Canada : Qui sommes-nous? est une nouvelle exposition de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) qui marque le 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Une série de blogues est publiée à son sujet tout au long de l’année.
Joignez-vous à nous chaque mois de 2017! Des experts de BAC, de tout le Canada et d’ailleurs donnent des renseignements additionnels sur l’exposition. Chaque « conservateur invité » traite d’un article particulier et en ajoute un nouveau — virtuellement.
Ne manquez pas l’exposition Canada : Qui sommes-nous? présentée au 395, rue Wellington à Ottawa, du 5 juin 2017 au 1er mars 2018. L’entrée est gratuite.
Page couverture d’un atlas sur l’immigration intitulé Canada West [Ouest canadien] publié par le ministère de l’Immigration, vers 1923

Page couverture d’un atlas sur l’immigration intitulé Canada West [Ouest canadien] publié par le ministère de l’Immigration, vers 1923 (MIKAN 183827)
Derrière les rideaux de blé doré se cache un Canada idéalisé, voire utopique. C’était monnaie courante dans les publicités sur l’immigration. À l’époque, l’Ouest canadien n’était pas aussi développé que l’image le laisse croire.
Parlez-nous de vous.
Je suis née et j’ai grandi à London, en Ontario, dans une famille italo-canadienne tissée serrée. Les récits racontés par ma famille sur la culture italienne m’ont inspiré une passion pour l’histoire de l’Italie.
J’ai donc voyagé en Italie et ailleurs en Europe à plusieurs reprises, et j’essaie de voyager dès que je le peux. J’ai eu le privilège d’aller en Angleterre pour étudier. Lorsque j’étais là-bas, j’ai participé à une fouille archéologique le long du Mur d’Hadrien, et pendant mes temps libres, j’ai réussi à visiter le nord de l’Angleterre et l’Écosse. J’ai aussi voyagé en Europe en compagnie de ma famille et de mes amis. Pendant mes voyages, j’essayais toujours de visiter le plus d’institutions culturelles et historiques possible. Ces endroits sont intéressants à visiter, car on y voit ce que la société valorise.
Comme prochaine destination, je me suis donné pour mission de découvrir davantage le Canada. J’ai beaucoup voyagé à l’extérieur de l’Amérique du Nord, mais je n’ai jamais vraiment pris le temps de visiter mon propre pays. J’espère que le 150e anniversaire du Canada me donnera l’occasion de le découvrir et d’apprécier les valeurs qui nous animent en tant que Canadiens.
Les Canadiens devraient-ils savoir autre chose à ce sujet selon vous?
La page couverture de Canada West [Ouest canadien] est un excellent exemple d’affiches sur l’immigration canadienne du 20e siècle. Le ministère canadien de l’Immigration avait entrepris une campagne publicitaire accrocheuse à la fin du 19e siècle en espérant attirer des immigrants dans les provinces peu peuplées de l’Ouest.

Affiche promotionnelle de l’immigration intitulée « 40,000 Men Needed in Western Canada » [40 000 hommes requis dans l’Ouest canadien] (MIKAN 2837964)
L’affiche ci-dessous est un exemple de la promotion du Manitoba à titre d’endroit où il fait bon vivre pour les immigrants néerlandais.

Affiche sur l’immigration « Lees Dit! » [Lisez ça!] faisant la promotion du Manitoba aux immigrants néerlandais, vers 1890 (MIKAN 2837963)
Bien que ces campagnes simplistes semblent inefficaces aujourd’hui, le ministère canadien de l’Immigration a connu du succès en les utilisant. Avant 1911, il y avait environ 331 288 immigrants par année. Après la Première Guerre mondiale, ce nombre est passé à plus de 400 000 immigrants par année. Les publicités sous forme d’images et la notion que le Canada était une terre d’abondance ont été un succès. Ces premières mentions favorables ont vendu le Canada à des non-Canadiens. Bien que les images utilisées dans la propagande ne fussent pas toujours réalistes, elles présentaient le Canada comme une terre de possibilités et d’abondance.
Parlez-nous d’un élément connexe que vous aimeriez ajouter à l’exposition.
La publicité et l’immigration canadiennes ont considérablement évolué depuis le début du 20e siècle. Nos conceptions de ce qu’est un immigrant et des raisons pour lesquelles des gens choisissent de venir au Canada ont changé. La façon dont nous documentons l’immigration a aussi changé. La technologie, comme la photographie et la vidéographie, a été utilisée pour consigner les histoires d’immigration à l’ère moderne.
Bibliothèque et Archives Canada a une impressionnante collection de photographies contemporaines d’immigrants de la fin du 19e siècle jusqu’à maintenant. Ces images présentent souvent une expérience d’immigration différente. Les photos dans les archives indiquent que nos politiques d’immigration ont eu des répercussions à l’échelle mondiale. Bon nombre d’immigrants qui sont arrivés au Canada n’ont pas seulement travaillé dans les régions rurales, mais aussi dans les centres urbains et ils ont contribué à façonner le Canada. À l’heure actuelle, Bibliothèque et Archives Canada cherche à ajouter des photos à sa collection pour mettre en valeur les différentes pièces qu’il possède. Les photos plus modernes comme celles de l’exposition s’ajoutent à des photos plus anciennes comme celles qui sont présentées ci-dessous.

Groupe d’immigrants indiens sur le quai de la gare ferroviaire du Canadien Pacifique à Frank, en Alberta, vers 1903. (MIKAN 3367767)

M. et Mme Friedrich Pahl sur leur ferme, des immigrants roumains qui sont arrivés le 13 mai 1927, à bord du S.S. Estonia, de la compagnie de navigation Baltic-America Steamship Line (MIKAN 3516853)
Bibliothèque et Archives Canada a aussi une collection de vidéos et d’histoires orales liées à l’expérience qu’ont vécu les immigrants. Cette collection comprend des vidéos sur l’histoire du Quai 21, l’un des plus importants points d’immigration au Canada. Ces témoignages sur vidéo montrent les changements dans les tendances en matière d’immigration, ainsi que la façon dont la conception de ce qu’est le Canada évolue constamment. Bien que nous ne voyions plus le Canada comme une étendue de champs, l’idée qui sous-tend l’immigration au Canada est la même : le Canada est une terre offrant des possibilités pour les gens de partout dans le monde, et comme l’indique notre ancienne affiche, le Canada est accessible pour les immigrants.
Biographie
Nicoletta Michienzi est titulaire d’un diplôme universitaire de premier cycle de l’Université Western Ontario avec distinction en histoire et majeure en études classiques. Pendant ses études, elle a participé à une fouille archéologique dans le nord de l’Angleterre et a pu constater les effets du tourisme sur les sites historiques. Elle a poursuivi ses études à l’Université Western Ontario, et a obtenu une maîtrise en histoire appliquée. Depuis l’obtention de son diplôme, elle a occupé des postes dans diverses institutions historiques de London, en Ontario. Elle est actuellement responsable de la programmation publique du Musée du Régiment royal du Canada et est interprète historique à la Eldon House. Au Musée du Régiment royal du Canada, elle organise et offre des visites guidées, informe le public sur l’histoire militaire de London et son lien avec les conflits mondiaux. À la Eldon House, elle interagit avec les touristes et aide à présenter des programmes éducatifs sur la plus vieille maison patrimoniale de London. Dans les deux institutions, elle met l’accent sur les services aux visiteurs et l’éducation du public en espérant rendre les visiteurs enthousiastes en ce qui a trait à l’histoire de leur collectivité et de leur pays.
Ressources connexes
Francis, Daniel. Selling Canada: Three Propaganda Campaigns that Shaped the Nation. Vancouver : Stanton Atkins & Dosil Publishers, 2011.