120e anniversaire de naissance d’Harold Anthony Oaks : pionnier de l’aviation canadienne

Par  Laura Brown

Harold Anthony Oaks est l’un des 22 000 Canadiens qui servirent dans l’aviation britannique durant la Première Guerre mondiale. Contrairement à nombre de ses camarades, Oaks survit au conflit. Fort de son expérience comme pilote de guerre, il mène ensuite une brillante carrière de pilote de brousse et d’aviateur, maintes fois récompensé.

Oaks est né à Hespeler (maintenant Cambridge), en Ontario, le 12 novembre 1896. Il est encore étudiant lorsqu’il s’enrôle dans le Corps expéditionnaire canadien (CEC) en octobre 1915. On l’envoie rapidement en France où il agira comme estafette dans le Corps de génie canadien de la 1st Canadian Divisional Signal Company. Durant son séjour outremer, Oaks continue à étudier, profitant de ses permissions pour apprendre le français et l’espagnol. On le surnomme « Doc », peut-être à cause de son côté intellectuel ou parce que son père était médecin; il conserva ce surnom toute sa vie.

Durant l’été 1917, Oaks quitte le CEC pour joindre le Royal Flying Corps. Moins d’un an après, il jouit d’une solide réputation d’habile pilote de chasse et participe à de nombreuses batailles avec le 48e escadron en France. Il est décoré de la Croix du Service distingué dans l’aviation (D.F.C.).

Un portrait en noir et blanc montrant un jeune homme en uniforme. Il est assis, face à l’appareil photo et esquisse un léger sourire.

Harold Anthony Oaks, vers 1918 (MIKAN 3219517)

Après son retour au Canada, Doc Oaks fréquente l’Université de Toronto où il obtient un diplôme en génie minier en 1922. Au cours des années suivantes, il entreprend de nombreux projets centrés sur l’utilisation des avions pour la prospection minière dans le nord du Canada. En 1926, Oaks met sur pied la société Patricia Airways and Exploration Limited avec Tommy Thompson, un autre ancien pilote du Royal Flying Corps. L’objectif de cette petite entreprise à un seul avion était de transporter des personnes, des marchandises et du courrier dans les régions minières isolées du nord de l’Ontario. Après un an d’activité, la société avait transporté 260 passagers, 14 000 livres de fret et 3 000 livres de courrier.

Un timbre-poste jaune, vert et rouge montrant une vue de face d’un avion Curtiss Lark survolant des arbres et de l’eau. Les mots « Patricia Airways and Exploration Limited » apparaissent au-dessus de l’avion et « Special Delivery, Sioux Lookout to Pine Ridge and Red Lake » en dessous. Le timbre est orné d’une bordure lignée avec une feuille d’érable à chaque coin, accompagnée du mot « Canada ». Les mots « Airmail » et « Red Lake » sont inscrits sur les quatre côtés du timbre.

Timbre-poste, Patricia Airways and Exploration Limited, 1926 (MIKAN 3854727)

Le succès de cette première entreprise de transport par avion encourage Oaks à élargir son champ d’intervention. C’est ainsi qu’il devient gestionnaire de la société Western Canada Airways et participe à l’établissement de nouvelles routes aériennes dans le nord de l’Ontario, du Manitoba et de la Saskatchewan. Il dirige aussi plusieurs projets d’ingénierie qui révolutionnent le vol en hiver, notamment la mise au point de skis spécialement conçus pour les avions et d’un hangar portatif permettant aux équipages d’effectuer des travaux sur les avions, même sous des températures glaciales.

Une photographie en noir et blanc montrant un hydravion au bord d’un lac. Deux hommes se tiennent debout sur les flotteurs près de l’hélice et un troisième se tient à droite, sur la rive. Une quatrième personne, visible en partie, regarde l’avion.

Harold Anthony Oaks et ses associés devant un Fairchild KR-34C de la société Oaks Airways, Jellicoe (Ontario), 1934 (MIKAN 3390361)

En 1927, Oaks devient le premier récipiendaire du trophée Trans-Canada pour « services méritoires dans l’avancement de l’aviation ». Au fil des ans, il se lance dans de nouveaux projets, dont la création de sa propre compagnie aérienne, Oaks Airways Limited. Il s’éteint en 1968 à l’âge de 71 ans.

La brillante carrière d’aviateur d’Harold Anthony Oaks découle de son expérience de pilote durant la Première Guerre mondiale. Mais en janvier 1917, bien avant qu’il ne devienne un pilote renommé, Oaks se battait sur le front de l’Ouest, comme des milliers d’autres soldats, dans l’humidité, le froid et la boue. À l’époque, il écrit dans son journal qu’il a très hâte de « revoir un peu de vrai hiver canadien ». Après la guerre, Oaks passa des centaines d’heures à survoler des paysages canadiens enneigés. De toute évidence, son rêve s’est réalisé.

Sources associées


Laura Brown est archiviste, spécialiste des archives militaires, à la Division des archives gouvernementales de Bibliothèque et Archives Canada.

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