La liberté d’expression

Par Mary-Francis Turk

À Bibliothèque et Archives Canada (BAC), nous ne jugeons jamais un livre d’après sa couverture… ni son contenu! Nous tenons à ce que les lecteurs et les chercheurs aient accès à toutes les publications canadiennes. D’ailleurs, notre mandat établi dans le préambule de la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada met l’accent sur la préservation et la mise en accessibilité du patrimoine documentaire.

Les bibliothèques canadiennes sont chargées d’élaborer des politiques pour défendre la liberté de lire et de penser. En tant que bibliothèque nationale, BAC maintient une collection permanente de livres publiés, d’éditions anciennes et rares, et d’autres documents imprimés fort variés. Toute publication canadienne a sa place dans la collection nationale.

Grâce à son programme de dépôt légal, BAC se fait discrètement le champion de la lutte contre la censure. Ce programme vise à recueillir « tous les documents créés au Canada qui sont destinés à la vente ou à la distribution publique ». C’est un outil essentiel à notre disposition pour constituer une collection nationale inclusive, exhaustive et accessible. En collaborant avec les éditeurs, nous pouvons préserver les documents et les rendre accessibles aux générations futures.

Documents acceptés dans le cadre du dépôt légal

Les éditeurs et producteurs canadiens soumettent les documents suivants :

  • Livres (monographies)
  • Publications en série (revues, journaux, bulletins d’information, etc.)
  • Enregistrements de musique et vidéos
  • Livres audio
  • Partitions
  • Cartes
Affiche pour la Semaine de la liberté d’expression du 19 au 26 octobre 1986. Trois livres sont fermés par des étaux.

Affiche faisant la promotion de la lecture, produite par le Book and Periodical Development Council pour la Semaine de la liberté d’expression, en 1986. Bibliothèque et Archives Canada/Fonds Robert Stacey/e010758305. Crédit : Michael Hale / Susan Reynolds.

On pourrait penser que la censure est chose du passé. Pourtant, de nombreuses publications (site en anglais), dont certaines se trouvent dans la collection de BAC, ont été contestées au cours des dernières années :

  • En 2018, le livre Betty : The Helen Betty Osborne Story de David Alexander Robertson n’était pas recommandé pour les salles de classe en Alberta.
  • En 2016, le livre Pride : Celebrating Diversity and Community de Robin Stevenson a soulevé l’opposition lorsque l’auteure a visité des écoles au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique.
  • En 2011, une commission scolaire de l’Ontario a inclus le livre de Timothy Findley intitulé The Wars dans les cours d’anglais de 12e année. Cette décision a été remise en cause par des parents, mais la commission scolaire a finalement décidé de maintenir le livre dans le programme d’études secondaires.

Comme le démontre la liste d’ouvrages contestés (site en anglais) compilée par le Book and Periodical Council du Canada, la censure existe depuis toujours au pays. La Semaine de la liberté d’expression rappelle que l’accès aux publications ne doit pas être tenu pour acquis.

Il est essentiel de rendre les publications canadiennes accessibles au public et aux générations futures pour protéger leur liberté de pensée. C’est exactement ce que l’équipe du dépôt légal de BAC tâche de faire.

En cette période de réflexion sur la liberté d’expression et de pensée, il apparaît de plus en plus important de donner accès à toutes les publications canadiennes, partout au pays.

Pour en savoir plus sur la liberté d’expression et la censure au Canada, consultez les listes d’ouvrages en français et en anglais colligées par le Book and Periodical Council.

Autres ressources


Mary-Francis Turk est superviseure du dépôt légal à la Direction générale des archives privées et du patrimoine publié à Bibliothèque et Archives Canada.

Amélioration de votre expérience en ligne : simplification du dépôt légal de publications numériques pour tous

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Par Arlene Whetter

Tout le monde a pu constater que BAC a amélioré son site Web et ses outils de recherche. D’autres changements plus discrets, mais tout aussi importants, concernent l’ajout de publications numériques à la collection de la bibliothèque. Les nouvelles méthodes pour soumettre des publications numériques au dépôt légal en sont un exemple.

C’est au moyen du dépôt légal que BAC acquiert des publications pour la collection de sa bibliothèque. Depuis 1953, des lois fédérales exigent que les éditeurs canadiens soumettent des exemplaires de toutes leurs publications à la bibliothèque nationale. Elles ont ensuite été modifiées afin d’inclure d’autres supports que les livres imprimés. Ainsi, les publications numériques sont assujetties au dépôt légal depuis 2007.

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que le nombre de publications numériques soumises a explosé depuis 2007. En plus des publications professionnelles, qui sont aujourd’hui presque toutes offertes en version imprimée et numérique, les documents publiés à compte d’auteur connaissent eux aussi une croissance exponentielle. Il est devenu si facile d’éditer et de distribuer ses œuvres sur des plateformes d’autoédition, comme Amazon, que la liste des éditeurs autonomes canadiens ne cesse d’augmenter. Pour gérer cette croissance, nous avons dû créer de meilleures méthodes de cueillette et de traitement des publications numériques.

Une fenêtre blanche comprend des champs « Nom d’utilisateur » et « Mot de passe » ainsi qu’un bouton de connexion. Des livres de différentes couleurs se trouvent sur des rayons à l’arrière-plan.

Capture d’écran de la nouvelle page d’ouverture de session pour le dépôt légal de publications numériques

Nouvelles méthodes de soumission

En décembre 2021, BAC a lancé de nouveaux formulaires en ligne pour soumettre de petites quantités de publications numériques. Ils sont utiles pour les éditeurs autonomes n’ayant publié que quelques livres. Bientôt, les grandes maisons d’édition pourront soumettre des centaines de publications d’un seul coup. Avantageuses pour les éditeurs, les nouvelles méthodes accélèrent aussi l’acquisition et le catalogage des publications pour BAC.

Les Canadiens en profiteront à court terme, car les publications numériques seront acquises et rendues accessibles par BAC plus rapidement. À long terme, le patrimoine de publications numériques canadiennes sera mieux préservé pour les générations futures.

L’accès public aux documents conservés à BAC est soit ouvert, soit restreint. Pour les publications professionnelles ou mises en vente, l’accès est toujours restreint. Elles ne peuvent être consultées que dans les locaux de BAC, à des fins de recherche.

Pour acquérir plus de publications numériques et y donner accès, nous avons dû adopter une approche à deux volets. Il fallait revoir, d’une part, les méthodes de soumission et les données demandées aux éditeurs, et d’autre part, les processus de traitement internes.

Pour les éditeurs, les anciennes méthodes étaient simples : il suffisait de transférer un gros lot de fichiers ou des pièces jointes à un court formulaire en ligne. BAC ne demandait aucune donnée, comme des listes de titres, d’auteurs ou d’ISBN, car ses systèmes n’étaient pas prévus pour transférer automatiquement ces données dans les notices du catalogue de bibliothèque. Le personnel de BAC entrait ces données manuellement. Les nouveaux flux de travail exploitent les données fournies par les éditeurs pour accélérer le processus de création des notices et le traitement interne.

Des méthodes adaptées à chaque éditeur

BAC a vite compris qu’aucune méthode de soumission ne conviendrait à tous. L’organisation acquiert des publications numériques provenant d’éditeurs autonomes, d’associations, d’organismes gouvernementaux et, bien entendu, de grands éditeurs et producteurs. Chaque type d’éditeur canadien a des besoins particuliers. Par exemple, les professionnels créent des métadonnées en format ONIX, une norme facilitant l’échange d’information entre les éditeurs et les libraires.

Il était logique pour BAC de créer un flux de travail pouvant exploiter cette mine de données, que les éditeurs professionnels possèdent déjà, afin de créer des ébauches de notice pour le catalogue de bibliothèque. Les tests tirent à leur fin; BAC prévoit lancer ce système en 2023.

Une autre méthode, déjà en vigueur, cible les éditeurs autonomes, les associations et les petites maisons d’édition, qui n’utilisent généralement pas la norme ONIX. Comme l’efficacité des nouveaux flux de travail repose sur les métadonnées des publications soumises, il fallait que ces éditeurs puissent fournir les données requises à l’aide de formulaires sur le site Web de BAC. Le processus actuel est plus long que l’ancien puisqu’un formulaire doit être rempli pour chaque titre. BAC a pesé le pour et le contre à chaque étape de la conception dans le but d’atteindre un heureux compromis : un flux de travail efficace pour BAC qui n’impose pas un fardeau trop lourd aux éditeurs.

Une feuille de calcul avec des colonnes pour insérer l’éditeur, la ville, la province ou le territoire, l’année et la langue de la publication, le numéro international normalisé du livre ou de la musique (ISBN ou ISMN) et le titre de collection.

Aperçu du formulaire dans lequel un champ apparaît en rouge en cas d’erreur afin d’assurer la qualité des données fournies

Les formulaires comprennent plusieurs outils d’assurance de la qualité, comme des menus déroulants et des règles relevant les erreurs dans les données. Des instructions et des exemples décrivent les renseignements requis et les formats à adopter. Des ébauches du formulaire ont été envoyées à divers éditeurs pour qu’ils les mettent à l’essai. Les formulaires lancés l’année dernière ont grandement profité de leur rétroaction.

À la recherche d’équilibre

Nous avons commencé par faire une tournée des bibliothèques nationales afin de connaître leurs méthodes de soumission. Nous avons contacté beaucoup de bibliothécaires étrangers pour obtenir des détails, notamment sur ce qu’ils feraient différemment aujourd’hui. Leurs idées nous ont inspirés et nous ont convaincus que les approches en cours de planification étaient les bonnes. Les spécifications relatives aux données ONIX que la Bibliothèque britannique a aimablement fournies ont été très utiles pour créer le flux de travail de BAC.

Discrètement, dans les coulisses, les processus pour le dépôt légal des publications numériques sont devenus beaucoup plus efficaces. Grâce à eux, BAC acquiert plus de publications numériques que jamais et les rend accessibles. BAC continue d’étudier comment les éditeurs utilisent les formulaires et de recueillir leurs commentaires afin d’apporter des améliorations. Nous invitons tous les éditeurs à nous écrire à depotlegalnumerique-digitallegaldeposit@bac-lac.gc.ca. L’équipe sera toujours heureuse d’avoir de vos nouvelles!


Arlene Whetter est la superviseure de l’équipe du dépôt légal des publications numériques à Bibliothèque et Archives Canada.

Les publications rétrospectives : mieux vaut tard que jamais

Par Euphrasie Mujawamungu

Le mandat de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) consiste entre autres à acquérir tous les documents publiés au Canada, sans restriction de format, de sujet ou de langue. S’y ajoutent les œuvres étrangères dont les auteurs, les éditeurs, les traducteurs, les illustrateurs ou les interprètes sont Canadiens, ou dont le sujet a un lien avec le Canada. Nous appelons ces publications « Canadiana ».

La collection rétrospective Canadiana englobe divers types de documents publiés entre 1867 et cinq ans avant l’année courante, soit :

  • les documents publiés avant l’établissement du dépôt légal, en 1953;
  • les documents publiés depuis l’adoption du dépôt légal, mais n’ayant pas été acquis au moment de leur publication;
  • les documents non assujettis au dépôt légal, comme les œuvres publiées à l’étranger par des auteurs canadiens ou portant sur des sujets canadiens.

Puisque BAC se veut une source de savoir permanent accessible à tous, il doit, pour accomplir cette mission, se doter d’une collection aussi exhaustive que possible.

Un passé qui nous façonne

Le présent est tributaire du passé : à chaque époque, son histoire… une histoire aussi vaste que riche en événements. Pensons par exemple à la première Coupe Stanley, au premier premier ministre canadien-français, à la ruée vers l’or du Klondike, à la première députée, à l’obtention du droit de vote pour les femmes, aux deux guerres mondiales ou au roman à succès Anne… La maison aux pignons verts, de l’auteure prince-édouardienne Lucy Maud Montgomery.

Le quotidien d’autrefois a laissé des empreintes sur de nombreux domaines : l’art, la littérature, la mode, le transport, la cuisine, et plus encore. Les publications rétrospectives de la collection de BAC en témoignent, ouvrant des fenêtres tantôt sur la belle époque, tantôt sur les périodes de vaches maigres, et abordant des sujets aussi variés que les voyages, les recettes de nos arrière-arrière-grand-mères, les épidémies, les famines, les coupes gagnées ou les matchs perdus.

Gardien de ce passé aussi bien que de l’histoire récente, BAC est une ressource incontournable pour tous les Canadiens. Il facilite leur recherche au sein de sa riche collection, les aide à y découvrir les documents les plus pertinents et leur permet d’y accéder. C’est là le cœur de son mandat.

Cela dit, les lacunes au sein de la collection nationale doivent être comblées afin de s’assurer qu’aucun aspect de notre histoire n’est négligé ou sous-estimé. Et ce n’est pas un travail d’un jour ni une activité ponctuelle. Au contraire : une attention et une vigilance perpétuelles sont requises pour repérer les occasions d’enrichir la collection.

Photo couleur d’une variété de livres à couvertures souples.

Quelques titres acquis rétrospectivement par BAC pendant l’automne 2019. Photo: David Knox

Les outils

De près ou de loin, l’histoire nous interpelle sans cesse, ce qui rend la recherche de publications vraiment excitante. À titre de bibliothécaire, je dispose de plusieurs ressources pour repérer les publications rétrospectives à acquérir :

  • les catalogues des vendeurs de livres d’occasion
  • les catalogues des antiquaires
  • les sites Web spécialisés dans la vente de livres d’occasion
  • les publications données à BAC (je cherche alors parmi les dons pour y trouver les documents qui manquent à la collection)

L’acquisition de publications d’époque est soumise à de rigoureuses conditions : chaque ouvrage doit être en son édition originale et en bon état. Cette exigence n’est pas un caprice, car des publications contaminées ou moisies vont non seulement se détériorer, mais aussi endommager les autres publications.

En outre, pour qu’un ouvrage garde toute sa valeur, il importe d’en conserver toutes les composantes originales, comme la couverture, les illustrations et les mentions d’édition.

Si BAC ne l’acquiert pas, qui le fera ?

BAC recueille le patrimoine documentaire canadien et assure sa pérennité, avec l’objectif ultime de répondre aux besoins de ses usagers.

Qu’il s’agisse de publications d’époque ou contemporaines, ce patrimoine constitue un héritage pour les générations actuelles et futures. Et il y a encore de la place dans le trousseau!

Véritable carrefour de connaissances, BAC dispose de professionnels compétents, au service de la population et dévoués à la collection. Chaque trésor acquis par l’institution est traité avec toute la délicatesse requise, et nos installations ultramodernes garantissent leur conservation dans des conditions optimales.

De plus, BAC se tient à la fine pointe de la technologie, ce qui facilite la collaboration avec d’autres organisations et les interactions avec la clientèle.

Le métier de bibliothécaire des collections en est un dynamique et gratifiant, qui demande un travail soutenu. En harmonie avec les services offerts à la collectivité, il évolue en suivant la cadence de cette société du savoir qui est la nôtre. Je peux affirmer que BAC, loin d’être un entrepôt de bouquins pêle-mêle, enrichit véritablement la mémoire collective. Chercheurs aguerris, étudiants, mélomanes ou tout simplement citoyens curieux et avides d’information : tous y trouvent leur compte.

Photo couleur d’une variété de livres à couvertures souples.

Quelques titres acquis rétrospectivement par BAC pendant l’automne 2019. Photo: David Knox


Euphrasie  Mujawamungu est bibliothécaire d’acquisitions rétrospectives au sein de l’équipe des acquisitions à la Direction générale du patrimoine publié de Bibliothèque et Archives Canada.

Alors, vous publiez un livre…

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Par Liane Belway

Des rangées de livres aux couvertures multicolores, prêts à être traités, reposent sur des étagères en métal gris.

L’équipe du dépôt légal traite tous les genres de livres publiés au Canada. Photo : Tom Thompson

Quand vous publiez un livre, saviez-vous qu’une des premières choses à faire est de le déposer à Bibliothèque et Archives Canada (BAC)? Notre programme de dépôt légal existe depuis plusieurs décennies, et les éditeurs de partout au pays nous envoient leurs publications pour qu’elles soient intégrées à notre collection. De renommée internationale, celle-ci contien les publications canadiennes, que nous acquérons et préservons pour les générations futures.

Cela dit, l’une des questions que les nouveaux éditeurs nous posent le plus souvent, c’est : « Suis-je obligé de déposer mes publications à BAC? »

Si vous avez récemment publié un ouvrage papier au Canada et que vous ne savez pas comment procéder, notre nouvelle page Web sur le dépôt de publications imprimées vous guidera dans votre démarche. La procédure à suivre est différente pour le dépôt de publications numériques (ces dernières devant aussi être déposées dès leur parution). Bien sûr, le personnel de BAC se fera un plaisir de répondre à vos questions.

Vous publiez un ouvrage à la fois en version papier et numérique, et vous vous demandez quelle version déposer? La réponse est simple : les deux! Les éditeurs doivent déposer leurs publications dans chacune des versions qu’ils mettent à la disposition du public. Compte tenu de l’évolution de l’industrie canadienne de l’édition, c’est de plus en plus important. En effet, si la plupart des publications canadiennes sont encore produites en version imprimée, un nombre croissant de titres sont aussi offerts sur support numérique. Un petit nombre d’éditeurs publient même des ouvrages exclusivement en version numérique!

De plus, on remarque une nouvelle tendance consistant à publier ultérieurement, sur support papier, des œuvres publiées à l’origine en version numérique. Ainsi, la plateforme d’édition numérique Wattpad Books de Toronto a l’intention de publier certains titres populaires sur papier (en anglais) dès cet automne, en partenariat avec le distributeur Raincoast Books de Vancouver. Et les amateurs de Harry Potter sont bien placés pour savoir que Raincoast Books a la réputation de publier des livres très appréciés par les Canadiens!

Des rangées de livres aux couvertures multicolores, prêts à être traités, reposent sur des étagères en métal gris.

L’équipe du dépôt légal traite tous les genres de livres publiés au Canada. Photo : Tom Thompson

Pour savoir comment contribuer à enrichir notre collection nationale, ou encore qui doit déposer ses publications à BAC, quelles publications sont visées et combien d’exemplaires sont requis, consultez la nouvelle page Web de BAC sur le dépôt légal.

N’hésitez pas à nous contacter pour toute question relative au programme de dépôt légal de BAC.


Liane Belway est bibliothécaire à la section des acquisitions du patrimoine publié de Bibliothèque et Archives Canada

Traduction fidèle : à la découverte des traductions littéraires canadiennes

Par Liane Belway

La découverte de nouveaux livres et de nouveaux auteurs excitants s’avère une expérience enrichissante pour la plupart des lecteurs. À Patrimoine publié – le volet bibliothèque de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) –, nous communiquons avec les éditeurs qui nous envoient des ouvrages pour permettre à un public élargi de profiter de la diversité du patrimoine publié canadien.

Pour rendre le matériel accessible, les éditeurs canadiens déposent des exemplaires de leurs publications par l’entremise de l’équipe du dépôt légal de BAC. Quel matériel le dépôt légal acquiert-il? Un vaste contenu canadien : livres, musique, enregistrements oraux, magazines et autres séries ainsi que documents numériques. Chaque publication offre un point de vue unique sur la société et la culture canadiennes, reflétant la vision, les intérêts et l’identité de l’éditeur. Une des sources de savoir et de talent du milieu littéraire est la traduction de tels ouvrages, permettant à ces publications d’être lues par un tout nouveau public.

Traductions canadiennes

La traduction littéraire permet de faire connaître de grandes œuvres littéraires à un public élargi. Ce talent, souvent négligé, est néanmoins très précieux dans notre société multiculturelle et multilingue. Les traductions offrent de nouvelles perspectives et des styles uniques, tout en donnant la chance aux gens de découvrir des traditions et des innovations littéraires qui, sans cela, seraient difficiles d’accès. D’ailleurs, les Prix du Gouverneur général comprennent une catégorie destinée à la traduction, reconnaissant ainsi l’importance de faire connaître des œuvres de langue française aux lecteurs anglophones. Chaque année, ce prix reconnaît la traduction d’un livre vers l’anglais pour son excellence littéraire et sa contribution au milieu culturel.

Gagnants

Le Prix littéraire du Gouverneur général pour la traduction (du français vers l’anglais) de 2017 a été remis à Readopolis, traduit en anglais par Oana Avasilichioaei et publié par BookThug, à Toronto. Il s’agit d’une traduction de Lectodôme de Bertrand Laverdure, publié par Le Quartanier, une maison d’édition francophone de Montréal. Le comité d’évaluation par les pairs ne tarissait pas d’éloges pour Avasilichioaei : « Readopolis, d’Oana Avasilichioaei, correspond au style acrobatique dont Lectodôme, de Bertrand Laverdure, est empreint. Les nombreuses voies de l’écriture québécoise se font entendre par cette traduction intelligente, une ode vertigineuse à la quête pure, bien que rarement récompensée, de littérature. »

Le livre Brothers de David Clerson, un autre finaliste louable du même prix en 2017, incarne bien la vision d’un nouvel éditeur. QC Fiction, une collection des Livres Baraka adoptant des perspectives stimulantes, est un éditeur québécois de livres en anglais se trouvant à Montréal. Reconnaissant l’importance de la traduction, QC Fiction a pour objectif de publier des traductions anglaises de romans québécois contemporains, d’abord publiés en français, pour les autres Canadiens et le public à l’étranger. Une autre publication de QC Fiction, I Never Talk About It, comprend 37 nouvelles, chacune traduite par un traducteur différent. Peter McCambridge, éditeur de romans, a affirmé qu’il s’agit de « 37 traducteurs différents ayant traduit chacune des nouvelles publiées dans une collection de Véronique Côté et de Steve Gagnon. Cela nous rappelle qu’il existe au moins 37  façons différentes de traduire la voix d’un auteur. Pensez-y la prochaine fois que vous achetez une traduction! »

Six couvertures de livre colorées à l’apparence semblable, placées côte à côte et montrant tous les titres : Listening for Jupiter, I Never Talk About It, Behind the Eyes We Meet, Brothers, The Unknown Huntsman, Life in the Court of Matane.

Une sélection des publications de QC Fiction, dont Brothers (2016), finaliste du Prix du Gouverneur général pour la traduction. Image utilisée avec la permission de QC Fiction.

L’offre de traductions permet à des publics non canadiens de découvrir notre vaste littérature, laquelle grandit constamment dans notre monde de plus en plus connecté. Les auteurs canadiens apprécient d’ailleurs l’élargissement de leur public international. QC Fiction illustre bien l’attrait général des romans canadiens. M. McCambridge a ajouté ce qui suit : « Pour l’instant, notre formule semble bien fonctionner : trois de nos cinq premiers livres ont été mentionnés dans le journal The Guardian, en Angleterre. Des blogueurs de l’Écosse jusqu’en Australie ont découvert notre entreprise et encensent nos “lectures légères et intrigantes” ».

Grâce à ces éditeurs primés – seulement deux exemples du travail novateur effectué dans le monde de la traduction littéraire au Canada –, la publication canadienne demeure un milieu créatif, varié et florissant que BAC s’efforce de conserver et de préserver pour les lecteurs d’aujourd’hui et de demain. Pour voir les autres articles de la collection de BAC, utilisez notre nouvel outil de recherche : http://www.collectionscanada.gc.ca/lac-bac/recherche/tout.

Liane Belway est bibliothécaire aux acquisitions, monographies anglaises, pour la Direction générale du patrimoine publié de Bibliothèque et Archives Canada.

La rentrée littéraire est maintenant terminée : l’avez-vous vu passer?

Par Euphrasie Mujawamungu

Très tôt en automne ou plutôt à la fin de l’été,
Avant que les oiseaux petits et grands ferment leurs campings pour le Sud,
Bien avant la rentrée parlementaire,
Surtout à la veille de la rentrée scolaire,
Quelques salariés sont encore au soleil
Le magazine de la rentrée littéraire,
Attendu par les libraires, les lecteurs, … et surtout par les bibliothécaires,
Non pas pour annoncer la chute des feuilles, au contraire,
Des nouveautés, nouveaux romans, nouveaux vers, nouvelles façons de faire, et plus encore.

En réalité, les éditeurs publient en grande majorité à cette période afin d’être dans une position stratégique avantageuse de vente et de marketing. Ces quelques mois avant les fêtes de fin d’année donnent l’occasion aux lecteurs de faire du magasinage, de profiter des recommandations des autres amateurs de livres pour des cadeaux à offrir pour les fêtes. C’est aussi l’occasion pour les mordus de lecture de faire des provisions littéraires pour un cocooning automnal et hivernal plus savoureux.

C’est à cette période que les éditeurs et les libraires proposent des listes de candidats pour les différents prix, car ceux-ci sont majoritairement décernés en automne. Les livres ayant reçu des prix ou des mentions « coup de cœur » sont plus en demande par les lecteurs, voilà une raison de plus pour ne pas manquer la rentrée littéraire!

Rappelons que selon les dispositions de la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada, il est de la responsabilité de tout éditeur ou auteur de faire un dépôt légal de toutes les publications, quels qu’en soient le support et le format. Le dépôt légal permet à Bibliothèque et Archives Canada de rassembler, de préserver et de rendre accessible l’ensemble du patrimoine documentaire canadien publié.

Une photo couleur d’un chariot de livres. Il contient deux exemplaires de chaque livre.

Un chariot de nouveautés.

Beaucoup d’éditeurs et d’auteurs s’acquittent de leur obligation du dépôt légal dès la sortie de leurs publications. Voilà pourquoi c’est en automne que l’équipe du programme du dépôt légal reçoit un volume plus élevé de publications par rapport au reste de l’année.

Imaginez, la passion des auteurs, l’engouement des libraires et la vivacité des lecteurs!

Les livres sous toutes ses formes ont une place de choix, la bibliothèque, et surtout un personnel dévoué!

Nos coordonnées :

Dépôt légal
Bibliothèque et Archives Canada
395, rue Wellington
Ottawa (Ontario) K1A 0N4
Canada

Téléphone : 819-997-9565
Numéro sans frais (Canada) : 1-866-578-7777 (Sélectionnez 2+7+1)
Numéro sans frais (téléimprimeur) : 1-866-299-1699
Télécopieur : 819-997-7019

Courriel :
bac.Depotlegal-LegalDeposit.LAC@canada.ca
(dépôt légal d’une publication analogique ou sur support matériel)

bac.Depotlegalnumerique-DigitalLegalDeposit.lac@canada.ca
(dépôt légal d’une publication numérique)

bac.archivesweb-webarchives.lac@canada.ca
(collecte du Web)


Euphrasie Mujawamungu est bibliothécaire au sein de l’équipe du dépôt légal, Direction générale du patrimoine publié à Bibliothèque et Archives Canada.