Les rédacteurs du découblogue de Bibliothèque et Archives Canada ont récemment eu l’occasion d‘interviewer le photographe Martin Weinhold (site Internet en anglais et en allemand seulement) à propos de certaines de ses photographies documentaires de Canadiens au travail, faisant partie de la collection de Bibliothèque et Archives Canada.
- Ces photographies font partie d’une collection de vos clichés. En quelques mots, pouvez-vous nous décrire cette collection et ce qui vous a inspiré à la créer?
Ces photographies proviennent de la collection « WorkSpace Canada » (site Internet en anglais seulement), un projet à long terme toujours en cours. L’objectif du projet est de donner un aperçu du monde du travail au début du 21e siècle – une sorte d’inventaire visuel axé sur l’aspect humain des métiers, du travail et de l’action. L’idée de ce documentaire photographique m’est venue en 2005, lorsque j’ai lu La condition de l’homme moderne de Hannah Arendt.
- Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez choisi de prendre trois photographies différentes du même sujet?
Je souhaitais présenter Kenwyn Bertrand, travailleur dans un parc à ferrailles situé à Hamilton en Ontario, sous trois aspects : son environnement de travail et l’action qui s’y déroule, tout en exposant une partie de sa personnalité en tant qu’individu. Ce modèle représente l’approche générale de la collection « WorkSpace Canada ».
Lorsque je suis arrivé au parc à ferrailles, j’avais déjà un horaire de production en tête. Je me souvenais de mes dernières visites et observations, et je savais que les « cabanes de tri » faisaient partie intégrante de l’opération et étaient essentielles pour décrire l’endroit de façon exhaustive. Je tenais à offrir une image fidèle de ce que représente le fait d’effectuer un quart de travail dans ce parc.
Kenwyn et moi-même avons discuté de ce qui devait ou non être photographié. Pour lui, travailler se résumait à attendre continuellement que des morceaux de cuivre passent parmi la ferraille sur le convoyeur. Cela était essentiellement la raison d’être de son métier. Ensuite, il y avait le vestiaire – l’endroit où commençait et se terminait chaque quart de travail. Il s’agissait d’ailleurs du seul endroit où il était possible de photographier Kenwyn. Par contre, afin d’obtenir un peu d’intimité, nous devions attendre que tous ses collègues quittent l’endroit après leur quart de travail.
- Comment fait-on pour reconnaître les photographies de Martin Weinhold?
Je crois – j’espère – que l’intensité de ma relation avec le sujet peut être perçue à travers mes photographies. Je tente d’établir une relation intense avec chacun de mes sujets. Pour ce faire, il est essentiel d’avoir du temps. Le temps est le luxe sur lequel j’insiste lors de mon travail documentaire. Si le public peut saisir l’intensité de mes photographies et considérer cet aspect comme étant typique des photographies de Martin Weinhold, j’en serais très heureux.