans les recensements en français affichant le même menu déroulant des sexes avec les valeurs « Femme », « Homme » et « Inconnu ».

Captures d’écran de l’interface de Recherche dans les recensements en anglais et en français (Bibliothèque et Archives Canada).

Maintenant, lorsque je cherche mon arrière-grand-père Henry D. Barkhouse dans les recensements, les données générées sont traduites.

Deux captures d’écran, l’une en anglais et l’autre en français, d’un recensement de 1911 pour Henry D. Barkhouse, avec des flèches indiquant où les données sont traduites.

Affichage en français et en anglais du recensement de 1911 pour Henry D. Barkhouse (e001973146).

Évaluation de l’état d’avancement

Comme vous pouvez l’imaginer, le nettoyage et la traduction de nos données sont des opérations qui prennent du temps. Notre priorité a été de créer des menus déroulants pour le sexe et l’état civil dans l’outil Recherche dans les recensements. Désormais, si vous effectuez une recherche dans l’un de ces champs, une courte liste de termes traduits, dans les deux langues officielles, s’affiche à l’écran. Dans le cadre de la poursuite de ce travail, nous nous penchons actuellement sur les champs origine ethnique et lieu de naissance et avons effectué de 60 à 70 % de ce travail. Nos usagers pourront donc découvrir de nouvelles options dans l’outil Recherche dans les recensements en 2024. Nous poursuivrons ensuite l’exercice avec les autres champs comme la religion, le lien avec le chef du ménage, la profession, etc.

Conclusion

Le regroupement des 17 recensements en une seule et même plateforme, Recherche dans les recensements, nous a permis de créer un affichage bilingue pour nos données de recensement en nettoyant les données. Depuis son lancement, notre plateforme offre une expérience de recherche plus uniforme dans la langue de votre choix. Je vous encourage à l’essayer et à nous dire si votre expérience de recherche s’est améliorée.

Comme toujours, nous sommes ravis de recevoir vos commentaires et vos idées par courriel. Vous pouvez également vous inscrire à une séance de rétroaction de 10 minutes.


Julia Barkhouse travaille à Bibliothèque et Archives Canada dans le domaine de la qualité des données, de la gestion des bases de données et de l’administration depuis 14 ans. Elle occupe actuellement le poste d’analyste de données pour les collections au sein de l’équipe Agile des Services numériques.

Les surnoms et les « noms dits » des ancêtres canadiens-français

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En France, on utilisait des surnoms pour distinguer les noms de familles similaires se trouvant dans une même région géographique. Cette coutume s’est perpétuée en Nouvelle-France lorsque les immigrants venus de France s’y sont établis. Certains d’entre eux, pour la plupart des soldats, possédaient déjà un surnom c’est-à-dire un « nom dit », tandis que d’autres l’ont reçu après leur établissement.

Comment était créé un « nom dit »?

Un « nom dit » était créé en prenant le nom de famille d’une personne, en y ajoutant un surnom évoquant une caractéristique précise sur l’individu et en reliant le tout par le mot « dit », par exemple, Miville dit Deschênes.

Ces surnoms pouvaient évoquer :

  • des caractéristiques physiques (Le Fort, Le Roux);
  • des caractéristiques morales (Le Bon, Le Sage);
  • des métiers (Le Boucher);
  • un lieu d’origine incluant un pays, une province, une ville, un village (le Picard, Le Normand);
  • un lieu de résidence (Du Val, Du Puis);
  • le prénom d’un ancêtre (Deblois dit Grégoire, Fasche dit Robert);
  • des actions (Ladébauche, Ladéroute).

Jusque vers les années 1850, le nom de famille et le « nom dit » pouvaient être utilisés dans les actes. Par la suite, seul un des deux y était utilisé.

Vous trouverez des listes de concordance de surnoms dans les publications et les sites Web suivants :

  • Dictionnaire généalogique des familles canadiennes depuis la fondation de la colonie jusqu’à nos jours (OCLC 84696383) par Cyprien Tanguay, volume 7 (aussi disponible en ligne sur le site Web de Bibliothèque et Archives nationales du Québec);
  • Dictionnaire des familles du Québec, (OCLC 84696383) par René Jetté;
  • Répertoire des noms de famille du Québec, des origines à 1825 par René Jetté et Micheline Lécuyer (OCLC 22277750).

Autres sites Web pertinents en lien avec ce sujet :

Faire une recherche personnelle dans AURORA

Faites vos propres recherches de « noms dits » dans AURORA selon les titres et les sujets, en utilisant des termes tels que « nom », « surnom » et « France ».

Résumé des commentaires reçus en anglais entre le 1er janvier 2014 et le 31 mars 2014