N’ayez pas peur des conférences virtuelles!

Par Sarah Potts

J’ai réalisé dernièrement que le personnel de Bibliothèque et Archives Canada fait du télétravail à temps plein depuis presque un an, comme beaucoup de Canadiens. J’ai aussi réfléchi aux conséquences de la pandémie sur ma vie professionnelle. En fait, mes tâches de bibliothécaire aux acquisitions n’ont jamais arrêté, contrairement à ma routine habituelle et à mes interactions avec le milieu. J’ai donc sauté sur l’occasion quand on m’a offert de participer à une activité en ligne.

Photo couleur d’un ordinateur portable sur une table en bois, avec une lampe et des stylos dans un pot.
Je vous présente mon bureau! (Ou plutôt ma table de cuisine…)

Là mais pas là

J’ai pris part à un événement qui existe depuis plus de 20 ans : la Journée du dialogue du Library Journal (en anglais). Normalement, la Journée se tient quelques fois par année, en personne. Bibliothécaires et éditeurs peuvent alors réseauter et discuter des dernières tendances littéraires.

Cette fois, à cause de la COVID-19, la Journée s’est déroulée gratuitement en ligne. Motivée par l’idée de suivre des ateliers en direct et d’échanger avec les autres, j’ai découvert que la plupart des séances étaient préenregistrées.

Cela dit, un certain degré d’interaction demeurait possible. Par exemple, nous avons pu clavarder et échanger des idées entre participants. Nous avons aussi discuté en groupe avec des auteurs. C’était exigeant : mes onglets Internet – et ma capacité mentale – se sont retrouvés sollicités à leur maximum! J’ai passé tellement de temps à vérifier certains concepts que j’en ai parfois oublié de suivre le fil de la conversation. Devant l’abondance de possibilités, j’avais peur de ne pas en faire assez.

Même en sachant que je pourrais réécouter les séances plus tard, je me suis inquiétée. Allais-je manquer quelque chose d’important si je ne suivais pas un atelier en temps réel? C’est à peine si j’ai osé m’éloigner de mon ordinateur pour prendre des pauses. Je suis même allée sur les médias sociaux pour m’assurer de ne rien manquer. Et soudain, j’ai compris : je vivais ce qu’on appelle le syndrome FOMO.

Trop à faire, trop peu de temps

L’expression FOMO vient de l’anglais fear of missing out, c’est-à-dire la peur de manquer quelque chose. Elle a été popularisée au début des années 2000 par Patrick McGinnis, un auteur et chercheur américain. En gros, dès qu’on se retire d’un événement ou d’une discussion, on a peur de manquer quelque chose d’important ou d’intéressant. (Cet article en anglais du Time traite du FOMO.)

De mon côté, je me suis posé plein de questions. Si je pars, vais-je manquer une discussion avec quelqu’un? Si je prends une pause, suis-je une mauvaise participante? Si je ne pose pas de questions, mes collègues vont-ils me juger? Bref, j’ai passé plus de temps à m’inquiéter qu’à profiter de l’événement.

Mon anxiété s’est aussi manifestée en dehors des ateliers : j’ai eu du mal à ignorer mes tâches habituelles. Quand j’assiste en personne à une conférence, je ne passe pas mon temps à vérifier mes courriels, mes textos et ma boîte vocale. Pourtant, ce fut le cas pendant la Journée du dialogue. Si un client ou un collègue m’écrivait, je répondais illico. J’étais incapable de délaisser mes tâches ne serait-ce qu’un instant sans me sentir coupable (un sentiment déjà exacerbé par le télétravail). Je savais que c’était malsain, mais je n’arrivais pas à déconnecter.

Ottawa, nous avons un problème

Il a fallu quelqu’un d’autre – ma mère, pour ne pas la nommer – pour me sortir de ce tourbillon. Elle m’a rappelé l’importance de prendre des pauses et de penser à moi pour préserver ma santé. Sans compter qu’en revenant plus reposée, j’aurais de meilleurs échanges avec les participants.

Photo couleur d’un parc urbain avec des arbres et des sentiers.
J’étais tellement obsédée par ma présence en ligne que j’ai fini par utiliser ma « pause » pour aller marcher dans un parc… tout en continuant à suivre la conférence! Ci-dessus : Lieu historique national des Hauteurs-de-Queenston, Niagara-on-the-Lake (Ontario).

Bref. Ce n’est pas que les conférences virtuelles sont horribles… mais disons qu’elles posent de nouveaux défis. J’ai beaucoup aimé discuter avec des bibliothécaires du monde entier, des auteurs étrangers et leurs éditeurs. Et à bien y penser, pouvoir réécouter des ateliers préenregistrés, ça a ses avantages. On peut apprendre à son rythme et revoir des concepts qu’on avait mal compris. Toute cette expérience m’a permis de cheminer et d’en apprendre plus sur mon style de travail.

Plusieurs Canadiens ont publié, en français et en anglais, des articles en ligne (ironique, n’est-ce pas?) et des idées sur la façon de vaincre le syndrome FOMO. La solution qui revient le plus souvent? Prenez une pause et profitez du moment présent. Ce n’est pas toujours facile – j’en suis la preuve –, mais vous reviendrez frais et dispos, et la suite sera plus agréable.  

Bibliothèque et Archives Canada possède quelques ouvrages sur ce thème. Voici des suggestions :

Pour des suggestions de titre en anglais, voyez la version originale de ce billet.


Sarah Potts est bibliothécaire aux acquisitions à la Section du dépôt légal de la Direction générale du patrimoine publié, à Bibliothèque et Archives Canada.

Alors, vous publiez un livre…

Par Liane Belway

Des rangées de livres aux couvertures multicolores, prêts à être traités, reposent sur des étagères en métal gris.

L’équipe du dépôt légal traite tous les genres de livres publiés au Canada. Photo : Tom Thompson

Quand vous publiez un livre, saviez-vous qu’une des premières choses à faire est de le déposer à Bibliothèque et Archives Canada (BAC)? Notre programme de dépôt légal existe depuis plusieurs décennies, et les éditeurs de partout au pays nous envoient leurs publications pour qu’elles soient intégrées à notre collection. De renommée internationale, celle-ci contien les publications canadiennes, que nous acquérons et préservons pour les générations futures.

Cela dit, l’une des questions que les nouveaux éditeurs nous posent le plus souvent, c’est : « Suis-je obligé de déposer mes publications à BAC? »

Si vous avez récemment publié un ouvrage papier au Canada et que vous ne savez pas comment procéder, notre nouvelle page Web sur le dépôt de publications imprimées vous guidera dans votre démarche. La procédure à suivre est différente pour le dépôt de publications numériques (ces dernières devant aussi être déposées dès leur parution). Bien sûr, le personnel de BAC se fera un plaisir de répondre à vos questions.

Vous publiez un ouvrage à la fois en version papier et numérique, et vous vous demandez quelle version déposer? La réponse est simple : les deux! Les éditeurs doivent déposer leurs publications dans chacune des versions qu’ils mettent à la disposition du public. Compte tenu de l’évolution de l’industrie canadienne de l’édition, c’est de plus en plus important. En effet, si la plupart des publications canadiennes sont encore produites en version imprimée, un nombre croissant de titres sont aussi offerts sur support numérique. Un petit nombre d’éditeurs publient même des ouvrages exclusivement en version numérique!

De plus, on remarque une nouvelle tendance consistant à publier ultérieurement, sur support papier, des œuvres publiées à l’origine en version numérique. Ainsi, la plateforme d’édition numérique Wattpad Books de Toronto a l’intention de publier certains titres populaires sur papier (en anglais) dès cet automne, en partenariat avec le distributeur Raincoast Books de Vancouver. Et les amateurs de Harry Potter sont bien placés pour savoir que Raincoast Books a la réputation de publier des livres très appréciés par les Canadiens!

Des rangées de livres aux couvertures multicolores, prêts à être traités, reposent sur des étagères en métal gris.

L’équipe du dépôt légal traite tous les genres de livres publiés au Canada. Photo : Tom Thompson

Pour savoir comment contribuer à enrichir notre collection nationale, ou encore qui doit déposer ses publications à BAC, quelles publications sont visées et combien d’exemplaires sont requis, consultez la nouvelle page Web de BAC sur le dépôt légal.

N’hésitez pas à nous contacter pour toute question relative au programme de dépôt légal de BAC.


Liane Belway est bibliothécaire à la section des acquisitions du patrimoine publié de Bibliothèque et Archives Canada