Par John Morden
Aujourd’hui, nous rendons hommage dans notre blogue au lieutenant James Edward Tait, récipiendaire de la Croix de Victoria pour les gestes de bravoure qu’il a posés sur le champ de bataille français il y a 100 ans, en août 1918.

Lieutenant James Edward Tait, récipiendaire de la Croix de Victoria, sans date (a006775)
Né le 27 mai 1888 à Dumfries, en Écosse, James Edward Tait immigre plus tard à Winnipeg, au Manitoba. Avant la guerre, il est ingénieur civil et fait partie de la milice du 100e Régiment (Winnipeg Grenadiers). Il a déjà servi cinq ans dans l’Imperial Yeomanry, quatre ans dans un régiment d’éclaireurs et un an dans un escadron anonyme. Le 22 janvier 1916, il s’enrôle auprès du 100e Bataillon du Corps expéditionnaire canadien. À l’hiver 1917, on le transfère au 78e Bataillon. Il sera blessé trois fois : le 1er avril et le 16 septembre 1917, ainsi que le 21 avril 1918. Il recevra la Médaille militaire le 16 août 1917.

Prisonnier allemand capturé par le 78e Bataillon lors d’un raid nocturne, mai 1918 (a002628)

Journal de guerre du 78e Bataillon d’infanterie du Canada : page du 18 août 1917 décrivant la capture d’un soldat allemand par James Edward Tait. Tait est également mentionné dans l’entrée du 17 septembre (MIKAN 1883274)
Tait se mérite la Croix de Victoria à titre posthume pour ses actes de bravoure du 11 août 1918. À cette date, les Alliés ont déjà commencé l’offensive des Cent-Jours, leur dernier effort en vue de percer le front occidental. Le 8 août, premier jour de la bataille d’Amiens, les forces britanniques et canadiennes font des avancées considérables; les commandants allemands qualifieront d’ailleurs ce moment de « jour de deuil de l’armée allemande ».
Les jours suivants, la résistance allemande s’intensifie. L’unité de Tait affronte des positions ennemies réorganisées et solidifiées dans la forêt de Beaucourt, en France. C’est là que le 78e Bataillon est ralenti par des tirs de mitrailleuses. Tait continue de faire avancer ses hommes malgré les tirs nourris. Une mitrailleuse allemande empêchant toujours leur progression, il s’élance en sa direction, abat le mitrailleur et réussit à rassembler ses hommes. Son geste héroïque figure dans la London Gazette de septembre 1918 :
« Pour un acte de bravoure remarquable et pour son initiative à l’assaut. La progression de sa compagnie étant arrêtée par les tirs nourris des mitrailleuses, le lieutenant Tait rassemble sa compagnie et la fait avancer avec grande habileté et beaucoup d’audace, malgré la pluie de projectiles. Toutefois, une mitrailleuse ennemie embusquée continue de causer de lourdes pertes. S’emparant d’un fusil et d’une baïonnette, le lieutenant Tait charge, seul, et tue l’artilleur ennemi. Inspirés par son exemple, ses hommes attaquent la position allemande, saisissent 12 mitrailleuses et font 20 prisonniers. Ce courageux fait d’armes ouvre la voie à son bataillon, qui peut ainsi poursuivre sa route. » [Traduction]
Malheureusement, plus tard ce jour-là, un obus allemand inflige une blessure mortelle à Tait, qui continuera néanmoins de diriger ses hommes jusqu’à son dernier souffle. Tait est enterré au cimetière britannique Fouquescourt, près de la Somme, en France. Sa Croix de Victoria est aujourd’hui exposée au Musée Glenbow, à Calgary.
Bibliothèque et Archives Canada conserve le dossier de service numérisé du lieutenant James Edward Tait.
John Morden est étudiant émérite en histoire à l’Université Carleton et stagiaire à la Division des expositions et du contenu en ligne de Bibliothèque et Archives Canada.