La propagande en temps de guerre n’a pas été inventée au 20e siècle. Elle existe depuis des siècles sous différentes formes. Cependant, l’avènement de méthodes d’impression moins coûteuses et plus rapides a permis de produire des affiches en très grandes quantités lors de la Seconde Guerre mondiale. Des affiches ont été créées sur tous les sujets, depuis le recrutement, la sécurité et le secret jusqu’au patriotisme, à la frugalité et aux investissements.
Les affiches de recrutement, qui jusqu’à ce que ce moment-là visaient uniquement les hommes, ont commencé à changer à mesure que la guerre progressait. Bien qu’elles étaient encore souvent présentées comme fragiles, les femmes sont devenues de plus en plus importantes à l’effort de guerre. Des pressions s’exerçaient pour recruter davantage d’hommes et de femmes, et les affiches indiquaient clairement qu’il y n’avait aucune excuse pour ne pas s’enrôler.

Campagne de propagande de guerre : le castor et le lion unis contre l’ennemi (MIKAN 2834354)
Les préoccupations concernant la sécurité et le secret sont devenues un nouvel élément de la propagande pendant la Seconde Guerre mondiale. On craignait de plus en plus que des espions écoutent les conversations et qu’un petit détail ait des effets catastrophiques pour les troupes. Au début, les affiches étaient assez simples, mais au fil du temps, elles sont devenues plus dramatiques, dépeignant souvent un homme à l’allure sinistre avec de grandes oreilles en arrière-plan et un groupe de civils ou de soldats à l’avant-plan, semblant avoir une conversation anodine. Les couleurs et les dessins de ces affiches étaient souvent très vifs.

« Il part ce soir… Se taire, c’est servir » : propagande pour la sécurité de l’Armée canadienne (MIKAN 2834362)
La prochaine étape consistait à cibler les hommes et les femmes qui ne pouvaient pas s’enrôler afin de les faire participer à la guerre d’une autre façon. On leur demandait de redoubler d’efforts afin de contribuer le plus possible à l’effort de guerre. Et lorsque cela n’a plus suffi, on les a fortement encouragés à acheter des obligations de la Victoire pour aider à financer la guerre. Le ton de ces affiches a évolué. Au début, elles véhiculaient une certaine peur, puis un message d’espoir. En effet, on disait aux Canadiens qu’en achetant des obligations de la Victoire, ils aidaient à assurer un avenir sécuritaire et heureux pour leur pays.

Campagne des obligations de la Victoire : « Je fabrique des bombes et j’achète des obligations! » (MIKAN 2846935)
Bien qu’il n’y ait aucun moyen sûr de juger de l’efficacité de ces campagnes, elles demeurent un pan important de notre histoire et un regard socio-économique et politique sur notre passé.
Liens associés :
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