Sir Sandford Fleming : un grand Canadien

Par Andrew Elliott

L’année 2017 marque le 190e anniversaire de naissance de sir Sandford Fleming (1827-1915). Né à Kirkcaldy, en Écosse, Fleming est devenu un très grand Canadien ainsi qu’un arpenteur, dessinateur et ingénieur de renom. Parmi ses nombreuses réalisations, il dessine l’un des premiers timbres-poste canadiens, contribue à relier les Canadiens entre eux en dirigeant la construction du chemin de fer Canadien Pacifique et crée le système des fuseaux horaires, qui sera adopté partout dans le monde.

Portrait à l’huile d’un vieil homme à barbe blanche, portant un complet foncé, une cravate rouge et un manteau de fourrure brun.

Portrait de sir Sandford Fleming peint par John Wycliffe Lowes Forester, 1892 (MIKAN 2895065)

Comme Charles Dickens, son contemporain britannique, Fleming était doué d’une énergie et d’une productivité hors du commun, même selon les critères du 21e siècle. Fleming a soigneusement documenté tous les aspects de sa vie; c’était aussi un avide collectionneur. Il a rassemblé une magnifique collection de livres, et les murs de sa maison étaient couverts d’œuvres d’art européennes. Bibliothèque et Archives Canada (BAC) a la chance de posséder la vaste majorité des documents sur la vie de Fleming. BAC conserve cette riche collection de textes, de photographies et d’œuvres d’art depuis 1915.

Après avoir étudié à Kennoway et Kirkcaldy avec l’ingénieur et arpenteur écossais John Sang, Fleming immigre au Canada en 1845. Pour compléter son certificat d’ingénieur, il prépare les cartes de Peterborough, Hamilton, Cobourg et Toronto en 1849. Sa carrière est sur le point de décoller.

La même année, à Toronto, Fleming participe à la fondation de l’Institut royal canadien (en anglais seulement), un regroupement professionnel d’architectes, d’arpenteurs et d’ingénieurs. En 1857, il est promu ingénieur en chef de l’Ontario Northern Railway alors qu’il a à peine 30 ans.

Six ans plus tard, en 1863, le gouvernement canadien le nomme arpenteur en chef et responsable du tracé du chemin de fer Intercolonial devant relier le Haut et le Bas-Canada aux colonies maritimes. Il deviendra plus tard l’ingénieur en chef de ce grand projet.

Photographie de studio noir et blanc d’un groupe d’hommes dans diverses postures, chacun regardant dans une direction différente.

Les artisans du chemin de fer Intercolonial avec sir Sandford Fleming, assis à droite. Photo de William James Topley, mars 1870 (MIKAN 3378651)

En 1871, Fleming se voit confier la direction de la construction du chemin de fer Canadien Pacifique à titre d’ingénieur en chef. L’année suivante, il entreprend une expédition qui lui fera traverser le Canada d’un océan à l’autre pour étudier le terrain.

Photographie noir et blanc d’un groupe de personnes. Deux femmes sont assises, face à face. Un homme est assis à leur droite, et un autre, à leur gauche. Trois hommes se tiennent debout derrière eux.

Membres de l’expédition de sir Sandford Fleming qui traversa le Canada d’un océan à l’autre en 1872. Assis, de gauche à droite : Frank Fleming, Mme Fleming, Mme Moren et le docteur Arthur Moren. Debout, de gauche à droite : le révérend G. M. Grant, sir Sandford Fleming et le colonel Robertson Ross (MIKAN 3195228)

Photographie noir et blanc d’un jeune homme barbu qui regarde l’appareil photo. Il porte un manteau de fourrure et une élégante cravate.

Le jeune sir Sandford Fleming, vers 1855-1860 (MIKAN 3507406)

Relevé de ses fonctions en mai 1880, Fleming reçoit une indemnité de départ substantielle de 30 000 $, qu’il investit dans la Compagnie de la Baie d’Hudson. En 1884, on le retrouve parmi les dirigeants du Chemin de fer Canadien Pacifique. En novembre 1885, il est de nouveau au cœur de l’action, apparaissant dans l’une des plus célèbres photographies canadiennes : la pose du dernier crampon du Chemin de fer Canadien Pacifique. Fleming est la figure centrale de cette photo; il en impose avec sa barbe blanche et son chapeau haut de forme.

Photographie noir et blanc d’un homme martelant un rail de chemin de fer. Il est entouré d’un groupe d’hommes, dont certains fixent l’appareil photo et d’autres regardent les rails.

L’honorable Donald A. Smith posant le dernier crampon du Chemin de fer Canadien Pacifique (MIKAN 3194527)

Fleming a vécu à Toronto, Peterborough, Collingwood, Halifax et Ottawa. Sa résidence d’Ottawa, surnommée « Winterholme », s’élève toujours à l’angle des rues Chapel et Daly dans le quartier Côte-de-sable.

Photographie noir et blanc d’une vaste et majestueuse demeure, dont la porte centrale est flanquée de larges fenêtres. Une calèche se trouve dans l’entrée.

Résidence de sir Sandford Fleming à l’angle des rues Chapel et Daly à Ottawa, Ontario. Photographie par William Topley, octobre 1873 (MIKAN 3325717)

Après avoir accompli tant de choses dans sa jeunesse, Fleming aurait pu songer à se reposer. Mais pas du tout! Il devient plutôt le principal promoteur d’un système universel de fuseaux horaires et publie de nombreux articles scientifiques sur le sujet.

Photographie noir et blanc d’un globe terrestre montrant l’Amérique du Nord, avec des lettres fixées sur chaque méridien, tant autour du pôle Nord que de l’équateur.

Globe terrestre dont les méridiens sont identifiés par des lettres en ordre alphabétique. Sir Sandford Fleming a utilisé ce globe pour illustrer le principe des fuseaux horaires (MIKAN 3264568)

Fleming fut aussi membre de la Société royale du Canada. Il a reçu des doctorats honorifiques de l’Université de St Andrews, en Écosse (1884), de l’Université Columbia (1887), de l’Université de Toronto (1907) et de l’Université Queen’s (1908). Sa plus insigne récompense est d’avoir été fait chevalier par la reine Victoria en 1897!

Durant les prochains mois, nous soulignerons les diverses contributions de Fleming à l’essor du Canada, explorant en détail certains des documents les plus intéressants de son fonds d’archives, tels que :

  • ses journaux personnels, ses carnets de voyage et ses journaux de construction;
  • des photographies documentant l’arpentage et la construction du chemin de fer Intercolonial et du Chemin de fer Canadien Pacifique;
  • des œuvres d’art, notamment un portrait de sir Sandford Fleming par John Wycliffe Lowes Forester (1850-1938).

La technologie constituait le champ d’expertise de Fleming, comme le démontrent ses ambitions nationales et internationales : le développement de la profession d’ingénieur, la construction d’un chemin de fer unissant le Canada et l’instauration du système universel des fuseaux horaires. Même si Fleming n’a pas fait carrière en politique, la plupart de ses travaux ont influencé les premières grandes politiques canadiennes, dont la construction d’un chemin de fer transcontinental. Il contribua beaucoup à l’essor de la jeune nation qu’était alors le Canada.


Andrew Elliott est archiviste à la Division Science, gouvernance et politique de Bibliothèque et Archives Canada.

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