Mary Ann Shadd Cary : vedette de la journée Douglass et de notre défi Co-Lab

Né dans l’esclavage vers 1818, Frederick Douglass devient une figure de proue du mouvement abolitionniste aux États-Unis. En plus d’être un auteur prolifique, c’est un brillant orateur, capable de captiver son auditoire. Tant dans son pays d’origine qu’en Grande-Bretagne, il stimule la pensée antiesclavagiste. Beaucoup le considèrent comme le plus influent défenseur des droits de la personne du 19e siècle.

Comme de nombreux esclaves, Douglass ne connaît pas sa date de naissance. Il décide donc de célébrer son anniversaire le 14 février. En son honneur, cette date deviendra la journée Douglass. Chaque année, pour l’occasion, on met en vedette des ressources sur l’histoire des Noirs, et on tourne souvent les projecteurs vers les archives de femmes noires ayant marqué l’histoire. En 2023, les archives de Mary Ann Shadd Cary sont à l’honneur.

Enseignante, journaliste, avocate et activiste, Mary Ann Shadd Cary a travaillé au sud et au nord de la frontière. Elle est entrée dans l’histoire en tant que première femme noire à créer et publier un journal.

Une femme noire regarde l’objectif.

Mary Ann Shadd Cary (c029977)

Mary Ann Shadd Cary est née libre dans l’État esclavagiste du Delaware, en 1823. Ses parents, Abraham et Harriet Parnell Shadd, prônent l’abolition. Leur domicile sert de refuge au chemin de fer clandestin. En 1850, le Congrès américain adopte une loi sur les esclaves fugitifs pour contraindre la population américaine à participer à leur capture. De lourdes amendes sont infligées aux contrevenants.

En 1851, la famille Shadd Cary déménage au Canada-Ouest (aujourd’hui l’Ontario). Installée à Windsor, Mary Ann ouvre une école pour desservir la population croissante d’esclaves en fuite. Elle devient une personnalité influente au sein de plusieurs sociétés qui luttent contre l’esclavage. En 1853, elle participe à la fondation de l’hebdomadaire The Provincial Freeman, dans lequel elle fait la promotion de l’émigration au Canada, de l’égalité, de l’intégration et de l’apprentissage autonome des personnes noires au Canada et aux États-Unis. Elle poursuit également sa carrière d’enseignante à Chatham (Ontario). En 1862, au début de la guerre de Sécession, elle devient citoyenne naturalisée du Canada-Ouest. Elle retourne néanmoins aux États-Unis par la suite.

Une feuille de papier grand format, en deux couleurs, comprenant du texte imprimé et écrit à la main.

Le certificat de naturalisation de Mary Ann Shadd Cary (e000000725)

Après son déménagement à Washington D.C., Mary Ann Shadd Cary étudie à l’Université Howard. Elle y écrit une nouvelle page d’histoire en 1883 lorsqu’elle devient la deuxième femme noire diplômée en droit aux États-Unis. À cette époque, elle s’implique également dans les mouvements américains en faveur des droits de la personne. Elle ne reviendra que brièvement au Canada, en 1881, pour y organiser un rassemblement de suffragettes.

Document comprenant du texte imprimé et écrit à la main. Dans le coin supérieur droit, on voit un emblème, la lettre A et le numéro 128.

Le passeport de Mary Ann Shadd Cary (e011536884-004)

En 1960 et 1964, Muriel E. Thompson, petite-fille de Mary Ann Shadd Cary, a donné à Bibliothèque et Archives Canada (BAC) des documents originaux ayant appartenu à sa grand-mère. On y trouve de la correspondance familiale, un certificat de naturalisation du Canada-Ouest, un passeport de la province du Canada (qui couvrait le Québec et l’Ontario actuels) ainsi que des parties d’un numéro du Pioneer Press publié à Martinsburg, en Virginie-Occidentale. On y trouve aussi un véritable trésor : la seule photo connue de Mary Ann!

Les Archives publiques de l’Ontario et l’Université Howard à Washington conservent elles aussi des archives de Mary Ann Shadd Cary.

Pour célébrer la journée Douglass de 2023, des activités virtuelles et locales seront organisées afin de transcrire, lire et faire connaître les documents de Mary Ann Shadd Cary conservés à BAC et aux Archives publiques de l’Ontario. Les célébrations culmineront avec un marathon de transcription, pendant lequel des milliers de personnes transcriront des documents numérisés aussi fascinants qu’importants. Ceux-ci seront ensuite mis à la disposition des chercheurs et chercheuses du monde entier.

Nous vous invitons à transcrire, étiqueter, traduire et décrire les documents numérisés de notre défi Co-Lab sur Mary Ann Shadd Cary. Vous pouvez également décrire des images avec l’outil Recherche dans la collection.

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