Noël dans les archives

Par Jennifer Anderson

En ce mois de décembre, bon nombre de nos clients, donateurs et lecteurs se préparent pour Noël. Le temps des Fêtes est riche en traditions, souvent liées au sentiment d’anticipation : préparer des surprises pour nos êtres chers, rêver de projets à accomplir après le Nouvel An, et offrir des moments de réconfort à notre famille, nos amis et, pourquoi pas, des étrangers.

Photo noir et blanc montrant des clients devant de grandes vitrines décorées pour Noël et se dirigeant vers l’entrée principale d’un magasin Simpson’s. Des enseignes au-dessus des portes indiquent « Simpson’s » et « The Christmas Tree Store » (Boutique d’arbres de Noël).

Simpson’s, la boutique d’arbres de Noël, vers 1955 (e011172111)

Ce sentiment d’anticipation est courant chez les archivistes. L’ambiance est toujours un peu festive dans les archives : on ouvre des boîtes, on fait des découvertes et on prévoit l’intérêt du public pour les articles de la collection. Le travail d’un archiviste de référence ressemble au service à la clientèle puisque nous aidons les chercheurs avec un grand plaisir. Le traitement archivistique inspire également un sentiment de gratitude auprès de nos collègues, qui collaborent avec nous pour faire de belles choses.

Photo noir et blanc montrant des enfants et trois femmes autour d’un père Noël. Tout le monde sourit, même si certains enfants semblent nerveux.

« Secrets du père Noël », 1952 (e011172113)

À titre d’exemple, les journées où mes collègues et moi avons travaillé sur le fonds de Sears Canada nous ont procuré beaucoup de joie. La collection inclut des documents sur les magasins Sears de l’ensemble du pays ainsi que sur les sociétés mères de Sears Canada, toutes très connues dans notre pays : Simpson’s, Simpsons-Sears et Sears-Roebuck. Le fonds comprend des documents textuels, des photos, des albums de coupures, des documents audiovisuels, des dessins et des plans architecturaux. On y trouve aussi 200 boîtes de catalogues publiés qui s’ajouteront à la riche et populaire collection de catalogues que Bibliothèque et Archives Canada possède déjà.

Photo noir et blanc montrant des clients, surtout des femmes, avec des manteaux d’hiver et des chapeaux. Elles consultent des catalogues pendant que des employés se tiennent derrière le comptoir. Une inscription sur le mur, entourée de décorations de Noël, dit : « Catalogue Shopping Centre » (Centre de ventes par catalogue).

Achats par catalogue dans le temps des Fêtes, vers 1955 (e011172120)

Une surprise très intéressante se trouve dans ce fonds : plusieurs milliers de photos d’archives d’une qualité et d’un intérêt incroyables. Les photos, qui documentent le plaisir du magasinage ainsi que les éléments pratiques de l’économie de détail et du travail des employés, intéresseront certainement le public. En plus, elles sont amusantes! Elles donnent aussi un aperçu des activités sociales et culturelles organisées par l’entreprise, dont des parties de curling et de quilles, des soirées de danse et des concerts.

Photo noir et blanc montrant un grand magasin bondé et décoré pour Noël. Des clientes et des employées se trouvent au comptoir des bas, des collants et des accessoires.

Achats de Noël, Regina (Saskatchewan), vers 1950 (e011172152)

Merci à nos collègues de Bibliothèque et Archives Canada et aux autres organismes qui ont participé à l’acquisition, au classement, à la description et à la numérisation de ce fonds. C’est grâce à eux qu’il est maintenant possible d’effectuer des recherches dans le fonds de Sears Canada.

Photo noir et blanc montrant un grand groupe d’hommes, de femmes et d’enfants regardant un train électrique dans un magasin.

Une foule regarde un train électrique, Regina, vers 1950 (e011172147)

Au cours des prochaines années, nous pourrons utiliser ces documents pour produire de nouveaux résultats de recherche. N’hésitez pas à communiquer avec nous si vous avez besoin d’aide pour lancer votre propre recherche.

Photo noir et blanc montrant un garçon parlant avec le père Noël alors que d’autres enfants et de nombreux parents, vêtus pour affronter l’hiver, font la file à proximité. En arrière-plan, deux affiches disent « Trains » et « Meccano ».

Visite du père Noël, vers 1955 (e011172112)


Jennifer Anderson était archiviste à la Direction générale des services au public. Avant cela, elle a œuvré à la Section des sciences, de l’environnement et de l’économie de la Direction générale des archives à Bibliothèque et Archives Canada.

Délices sucrés d’ailleurs… des mandarines du Japon pour Noël!

Par Caitlin Webster

Cette année, de nombreux enfants trouveront une mandarine au fond de leur bas de Noël. Peu sauront qu’il s’agissait autrefois d’une rare gâterie.

Nous vivons à une époque où les accords commerciaux multinationaux, les conteneurs d’expédition à grande échelle et l’entreposage frigorifique moderne sont omniprésents. Les Canadiens ont donc l’habitude de trouver des produits étrangers sur les tablettes de leur épicerie à longueur d’année. Toutefois, pour une bonne partie du 20e siècle, un grand nombre de denrées étaient un luxe disponible uniquement en saison. C’est sans surprise que leur arrivée annuelle suscitait autant d’enthousiasme et de promotion que les nouveaux gadgets technologiques de nos jours.

Les oranges d’outre-mer ont été un ajout particulièrement exquis pour le marché canadien. Pour les consommateurs du Nord, habitués aux produits locaux, ces spécialités gastronomiques avaient un charme exotique qui les différenciait des denrées de base qu’ils conservaient dans leur cave à légumes. Certaines des premières affiches promotionnelles pour les oranges ressemblaient même à des feuillets éducatifs.

Affiche montrant le dessin en couleurs d’une orange entourée des mots « Oranges de l’Afrique du Sud ». Il y est également inscrit : « Lorsque c’était l’hiver ici, c’était l’été en Afrique du Sud. Les fruits ont mûri et sont prêts à manger aujourd’hui. Goûtez-y. »

Oranges de l’Afrique du Sud — Goûtez-y (e010758837)

Alors que n’importe quel fruit frais était le bienvenu pendant l’hiver canadien, l’introduction des mandarines du Japon dans le temps des Fêtes est devenue une tradition de Noël ainsi qu’un symbole du commerce moderne. À partir des années 1880, l’arrivée annuelle des mandarines satsumas du Japon a suscité l’excitation. Chaque hiver, les Britanno-Colombiens attendaient avec impatience les premiers envois. Des célébrations et des activités médiatiques étaient organisées au port de Vancouver pour accueillir les navires transportant les mandarines.

Photo montrant les dirigeants d’un port tenant des cageots de mandarines, deux femmes japonaises en costume traditionnel à côté d’une palette de cageots de mandarines ainsi que d’autres personnes et de l’équipement sur la jetée située à côté d’un navire.

Des dirigeants du port et deux Japonaises en costume traditionnel avec des cageots de mandarines au port de Vancouver. Source : M. Toddington (e011435438).

Photo de deux femmes japonaises en costume traditionnel. L’une d’elles tient une mandarine pelée. On aperçoit des cageots de mandarines et un navire à l’arrière-plan.

Deux Japonaises en costume traditionnel posent avec une mandarine. Source : M. Toddington (e011435437).

Les mandarines étaient ensuite chargées dans des trains et des camions spéciaux en vue du transport vers l’est.

Photo de travailleurs avec des centaines de cageots de mandarines sur le pont d’un navire.

Cageots de mandarines japonaises sur un navire. Source : Leonard Frank (e011435435).

Des travailleurs portuaires déchargent des cageots de mandarines d’un navire à l’aide de grues et de chariots.

Déchargement de mandarines japonaises d’un navire. Source : Leonard Frank (e011435434).

Un article intitulé « Japanese Oranges for Canadian Christmas [Mandarines japonaises pour un Noël canadien] » paru dans plusieurs journaux canadiens, dont The Granby Leader-Mail le 30 décembre 1927, décrit parfaitement le phénomène :

« Plus de quatre mandarines pour chaque homme, femme et enfant au Canada, soit 482 000 cageots de ces fruits parfumés, sont arrivées au quai B-C du Chemin de fer Canadien Pacifique à Vancouver en décembre, puis ont été rapidement expédiées à travers les Prairies jusque dans l’est du Canada pour Noël. […] En tout, sept trains spéciaux sont requis pour transporter cette quantité importante de marchandises. Il est donc très probable que de nombreuses mandarines que vous apercevrez, accrochées aux sapins de Noël ou sorties des bas de Noël, proviendront du pays du Soleil levant. Elles sont aussi la preuve du commerce avantageux qui passe par le port de Vancouver. » [Traduction]

Photo d’un train à un quai avec une bannière indiquant qu’il transporte un envoi spécial de mandarines japonaises

Mandarines japonaises au quai B-C du CFCP. Source : Leonard Frank (e011435433).

À partir des années 1980, les consommateurs n’ont plus considéré les mandarines comme des produits de luxe rares, seulement disponibles lors d’occasions spéciales. Grâce à l’amélioration des conteneurs d’expédition modernes ainsi qu’à l’afflux d’oranges de la Chine et de la Californie, ces fruits étaient maintenant offerts en grande quantité, à petits prix, et ce, pour de plus longues périodes. Pourtant, les mandarines de Noël continuent toujours de trouver leur place chaque année au temps des Fêtes dans les bas de Noël, les paniers cadeaux et les bols de fruits.

Jetez un coup d’œil à l’album Flickr sur les Oranges!

Photo de quatre garçons vêtus du même pyjama rayé accrochant leurs bas de Noël sur le manteau de la cheminée.

De jeunes garçons accrochent leurs bas de Noël. Source : Malak Karsh (e011177219).


Caitlin Webster est archiviste principale à la Division des services de référence au bureau de Vancouver de Bibliothèque et Archives Canada.