Données bilingues des recensements : une meilleure expérience de recherche pour la population canadienne

Bannière pour la série "Le recensement de 1931". À gauche, le texte "Le recensement de 1931". À droite, un train en marche qui passe à côté d'une gare.Par Julia Barkhouse

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certaines personnes pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner l’identité de genre ou des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde – terminologie historique.

Bibliothèque et Archives Canada (BAC) est le gardien du passé lointain et de l’histoire récente du Canada. L’institution conserve les résultats des anciens recensements du Canada, dont certains de Terre-Neuve et d’autres remontant à la Nouvelle-France. Nous avons indexé certains recensements datant de 1825 à 1926, qui peuvent être consultés en ligne via l’outil Recherche dans les recensements.

Avant la Confédération, les recensements étaient généralement effectués en anglais ou en français, selon le lieu. Le Bureau fédéral de la statistique (aujourd’hui Statistique Canada) a introduit progressivement des formulaires bilingues après la Confédération en 1867.

Exemple d’un formulaire bilingue du recensement de 1921, rempli en anglais et en français :

Feuille de recensement du recensement de 1921. Cette image particulière figure à la page 6 pour le sous-district de Scots Bay dans le district de Kings, en Nouvelle-Écosse.

Recensement de 1921 rempli en anglais (e002910991).

Feuille de recensement du recensement de 1921. Cette image particulière figure à la page 19 pour le sous-district de Wolfestown (canton) dans le district de Richmond-Wolfe, au Québec.

Recensement de 1921 rempli en français (e003096782).

La langue dans laquelle sont consignées les réponses aux questions du recensement peut refléter la préférence linguistique du recenseur ou la langue dans laquelle les réponses ont été fournies. Les données historiques des recensements dont nous disposons reflètent la dualité linguistique de notre pays. Les recensements du Québec et de certaines parties du Nouveau-Brunswick et du Manitoba sont remplis en français, alors que dans le reste du Canada, ils sont remplis en anglais.

Lorsque nos partenaires, notamment Ancestry et FamilySearch, ont indexé les recensements de 1825 à 1926, nous avons produit une mine de données comportant des noms de personnes, leur sexe, leur état civil, etc. Nous étions cependant aux prises avec un défi de taille : les données des recensements pouvaient avoir été recueillies en anglais ou en français, selon les préférences personnelles du recenseur. Comment avons-nous géré cette situation?

La vie d’un recenseur

Retournons en arrière un instant pour examiner le parcours du recenseur. Les recenseurs étaient des Canadiens embauchés par le Bureau fédéral de la statistique pour recueillir des données de recensement dans un ou plusieurs sous-districts. Ils recevaient un manuel d’instructions (comme celui-ci pour le recensement de 1921) qui décrivait les renseignements à inscrire sur le formulaire selon les réponses fournies. On leur remettait un cahier de formulaires de recensement et des instructions sur les sous-districts à recenser. Cette personne disposait ensuite d’un nombre de jours donné pour recenser la population d’un certain nombre de sous-districts et renvoyer les formulaires au ministère concerné. Imaginez-vous cette personne faire du porte-à-porte dans une calèche ou, en 1921, à bord d’une des premières automobiles (peut-être une Ford modèle T)!

Le recenseur frappait à la porte et demandait à parler au chef de ménage (généralement le père ou le mari). Il était parfois invité à prendre place à la table de la cuisine pour poser ses questions. Si la famille était absente, le recenseur pouvait laisser à la porte une carte de visite précisant ses coordonnées et demandant aux résidents de faire un suivi avant une certaine date afin d’être pris en compte dans le recensement.

Selon la province au pays, le recenseur consignait les renseignements dans la langue de la personne à laquelle il s’adressait ou dans sa langue de préférence. Il est donc possible que des régions francophones du Canada au Québec, au Nouveau-Brunswick et au Manitoba aient été recensées en anglais, en français ou dans les deux langues, selon la préférence personnelle du recenseur.

Revenons à nos moutons! Les données saisies sur ces formulaires ont été transcrites par nos partenaires environ 92 ans après le recensement, et publiées en ligne.

Barrières linguistiques

Lorsque BAC a publié ces bases de données en ligne, nous avons constaté que nous disposions de données dans les deux langues. Si vous souhaitez trouver votre ancêtre, vous devez faire vos recherches dans la langue du recenseur. Ce dernier a-t-il consigné les renseignements concernant votre grand-mère en anglais ou en français? Votre nom comporte-t-il un accent (é, è…) qui aurait pu être mal entendu (ou omis) par le recenseur? Le nom de votre oncle comporte-t-il un « h » muet qui aurait pu être omis? Cette barrière linguistique nuit aux chercheurs qui souhaitent retrouver certaines personnes, mais ne parlent pas la langue utilisée à l’époque. Certains chercheurs francophones doivent effectuer des recherches en anglais pour retrouver leurs ancêtres francophones. L’expérience de recherche n’est donc pas la même pour les Canadiens qui accèdent à notre interface Recherche dans les recensements en français.

Création de l’outil Recherche dans les recensements

En novembre dernier, l’équipe Agile des Services numériques a réorganisé les 17 bases de données du recensement pour les regrouper dans l’outil Recherche dans les recensements, afin d’offrir une meilleure expérience de recherche à l’ensemble de la population canadienne. Notre objectif était de fournir la même expérience de recherche aux francophones qu’aux anglophones, de sorte que nos usagers utilisant l’interface en français puissent effectuer une recherche et obtenir les mêmes résultats que s’ils effectuaient une recherche en anglais.

Comment y parvenir? Comment traduire des renseignements comme le sexe, l’état civil, l’origine ethnique et la profession pour plus de 44 millions de personnes afin d’offrir une expérience identique à tout le monde? C’était en fait très simple. La solution? Un nettoyage des données.

Coup d’œil sous le capot

Jetons un coup d’œil en coulisses pour comprendre comment les données de recensement sont sauvegardées. L’outil Recherche dans les recensements est l’interface publique que les usagers de BAC peuvent utiliser pour effectuer des recherches. Les données de recensement pour chaque personne enregistrée sont sauvegardées dans un tableau principal appelé EnumAll.

Les données de recensement sont sauvegardées dans un tableau dans SQL Management Server.

Capture d’écran du tableau principal (Census.EnumAll ) produit à l’aide du logiciel SQL Management Server (Bibliothèque et Archives Canada).

Dans ce tableau, chaque rangée représente une personne. Les données saisies concernant cette personne sont séparées en colonnes. Lorsque nous ne disposons pas de données pour une colonne, il est indiqué NULL.

Création de bassins de données communes

Census.EnumAll sert de tableau principal. À partir de ce tableau, nous avons créé des ensembles de données communes. Autrement dit, nous avons copié une des colonnes (sexe, état civil, origine ethnique, religion, etc.) dans un tableau distinct. Un tel tableau comprend uniquement une liste de sexes ou d’options d’état civil, par exemple. C’est ce que nous appelons un bassin de données communes : un tableau qui ne contient qu’un seul type de données.

Le tableau de données communes sépare les données (p. ex., « Homme » ou « Femme ») de la personne. Si vous examinez 44 millions de personnes, vous constaterez que les mêmes données se répètent, par exemple chaque fois que le recenseur a indiqué « Homme » ou « Marié ». Dans un tableau commun, vous ne verrez « Homme » qu’une seule fois, avec une valeur indiquant le nombre de personnes correspondant à ce renseignement (ce que nous appelons un attribut).

C’est là que la magie opère.

Tableau des sexes du côté serveur de l’outil Recherche dans les recensements. Il convient de noter qu’il existe des variations (Homme et H, Femme et F) de même que deux colonnes intitulées TextLongEn (affichage en anglais) et TextLongFr (affichage en français).

Capture d’écran du tableau des sexes (T_Gender) produit à l’aide du logiciel SQL Management Server (Bibliothèque et Archives Canada).

Comme vous pouvez le constater dans ce tableau distinct de données communes, nous pouvons effectuer d’autres opérations. Dans le présent exemple, les codes permettent d’établir une façon uniforme de désigner chaque sexe. C’est ce qu’on appelle une autorité. Nous procédons ensuite à un nettoyage afin que toutes les variations (par exemple « Homme » et « H ») renvoient à cette autorité unique.

Une fois cette autorité établie, nous créons des colonnes selon la façon dont nous voulons afficher les renseignements dans l’outil Recherche dans les recensements. Nous créons un affichage en anglais (TextLongEn) et un affichage en français (TextLongFr). Nous ajoutons ensuite la traduction bilingue une seule fois, et elle s’applique à tout. Dans ce cas, nous avons traduit « Male » par « Homme », et cette traduction s’applique à l’ensemble des 20 163 488 personnes qui se sont identifiées comme « Homme » dans les 17 recensements.

Nous avons ensuite regroupé tous les tableaux et indexé les données pour les afficher dans l’outil Recherche dans les recensements. Ainsi, l’interface et les données elles-mêmes seront traduites dans la langue de votre choix.

Interface de Recherche dans les recensements en anglais affichant le menu déroulant des sexes avec les valeurs « Female », « Male » et « Unknown », à côté de l’interface de Recherche dans les recensements en français affichant le même menu déroulant des sexes avec les valeurs « Femme », « Homme » et « Inconnu ».

Captures d’écran de l’interface de Recherche dans les recensements en anglais et en français (Bibliothèque et Archives Canada).

Maintenant, lorsque je cherche mon arrière-grand-père Henry D. Barkhouse dans les recensements, les données générées sont traduites.

Deux captures d’écran, l’une en anglais et l’autre en français, d’un recensement de 1911 pour Henry D. Barkhouse, avec des flèches indiquant où les données sont traduites.

Affichage en français et en anglais du recensement de 1911 pour Henry D. Barkhouse (e001973146).

Évaluation de l’état d’avancement

Comme vous pouvez l’imaginer, le nettoyage et la traduction de nos données sont des opérations qui prennent du temps. Notre priorité a été de créer des menus déroulants pour le sexe et l’état civil dans l’outil Recherche dans les recensements. Désormais, si vous effectuez une recherche dans l’un de ces champs, une courte liste de termes traduits, dans les deux langues officielles, s’affiche à l’écran. Dans le cadre de la poursuite de ce travail, nous nous penchons actuellement sur les champs origine ethnique et lieu de naissance et avons effectué de 60 à 70 % de ce travail. Nos usagers pourront donc découvrir de nouvelles options dans l’outil Recherche dans les recensements en 2024. Nous poursuivrons ensuite l’exercice avec les autres champs comme la religion, le lien avec le chef du ménage, la profession, etc.

Conclusion

Le regroupement des 17 recensements en une seule et même plateforme, Recherche dans les recensements, nous a permis de créer un affichage bilingue pour nos données de recensement en nettoyant les données. Depuis son lancement, notre plateforme offre une expérience de recherche plus uniforme dans la langue de votre choix. Je vous encourage à l’essayer et à nous dire si votre expérience de recherche s’est améliorée.

Comme toujours, nous sommes ravis de recevoir vos commentaires et vos idées par courriel. Vous pouvez également vous inscrire à une séance de rétroaction de 10 minutes.


Julia Barkhouse travaille à Bibliothèque et Archives Canada dans le domaine de la qualité des données, de la gestion des bases de données et de l’administration depuis 14 ans. Elle occupe actuellement le poste d’analyste de données pour les collections au sein de l’équipe Agile des Services numériques.

Liste de lectures sur le recensement de 1931

Bannière pour la série "Le recensement de 1931". À gauche, le texte "Le recensement de 1931". À droite, un train en marche qui passe à côté d'une gare.Aujourd’hui, des membres du personnel de Bibliothèque et Archives Canada, qui se sont récemment plongés dans la lecture pour se préparer à la publication de ce recensement, vous présentent des documents qui ont piqué leur curiosité.

Le défi de déchiffrer l’écriture cursive (en lettres attachées) vous intéresse? Les instructions ci-dessus ne pourront malheureusement pas vous aider à cet égard, mais elles contiennent des renseignements fort utiles pour comprendre les questionnaires de recensement. Elles vous apprendront par exemple que la mention « (ab) » signifie « absent », et que certaines personnes sont considérées comme un membre de la famille, alors que d’autres, non. Ces instructions constituent donc une source idéale pour savoir ce que les énumérateurs (recenseurs) avaient ordre de consigner, et comment. Notre collègue Sara Chatfield, dans un récent blogue intitulé « Comment s’effectuait un recensement en 1931? », montre que les instructions données aux énumérateurs cette année-là comprenaient quelques nouveautés.

Soulignons que le Bureau fédéral de la statistique a publié des instructions distinctes pour le recensement de 1931 dans les Territoires du Nord-Ouest, certaines parties du Yukon, la côte est de la baie d’Hudson au nord de la rivière de la Grande Baleine et la côte sud du détroit d’Hudson, y compris la baie d’Ungava. En effet, le recensement dans ces régions était effectué à l’aide d’un formulaire différent (le formulaire I-N.W.T.). Il a aussi été réalisé plus tôt pour des raisons logistiques, soit au moment qui convenait le mieux entre le 1er octobre 1930 et le 1er juin 1931, plutôt qu’à partir du 1er juin 1931.

Page tapuscrite portant des titres et un emblème.

Page couverture des Instructions aux énumérateurs : Recensement des Territoires du Nord-Ouest [et de quelques autres régions nordiques], 1931 (Bibliothèque et Archives Canada/CS98-1931I-1-fra, page titre)

Rapport administratif sur le septième recensement du Canada, 1931 (Septième recensement du Canada, 1931 – Volume I : Sommaire)

Le rapport administratif est fort intéressant pour les personnes qui se demandent ce qui arrivait aux déclarations de recensement acheminées à Ottawa, en provenance de l’ensemble du pays. En effet, la section « Nouvelles machines pour le recensement – Classicompteur et vérificateur » (pages 58 à 62) montre comment le Bureau fédéral de la statistique traitait l’information manuscrite de ces déclarations, qui sont préservées à Bibliothèque et Archives Canada.

Pour trier les résultats et les compiler sous forme de tableaux, le personnel du Bureau devait perforer une carte appelée « fiche générale » pour chaque personne mentionnée dans le recensement. Autrement dit, il a fallu perforer plus de dix millions de cartes. Parviendrez-vous à déchiffrer l’information sur l’exemple suivant? Vous trouverez la réponse à la page 59 du rapport!

Fiche rectangulaire divisée en 20 sections irrégulières formant des colonnes. Chaque section comprend des chiffres ou des lettres, parfois perforés. Les numéros 1 à 24 sont inscrits au bas de chaque colonne.

Fiche générale utilisée par le Bureau fédéral de la statistique pour trier et compiler des statistiques dans le cadre du recensement de 1931 (OCLC 796971519)

Quant à la fiche pour la famille et l’occupation, elle « a servi à compiler […] des statistiques concernant le foyer canadien et la famille » (page 59).

Carte à perforer rectangulaire de 80 colonnes. Certains groupes de colonnes portent un titre anglais comme ménage, famille privée, description personnelle, occupation et gains, ou chômage.

Fiche pour la famille et l’occupation employée par le Bureau fédéral de la statistique pour trier et compiler des statistiques dans le cadre du recensement de 1931 (OCLC 796971519)

Le triage, le comptage et l’enregistrement s’effectuaient mécaniquement. Pour le recensement de 1931, le Bureau fédéral de la statistique a inventé un classicompteur, qui offre, « au point de vue de l’analyse en série, une capacité plusieurs milliers de fois supérieure à l’ancienne » (page 60). Le rapport administratif explique comment fonctionne cette machine (aussi appelée tabulateur-assortisseur). Les pages 72 et 73 comportent des photos de cette machine et d’autres appareils, comme le vérificateur de cartes et le poinçonneur multible.

Une grande salle au plafond élevé dans laquelle 80 employées assises face à l’objectif (presque exclusivement des femmes) poinçonnent de l’information enregistrée sur un grand rouleau placé devant leur machine. Il y a six colonnes de bureaux, chacune ayant environ douze rangées s’étendant jusqu’à l’horizon. À l’avant-plan, des tiroirs de fiches sont minutieusement disposés sur d’autres bureaux. Plus loin, une femme debout observe une femme assise à une machine de poinçonnage. Tout au fond à droite, d’autres employés (pour la plupart des hommes) marchent ou sont assis à des rangées de bureaux.

Du personnel traite le recensement de 1931 dans la salle de poinçonnage du Bureau fédéral de la statistique. Source : Margaret Morris, version HTML en ligne de l’ouvrage de Statistique Canada intitulé Jouer dans la cour des grands – Histoire de Statistique Canada : 1970 à 2008

Une autre section du rapport administratif, intitulée « Opération du recensement » (pages 51 à 56), montre l’ampleur du travail nécessaire pour recenser chaque personne vivant au pays. De plus, elle précise le nombre exact d’énumérateurs (13 886) et les professions les plus courantes parmi ces employés embauchés temporairement :

Partie d’une page tapuscrite.

Liste des « occupations les plus en évidence » parmi les énumérateurs du recensement de 1931, selon le rapport administratif sur le septième recensement du Canada (OCLC 1007482313)

Le rapport administratif a été republié en 1936. Il constituait la première partie du rapport du Bureau fédéral de la statistique sur le Septième recensement du Canada, 1931 – Volume I : Sommaire (Ottawa, imprimeur de Sa Très Excellente Majesté le Roi : 1936).

Appareils de radio, 1931

Grande nouveauté dans le recensement de 1931 : une question sur les appareils de radio! Un bulletin publié en 1932 par le Bureau fédéral de la statistique, intitulé Radio sets in Canada, 1931 (en anglais seulement) présente sous forme de tableaux les résultats préliminaires. Le nombre de propriétaires de radios est divisé par provinces, districts de recensement et centres urbains de plus de 5 000 habitants. À Montréal, la plus grande ville canadienne de l’époque (818 577 habitants), on compte 70 164 appareils de radio. C’est cependant dans le deuxième plus grand centre urbain, Toronto (631 207 habitants), que l’on trouve le plus grand nombre d’appareils avec 91 656.

Un homme vêtu d’un tricot et fumant la pipe est assis à un bureau. Autour de lui se trouvent une bibliothèque, une lanterne et une radio.

Richard Finnie tapant des notes sur une machine à écrire à Kugluktuk (Nunavut); on voit une radio à l’arrière-plan (a100695)

Soulignons cependant que nos lectures n’ont pas toujours été agréables. La lecture des publications des années 1930 rappelle les diverses manières dont le racisme, le sexisme et le colonialisme se manifestaient à cette époque. Ces attitudes ont influencé le processus de recensement, et ont laissé un héritage durable jusqu’à aujourd’hui.

Nous n’avons présenté ici qu’un échantillon des nombreuses publications qui ont servi à préparer le recensement de 1931 ou qui en ont découlé. En général, le Bureau fédéral de la statistique publiait ses décomptes et ses sommaires aussitôt que possible, comme ce fut le cas avec le bulletin « Radio sets in Canada, 1931 ». Il a publié ses conclusions et analyses définitives dans un rapport officiel en plusieurs volumes sur le recensement de 1931. De 1933 à 1936, des statistiques ont été publiées dans les volumes 1 à 11. Des analyses thématiques ont paru en 1942, dans les volumes 12 et 13, sur des sujets comme le logement au Canada et la dépendance prolongée de la jeunesse.

Bibliothèque et Archives Canada conserve des exemplaires de ces publications, et bien d’autres, dans ses collections de la bibliothèque. Un certain nombre d’entre elles ont été numérisées par Statistique Canada et peuvent être consultées sur le site Internet Archive ou dans le catalogue des publications du gouvernement du Canada.

Nous vous invitons à parcourir le patrimoine publié sur le recensement de 1931. Et bonne chance aux personnes courageuses qui tenteront de déchiffrer l’écriture cursive des déclarations de recensement remplies!

Comment s’effectuait un recensement en 1931?

Par Sara Chatfield

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certains pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde — terminologie historique.

J’ai un aveu à vous faire : ce que je préfère dans les recensements, ce sont les instructions aux commissaires et énumérateurs. J’ai d’ailleurs abordé cette question dans un billet de blogue sur le recensement de 1926. Quand j’ai appris que celui de 1931 allait paraître, je me suis tout de suite demandé quelles nouvelles questions avaient été posées cette année-là. J’ai eu de la chance : j’ai trouvé une mine de renseignements dans un document de 118 pages numérisé par Statistique Canada.

Page tapuscrite avec des titres et un emblème.

Page couverture des instructions aux commissaires et énumérateurs (OCLC 988695501)

Comme l’indique la page titre, il s’agit des instructions données par le Bureau fédéral de la statistique (l’ancêtre de Statistique Canada) aux commissaires et énumérateurs pour réaliser le septième recensement du Canada, en 1931.

La première section, de nature administrative, s’intitule « Stipulations générales »; elle porte sur l’emploi des énumérateurs qui réalisent le recensement de 1931. Y sont indiqués la date du début du recensement, la rémunération journalière des commissaires, les droits de l’énumérateur et la manière de réagir si quelqu’un refuse de répondre aux questions. En cas de refus de la part d’un répondant, l’énumérateur doit se souvenir que « son attitude dans toute circonstance doit être celle de la courtoisie et de la conciliation. Il ne doit jamais s’emporter, discuter ni menacer; on peut accomplir beaucoup par le tact et la persuasion. Bien des gens, après une nuit de réflexion, donneront le matin les renseignements refusés la veille. »

Un autre article des stipulations générales se lit comme suit : « Nul employé ne peut faire faire son travail par un autre. Il est défendu aux commissaires, recenseurs ou autres employés au recensement d’engager un remplaçant ou de faire faire leur travail par un autre. »

Capture d’écran d’un document tapuscrit.

L’article 34 des stipulations générales indiquant aux commissaires et aux énumérateurs que « nul employé ne peut faire faire son travail par un autre » (OCLC 988695501)

Les stipulations générales sont intéressantes à plus d’un titre. En plus de donner un aperçu des conditions de travail des énumérateurs (les employés chargés de recueillir les renseignements du recensement) et des commissaires (les personnes qui forment les énumérateurs, les supervisent et vérifient leur travail), elles donnent des renseignements essentiels. Par exemple, on y apprend que : « Les Réserves Indiennes ne font pas partie d’un district de recensement; leur dénombrement se fait par des fonctionnaires du Ministère des Affaires Indiennes. » Cette information est très importante si vous cherchez des communautés ou des ancêtres autochtones.

La section suivante s’intitule « Instructions sur la formule de la population ». Les chercheurs y apprendront qui est considéré comme un membre de la famille ou non, et comment l’énumérateur consigne l’information donnée par le répondant. C’est bon à savoir si la famille qui vous intéresse comprend un étudiant, un visiteur, un domestique, un manœuvre, un marin ou un pêcheur parti en mer, un ouvrier de chemin de fer ou un travailleur dans un chantier de construction. Cette section explique aussi aux énumérateurs comment remplir chacune des colonnes, dont les colonnes 7 et 8 (Catégories de logements et Matériaux de construction).

Capture d’écran d’un document tapuscrit.

Une partie des instructions indiquant comment l’information sur l’habitation et les matériaux de construction doit être inscrite dans le recensement (OCLC 988695501)

Comparativement aux instructions données pour le recensement de 1921, celles de 1931 fournissent plus de détails sur les personnes considérées comme des membres de la famille. On y trouve des options supplémentaires et des descriptions plus détaillées. De plus, une toute nouvelle colonne est ajoutée en 1931 pour déterminer combien de familles possèdent une radio. C’est le début de l’ère des télécommunications! La question vise probablement à évaluer à quelle vitesse et dans quelle mesure l’information peut se répandre. Le recensement de 1931 est un excellent moyen de suivre l’évolution de ce nouvel instrument de la culture populaire.

Capture d’écran d’un document tapuscrit.

Le recensement de 1931 évalue combien de familles canadiennes possèdent une radio (OCLC 988695501)

Les instructions de 1931 prévoient également une façon plus détaillée de recenser les personnes nées à l’extérieur du Canada. En 1921, les instructions étaient les suivantes : « si une personne déclare qu’elle est née en Autriche-Hongrie, en Allemagne, en Russie ou en Turquie, tel que chacun de ces pays se trouvait constitué avant la guerre, on entrera le nom de la province ou la région dans laquelle cette personne est née, comme Alsace-Lorraine, Bohème, Bavière, Pologne allemande ou russe, Croatie, Galicie, Finlande, Slavonie, etc., ou le nom de la cité ou la ville dans laquelle elle est née, comme Berlin, Prague, Vienne, etc. » En 1931, plus de dix ans après la fin de la Première Guerre mondiale, les instructions tiennent compte des modifications frontalières et des nouvelles réalités géopolitiques.

Capture d’écran d’un document tapuscrit.

Instructions détaillées sur la façon d’inscrire le lieu de naissance des personnes nées à l’extérieur du pays (OCLC 988695501)

Ce ne sont là que quelques-unes des instructions qui ont attiré mon attention. J’aimerais lire vos commentaires pour savoir quels articles vous ont paru intéressants ou utiles!


Sara Chatfield est gestionnaire de projet à la Direction générale de l’accès et des services de Bibliothèque et Archives Canada.

Pourquoi les déclarations du recensement de 1931 sont-elles organisées géographiquement?

À Bibliothèque et Archives Canada (BAC), nous recevons souvent des questions sur les raisons pour lesquelles les documents de nos collections sont organisés comme ils le sont.

En ce qui concerne les déclarations de recensement, nous expliquons généralement qu’en tant que dépôt d’archives, nous les acquérons telles qu’elles sont – même lorsque l’écriture est floue ou illisible – puisque ce sont des documents historiques. Nous nous efforçons également de maintenir l’ordre et le contexte de création des documents.

Ce n’est pas très compliqué de maintenir le classement d’origine des déclarations du recensement de 1931, car nous avons reçu 187 bobines de microfilm plutôt que 234 678 feuilles de papier. Sur les microfilms, les images des déclarations de recensement sont classées par province (d’est en ouest), puis par région nordique (d’ouest en est). L’explication est simple : le Bureau fédéral de la statistique a microfilmé les déclarations de recensement dans l’ordre des numéros de district du recensement et, à l’intérieur de chaque district, dans l’ordre des numéros de sous-district.

Quand BAC a numérisé ces documents d’archives, nous nous sommes assurés de respecter autant que possible le classement d’origine et le contexte de création. Par exemple, les images numérisées ont été regroupées en fonction des fiches de titre présentes dans les microfilms. Pour chaque groupe d’images numérisées, BAC a ajouté des métadonnées extraites de listes, compilées par le Bureau fédéral de la statistique, qui accompagnaient les déclarations du recensement.

Une fiche écrite à la main.

Exemple de fiche de titre qui a servi à classer les déclarations du recensement de 1931 sur microfilm. Cette fiche de titre concerne les huit pages de déclarations pour le sous-district 10 du district 3 (Queens) de l’Île-du-Prince-Édouard (MIKAN 5788729).

Cependant, cette explication ne répond pas à la question d’origine : pourquoi les déclarations du recensement de 1931 ont-elles été classées géographiquement (par districts et sous-districts de recensement) au départ?

Pour éclairer notre lanterne, tournons-nous vers le rapport administratif du Bureau fédéral de la statistique inclus dans le Septième recensement du Canada, 1931 – Volume 1 : Sommaire.

Premier élément de réponse : la finalité initiale du recensement du Canada. Les déclarations du recensement sont classées géographiquement parce que le recensement décennal déterminait la représentation à la Chambre des communes :

« Au Canada, le recensement a pour raison d’être immédiate et légale de déterminer la représentation à la Chambre des Communes fédérale. En vertu des dispositions de [la Constitution], la province de Québec doit toujours avoir le même nombre fixe de 65 représentants […] tandis que le nombre des députés attribués aux autres provinces est au prorata, en prenant comme base le chiffre de la population fixé par le recensement […] Le recensement canadien a donc pour objet essentiel de permettre au Parlement d’adopter une loi de remaniement des circonscriptions électorales. » [Page 32; c’est nous qui soulignons]

Ici, des précisions quelque peu techniques s’imposent. Au début du 20e siècle, des projets de loi sur la répartition modifient le nombre et les limites des circonscriptions fédérales, à la lumière des changements observés depuis le dernier recensement décennal et d’autres facteurs prévus dans la législation.

Carte des circonscriptions électorales fédérales dans les provinces des Prairies. Les frontières sont représentées par d’épais traits bleus, tandis que les noms sont écrits en lettres majuscules bleues. Les circonscriptions sont dessinées sur une carte montrant les cours d’eau, les lacs, les chemins de fer, les villes et les lignes du quadrillage.

Carte des circonscriptions électorales fédérales du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta, tirée d’un atlas créé en 1924 par le ministère de l’Intérieur (e011315903)

Les nouvelles limites des circonscriptions électorales fédérales ont influencé les frontières des districts utilisés lors du recensement décennal suivant. Autrement dit, le lien entre une circonscription électorale fédérale et un district de recensement ressemble un peu à celui entre l’œuf et la poule.

L’œuf : Les limites des circonscriptions électorales fédérales établies dans la Loi sur la représentation de 1924.

La Loi sur la représentation de 1924, parfois appelée Loi sur la répartition, définit les circonscriptions pour l’élection fédérale suivante. La nouvelle répartition des circonscriptions est en partie fondée sur le dénombrement de la population et sur la répartition établie dans le plus récent recensement décennal (dans le cas présent, le sixième recensement du Canada, en 1921).

La Loi sur la représentation décrit les frontières officielles des circonscriptions électorales fédérales, sans les dessiner sur des cartes.

  • Pour lire ces descriptions, veuillez consulter la section « Élections et candidats » de la 17e législature sur le site de la Bibliothèque du Parlement. Il suffit de cliquer sur le nom de la circonscription désirée pour les élections générales du 28 juillet 1930, puis de défiler vers le bas jusqu’à la section « Information », et de lire la sous-section « S.C. 1924, c.63 », qui fait référence à la Loi sur la représentation.
  • Si la Loi sur la représentation ne comprend aucune carte, le ministère de l’Intérieur a réuni dans un atlas en 12 volumes les cartes des nouvelles circonscriptions électorales fédérales. Il y a deux manières de consulter les images numérisées de l’atlas : d’abord, la notice de catalogue sur les cartes des circonscriptions électorales fédérales de 1924, qui affiche des vignettes des cartes; ensuite, un outil de recherche dans les cartes du recensement de 1931, qui comprend des liens vers des cartes en haute résolution.

La poule : Les districts de recensement utilisés au recensement de 1931

Les districts de recensement de 1931 qui ont servi au dénombrement correspondent généralement aux circonscriptions électorales fédérales établies dans la Loi sur la représentation de 1924 :

« Pour les fins du recensement, la Loi de la statistique exige que le pays soit d’abord divisé en “districts de recensement” correspondant, autant que possible, aux circonscriptions électorales fédérales de l’époque, étant donnée l’association du recensement avec la représentation parlementaire. » [Page 51]

Par contre, au moins huit circonscriptions électorales sont « trop vastes ou d’une nature physique ou économique trop variée » pour que le dénombrement soit réalisable. Chacune d’entre elles a donc été divisée en deux ou trois districts de recensement (au Québec, Charlevoix-Saguenay, Gaspé, Labelle et Pontiac; en Ontario, Port Arthur-Thunder Bay; en Alberta, Peace River; et en Colombie-Britannique, Cariboo et Comox-Alberni). D’autres régions à dénombrer ne faisaient partie d’aucune circonscription électorale fédérale (par exemple les Territoires du Nord-Ouest et les navires de la Marine royale canadienne).

La population dénombrée grâce au septième recensement du Canada, en 1931, a ensuite servi à déterminer la nouvelle répartition des circonscriptions électorales fédérales.

L’œuf : Circonscriptions électorales fédérales établies dans la Loi sur la représentation, 1933

C’est en raison de cette influence mutuelle – l’œuf ou la poule! – que BAC remplace souvent des cartes de districts de recensement par des cartes de circonscriptions électorales fédérales quand vient le temps de consulter les déclarations de recensement du début du 20e siècle. Pour le recensement de 1931, les cartes des circonscriptions électorales fédérales fixées dans la Loi sur la représentation de 1924 sont utilisées. En 2028, nous nous servirons probablement des cartes des circonscriptions fédérales électorales établies dans la Loi sur la représentation, 1933 pour parcourir les déclarations du recensement réalisé en 1936 dans les provinces des Prairies, une fois ces déclarations transférées à BAC.

Second élément de réponse : La logistique était une autre raison de classer géographiquement les déclarations de recensement.

Comme la plupart des recensements de la population, celui du Canada de 1931 visait à dénombrer une seule fois chaque personne vivant à l’intérieur des frontières du pays. À cette fin, le territoire du Dominion du Canada et les navires de la Marine ont été divisés en 15 167 unités de dénombrement. Une unité géographique de dénombrement, appelée sous-district de recensement, était affectée à un seul énumérateur (dans la plupart des cas) chargé de dénombrer chaque personne vivant dans ce sous-district de recensement.

Quatre personnes interagissent dans un paysage hivernal.

Réalisation du dénombrement en 1961 : un membre de la GRC discute avec trois personnes d’une communauté inuite pour recueillir des renseignements pour le recensement (e011177562)

« [L’énumérateur est] le seul fonctionnaire du recensement qui soit en contact direct avec la population. Il [ou elle] va de maison en maison et de ferme en ferme. C’est lui [ou elle] qui est responsable, en premier lieu, des renseignements inscrits sur les formules du recensement. Afin qu’un travail suffisant mais pas trop accablant soit confié à chaque énumérateur (l’expérience a démontré que la population à recenser doit être de 600 à 800 âmes dans les régions rurales ordinaires, et de 1,200 à 1,800 dans les agglomérations urbaines), […] il faut s’écarter en plusieurs cas des limites électorales […] et les arrondissements de scrutin ne conviennent pas toujours pour les fins des sous-districts de recensement. Dans tous ces cas, cependant, la division est effectuée de façon à permettre la compilation des résultats sous la forme requise pour les fins de la loi. » [Page 51]

L’établissement des frontières géographiques n’est pas une mince tâche :

« La délimitation et la définition des districts et sous-districts de recensement représentent un labeur considérable; cette tâche est entreprise environ deux ans avant la date du dénombrement. On ne se contente pas des conditions révélées par le recensement antérieur, mais on consulte les fonctionnaires locaux afin que nulle région habitée ne soit oubliée ou laissée sans l’organisation qui lui convient le mieux. » [Page 51]

La tâche de trouver une déclaration particulière 92 ans après le recensement de 1931 peut sembler intimidante, surtout dans des déclarations classées géographiquement (par districts et sous-districts de recensement). Pour vous donner un coup de main, les billets de blogue « Les sous-districts du recensement de 1931 : comment s’y retrouver? » (partie 1 et partie 2) décrivent les approches utilisées à BAC pour parcourir les 15 167 sous-districts utilisés pour le dénombrement lors du recensement de 1931.

Les sous-districts du recensement de 1931 : comment s’y retrouver? – partie 2

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certaines personnes pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde – terminologie historique.

Le présent blogue est la partie 2 de la série Les sous-districts du recensement de 1931 : comment s’y retrouver? Si ce n’est pas déjà fait, nous vous encourageons vivement à lire la partie 1 de ce billet de blogue. Elle vous fournira différents outils qui vous aideront à trouver le district de recensement dans lequel se trouvait peut-être votre lieu d’intérêt en 1931.

En guise de rappel, pour trouver les déclarations de recensement de 1931 liées à un lieu d’intérêt particulier, vous devez affiner les résultats de votre recherche en respectant l’ordre suivant :

  1. la province ou le territoire;
  2. le district de recensement ou la circonscription électorale fédérale;
  3. le sous-district de recensement.

Dans le présent billet de blogue, nous examineront de plus près la troisième étape.

ÉTAPE 3. Déterminer le sous-district de recensement

Chaque district du recensement de 1931 était divisé en de nombreux sous-districts (de 3 à 148 sous-districts) aux fins de recensement. La majorité des districts de recensement étaient divisés en au moins 50 sous-districts.

Cependant, à ce que l’on sache, il n’existe aucune carte précisant les limites des sous-districts du recensement de 1931. Pour déterminer dans quel sous-district un lieu d’intérêt a été recensé, il est nécessaire d’utiliser un des outils ci-dessous :

  1. les répertoires de rues (de 11 grandes villes);
  2. les instruments de recherche de « réserves indiennes » (Premières Nations);
  3. les descriptions écrites des limites des sous-districts.

Si le lieu qui vous intéresse ne se trouvait pas dans une grande ville ou une réserve des Premières Nations en 1931, passez directement au troisième outil, c’est-à-dire les descriptions écrites des limites des sous-districts.

Outil 1 : Répertoires de rues

Des répertoires sont offerts pour Halifax (N.-É.), Saint John (N.-B.), Québec (Qc), Montréal (Qc), Toronto (Ont.), Hamilton (Ont.), London (Ont.), Winnipeg (Man.), Edmonton (Alb.), Calgary (Alb.) et Vancouver (C.-B.). Les répertoires de rues recensent les noms de rue et indiquent dans quels districts et sous-district(s) de recensement ces rues ont été recensées.

Les répertoires d’Hamilton et de Calgary sont propres au recensement de 1931. Les répertoires des autres villes s’étendent sur de nombreuses années de recensement. Dans ces répertoires, si vous souhaitez seulement trouver les numéros de districts du recensement de 1931, consultez seulement les entrées qui commencent par « 31 ». Les numéros qui suivent sont les numéros du district et du sous-district, respectivement, pour le recensement de 1931. Par exemple, si nous cherchons un lieu d’intérêt qui se trouve sur le chemin de la Côte-des-Neiges à Montréal, dans le district de recensement de Mont-Royal (district de recensement no 84), nous trouvons :

Entrées dactylographiées du district de la « Côte des Neiges » extraites du répertoire des rues de Montréal.

Extrait du répertoire de rues de Montréal (instrument de recherche 31-80)

Les numéros sur la première ligne de l’image ci-dessus – « 31–84–39, 40, 41, 43, 44, 45 » – indiquent que, en 1931, le chemin de la Côte-des-Neiges était recensé dans le district de recensement no 84 ainsi que les sous-districts no 39 à 41 et 43 à 45.

Remarque : les noms des rues dans les répertoires sont historiques, c’est-à-dire qu’ils ont généralement été écrits par le recenseur à l’époque.

Attention : certaines rues ont été écrites de diverses façons et apparaissent donc dans différentes parties du répertoire de rues, qui est classé en ordre alphabétique. Dans le cas du chemin de la CôtedesNeiges à Montréal, les entrées se trouvent dans trois parties séparées du répertoire de Montréal puisque le nom de la rue a été écrit des trois façons suivantes : « Côte-des-Neiges », « Côte des Neiges » et « Cote des Neiges ».

Outil 2 : Instrument de recherche de « réserves indiennes » (Premières Nations)

Une liste de réserves classées selon leurs districts et sous-districts du recensement de 1931 est accessible. Cet instrument de recherche non vérifié pourrait être utile si votre lieu d’intérêt se trouvait dans une réserve des Premières Nations ou était une réserve des Premières Nations en 1931. Nous travaillons actuellement à adapter l’instrument de recherche préexistant afin d’inclure une terminologie respectueuse.

Outil 3 : Descriptions écrites des limites des sous-districts

Les descriptions écrites des limites des sous-districts ont été compilées par le Bureau fédéral de la statistique. Ces descriptions ont été transcrites dans des instruments de recherche pour chaque province et territoire : Î.-P.-É., N.-É., N.-B., Qc, Ont., Man., Sask., Alb., C.-B., Yn, T.N.-O.

Remarque : d’autres transcriptions de descriptions de sous-districts de certaines grandes villes pourraient suivre.

Vous pourriez commencer par rechercher des mots-clés liés à votre lieu d’intérêt dans l’instrument de recherche d’une province ou d’un territoire. Par exemple, dans l’instrument de recherche des descriptions de sous-districts du Manitoba, si vous cherchez le mot « Birtle », vous obtiendrez trois résultats dans le district de recensement « Marquette » : le sous-district no 25 de « Birtle (Town) » [Birtle (Ville)], le sous-district no 24 « Township 17 in range 26 west of the principal meridian exclusive of town of Birtle » [Comté no 17 dans le rang 26 à l’ouest du méridien principal exclusif de la ville de Birtle] et le sous-district no 63 du pensionnat du même nom. Vous pourriez aussi choisir d’examiner un district de recensement en particulier (comme « Marquette »), puis de parcourir toutes les descriptions de sous-districts compris dans ce district de recensement.

Extrait d’un instrument de recherche pour le Manitoba. L’extrait comprend plusieurs noms et descriptions de sous-districts qui font partie du district de recensement « Marquette ». Deux occurrences du mot « Birtle » sont surlignées.

Extrait de l’instrument de recherche des déclarations du recensement de 1931 du Manitoba (instrument de recherche 31–80)

La caractérisation des sous-districts de recensement varie énormément. Les descriptions peuvent référer à des cantons, à des municipalités, à des quartiers municipaux, à des sections de vote, à des réserves, à des paroisses, à des méridiens, à des rangs, à des lots, à des routes, à des îles, à des rivières, etc. Pour comprendre les descriptions, il sera peut-être nécessaire de consulter des cartes locales de l’époque ou de se renseigner sur les géographies locales, provinciales ou fédérales utilisées dans le cadre du recensement de 1931 (p. ex. les limites municipales pourraient avoir été établies conformément à des lois provinciales contemporaines).

Parfois, les descriptions des sous-districts ne nous permettent pas de limiter la recherche à un seul sous-district. Pour bien illustrer ce que l’on entend par cela, nous pouvons examiner les descriptions de sous-districts du district de recensement de Mont-Royal.

Une carte dactylographiée énumérant les rangs des sous-districts du district de Mont-Royal, au Québec, en 1931.

La description de travail du Bureau fédéral de la statistique des sous-districts du district no 84 de Mont-Royal (tiré de documents inclus dans le transfert des déclarations du recensement de 1931 à Bibliothèque et Archives Canada). Bibliothèque et Archives Canada/Fonds de Statistique Canada/District 84, Mont-Royal, Québec, 1931

Les descriptions des sous-districts de Mont-Royal font en sorte qu’il est difficile de cerner un seul sous-district pertinent. Si vous vous trouvez dans cette situation, vous avez les deux options suivantes :

  1. parcourir les déclarations du recensement pour trouver tous les sous-districts pertinents;
  2. filtrer les résultats en utilisant d’autres outils de travail comme des annuaires de ville, qui pourraient comprendre des listes de quartiers, ou en utilisant des outils supplémentaires comme des répertoires de rues, ce qui pourrait s’avérer être la meilleure approche dans le cas de Montréal.

Il arrive parfois que des descriptions supplémentaires des sous-districts se trouvent sur la petite carte qui précède les déclarations du recensement du sous-district. Des versions numérisées des descriptions de travail originales des sous-districts du Bureau fédéral de la statistique sont offertes en ligne, et, bien qu’elles soient complexes, elles peuvent être utilisées aux fins de dépannage. Pour examiner ces versions numérisées, ouvrez la description archivistique des déclarations de recensement du Canada de 1931 dans la recherche de collections, faites afficher les détails, ouvrez la section des instruments de recherche et faites défiler l’écran vers le bas.

Autres ressources

  • Pour en apprendre plus sur le réseau de cantons, de rangs et de méridiens utilisé dans les trois provinces des prairies et la ceinture ferroviaire de la Colombie-Britannique, consultez la section intitulée Description du système d’arpentage des terres de l’Ouest canadien sur la page d’accueil de notre base de données sur les Concessions des terres de l’Ouest canadien.
  • Le blogue intitulé Trouver Royalton : une recherche dans le Recensement de 1921 décrit la façon dont une employée trouve de petits hameaux ruraux ou des villages non constitués. Le contenu du blogue offre des renseignements et des idées sur la meilleure façon de surmonter des impasses.
  • Si vous avez déjà trouvé votre lieu d’intérêt parmi les déclarations du recensement du Canada de 1921 ou du recensement des provinces des Prairies de 1926, songez à consulter les descriptions de sous-districts de ces recensements dans l’outil Recherche dans les recensements. Cela pourrait vous aider à vous retrouver dans les descriptions de sous-districts du Recensement de 1931.

Nous souhaitons à tous la meilleure des chances dans vos recherches de personnes et d’endroits du passé.

Comme toujours, n’oubliez pas que nous pouvons vous aider! Communiquez avec notre équipe de généalogie en remplissant notre formulaire Poser une question de généalogie.

Les sous-districts du recensement de 1931 : comment s’y retrouver? – partie 1

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certaines personnes pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde – terminologie historique.

Nous, les chercheurs – notamment les employés de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) – , devons parfois faire des recherches dans les déclarations de recensement archivées en respectant la façon dont elles sont organisées, c’est-à-dire par sous-district de recensement. Cela dit, la plupart du temps, nous n’avons pas à procéder de cette manière, car nous avons l’outil Recherche dans les recensements, notre base de données à guichet unique pour la généalogie. Une fois toutes les quelques années, la navigation par sous-district est nécessaire pendant que nous travaillons à ajouter de nouveaux documents de recensement dans notre base de données.

Lorsque nous commençons notre travail de recherche – épineux par moment – dans les déclarations de recensement archivées par lieu géographique, nous utilisons généralement une approche « par étape » pour affiner les résultats dans lesquels se trouverait notre lieu d’intérêt par :

  1. province ou territoire;
  2. district de recensement ou circonscription électorale fédérale;
  3. sous-district de recensement.

Cette approche rend la recherche plus efficace, car il y a beaucoup de sous-districts de recensement : 15 167 sous-districts dans le recensement de 1931, pour être exact.

Cette série de billets de blogue propose cinq outils pour vous aider à trouver le lieu qui vous intéresse parmi les déclarations de recensement. Préparez-vous à apprendre comment explorer géographiquement les déclarations du recensement de 1931!

Carte du Canada (sans certaines régions nordiques) sur laquelle chaque province et territoire est de couleur différente. Les principaux chemins de fer sont représentés par une épaisse ligne noire. Les principales routes de transport maritime sont représentées par une ligne rouge pointillée indiquant le nom des deux villes reliées ainsi que la distance qui les sépare.

« Map of the Dominion of Canada (Exclusive of Northern Regions) » [Carte du Dominion du Canada, sans les régions du Nord] parue dans The Canada Year Book, 1931 (OCLC 300543070) du Bureau fédéral de la statistique

ÉTAPE 1. Déterminer la province ou le territoire

Rappels :

    • Les limites des Territoires du Nord-Ouest en 1931 étaient différentes de celles d’aujourd’hui.
    • Terre-Neuve-et-Labrador est devenue une province du Canada en 1949; sa population n’est donc pas comptée dans le septième recensement du Canada. (On trouve de l’information sur les recensements distincts réalisés à Terre-Neuve et au Labrador en 1921, en 1935 et en 1945 sur la page Terre-Neuve et Labrador : Recensements et dénombrements de notre site Web).
Timbre-poste vert et blanc d’un cent de Terre-Neuve.

Carte de Terre-Neuve et du Labrador, juillet 1931, sur un timbre d’un cent de Terre-Neuve, Perkins, Bacon & Company, © Postes Canada (s001670k)

ÉTAPE 2. Déterminer le district du recensement de 1931

Scénarios chanceux qui vous permettent de sauter l’étape 2

Il existe quelques scénarios dans lesquels vous pouvez passer directement à l’étape 3 (présentée dans le prochain billet de blogue). Ces scénarios en question peuvent survenir lorsque votre lieu d’intérêt est :

  • situé sur une rue dans une grande ville pour laquelle des Répertoires des rues ont été préparés;
  • une « réserve indienne » (Premières Nations) indiquée dans l’instrument de recherche pertinent;
  • indiqué dans la description* des limites des sous-districts.

* Vous pouvez chercher rapidement les mots-clés dans l’instrument de recherche pour chaque province afin de trouver les descriptions des sous-districts : instruments de recherche pour l’Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, le Québec, l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique.

Si votre lieu d’intérêt se trouve dans les territoires, prenez note que :

  • le Yukon était le district de recensement no241;
  • les Territoires du Nord-Ouest étaient le district de recensement no 242. 

Vous pouvez maintenant passer directement à l’étape 3 (présentée dans le prochain billet de blogue).

Si vous ne pouvez pas sauter l’étape 2, votre recherche commence alors en choisissant votre outil de prédilection parmi ceux présentés ci-dessous.

À BAC, nous utilisons principalement cinq outils en ligne pour nous aider à déterminer à quel district du recensement de 1931 appartenait notre lieu d’intérêt. Le choix de l’outil en ligne est souvent une question de préférence personnelle. En effet, certaines personnes aiment les listes; d’autres aiment scruter de vieilles cartes; certaines personnes aiment partir du présent et remonter le temps; d’autres encore préfèrent une recherche rapide dans une base de données; et enfin, certaines personnes connaissent déjà les noms des comtés.

Outil 1 : outil de recherche dans les cartes du recensement de 1931

Cet outil de recherche énumère les districts du recensement de 1931. Il comprend aussi des liens menant à des cartes approximatives de chaque district de recensement. Cet outil est très utile dans une situation où un ou deux noms de districts de recensement ressortent comme candidats probables.

Remarque : Cet outil de recherche ne comprend pas les districts de recensement des Territoires du Nord-Ouest, le district de Patricia (Nord de l’Ontario) ou le territoire non organisé (Nord) du Québec.

Outil 2 : atlas des cartes des circonscriptions électorales fédérales, 1924

Pour avoir une idée générale des limites des districts du recensement de 1931 de chaque province, consultez les cartes générales de chaque province dans l’atlas numérisé de 12 volumes montrant les cartes des circonscriptions électorales fédérales, préparé par le ministère de l’Intérieur en 1924.

  • Pourquoi consulter les circonscriptions électorales fédérales? Les limites des districts du recensement de 1931 correspondent presque toujours aux limites des circonscriptions fédérales établies par la Loi sur la députation de 1924. (Apprenez pourquoi dans notre blogue à venir « Pourquoi les documents du recensement de 1931 sont-ils organisés géographiquement? »)

Une carte montrant les circonscriptions électorales fédérales de la Colombie-Britannique. Les limites sont représentées par d’épaisses lignes bleues, et les noms sont indiqués en caractères bleus. La carte a été élaborée à partir d’une carte générique de la Colombie-Britannique sur laquelle étaient indiqués les chaînes de montagnes, les cours d’eau et les villes. Des détails supplémentaires sont fournis dans deux cartes en médaillon, en l’occurrence Vancouver et ses districts et la ville de Victoria.

« Map of British Columbia showing the federal electoral districts » [Carte montrant les circonscriptions électorales fédérales de la Colombie-Britannique] de 1924, tirée de l’atlas des cartes des circonscriptions électorales fédérales, préparé par le ministère de l’Intérieur en 1924 (e011315905)

Vous pouvez consulter des images miniatures à chargement rapide des cartes de l’atlas; celles qui représentent chaque province sont les 11 premières de l’atlas. Si vous avez besoin d’une image à plus haute résolution, consultez plutôt les cartes générales de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, du Québec, de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, du Sud de l’Alberta, du Nord de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.

Les cartes générales numérisées sont parfois difficiles à lire, mais si votre lieu d’intérêt y est déchiffrable, elles peuvent vous aider à déterminer la circonscription électorale fédérale, et donc (généralement) le district de recensement. Si la carte générale est trop difficile à lire, pensez à regarder les images miniatures pour l’ensemble du volume de la province dans l’atlas des cartes des circonscriptions électorales fédérales de 1924. Vous pouvez consulter la série d’images miniatures pour chaque atlas provincial dans l’outil de recherche dans les cartes du recensement de 1931 (« No d’article de l’image numérisée »). Cet outil de recherche fournit également des liens vers des images à plus haute résolution de chaque carte.

Si vous souhaitez obtenir plus de détails sur les limites d’une circonscription électorale fédérale particulière (et donc, habituellement, sur celles du district de recensement) dans une province ou au Yukon, consultez la carte de cette circonscription électorale fédérale dans l’atlas numérisé. Vous pouvez consulter une image à plus haute résolution de toute circonscription électorale fédérale particulière dans l’atlas en utilisant l’outil de recherche dans les cartes du recensement de 1931.

Une page tirée d’un atlas auparavant relié montre une carte en noir et blanc de la circonscription électorale de Mont-Royal et un paragraphe décrivant la circonscription.

Carte du district électoral de Mont-Royal au Québec, tirée d’un atlas de cartes des circonscriptions fédérales produit en 1924 (e011315941)

Remarque : Si vous cherchez un lieu dans le Nord de l’Ontario ou du Québec, sachez que le district de Patricia était le district de recensement no 244, et que les régions du Nord du Québec faisaient partie du district de recensement no 245.

Outil 3 : Liste en ligne des circonscriptions de la Bibliothèque du Parlement

Cette ressource en ligne vous permet de faire ce qui suit :

  • Voir une liste des circonscriptions fédérales à l’époque du recensement de 1931. Consultez la ressource en ligne de la Bibliothèque du Parlement « Élections et candidats » pour le 17eParlement afin de voir les noms des circonscriptions à l’élection générale du 28 juillet 1930.
  • Consulter la liste des circonscriptions représentées à la Chambre des communes de 1867 à aujourd’hui. Vous pouvez choisir de :
    • commencer par la circonscription fédérale actuelle pour ensuite remonter le temps jusqu’en 1931. (Remarque : Vous pouvez trouver une circonscription fédérale actuelle dans le Service d’information à l’électeur d’Élections Canada.) À partir de la liste des circonscriptions fédérales actuelles, cliquez sur le nom d’une circonscription. Sur la page de cette circonscription, cliquez sur les circonscriptions antérieures. Lorsque vous atteignez une circonscription qui existait en 1931, cherchez sa description sous Information, sous la rubrique « S.C. 1924, c.63 » (qui renvoie à la Loi sur la députation de 1924);
    • chercher d’anciennes circonscriptions. Sur la page d’accueil de la Bibliothèque du Parlement pour la liste des circonscriptions, dans le coin supérieur droit du tableau, remplacez le filtre par défaut à « Actuellement en vigueur » en cochant « Sélectionner tout » pour voir les circonscriptions actuelles et antérieures.

Habituellement, le nom de la circonscription électorale fédérale qui existait en 1931 est très semblable au nom du district du recensement de 1931. Vous pouvez choisir de vérifier la correspondance entre une circonscription fédérale et un district de recensement à l’aide de l’outil de recherche dans les cartes du recensement de 1931.

Outil 4 : Base de données Bureaux et maîtres de poste

S’il est probable qu’un bureau de poste se trouvait dans votre lieu d’intérêt en 1931, voyez ce que vous pourriez trouver dans notre base de données Bureaux et maîtres de poste, qui comprend les circonscriptions électorales fédérales. Essayez la recherche par mots-clés.

Outil 5 : Carte des comtés (et entités semblables)

Essayez de chercher dans les comtés (ou autres entités semblables) créés par les provinces. Utilisez cette option seulement si votre lieu d’intérêt est situé en Ontario, au Québec ou dans une province de l’Atlantique.

  • Pourquoi les comtés? Au début du 20esiècle, en Ontario et dans les provinces de l’est du Canada, les districts de recensement ont souvent, mais pas toujours, pris la forme des comtés (ou autres entités semblables) déjà établis par les provinces. Certains comtés (et autres entités semblables) ont été regroupés en un seul district de recensement, tandis que d’autres ont été divisés en plusieurs districts de recensement. Quoi qu’il en soit, bien des noms de comtés figurent dans les noms des districts de recensement.

Une carte muette du Canada, de ses provinces et du Yukon. Chaque province est sous-divisée, et chaque sous-division est numérotée.

« Index map showing the counties and census divisions as organized at the census of 1931 » [Carte-index montrant les comtés et les divisions de recensement tels qu’ils ont été organisés lors du recensement de 1931], Bureau fédéral de la statistique, 1937, Illiteracy and school attendance [Analphabétisme et fréquentation scolaire] de Murdoch C. MacLean, p. 16 (OCLC 1007622268)

Tout d’abord, déterminez le nom du comté. Pour ce faire, consultez le document intitulé « Key to Index Map » [clé de la carte-index] ci-dessous ou encore cette carte-index de très haut niveau des comtés (si vous avez besoin d’agrandir). Puis, portez attention au nom du comté (les numéros ne sont pas importants pour notre recherche). Si vous trouvez un nom de comté, faites une recherche par mot-clé pour ce nom de comté dans l’outil de recherche dans les cartes du recensement de 1931. Si vous obtenez un seul résultat dans la liste des districts du recensement de 1931, vous êtes prêt à passer à l’étape 3 (dans le prochain billet de blogue). Vous pouvez toujours vérifier que vous avez le bon district de recensement en utilisant le même outil de recherche pour consulter la carte pertinente. Si la consultation de la carte-index des comtés pose problème pour y situer votre lieu d’intérêt en Ontario ou dans une province de l’est du Canada, laissez tomber vos recherches dans l’index des comtés.

  • Attention : La carte des comtés ci-dessus ne nous aide pas à trouver des districts de recensement utilisés pour organiser les déclarations de recensement dans les provinces des Prairies ou en Colombie-Britannique.
  • Attention : Les districts de recensement utilisés pour recueillir les déclarations de recensement étaient parfois différents des divisions de recensement utilisées pour mettre en tableaux et publier les résultats du recensement.
Un tableau dactylographié énumère les noms des comtés de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, du Québec et de l’Ontario, ainsi que le numéro correspondant à chaque comté sur la carte.

Liste des comtés (ce ne sont pas des districts de recensement!), « Key to Index Map », Bureau fédéral de la statistique, 1937, Illiteracy and school attendance, Murdoch C. MacLean, p. 16 (OCLC 1007622268)

N’oubliez pas que nous pouvons vous aider! Communiquez avec notre équipe de généalogie en remplissant notre formulaire en ligne Poser une question de généalogie.

La partie 2 de ce blogue sera publiée sous peu. Entre-temps, nous vous souhaitons beaucoup de succès dans vos recherches sur les personnes et les lieux du passé!

Création de l’outil Recherche dans les recensements

Par Julia Barkhouse

Tout le monde aime les recensements. Les données des recensements sont notre principale ressource généalogique pour retrouver des ancêtres, parce qu’elles contiennent des informations fiables sur tous les Canadiens, comme leur lieu de résidence, leur âge, leur profession et d’autres renseignements utiles. Un recensement nous donne un instantané de la population à un moment et à un endroit donnés.

J’adore les recensements, parce qu’ils m’ont permis de suivre le parcours de mon arrière-grand-père, Henry D. Barkhouse. Ce dernier a inspiré le travail récent de mon équipe, l’équipe Agile des services numériques, pour créer et lancer notre outil Recherche dans les recensements (bêta) en novembre 2022.

Permettez-moi de vous décrire tout le processus de la recherche que j’ai menée sur la vie de mon ancêtre dans les données des recensements. Henry D. est né en 1864 et est mort en 1947 en Nouvelle-Écosse. Mon père ne l’a pas connu, parce qu’il est décédé avant sa naissance. Henry D. était un homme très grand. Il a épousé mon arrière-grand-mère, Samantha Udora (Dora) Butler, en 1899, à Scots Bay, en Nouvelle-Écosse, avec qui il a eu huit enfants. Henry D. était fermier, et sa ferme a été transmise de génération en génération jusqu’à aujourd’hui. À part ces informations de base, je savais très peu de choses sur lui.

Photo de Henry D. Barkhouse et Samantha Udora (Dora) Butler à leur ferme.

Henry D. Barkhouse (1864-1947) et Samantha Udora (Dora) Butler à la ferme des Barkhouse à Scots Bay, en Nouvelle-Écosse (vers 1930-1947). Image courtoisie de l’auteure, Julia Barkhouse.

Avant de commencer ma recherche, j’ai noté toutes les informations que je possédais sur Henry D. :

  • Nom de famille : Barkhouse
  • Prénom : Henry D.
  • Genre : Homme
  • Dates : 1864-1947
  • Occupation : Fermier
  • Province : Nouvelle-Écosse (je ne savais pas dans quel district ou sous-district)

Avec ces informations, je m’attendais à trouver Henry D. dans les recensements de 1871 à 1921. Les données des recensements de 1931 et de 1941 ne sont pas encore accessibles.

J’ai donc entrepris ma recherche, et j’ai trouvé Henry D. dans le recensement de 1871.

Une page du recensement du Canada de 1871 présentant des informations sur Henry Barkhouse.

Page du recensement du Canada, 1871 (Numéro d’item : 3150873)

J’ai appris de nouvelles choses sur lui dès les premiers résultats. Les dossiers du recensement ont confirmé qu’il était né en 1864 et qu’il avait sept ans au moment du recensement de 1871. Je sais maintenant dans quels district et sous-district de Scots Bay il vivait. Je sais aussi quelle était sa religion. En regardant l’image, je peux obtenir plus d’informations sur son éducation et savoir s’il avait une infirmité. Je peux aussi consulter les informations sur ses parents (James et Rebecca) et ses frères et sœurs. J’ai maintenant plus d’informations pour trouver mon ancêtre dans d’autres recensements, et je peux mettre à jour mon arbre généalogique.

J’ai réalisé à cette étape-ci que j’allais devoir refaire la même recherche dans d’autres bases de données sur les recensements du Canada. J’ai décidé de répéter ma recherche dans les recensements de 1881, 1891, 1901, 1911 et 1921. Je savais que refaire ma recherche encore cinq fois allait me prendre beaucoup de temps, et que tout cela allait être (oserais-je dire) assez frustrant.

Il m’est donc venu une idée : Et si je regroupais tous les recensements dans une seule base de données principale? De cette façon, je pourrais effectuer une seule recherche sur mon ancêtre avec les mêmes paramètres et obtenir tous les résultats de toutes les bases de données sur les recensements d’un seul coup. Je pourrais afficher les résultats de 1871 à 1921 sur un seul écran, et utiliser nos outils intégrés pour enregistrer ces résultats dans Ma recherche afin de pouvoir y revenir plus tard. En procédant de cette manière, le temps nécessaire pour effectuer des recherches sur chaque ancêtre serait grandement réduit.

J’ai dû penser fort à mon approche, parce que chaque recensement présente de légères différences. On pourrait penser que tous les recensements fournissent des informations similaires, mais en fait, les premiers recensements (avant la Confédération) sont très différents de ceux réalisés après 1867. De plus, des recensements portaient seulement sur certaines provinces (Ontario et Manitoba) et sur les Prairies (anciennement appelées « les territoires »). J’ai dû me poser un certain nombre de questions, surtout : Qu’est-ce qui se passe quand on place une telle quantité de données dans une même base de données?

Cette recherche représentait un défi de taille. Bibliothèque et Archives Canada compte 17 recensements canadiens qui contiennent près de 44 millions de noms. Chaque nom correspond à un dossier dans nos bases de données. Le travail a commencé par une analyse détaillée de chaque recensement afin de comparer le contenu des bases de données. Dans le cadre de cette analyse, mon équipe a établi un plan de travail et cerné plusieurs améliorations à apporter ou questions à régler après le lancement. Notre première version, Recherche dans les recensements (bêta), combine les bases de données de 17 recensements en une seule interface. Nous avons qualifié cette version de « bêta » pour indiquer que le produit est presque final et que des améliorations y sont encore apportées aux deux semaines. Nos critères d’approbation pour le lancement de la version bêta étaient les suivants :

  • une interface de recherche avec tous les champs actuellement disponibles dans nos bases de données individuelles, plus quelques champs additionnels en fonction des commentaires de nos clients (genre, origine ethnique, lieu de naissance, religion, occupation, etc.);
  • la possibilité de filtrer les résultats de recherche par province, année de recensement, district et sous-district;
  • un affichage montrant les objets numériques dans notre afficheur harmonisé ainsi que la liste complète des champs disponibles (nom, genre, âge, etc.).

Une fois les résultats des recensements migrés et disponibles dans Recherche dans les recensements, nous avons pu améliorer l’expérience de recherche globale de nos clients. On peut maintenant agrandir les images avec l’afficheur harmonisé ou les afficher en plein écran. On peut aussi télécharger et exporter ses résultats de recherche dans divers formats (HTML, XML, CSV et JSON). On peut sauvegarder des dossiers dans Ma recherche et y revenir plus tard. On peut ajouter des transcriptions ou des commentaires dans Co-Lab pour étiqueter ou traduire les images. Enfin, on peut suggérer des corrections à apporter à un dossier et contribuer à améliorer les données des recensements.

Capture d’écran de Recherche dans les recensements montrant les paramètres prénom, nom de famille et province (Nouvelle-Écosse) pour obtenir des informations sur l’arrière-grand-père de Julia Barkhouse.

Capture d’écran de Recherche dans les recensements (Site web de Bibliothèque et Archives Canada)

La première version de Recherche dans les recensements a demandé beaucoup de travail, et nous sommes très heureux de ce que nous avons accompli. Nous avons aussi un plan pour les améliorations que nous voulons y apporter au fil du temps. Maintenant que le lancement initial a eu lieu, nous avons un certain nombre de questions et de problèmes que nous souhaitons étudier et pour lesquels nous voulons trouver des solutions viables. Ces améliorations seront déployées dans Recherche dans les recensements à mesure que nous sortirons de la phase bêta. Nos objectifs sont les suivants :

  • regrouper les images pour que les utilisateurs puissent passer à la page suivante et voir les personnes ou familles qui sont mentionnées au bas d’une page et dont les informations se poursuivent sur la page suivante;
  • programmer l’interface de recherche pour qu’elle s’ajuste avec du texte grisé ou des messages dans des fenêtres contextuelles dans les cas où tous les recensements ne fournissent pas des données pour tous les champs (origine ethnique, lieu de naissance, religion, etc.);
  • assurer un suivi des changements géographiques dans le pays avec le temps – une fois les données regroupées, nous voulons permettre le suivi des changements dans les provinces, les territoires, les districts et les sous-districts;
  • trouver un moyen d’isoler une personne et de la trouver dans chaque recensement, ou d’établir les relations d’une personne avec d’autres;
  • ajouter toutes les annexes supplémentaires (par exemple, les annexes agricoles) dans Recherche dans les recensements, et indiquer si ces annexes contiennent des informations additionnelles sur une personne;
  • nettoyer les données et créer des dictionnaires de données historiques qui permettent de mettre en contexte les termes employés à une autre époque (par exemple, « ethnicité »);
  • trier les résultats de recherche afin de regrouper les personnes par année de recensement ou par ordre alphabétique (croissant ou décroissant).

Alors, quels sont les résultats, maintenant, pour mon arrière-grand-père? Eh bien, quand je cherche Henry D. dans Recherche dans les recensements, j’obtiens les informations qui le concernent de 1871 à 1921. Je peux enregistrer ces informations sous forme de liste dans Ma recherche pour y revenir plus tard, et effectuer des recherches sur d’autres membres de la famille. Avec les améliorations que nous comptons apporter à notre outil, je serai en mesure de parcourir les recensements et de voir les informations sur les membres de la famille de mon ancêtre sur deux pages, si ces personnes sont mentionnées. Je pourrai voir si on parle de Henry D. dans les annexes agricoles, puisqu’il était fermier. Peut-être que j’apprendrai quelle était la taille de sa ferme et s’il élevait des poulets, des porcs ou des vaches.

Capture d’écran des résultats de Recherche dans les recensements enregistrés dans Ma recherche.

Capture d’écran des résultats de Recherche dans les recensements enregistrés dans Ma recherche (Site web de Bibliothèque et Archives Canada)

La création de Recherche dans les recensements a été toute une aventure, et le projet ne fait que commencer. Comme vous pouvez le constater, nous avons de nombreuses améliorations et fonctionnalités à mettre en œuvre pour rendre l’expérience des utilisateurs plus agréable. Regrouper les 17 bases de données en une seule n’était que la première étape. Nous espérons que vous nous aiderez à améliorer cette ressource gratuite pour vous. Vous pouvez nous envoyer vos commentaires par courriel. Vous pouvez aussi vous inscrire à une séance de rétroaction de 10 minutes avec nous.


Julia Barkhouse travaille à Bibliothèque et Archives Canada depuis 14 ans dans les domaines de la qualité des données et de la gestion et de l’administration de bases de données. Elle est actuellement analyste des données pour les collections au sein de l’équipe Agile des services numériques.

Recensement de 1931 : coup d’œil sur la numérisation

English version

Par Melissa Beckett et François Deslauriers

Incursion dans la salle des microfilms

Deux photos du numériseur Eclipse Rollfilm de nextScan. À gauche, le numériseur complet; à droite, un gros plan d’une bobine dont la pellicule passe autour de deux rouleaux.

Numériseur Eclipse Rollfilm de nextScan. Crédit : François Deslauriers

Dans une salle faiblement éclairée, deux spécialistes de l’imagerie sont assis dans des coins opposés. Chacun fixe son écran, où défilent en permanence des images. Le son rythmé des numériseurs de microfilms est parfois interrompu par le long sifflement du rembobinage, qui s’achève par un bruit sourd.

Les mains gantées de blanc, une spécialiste retire une bobine d’un numériseur et la remet dans sa cartouche métallique, qu’elle replace à son tour dans une boîte d’archivage. Puis elle prend une nouvelle cartouche, scellée par un ruban qu’elle découpe avec un canif. Elle en retire une bobine et la monte sur le numériseur, faisant passer la pellicule autour de plusieurs rouleaux jusqu’à une autre bobine en plastique.

De son côté, son collègue a stoppé les machines. Il doit modifier certains paramètres pour uniformiser la luminosité : les images qu’il vient d’examiner sont beaucoup plus claires que les précédentes. Il ajuste les valeurs d’exposition dans le logiciel, jusqu’à obtenir un résultat satisfaisant. Puis il numérise une courte section de la pellicule et l’ouvre dans un logiciel de vérification. Il examine attentivement l’un des documents en taille réelle avant de rembobiner la pellicule jusqu’au début, recommençant ainsi tout le processus de numérisation.

Le recensement de 1931

Pour mener à bien le projet du recensement de 1931, l’équipe des Services de numérisation a numérisé pas moins de 187 bobines de microfilm, pour un total de 234 678 images.

Tout au long du projet, les bobines du recensement de 1931 ont été conservées selon un protocole de sécurité bien précis. En effet, elles étaient toujours sous le sceau du secret statistique en vertu de la loi. Seul le personnel désigné ayant prêté le serment de confidentialité de Statistique Canada était autorisé à consulter le matériel. Lors de leur numérisation, les bobines ont donc été conservées sous clé dans une salle sécurisée, et tout le travail a été fait hors ligne.

Chaque bobine du recensement de 1931 contient environ 1 200 images sur pellicule de polyester noir et blanc 35 mm. Pour éviter toute détérioration des originaux, les spécialistes de l’imagerie procèdent à partir de copies appelées « copies maîtresses ».

Les microfilms sont un excellent moyen pour conserver des renseignements pendant de longues périodes : les bobines peuvent durer 500 ans! On peut y stocker de grandes quantités d’informations dans un format compact. Et puisqu’on n’a pas besoin de manipuler les originaux à répétition, ceux-ci sont mieux protégés.

Dernier point, mais non le moindre : en numérisant les microfilms, on crée un support de préservation supplémentaire pour les documents et on les rend accessibles au public, qui peut les consulter en ligne, n’importe où et n’importe quand.

La numérisation

Photo du numériseur Eclipse Rollfilm de nextScan, avec les principales parties identifiées : bobine de microfilm original, rouleaux stationnaires, guides de film, objectif de la caméra et bobine de réception.

Les principales parties du numériseur Eclipse Rollfilm de nextScan. Crédit : François Deslauriers

Les dossiers du recensement de 1931 ont été numérisés avec le numériseur Eclipse Rollfilm de nextScan. On utilise cet appareil, conçu pour les bobines 16 mm et 35 mm, de pair avec un ordinateur hors réseau.

À partir de la bobine originale, on enfile la pellicule jusqu’à une bobine de réception, en la faisant passer par des rouleaux stationnaires et des guides. On abaisse ensuite d’autres rouleaux pour maintenir la pellicule en place tout en ajustant automatiquement sa tension. Puis on fait défiler la pellicule devant un objectif macro surmonté d’un capteur numérique. Simultanément, le dessous de la pellicule est éclairé par un rayon de lumière rouge.

Ces manipulations sont toujours faites avec le plus grand soin : les spécialistes de l’imagerie portent des gants de coton et ne touchent que les bords de la pellicule. À l’aide du logiciel NextStarPLUS® Capture, ils règlent la résolution et choisissent le type de pellicule (16 ou 35 mm), la polarité (négative ou positive) ainsi que le facteur de réduction. Ce dernier, indiqué sur la pellicule, permet de reproduire les images à leur taille réelle (rapport de 1:1).

Avant de lancer la numérisation, les spécialistes s’assurent également que l’exposition est correcte et que la mise au point est adéquate, afin d’obtenir des images bien nettes. Toutes leurs interventions sont visibles en direct à l’écran. Pour guider leur travail, ils peuvent aussi zoomer sur une charte de mise au point et sur les indications du fabricant, imprimées à intervalles réguliers le long de la pellicule.

Les spécialistes peuvent aussi se fier aux rayures ou aux poussières visibles pour déterminer le degré de netteté d’un document. Cependant, pour faire la mise au point à partir du document comme tel, celui-ci doit avoir été photographié de façon parfaitement nette au départ.

Une fois la numérisation lancée, une fenêtre de prévisualisation permet de voir s’il faut réajuster certains paramètres en cours de route. Par exemple, l’éclairage et l’exposition peuvent varier d’une photo à l’autre sur une même bobine. Résultat : certaines images sont plus claires, et d’autres plus sombres. Pour que la majorité du contenu soit lisible, les spécialistes procèdent donc aux ajustements requis. Ce travail se fait sur l’ensemble de la pellicule, puisqu’on ne peut retoucher les images individuelles.

Une fois la numérisation terminée, on rembobine la pellicule et on replace la bobine dans sa cartouche.

Photo d’une bobine de microfilm 16 mm placée sur une bobine 35 mm. À côté, on voit une loupe et une cartouche avec couvercle contenant une bobine 35 mm.

Bobines de microfilms 16 mm et 35 mm. Crédit : François Deslauriers

La vérification

Chaque bobine numérisée se présente sous la forme d’un long fichier image appelé « bande image » (un fichier non compressé en nuances de gris). Les spécialistes en imagerie les traitent à l’aide du logiciel NextStarPLUS® Auditor. Ce dernier cible et sélectionne chaque document dans la bande image, ce qui permet de les exporter individuellement.

Plus précisément, le logiciel génère un rectangle de couleur autour de chaque document détecté. On fait ensuite défiler la bande image pour repérer les documents « oubliés ». On en profite aussi pour ajuster les rectangles lorsque ceux-ci ne contiennent qu’une partie du document.

Étape supplémentaire dans le contrôle de la qualité : on procède à une deuxième vérification, où le contenu des rectangles s’affiche en noir grâce à un paramètre d’occultation. Les parties non repérées la première fois apparaissent en blanc, ce qui indique aux spécialistes à quels endroits faire les derniers ajustements.

Une fois la numérisation terminée, chaque document du recensement reçoit un numéro d’identification électronique permettant de trier les images par endroit.

Les images obtenues du recensement de 1931 ont d’abord été exportées en fichiers TIFF de 10 mégaoctets. Il s’agit d’un format sans perte, c’est-à-dire sans compression de l’image. Pour les besoins du projet, on a ensuite créé des fichiers dérivés en format JPEG, un format qui entraîne des pertes, mais qui est plus accessible et exige moins d’espace de stockage. L’équipe de la TI a créé un script pour convertir efficacement les fichiers TIFF en JPEG.

Autre avantage des fichiers JPEG : ils sont plus faciles à relier aux districts et aux sous-districts du recensement. Ils sont également plus faciles à utiliser pour les partenaires externes travaillant dans le domaine de l’intelligence artificielle.

D’hier à demain

À Bibliothèque et Archives Canada, travailler dans le domaine de la numérisation signifie améliorer constamment les processus et explorer de nouvelles techniques et technologies pour créer des images de la meilleure qualité possible. Le recensement de 1931 n’a pas fait exception à la règle. En tant que spécialistes en imagerie, nous sommes heureux de jouer un petit rôle afin de préserver l’histoire du Canada et la rendre accessible au public.


Melissa Beckett est spécialiste en imagerie par intérim et François Deslauriers est gestionnaire par intérim de la Reprographie. Tous deux travaillent à la Division des services de numérisation de Bibliothèque et Archives Canada.

Les raisons de notre engouement pour le recensement de 1931

Par Sara Chatfield

Bienvenue à la série de billets de blogue portant sur le recensement de 1931, publiés par Bibliothèque et Archives Canada. La publication des dossiers de ce septième recensement de l’histoire du Canada offre une occasion exceptionnelle d’en apprendre davantage sur notre pays. Conformément à la loi, il faut qu’il s’écoule 92 ans avant la publication des renseignements personnels recueillis dans le cadre du recensement. Ce délai étant échu, la vie de plus de 10 millions de personnes vivant au Canada en 1931 sera très bientôt dévoilée. Nous attendons ce moment depuis longtemps, et la date de publication approche à grand pas.

Une page dactylographiée sur laquelle on peut voir les mots Bureau national de la statistique et « Canada » dans la partie supérieure et un emblème.

La page couverture de la publication officielle du septième Recensement du Canada, 1931 (OCLC 796971519)

Il reste encore plusieurs étapes à franchir avant de pouvoir publier en ligne les 234 678 images du recensement de 1931. Ces étapes sont brièvement mentionnées sur le site Préparation du recensement de 1931. Cette série de billets de blogue nous permettra de clarifier quelques détails et contribuera à insuffler une vie au recensement. Elle servira notamment à répondre aux questions sur le mode de compilation des données, les questions que comportaient le recensement et la façon dont nous mettons celui-ci à la disposition des utilisateurs, en plus de traiter d’autres sujets qui éveilleront davantage notre conscience collective à toute l’importance que revêtent les recensements pour les générations présente et futures.

Les résultats de recensements sont des outils de recherche très utiles pour les généalogistes, les historiens, les universitaires et tous les Canadiens qui souhaitent explorer le passé. À l’origine, le recensement contribuait à déterminer la représentation parlementaire en fonction de la population. Toutefois, leur utilité dépasse largement ce rôle. Ces documents fournissent des informations sur la composition du Canada, l’histoire des familles canadiennes et les changements sociaux qui s’opéraient à l’époque.

Les données de recensement se rapportant à un ménage donnent un aperçu des vies des Canadiens à l’époque. Chaque page relate deux histoires. D’abord, elle révèle l’histoire d’une famille : les noms des personnes qui la constituent, leurs âges, leur religion et d’autres aspects de leur identité. Ensuite, les autres données dressent le portrait de son histoire au Canada : le quartier, le logement, la profession, la situation d’emploi et la communauté. Le recensement de 1931 révèle non seulement le lieu d’habitation des gens, mais aussi le mode de vie : dans une maison en famille élargie, en milieu immigrant, dans une maison de chambres ou dans un établissement.

Une carte du Canada sur laquelle on peut voir des points noirs de différentes tailles.

Une carte tirée du compte rendu administratif du septième Recensement du Canada, 1931 (OCLC 1007482727)

Les données du recensement de 1931 montrent également qu’il s’agissait d’une période marquée par les déplacements au pays. Des gens immigraient au Canada à la recherche d’emploi et de stabilité, et les Canadiens déménageaient partout au pays pour aller habiter en ville ou à l’autre bout du pays, souvent en raison de la conjoncture économique difficile durant la Grande Dépression.

Même si vous n’êtes pas un passionné de la généalogie, le recensement de 1931 a de quoi vous intéresser malgré tout. Vous pouvez en apprendre davantage sur votre ville ou province, notamment sur les industries qui s’y trouvaient ou les tendances d’emploi dans une région donnée. Les recensements peuvent même servir de source d’informations complémentaires aux chercheurs qui souhaitent se renseigner sur des groupes particuliers. Ils peuvent donner des indices concernant l’identité des personnes ayant vécu à une adresse à un moment donné ainsi que des informations sur leur situation, y compris des précisions permettant de savoir si elles parlaient le français ou l’anglais, si elles pouvaient lire et écrire ou si elles sont allées à l’école. Le recensement de 1931 contenait également une nouvelle question : « Le ménage possède-t-il une radio? ». Cette question présentera un grand intérêt pour les personnes qui souhaitent en savoir plus sur l’apparition des télécommunications au Canada. Elle permet aussi de déterminer la rapidité avec laquelle les informations pouvaient être diffusées ainsi que l’ampleur de la diffusion. Vous pourrez être aux premières loges des débuts d’une nouvelle forme de culture populaire en expansion. Fantastique, n’est-ce pas?

Nous nous doutons qu’un bon nombre de Canadiens éminents figureront dans ce recensement. Toutefois, nous ne pouvons le savoir avec certitude tant que nous n’aurons pas l’index complet à notre disposition. Dès la publication de l’index plus tard cette année, vous pourrez effectuer des recherches par nom de personnes comme le militant syndical devenu juge de la citoyenneté Stanley Grizzle, la militante kanien’kehá:ka Mary Two-Axe Earley, les comédiens William Shatner et Gordon Pinsent, l’artiste Pauline Julien, la chanteuse La Bolduc, le peintre Kazuo Nakamura, et la militante noire Viola Desmond. Vous pourrez peut-être en apprendre davantage sur leurs débuts dans la vie.

Joignez-vous à nous pour découvrir à quoi ressemblaient les ménages canadiens le lundi 1er juin 1931.

Nous vous invitons donc à rester à l’affût des prochains billets de blogue sur la publication de ce recensement important.


Sara Chatfield est gestionnaire de projet à la Division des services à la clientèle de Bibliothèque et Archives Canada.