Canada : Qui sommes-nous? est une nouvelle exposition de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) qui marque le 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Une série de blogues est publiée à son sujet tout au long de l’année.
Joignez-vous à nous chaque mois de 2017! Des experts de BAC, de tout le Canada et d’ailleurs donnent des renseignements additionnels sur l’exposition. Chaque « conservateur invité » traite d’un article particulier et en ajoute un nouveau — virtuellement.
Ne manquez pas l’exposition Canada : Qui sommes-nous? présentée au 395, rue Wellington à Ottawa, du 5 juin 2017 au 1er mars 2018. L’entrée est gratuite.
Ode to Brant de Pauline Johnson, 1886

Poème écrit à la main par Pauline Johnson, 1886. (MIKAN 4936704)
Les racines britanno-mohawk de cette poétesse ont façonné sa vision de l’avenir du Canada. Elle écrit ici qu’Autochtones et Canadiens d’origine britannique devaient s’unir et servir loyalement l’Empire britannique.
Parlez-nous de vous.
Enfant, je lisais beaucoup. Pour mes amis, j’étais un « rat de bibliothèque » parce que j’avais toujours le nez dans un livre. C’est peut-être pourquoi je suis devenue professeure d’anglais afin de pouvoir lire autant que je le voudrais et encourager les autres à faire de même. Je pense que c’est particulièrement important de lire des auteurs canadiens, car ils nous aident à comprendre notre histoire et qui nous sommes aujourd’hui.
Les Canadiens devraient-ils savoir autre chose à ce sujet selon vous?

Vue du monument commémoratif de Brant à Brantford, en Ontario, de la photographe Hannah Maynard, Park & Co. (MIKAN 3559483)
Ode to Brant a été l’un des premiers poèmes de Pauline Johnson à être publié. Elle l’a composé en vue du dévoilement de la statue du chef mohawk Joseph Brant dans la petite ville de Brantford le 8 octobre 1886; ce poème figurait dans le dépliant souvenir préparé pour l’occasion. À l’époque de Johnson, les amateurs de littérature collectionnaient souvent les autographes de leurs écrivains préférés. Considérée comme l’un des plus grands poètes du Canada, Johnson n’a pas seulement signé de nombreux exemplaires de ses livres pour ses admirateurs, mais elle leur a aussi maintes fois écrit à la main ses poèmes pour qu’ils puissent les conserver.

Entrevue avec Pauline Johnson par la journaliste canadienne Garth Grafton (Sarah Jeannette Duncan) sur l’œuvre et la famille de Johnson ainsi que sur le dévoilement du monument commémoratif de Brant, publiée dans Woman’s World le 14 octobre 1886. (AMICUS 8086919)
Parlez-nous d’un élément connexe que vous aimeriez ajouter à l’exposition.
BAC possède une vaste collection de lettres écrites par L. M. Montgomery (auteure d’Anne… la maison aux pignons verts) à son ami et correspondant George Boyd Macmillan, qui vivait en Écosse. L’échange de lettres a duré de nombreuses années, de 1903 à 1941. Les lettres de Montgomery sont très longues et regorgent de nouvelles, portant sur tout, des livres qu’elle lisait et des endroits qu’elle visitait aux faits et gestes de sa famille et de ses chats adorés. Au fil des ans, le ton se transforme, passant de l’optimisme propre à la jeunesse à la déception douloureuse que lui laissent la Première Guerre mondiale et la Crise de 1929, ce qui nous apporte un regard personnel sur la vie au Canada en cette période tumultueuse. L’écriture distinctive de Montgomery a moins de style que l’écriture élégante de Johnson, témoignant ainsi peut-être de ses premières années dans l’enseignement lorsqu’elle montrait aux enfants comment former les lettres.

Page d’une lettre (757) de Lucy Maud Montgomery à George Boyd Macmillan, écrivain écossais, 7 avril 1904. Elle y parle de son amour des livres historiques et de sa fascination pour le monde des fées quand elle était enfant. (MIKAN 120237)

Page d’une lettre (25) de Lucy Maud Montgomery à George Boyd Macmillan, 18 janvier 1917. Il y est question de la popularité du poème In Flanders Fields (Au champ d’honneur) et de son utilisation lors des campagnes électorales. (MIKAN 120237)
Biographie
Carole Gerson est professeure au Département d’anglais de l’Université Simon Fraser. Codirectrice du volume 3 (1918–1980) d’Histoire du livre et de l’imprimé au Canada, elle a beaucoup publié sur l’histoire de la littérature et de la culture canadiennes, particulièrement sur les écrivaines, dont L. M. Montgomery et Pauline Johnson. Son livre Canadian Women in Print, 1750–1918 (2010) lui a valu le Prix Gabrielle‑Roy qui couronne des ouvrages de critique sur la littérature canadienne. En 2013, elle a reçu la Médaille Marie‑Tremaine de la Société bibliographique du Canada.