Déclenchée le 1er juillet 1916, la bataille de la Somme figure parmi les batailles les plus tristement célèbres à être livrées durant la Première Guerre mondiale et l’une des plus symboliques de cet horrible carnage.

Vue d’ensemble du champ de bataille, en regardant vers Contalmaison (bataille de la Somme). Juillet 1916 (MIKAN 3520937)
L’attaque est lancée sur un front de 30 kilomètres dans le nord de la France. Assaut planifié, au départ, par les alliés et regroupant des Français et des Britanniques, il avait pour but de détourner les forces allemandes du siège qu’elles occupaient à Verdun. Le plan consiste à effectuer pendant huit jours des bombardements d’artillerie préliminaires afin de détruire les barbelés allemands et les lignes avant allemandes, de sorte que les forces attaquantes pourront, tout simplement, avancer et prendre possession du territoire. Toutefois, l’artillerie est incapable de détruire l’une ou l’autre des cibles et, à 7 h 30 le 1er juillet 1916, lorsque le bombardement prend fin, l’infanterie allemande émerge des bunkers, dirigeant ses mitrailleuses vers les brèches dans les barbelés qui, ailleurs, ont tenu le coup. On estime que 60 000 soldats britanniques et alliés, dont près de 800 Terre-Neuviens, trouveront la mort ou seront blessés cette journée-là seulement. La bataille de la Somme s’étend jusqu’au 18 novembre 1916. Après n’avoir gagné que 12 kilomètres de terrain, on enregistre 420 000 pertes du côté des Britanniques, 200 000 pour ce qui est des Français et 500 000 chez les Allemands.

Vue du Maple Copse (bataille de la Somme). Juillet 1916 (MIKAN 3520908)
Durant la Première Guerre mondiale, Terre-Neuve était un dominion de l’Empire britannique, et ses soldats volontaires servaient dans les rangs de la 29e Division britannique. Le premier jour de la bataille de la Somme, le Newfoundland Regiment se voit confier l’assaut des tranchées de soutien allemandes à Beaumont-Hamel, dans la foulée des 86e et 87e Brigades de l’Armée britannique qui allaient mener l’attaque initiale des positions. Cependant, les tranchées allemandes jouissent d’une solide défense. De leur position dans les tranchées de réserve, les Terre-Neuviens voient les deux vagues de soldats qui les précédaient se faire descendre à quelques mètres de leurs propres tranchées. À 8 h 45, le régiment reçoit l’ordre d’avancer à découvert plutôt qu’en utilisant les tranchées de soutien, remplies de soldats blessés. Ce faisant, ils vont devoir parcourir 250 mètres de plus à découvert avant d’atteindre le no man’s land. Les Terre-Neuviens seront, en fait, les seuls à progresser dans le champ de bataille et, par conséquent, ils deviendront des cibles très visibles pour le front allemand. La plupart de ces hommes seront tués ou blessés avant d’atteindre la première ligne britannique. Aucun d’entre eux ne se rendra plus loin que le squelette d’un arbre, surnommé « l’arbre du danger », au milieu du no man’s land.

Des soldats quittant les tranchées durant la bataille de la Somme, 1916 (MIKAN 3623126)
On estime que 22 officiers et 758 soldats d’un autre grade ont pris part à l’assaut du Newfoundland Regiment. De ceux-ci, tous les officiers et 658 soldats d’un autre grade figuraient parmi les pertes. Le lendemain matin, seuls 68 hommes seront en mesure de répondre à l’appel.