Images de gravures de mode maintenant sur Flickr

Dessin noir et blanc d’une femme vêtue d’une robe avec une jupe unie bordée de cinq rangées de velours le long de l’ourlet avec un corset à plis drapé comme un tablier sur le devant. Elle porte un chapeau orné de plumes et tient un parapluie.

Tenue de ville de Charneville, de la revue Le Moniteur de mode (C-115935k)

Les gravures de mode, ou illustrations de tendances vestimentaires populaires, existent depuis longtemps. C’est toutefois au cours du 19e siècle qu’elles sont devenues courantes grâce aux avancées technologiques de l’imprimerie, à l’alphabétisation accrue et à la hausse du nombre de magazines. Les revues de mode — tant adressées aux femmes qu’aux hommes — abordent le savoir-vivre, la littérature et les nouvelles tendances. De plus en plus de revues produisent leurs propres gravures de mode ou les empruntent à d’autres magazines. Certaines proposent même des patrons de couture. Les gravures figurant dans cet album proviennent de revues publiées en Angleterre (The Lady’s Cabinet), en France (Le Bon Ton : Journal des modes, Journal des dames et des modes, Le Moniteur de la mode et Le Follet : Courrier des Salons) et aux États-Unis (The Season et Peterson’s Magazine).

Gravure en couleur d’une femme vêtue d’une robe de soirée avec un corset à plis laissant les épaules dénudées et des ruches le long de l’ourlet. Elle porte un filet orné de perles sur la tête et tient un éventail dans sa main gantée.

Robe de soirée, de la revue Ladies’ Cabinet of Fashion, Music and Romance (e010863096)

Les gravures sont elles-mêmes des œuvres d’art. Elles représentent les changements artistiques du 19e siècle, du romantisme à l’art déco. La production de gravures pour une revue nécessite souvent le travail d’un artiste pour le dessin et d’un graveur pour l’impression. Les revues populaires sont en mesure d’embaucher les meilleurs illustrateurs du moment. Certaines gravures sont en noir et blanc tandis que d’autres, de grande qualité, ont été coloriées à la main après leur impression. Les techniques d’impression s’améliorent elles aussi : les couleurs sont plus vives et les lignes plus précises.

Gravure en couleur d’une femme assise. Elle porte une longue jupe crème et un chandail vert avec des motifs ovales crème. Le chandail est ceinturé d’un foulard rouge. Elle porte également des chaussures à talons hauts vertes, un long collier de perles et des bagues aux doigts.

Robe d’intérieur, du Journal des dames et des modes (C-115396k)

De nombreuses gravures ont été retirées des magazines puis vendues séparément à des collectionneurs d’œuvres d’art et à d’autres acheteurs intéressés. C’est probablement de cette façon qu’elles se sont retrouvées intégrées à notre collection. La plupart des gravures ont été trouvées dans des collections de particuliers ou de créateurs de costumes.

Gravure en couleur de deux femmes debout dans un salon. L’une porte une robe bleue avec des ruches sur les manches et l’ourlet. L’autre porte une robe ornée de rayures noires et grises, avec une longue tournure et des ruches le long de l’ourlet.

Illustrirte Frauen-Zeitung [Journal illustré des femmes] (C-115400k)

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On a tout ! Exemples fascinants dans la collection de portraits de Bibliothèque et Archives Canada

Bibliothèque et Archives Canada (BAC) possède des artefacts historiques uniques qui ont un lien direct avec certains portraits de sa collection.

Dans certains cas, BAC a pu réunir des pièces qui avaient été séparées au fil du temps. Parfois, il a eu la chance de prendre possession d’un ensemble soigneusement préservé. Dans tous les cas, ces ressources documentaires parfois surprenantes fournissent un contexte inestimable pour mieux comprendre les portraits auxquels ils sont associés.

Plaque de cuivre illustrant le capitaine George Cartwright en train d’inspecter ses pièges à renard pendant l’hiver, au Labrador. Il est chaussé de raquettes, transporte un fusil sur une épaule et tient un chien en laisse, attaché à sa ceinture.

Le capitaine Cartwright inspectant ses pièges à renard (MIKAN 3986048)

Cette plaque de cuivre, par exemple, a été créée pour publier ce saisissant portrait à l’huile du capitaine George Cartwright (1739-1819), un officier de l’armée devenu, à sa retraite, trappeur et commerçant de fourrure au Labrador.

Peinture à l’huile illustrant le capitaine George Cartwright en train d’inspecter ses pièges à renard pendant l’hiver, au Labrador. Il est chaussé de raquettes, transporte un fusil sur une épaule et tient un chien en laisse, attaché à sa ceinture.

Le capitaine Cartwright inspectant ses pièges à renard (MIKAN 3964571)

Les plaques de cuivre étaient utilisées avant l’avènement de la photographie pour « convertir » les peintures en format imprimable afin qu’elles puissent être publiées. Le portrait a été peint pour servir de frontispice à une œuvre d’importance : les mémoires de Cartwright, publiées en 1792 et intitulées A journal of transactions and events, during a residence of nearly sixteen years on the coast of Labrador… (Journal des transactions et événements consignés pendant près de 16 années passées sur la côte du Labrador… [traduction]).

Même portrait que celui apparaissant plus haut, mais présenté cette fois sous sa forme imprimée, publiée en 1792 dans la première édition du livre.

Frontispice des mémoires du capitaine George Cartwright (AMICUS 4728079)

Des notes spéciales sur le frontispice, rédigées par Cartwright lui-même, soulignent l’importance qu’il accordait à chacun des détails de la peinture. Tout comme les mémoires, celle-ci s’adresse aux aventuriers amateurs. Elle inclut des trucs de survie novateurs inspirés du mode de vie autochtone, comme le port de raquettes pour inspecter les lignes de piégeage en hiver.

Le cuivre est un métal mou qui permettait aux graveurs de reproduire fidèlement les détails et certaines particularités de la peinture originale à l’huile. Ici, par exemple, les contours flous du paysage hivernal ont été réalisés en recouvrant de cire certaines zones de la plaque, permettant ainsi à l’acide de délaver les zones exposées.e

Il est rare qu’une même institution possède une peinture, la plaque en cuivre qui lui est associée et un exemplaire de la première édition du livre qui en a résulté; mais la collection de BAC inclut toutes ces pièces.

Un autre exemple : la collection de BAC renferme ce pendentif et ces boucles d’oreilles.

Photographie en couleurs d’un pendentif en or avec un motif stylisé en spirale, et des boucles d’oreilles assorties.

Pendentif et boucles d’oreilles ayant appartenu à Marie-Louise Aurélie Girard (MIKAN 3994256)

Ce sont les bijoux que portait Marie-Louise Aurélie Girard (vers 1868-?) quand elle a posé pour ce portrait peint par Alfred Boisseau (1823-1901), un artiste montréalais de renom :

Peinture à l’huile d’une femme vêtue d’une robe noire, qui regarde droit devant elle. Elle porte le pendentif et les boucles d’oreilles que l’on voit sur la photo précédente.

Marie-Louise Aurélie Girard (MIKAN 3993116)

Ces objets précieux nous rappellent l’intention qui se cache derrière le portrait. Les modèles connus et riches accordaient souvent une grande importance au choix des objets qu’ils portaient ou incluaient dans leur portrait, pas seulement pour des raisons sentimentales, mais aussi pour indiquer leur statut social. Dans ce cas-ci, le modèle était l’épouse d’un ancien premier ministre du Manitoba.