De nos jours, la photographie fait partie intégrante de nos vies; nos moindres gestes quotidiens sont captés, qu’il s’agisse d’exploits ou d’actes anodins. Dès les débuts, dans les années 1830, la photographie a servi à relater les faits de guerre. Les premiers photographes devaient déployer tout leur talent pour saisir les rapides mouvements de combat, car l’équipement photographique ne permettait pas d’enregistrer des mouvements. En conséquence, les images de guerre, à l’époque, étaient souvent des reconstitutions des véritables opérations militaires. En général, elles illustraient plutôt les éléments statiques de la guerre, comme des portraits de soldats, la vie dans des camps, les fortifications, l’emplacement de l’artillerie et les champs de bataille, avant et après le déroulement de l’action.
Le capitaine James Peters a capté les événements dramatiques de la Rébellion du Nord-Ouest en tant que photographe et correspondant pour le Quebec Morning Chronicle. La Rébellion du Nord-Ouest est une insurrection contre le gouvernement canadien qui aura duré cinq mois, mettant surtout en cause des citoyens de la nation métisse et leurs alliés des Premières Nations. Avant-gardiste, M. Peters a capté les événements qui se déroulaient dans le champ de bataille.
Le capitaine Peters et la batterie « A » de l’Artillerie canadienne ont quitté la ville de Québec le 28 mars 1885 en direction du nord-ouest. La batterie « A » allait fournir l’appui d’artillerie au major-général Frederick D. Middleton et à la Milice du Canada. M. Peters servira sous Middleton à Fish Creek et à Batoche, ainsi que durant les recherches menées par la milice afin de trouver le leader cri Mistahimaskwa (Big Bear).
En tant que membre – possiblement – du premier club de photo de la ville de Québec, le capitaine Peters a apporté son appareil-photo pour immortaliser les événements. Son appareil reflex à deux objectifs de marque Marion Academy était, alors, à la fine pointe de la technologie. La vitesse d’obturation étant relativement rapide, les trépieds n’étaient pas nécessaires. On pouvait installer les 12 plaques de verre (négatifs) à l’avance, de sorte que le photographe était en mesure de « saisir » les images avec plus de spontanéité.
Les photographies du champ de bataille prises par le capitaine Peters donnent un aperçu de la vie des miliciens.

« Scalping » (scalp), Fish Creek (Saskatchewan), 1885 (MIKAN 3246013)

« The first fresh meat (Loot) » (la toute première viande fraîche [pillage]), Fish Creek (Saskatchewan), 1885 (MIKAN 3246017)

« Asleep in the trenches » (une sieste dans les tranchées), Fish Creek (Saskatchewan), vers le 10 mai 1885 (MIKAN 3228136)

« On the Ferry » (à bord d’un traversier) [traverse de Gardepy (Saskatchewan)], 1885 (MIKAN 3406938)

« Louis Riel, a prisoner in Major-General Frederick D. Middleton’s camp » (Louis Riel, un prisonnier dans le camp du major-général Frederick D. Middleton), Batoche (Saskatchewan), vers le 16 mai 1885 (MIKAN 3192258)
Sauf en de rares occasions, les photographies que prenait James Peter des Métis se limitaient à des images fugaces, captées à la hâte et de très loin.
Le capitaine Peters n’a pas tenté de tirer ses photographies dans le champ de bataille. Le matériel d’impression aurait été bien trop encombrant à transporter et aurait nécessité trop de temps. Les négatifs exposés étaient déposés dans une boîte de cartouches et expédiés à Québec pour être développés et imprimés.
- Peters a détruit ses négatifs quand il a pris sa retraite de l’armée en 1906.
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