Le Canada et la troisième bataille d’Ypres : Passchendaele

« Je suis mort en enfer (on l’appelait Passchendaele). » [traduction]

Siegfried Sassoon

Photographie en noir et blanc d’un paysage dévasté par les bombardements. Le sol boueux est parsemé de cratères remplis d’eau. À l’arrière-plan, une forêt détruite par le feu.

Passchendaele, après la bataille : maintenant un immense champ de boue. Photo prise par William Rider-Rider, en novembre 1917. (MIKAN 3194937)

En Belgique, la ville d’Ypres et la campagne qui l’entoure revêtent une importance particulière dans l’histoire du Corps expéditionnaire canadien. En 1917, il s’agit de la dernière région de la Belgique à ne pas être tombée aux mains des Allemands. Peu de choses y ont changé depuis la deuxième bataille d’Ypres, en avril 1915. Les forces britanniques tiennent la ville d’Ypres, alors que les Allemands contrôlent la crête de Messines-Wytschaete au sud, les crêtes plus basses à l’est, ainsi que le terrain plat au nord.

Le 31 juillet 1917, les forces britanniques, australiennes et néo-zélandaises lancent une offensive qui sera plus tard connue sous le nom de troisième bataille d’Ypres. Alors que les pluies diluviennes s’abattent sur le sol argileux et dense, les trous d’obus créés par les tirs nourris d’artillerie se remplissent d’eau. Les assaillants qui progressent péniblement dans une boue épaisse constituent des cibles faciles pour les mitrailleurs allemands. Certains disent qu’autant de soldats meurent noyés dans la boue qu’en raison de leurs blessures. Du 31 juillet au 20 novembre 1917, la troisième bataille d’Ypres aura fait de 300 000 à 400 000 victimes chez les Alliés, et autant chez les Allemands.

Photographie en noir et blanc d’un soldat marchant dans un champ couvert de boue et de flaques d’eau.

La boue épaisse et les barbelés ralentissent considérablement la progression des Canadiens pendant la bataille de Passchendaele. Photo prise par William Rider-Rider, en novembre 1917. (MIKAN 3623104)

Au début octobre, les quatre divisions du Corps expéditionnaire canadien sont transférées au saillant d’Ypres. On leur confie une mission presque impossible à accomplir : s’emparer de Passchendaele et de la crête en exécutant une offensive en trois étapes. Lors de la première étape, amorcée le 26 octobre 1917, la 3e Division canadienne prend Wolf Copse avant de rétablir la liaison avec la 5e Armée britannique. Les troupes canadiennes amorcent la deuxième étape le 30 octobre, parviennent à s’emparer d’un certain nombre d’objectifs et envoient des patrouilles à Passchendaele même. Lors de la dernière étape, du 3 au 5 novembre, les troupes des 1re et 2e divisions s’emparent du village de Passchendaele en moins de trois heures. L’assaut final donné le 10 novembre met fin à la campagne, alors que les Canadiens s’emparent des dernières positions élevées, au nord du village.

Bien que le Corps expéditionnaire canadien ait accompli une mission qu’aucune autre force alliée ne soit parvenue à remplir, plus de 4 000 hommes ont laissé leur vie au combat et 12 000 autres ont été blessés. La troisième bataille d’Ypres a contribué à accroître la renommée des troupes d’intervention canadiennes au rang des meilleures forces de combat sur le front occidental. Neuf Canadiens ont été décorés de la Croix de Victoria pour les actes extraordinaires qu’ils ont accomplis sur l’un des plus horribles champs de bataille de l’histoire.

Dans sa série Centenaire de la Première Guerre mondiale : hommage aux récipiendaires canadiens de la Croix de Victoria, Bibliothèque et Archives Canada présentera, au cours des trois prochaines semaines, le profil de chacun de ces neuf Canadiens.

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