Vous savez peut-être que, depuis 25 ans, des efforts considérables sont investis dans le but de délaisser les papiers acides qui se détériorent rapidement au profit de produits plus stables. Ce courant découle en grande partie des préoccupations du milieu des bibliothèques à l’égard de la détérioration rapide du papier dans leurs collections. Résultat : l’Occident ne produit plus de papier acide, à l’exception du papier journal. C’est une excellente nouvelle pour les bibliothèques, les archives et les consommateurs.
Il est cependant impossible de garantir la survie à long terme (plus de 300 ans) de tous les types de papier. Étant donné que les fabricants modifient régulièrement la composition chimique du papier, il est bon que les consommateurs et les employés des bibliothèques et des archives connaissent les produits sur le marché et la meilleure façon de les utiliser.
Alors, jetons un coup d’œil autour de nous. Notre papier bon marché utilisé pour les photocopies n’est pas acide, comme le montrent les tests réalisés avec un crayon à pH. Ce papier peut porter la mention « sans acide ».
Par contre, il ne répond pas aux normes de longévité nécessaires pour faire partie d’une collection sur une base permanente. Il est parfait pour les signets et autres objets éphémères.
Le papier de qualité pour la conservation à long terme porte la mention « permanent » ou « archives » avec le symbole de l’infini placé dans un cercle.
Le papier permanent est parfois fait de pâte de bois, qui contient de la lignine acide nuisible. Toutefois, celle‑ci est généralement extraite de la pâte, et aucun acide n’est ajouté durant la fabrication. Le papier permanent est censé survivre plusieurs siècles lorsqu’il est entreposé normalement dans une bibliothèque ou des archives. Le papier « permanent » portant le symbole de l’infini est conforme à la norme ISO 9706 ou à la norme ANSI/NISO Z39.48‑1992.
Le papier d’archives respecte une norme encore plus élevée et peut durer jusqu’à 1 000 ans. Ce papier à base de fibres de cellulose provient de plantes sans bois et ne contient pas de lignine (il s’agit généralement de coton ou de lin). De plus, la norme sur le papier pour documents d’archives (ISO 11108) comprend des exigences sur la solidité que l’on ne trouve pas dans les normes sur le papier permanent.
Il est recommandé d’utiliser du papier permanent ou du papier d’archives pour l’entreposage à long terme dans les collections. Si la solidité est un facteur, par exemple pour les emballages ou les pochettes, il vaut mieux choisir du papier d’archives.
En terminant, n’oubliez pas que les conditions ambiantes influent grandement sur la longévité du papier. On estime que la durée de vie du papier double chaque fois que la température baisse de cinq degrés. Attachez vos tuques!